Par Daniel Rouach à Tel-Aviv
Rubrique: Défense & aéronautique
Publié le 30 août 2009
Pour le stratège Sun Zi, “le succès se construit selon trois notions : la surprise, la dissimulation et le secret”. Cette déclaration s’applique parfaitement aux relations militaires entre les Chinois et Israéliens. Ainsi, pour connaître réellement ce qui se passe entre les deux pays il faut être un ex-Ministre où faire partie du plus haut niveau de défense d’Israël.
Tout ce qui touche à la Chine est assez confidentiel et la censure y veille. Les israéliens ne veulent pas que leurs alliés américains en sachent trop sur les contrats en cours de négociation.
Les Américains ne veulent pas que les industriels israéliens transmettenbt des technologies sans une autorisation formelle.
Le budget militaire Chinois a pratiquement doublé depuis 2006 et la concurrence est très rude entre les fournisseurs de la Chine. Les Américains et israéliens se sont dans de nombreux cas, retrouvés concurrents pour obtenir des méga-contrats chinois. Mieux vaut donc rester discret.
De temps à autre un “flash” apparaît sur cette coopération “anonyme” : une nouvelle ligne régulière de EL-AL qui ouvre entre les deux pays car les visites entre les deux pays s’accélèrent; un séjour de militaires Chinois à Jérusalem qui sourient aux photographes israéliens mais qui ne disent pas grand chose de précis lors d’une conférence de presse; une déclaration anodine de l’Ambassadeur Chinois en poste à Tel-Aviv dans un magazine du Technion; une mission officielle de Généraux Israéliens à Pékin…
La Chine et Israël réalisent ensemble un courant d’affaires de 4,5 milliards de dollars. En 1992 le montant des échanges n’était que de 50 millions de dollars. La Chine est devenue en quelques années un des marchés clés d’Israël. Le marché de ventes d’armes est essentiel pour Israël : la Chine est l’un des trois principaux acheteurs d’Israël.
Israël attire aussi de plus en plus de firmes multinationales chinoises spécialisées dans le domaine de la construction et des infrastructures.
Les exportations israéliennes vers les pays asiatiques ont gagné 30 % en moins de dix ans, et l’Asie est devenue un partenaire presque aussi important que les États-Unis.
Pour résumer cette tendance, rappelons simplement la récente déclaration d’Edouard Cukierman :
“Le marché chinois est friand de technologies qui ne sont pas nécessairement des technologies américaines. Les Chinois s’intéressent beaucoup aux technologies israéliennes. De nombreuses sociétés israéliennes développent des produits à la fois en Chine et en Inde. En général, celles-ci conservent la partie R&D en Israël puis transfèrent la production en Chine et en Inde”.
La coopération bi-nationale dans la R&D civile est réelle et publique. Le gouvernement de la province chinoise Jiangxi avait signé en 2008 un accord de coopération en R&D de 200 millions de dollars avec Israël.
C’était le premier accord de ce type entre une province chinoise et Israël, mais c’étatit surtout un espoir de futures collaborations de ce type.
Jackie Eldan, le Consul israélien à Shangaï, avait expliqué lors de la signbature de l’accord que le gouvernement israélien et le gouvernement de la province du Jiangxi “devront mettre chacun 10 millions de dollars par an dans des projets conjoints de R&D”.
Il avait également ajouté lors d’une interview au quotidien économique Globes que "les Chinois avaient les capacités financières pour commencer ce financement dès maintenant. La région du Jiangxi possède 50 millions d’habitants, et représente 75% de la production mondiale de cellules photovoltaïques et 60% de la production chinoise d’écrans plats.
Cette coopération intervient dans un contexte de fort réchauffement des relations économiques israélo-chinoises.
L’article ci-dessous que nous avons selectionné pour les lecteurs d’IsraelValley a beaucoup de valeur car il donne un chiffre éloquent : l’armée Chinoise a sous les drapeaux 2,3 millions d’hommes qu’il faut bien équiper de la manière la plus moderne qui soit.
Les israéliens connaissent ce chiffre qui se traduit de manière commerciale par un nombre d’offres record de firmes de l’Etat Hébreu qui veulent vendre aux Chinois des armes et des matériels qui ont fait leur preuves sur le terrain. Les Chinois ont à présent tous les moyens financiers pour acheter le matériel de Défense qui leur paraît utile.
ISRAELVALLEY PLUS
Zone Militaire : "Et comme le fait remarquer l’ancien directeur du renseignement militaire (DRM), le général Michel Masson, au cours d’un entretien publié par le dernier numéro de Monde chinois (éditions Choiseul), « c’est avec un souci constant de la confidentialité et une très forte propension au secret que les Chinois ont toujours développé leur outil de défense ».
Ce manque de transparence, qui est souvent reproché à Pékin, permet « de cacher ses intentions et ses forces mais surtout ses lacunes et ses faiblesses », affirme encore le général Masson. Forte de plus 2,3 millions de soldats, l’armée chinoise fait peur, non seulement à ses voisins, mais aussi aux autres puissances ayant des intérêts en Asie, comme par exemple les Etats-Unis ou encore l’Australie.
Et la modernisation des forces armées chinoises n’est pas faite pour calmer les inquiétudes. Cette dernière doit permettre à la Chine d’affirmer son rang de grande puissance et d’adapter l’outil militaire à la situation internationale actuelle. Cela passe par une augmentation continue des dépenses liées à la défense. Le budget militaire chinois a pratiquement doublé depuis 2006, ce qui alimente davantage les craintes quant aux ambitions réelles de Pékin.
Les objectifs de l’armée populaire de libération (APL) ont été défini en janvier dernier à l’occasion de la publication d’un livre blanc. Si la Chine assure que ses intentions ne sont que défensives « par nature », le document reste cependant flou au sujet de certains concepts développés, comme par exemple celui évoquant la « défense des intérêts liés au développement ».
Cela étant, le ministère chinois de la Défense a tient à réagir devant les critiques concernant son manque de transparence. L’an passé, l’APL avait convié des journalistes étrangers à visiter une de ses bases situées au nord de Pékin. Cette fois, elle s’adresse au plus grand nombre avec l’ouverture d’un site Internet officiel, le 20 août, disponible en versions chinoise et anglaise.
Selon un communiqué de presse, ce site Internet « publie principalement des informations officielles sur la défense nationale de la Chine et l’édification de ses forces ». Il a pour oibjectif de « permettre au monde extérieur d’avoir une meilleure connaissance de la politique militaire chinoise et de renforcer les échanges et la coopération à l’étranger ».
Et comme pour toutes les armées qui disposent d’un tel outil, ce site Internet devra également une « bonne image » de l’APL. L’actualité de la défense chinoise, des documents, des données ainsi que des rubriques spéciales (photos, vidéos) constituent le contenu mis en ligne. Il sera possible, pour la version anglaise, de consulter une catégorie intitulée « opinions ». Il s’agit ainsi de faire « plus de place aux informations sur la défense nationale chinoise qui intéressent les internautes étrangers ».
Source: Zone Militaire