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5 janvier 2010 2 05 /01 /janvier /2010 00:28
Iran : Bernard Kouchner dénonce


Par AP
04.01.10

Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a dénoncé lundi la "dernière pirouette" de l'Iran dans le dossier du nucléaire. "Ils (les Iraniens) ont imposé un ultimatum à ceux qui proposaient pourtant de les aider dans l'enrichissement de l'uranium", a-t-il souligné sur RTL. "Une date a été fixée, le 31 décembre, pour que les conversations techniques sur l'enrichissement de l'uranium leur permettent de fabriquer des isotopes médicaux (...) Cette date est expirée."

 


Bernard Kouchner, chef de la diplomatie française.
Photo: AP , JPost


"Ce n'est pas à nous d'accepter ce qu'ils veulent nous imposer", a souligné, par ailleurs, le chef de la diplomatie française. "Ils ne veulent jamais parler du développement nucléaire. Avec eux, c'est impossible, hélas !"

 


Clothilde Reiss, un moyen de pression ?

L'Iran a déclaré samedi que l'Occident devait répondre, d'ici la fin du mois, à sa contre-proposition à la dernière offre de l'ONU. La République islamique a menacé, dans le cas contraire, de produire son propre combustible nucléaire.

Interrogé sur le sort de Clotilde Reiss, Bernard Kouchner attend "le jugement du tribunal révolutionnaire qui doit statuer dans les jours ou les semaines à venir". Mais "nous espérons fortement que cette jeune fille ne constituera pas un moyen de pression, ce serait inacceptable pour la communauté internationale", a-t-il assuré.

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 23:34



L’opposition iranienne se renforce sous la surface

 

par  and

adapté par Marc Brzustowski

 

http://www.washingtontimes.com/news/2010/jan/01/iranian-opposition-grows-beneath-surface/

 

ISTANBUL | Selon les spécialistes de l’Iran, du Mouvement de l’opposition en Iran doit encore surgir un dirigeant charismatique, mais il dispose d’un panel diversifié et grandissant d’organisateurs, comprenant de nombreux étudiants et vétérans d’un soulèvement avorté en 1999.


Les têtes du Mouvement Vert demeurent Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi, les deux candidats à la Présidentielle qui ont refusé d’accepter les résultats de l’élection de juin qui ont donné au Président titulaire Mahmoud Ahmadinedjad une « large » victoire empoisonnée.


La répression gouvernementale a limité leur capacité à se déplacer parmi le peuple. Mardi, le fils de M. Karroubi a raconté que les autorités ne fournissaient plus de protection à son père, dès qu’il quittait son domicile, le mettant, par contrecoup, sous assignation à résidence. Dimanche, selon les sites internet de l’opposition, un neveu de M. Moussavi a été tué par les forces de sécurité,  dans le but de l’intimider.


Cependant, et alors que le Gouvernement se focalise sur ces deux hommes, une nouvelle génération de militants travaille en dehors de la scène pour soutenir l’agenda du mouvement.


“Il apparaît y avoir un noyau dur de dirigeants étudiants, récemment diplômés et de gens qui étaient étudiants en 1999 », explique Kenneth Katzman, un spécialiste de l’Iran au service de recherche du Congrès à Washington.


Il précise que ces dirigeants “se sont mis d’accord sur le principe de non-violence et tentent de rallier la génération de leurs parents » et des soutiens hors d’Iran.


M. Katzman décrit ces militants comme organisés par cellules de dix  individus environ pour raisons de sécurité. 


“Ils sont très optimistes”, raconte Mr Katzman. «  Ils pensent qu’ils se débarrasseront [du régime] d’ici six mois à un an. Ils sentent que beaucoup de membres de la sécurité commencent à baisser les bras parce qu’ils ne savent pas comment cela va tourner et ne souhaitent pas se retrouver »  dans le camp des perdants.


Amir Abbas Fakhravar, 35 ans, un ancien dirigeant étudiant, qui a passé plusieurs années en prison en Iran et qui vit aujourd’hui dans la région de Washington, explique que les contacts ont lieu sur Facebook et Skype et que les militants projettent de créer un « conseil révolutionnaire » d’environ 15 personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’Iran pour conduire la « Révolution Verte iranienne ». Il confie que ce directoire devrait émerger avant le 11 février, pour le 31è anniversaire de la chute du Shah Mohammed Reza Pahlavi – un autre jour de fête officiel lors duquel la grande masse des Iraniens est susceptible de se rendre dans les rues pour poursuivre ses manifestations.


Nader Uskowi, un autre spécialiste de l’Iran base à Washington et consultant du Gouvernement américain, expose que : « Nous sommes, probablement, actuellement, encore quelques mois avant le jour où nous verrons vraiment émerger un leader ».


Il poursuit : “Les organisations étudiantes des principales universités sont encore les mieux organisées, mais il y a aussi d’autres organisations « naturelles » qui apparaissent apolitiques, mais qui, en fait, partagent des positions grâce auxquelles sont diffusés les actions planifiées et les slogans, comme les associations de peintres, de calligraphes, etc. »


“Les étudiants et les jeunes sont les forces motrices du mouvement, mais il s’est rapidement étendu  à leurs parents qui soutiennent activement leurs enfants ».


Mr. Uskowi insiste sur le fait que le problème du leadership semble moins urgent que la tâche plus difficile d’organiser un large mouvement organique. Il explique qu’une autre forte incitation qui conduit des personnalités dirigeantes à conserver un profil bas est la propension du régime à arrêter quiconque est identifié en tant qu’organisateur.


Le Ministère du Renseignement a infiltré des agents au sein du Bureau de Consolidation de l’Unité, un organisme étudiant qui menait la dernière vague de manifestations étudiante en 1999.


En juillet de cette année-là, les étudiants de l’Université de Téhéran se sont rassemblés pour protester contre la fermeture d’un journal réformiste et ont été réprimés par les vigiles mis en place par le gouvernement, connus sous le nom de Ansar-e-hezbollahi. Ils ont jeté des étudiants du haut des balcons des dortoirs, tuant au moins l’un d’entre eux et blessant et capturant un grand nombre. Outragés, les jeunes gens se sont répandus à travers les rues de Téhéran durant plus d’une semaine, arrachant les rideaux de fer, lançant des pierres à la police et brûlant des portraits de l’Ayatollah Ali Khamenei, le Guide Suprême de l’Iran. Puis, le Président Mohammed Khatami, qui, à l’origine, soutenait les étudiants, laissa tomber sous la pression de l’Ayatollah Khamenei et des Gardiens de la Révolution, et le mouvement fut dissout.


A la différence de la situation qui prévalait en 1999, cependant, le mouvement actuel s’est étendu très au-delà des campus universitaires pour rassembler des groupes disparates et intereliés, comprenant des militants des droits de l’homme, des femmes, des religieux mécontents, des chômeurs et des travailleurs sous-employés, des membres désorientés de la troisième génération d’après la Révolution, en colère contre l’ordre actuel.


L’implication du clergé, qui est restée relativement secondaire durant les semaines et mois qui ont succédé le vote de juin, est devenue vivace après la mort, le 20 décembre, du grand ayatollah Ali Montazeri, un dissident évincé de la voie le menant au rôle de guide suprême de l’Iran. Les efforts du gouvernement pour restreindre la participation au deuil du dignitaire religieux ont poussé des milliers de Chi’ites dévots en colère dans les rues, dans le centre théologique de Qom et à Najafabad, la ville de résidence du dirigeant religieux, qui ont dû être mis sous le coup de la loi martiale.


“Les réformistes ont organisés les manifestations pour la mort de Montazeri”, explique Ruhollah Shahsavar, un jeune militant de la ville de Mashhad au nord de l’Iran, qui s’est enfui  du pays après plusieurs arrestations consécutives et dirige actuellement un journal qui s’appelle  Nedaye Sabz (La Voie Verte) depuis son exil parisien. « Le mouvement de la Révolution Verte est composée de supporters réformistes de Khatami, de Karroubi et de Moussavi qui se sont répandus à travers la Turquie, la France, la Belgique, mais également en Iran », dit-il.


De très nombreux exilés prétendent au contrôle du mouvement. Parmi eux, M. Fakhravar et Reza Pahlavi, le fils du dernier Shah.


Jeudi dernier, M. Pahlavi a appelé les nations à travers le monde à retirer leurs ambassadeurs de Téhéran. Dans un entretien avec Associated Press, il a fait le parallèle entre l’atmosphère des troubles actuels en Iran avec « l’atmosphère révolutionnaire » qui avait précédé la chute de son père. La différence, remarque t-il, c’est qu’aujourd’hui, le peuple sait ce qu’il veut –une démocratie laïque.


“Chaque veut diriger ce mouvement, mais la question demeure de savoir si le peuple sorti dans les rues pour risquer sa propre vie acceptera des dirigeants autoproclamés venus de Washington, Paris ou même de récents exils dans des pays proches de l’Iran », affirme Delbar Tavakoli, un journaliste qui a été contraint de quitter le pays pour Ankara après les dernières élections. « Même Moussavi et Karroubi sont devenus des jouets entre les mains du peuple – ils n’ont pas la latitude d’orienter quoi que ce soit au-delà des déclarations convenues ni d’instruire leurs propres supporters sur ce qu’il conviendrait de faire ».


Un journaliste du Washington Times ayant  l’expérience de l’Iran immédiatement après les élections de juin donne un sens sur la façon dont les manifestants sont en train de s’organiser :


Un dirigeant étudiant, depuis une chambre de l’un des dortoirs de l’Université de Téhéran, diffuse de brèves instructions par son téléphone portable à l’intention des étudiants dans la rue.


“Ils peuvent  incendier des poubelles de détritus, mais pas de nouvelles banques”, disait-il.


La chambre spartiate est décorée de cactus en pots, d’un écran de télé et d’une fenêtre dont la vitre a éclaté lorsque les groupes paramilitaires Basijis ont lancé une pierre à travers, durant un raid les semaines précédentes.


“Les supporters de Moussavi sont près de Tajrish, maintenant” l’informe un interlocuteur par téléphone cellulaire, illustrant la façon dont les manifestations sont organisées dans des endroits opposés de la ville de manière à contraindre la police à disperser ses effectifs pour répliquer.


Le dirigeant étudiant fait partie des centaines de militants qui ont plongé dans la clandestinité dès que la crise a éclaté, comptant sur l’hébergement de sympathisants et ne réapparaissant que les jours de manifestation pour coordonner la résistance au gouvernement.


Djavad Salehi-Esfahani, professeur d’économie à Virginia Tech et spécialiste de l’Iran, explique que Moussavi, ancien premier ministre et pivot de la Révolution, dispose encore du potentiel pour conduire le mouvement.


Il “manoeuvre bien, pour autant qu’on sache. Je n’arrive pas à l’imaginer perdre le leadership au profit d’autres, vivant hors du pays », expose M. Salehi-Esfahani. « Il dispose d’une vaste audience et devra probablement se battre contre des éléments au sein même du mouvement vert qui font pression pour renverser la république islamique, plutôt que de devoir la réformer ».


M. Katzman, quant à lui, dit, cependant, que la plupart des jeunes gens avec lesquels il a pris contact ne sont pas intéressés par ce que propose les réformateurs. Il explique que ces jeunes militants critiquent les médias étrangers parce qu’ils portent une trop grande attention à M. Moussavi et à M. Karroubi.


A mesure que l’escalade de la violence se poursuit, le nouveau leadership devrait être militaire, réduisant la menace des gardiens de la révolution au status-quo.


Quel que soit celui qui émergera, “le régime est définitivement ébranlé”, conclut M. Katzman.


c Barbara Slavin s’est chargé du reportage à Washington.

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4 janvier 2010 1 04 /01 /janvier /2010 10:29


L'Iran coordonne des ripostes en cas de raid contres ses sites nucléaires


Selon le journal saoudien Al Madina, le chef du Conseil iranien à la sécurité nationale, Saïd Jalili, s'est entretenu dernièrement dans le plus grand secret à Damas et à Beyrouth avec les chefs du Hamas, du Hezbollah et du mouvement libanais Amal. Il leur a demandé de renforcer la coopération entre eux et de préparer des attaques militaires restreintes contre Tsahal pour l'humilier, si Téhéran estime qu'Israël ou les USA s'apprêtent à bombarder ses sites nucléaires.

http://www.guysen.com/news_
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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 10:38

Les informations en provenance d'Iran n'ont de cesse d'apparaitre chaotiques et contradictoires. Les optimistes prédisent une chute du Régime actuel dans l'année, ou se fient à des mesures comme cet afrêtement d'avion pour la fuite de Khamenei. Que tout soit prévu, pour le meilleur ou pour le pire, ne change rien à la donne d'une répression féroce. Ou à la capacité d'ouverture de contre-feux, comme sur les lignes US, en Afghanistan, au Yémen, voire à nouveau à Gaza ou au Liban, etc. Par ailleurs, il semblerait que l'Administration américaine prenne progressivement, conscience des enjeux et des façons d'accompagner le mouvement :

Etats-Unis : l'agitation en Iran peut permettre des sanctions immédiates Selon un article paru dimanche dans le New York Times, l'administration américaine estime que l'agitation interne en Iran ainsi que des signes de retard dans le programme nucléaire du gouvernement le rendent spécialement vulnérable à des sanctions rapides et sévères. Un responsable de l'administration américaine a ainsi parlé de "sanctions qui pourraient "amener les Iraniens à la conclusion que le programme nucléaire ne vaut pas un prix aussi élevé".

(http://www.guysen.com/news_Etats-Unis)



Iran : Le gouvernement brouille les médias occidentaux et prépare la fuite de Khamenei en Russie

http://www.postedeveille.ca/2010/01/

Le régime iranien va tomber, c'est une question de temps. Selon la canadienne Homa Arjomand, coordonnatrice de la Campagne internationale pour la fermeture des ambassades iraniennes à travers le monde, "la défaite de la République islamique en Iran est une condition préalable à la destruction de l'islam politique en tant que mouvement aspirant au pouvoir politique au Moyen Orient. Sans la République islamique d'Iran, l'islam politique deviendra un mouvement d'opposition futile et insignifiant au Moyen-Orient."

La grande question : qui prendra le pouvoir une fois le régime tombé ?

Iran-unrest

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L'Iran brouille les nouvelles des médias occidentaux sur les manifestations

Pendant que l'opposition iranienne continue de protester contre le régime de Mahmoud Ahmadinejad, il y a des signes de malaise croissant au sein du gouvernement à Téhéran. Le brouillage d'un satellite du service en langue perse de la BBC a commencé il y a environ dix jours, et les émissions internationales diffusées en Iran par le gouvernement américain sont aussi maintenant délibérément brouillées.

Le président Ahmadinejad affirme que les États-Unis, la Grande-Bretagne et Israël sont derrière les manifestations de l'opposition. La Garde révolutionnaire  accuse les médias étrangers et les ennemis de l'Iran de mener une guerre psychologique visant à faire tomber le gouvernement iranien légitime.

Le directeur de BBC World Service, Peter Horrocks, a déclaré: «Le fait que quelqu'un puisse se donner autant de mal pour pirater le signal du service en langue perse de la BBC témoigne de l'impact que nous avons en Iran. Le peuple iranien veut savoir la vérité sur ce qui se passe dans leur pays, et ils savent qu'ils obtiendront une couverture impartiale et indépendante de la BBC. Nous ferons tout notre possible pour leur fournir cette couverture. » 

Le conseil des gouverneurs de la télévision des États-Unis  (BBG), l’organisme responsable de l'ensemble des émissions diffusées à l’étranger financées par le gouvernement américain, dit que ses experts ont déterminé que le 27 décembre, le gouvernement de l'Iran s’était livré au brouillage intentionnel de la transmission par satellite des nouvelles en langue persane du réseau Voice of America ainsi que Radio Free Europe/ Radio Liberty's Radio Farda.

Le BBG a ajouté que ce brouillage des satellites commerciaux par le gouvernement iranien « semble destiné à intimider les fournisseurs de satellites commerciaux ciblés par le brouillage pour les rendre complices des actions du gouvernement iranien et  empêcher le peuple iranien d’avoir accès à une presse libre et à l’information ».

Tout porte à croire que le gouvernement iranien redoute que la situation devienne hors de contrôle. Des rapports en provenance de l'Iran indiquent que le Conseil suprême de la sécurité nationale a ordonné une vérification complète du jet qui est en attente d'amener l'Ayatollah Sayyed Ali Khamenei et sa famille en Russie au cas où la situation dégénérerait. L'ordre donné au Corps de la Garde révolutionnaire Pasdaran est daté du dimanche 27 décembre, et a été transmis par fax à Shahrzad News basé aux Pays-Bas.

Source : Iran jams western media reports of protests, RNW, 30 décembre 2009 Traduction d'extraits

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3 janvier 2010 7 03 /01 /janvier /2010 10:07
Iran au coeur des manifs: nourriture gratuite et lacrymos

Reportage anonyme sur les récentes manifestations à Téhéran.

Vendredi 1 Janvier 2010



Le principal opposant au régime de Téhéran Mir Hossein Moussavi persiste et signe vendredi 1er janvier dans ses critiques contre le gouvernement, et se déclare «prêt au martyr».
Dans un communiqué diffusé sur son site Kaleme, Mir Hossein Moussavi appelle les autorités à reconnaître le droit des gens à manifester pacifiquement. «J'affirme explicitement et clairement que l'ordre d'exécuter, tuer, et emprisonner (les leaders de l'opposition) ne résoudra pas le problème», martèle-t-il. «Je n'ai pas peur d'être un des martyrs qui offrent (leur vie) dans la lutte pour des exigences justes».

L'Iran traverse «une crise grave», et la stratégie pour bâillonner l'opposition à travers «les arrestations, la violence et les menaces» ne réussira pas, assure-t-il. Tuer des manifestants ne fait que renforcer l'opposition, prévient-il en reprenant les termes de l'ayatollah Ruhollah Khomeini lors de la Révolution islamique de 1979: «Nous tuer nous rend plus forts». Il s'en prend enfin aux ultras du régime qui prêchent la violence au nom de l'Islam. «Encourager le meurtre de gens (...) est une tragédie prônée par certains individus et la télévision publique». Nous publions ci-dessous un reportage écrit par un journaliste indépendant travaillant secrètement en Iran.


TEHERAN, IRAN - Je ne pensais pas qu'Ashura serait un jour de manifestations massives, je suis le premier à reconnaître.

Tôt dans l'après-midi de dimanche - qui se trouvait être Tasua, le premier des deux jours commémorant la mort de l'Immam Hussein - je décide de quitter mon appartement car le bruit des cortèges se rapproche. J'entends d'abord les chants «Hussein, Hussein» accompagnés de forts coups de tambour, puis je repère un jeune homme portant une croix, un rappel voyant de l'adoption de certains rituels catholiques par les Chiites.

Je rejoins le cortège pour quelques mètres, puis me dirige vers le square Fatemi, où les premières étincelles des manifestations s'étaient produites après l'élection de juin.

La police anti-émeute, dont la présence est désormais quasi-obligatoire, est absente du paysage. A la place, se trouvent deux longues files - l'une de femmes, l'autre d'hommes - qui attendent de recevoir de la nourriture gratuite.

La nourriture de l'Immam Hussein semble être l'élément oublié des traditions Muharram. La plupart des reportages journalistiques montrent des gens se frappant la poitrine, leur auto-flagellation avec des chaînes de fer, et toutes les vieilles images du martyre que l'opposition tente de coopter dans sa lutte contre les excès du régime iranien actuel. Mais négliger de parler des procédés de la communauté - les distributions gratuites de nourriture et les foules qu'elles attirent en sont les plus importants - c'est ignorer un élément essentiel de la saison de deuil de l'Islam. Cette année particulièrement, avec des prix en forte hausse et des difficultés économiques grandissantes, les habitants de Téhéran sont plus que disposés à faire la queue le temps qu'il faut pour ces distributions, assurées la plupart du temps par de riches marchands.

Il est impossible d'ignorer le mouvement populaire qui se déroule ; néanmoins, la grande majorité des millions de personnes - car ils sont bel et bien des millions - dans les rues de Téhéran cette semaine est là pour la fête annuelle. Le tout ressemble davantage à un carnaval religieux qu'à une manifestation contre l'ordre établi. C'est pourquoi j'ai trouvé étrange l'envoi, ordonné par le chef de l'état, de troupes armées pour réprimer des foules qui sont, par définition, soit en faveur du régime soit tout au moins neutres.

Tandis que je fais la queue, je retourne cette idée dans ma tête. Il y a encore vingt hommes devant moi, lorsqu'on annonce qu'il ne reste plus de nourriture. Je dois donc trouver un autre endroit pour faire des provisions.

J'avais entendu des rumeurs sur une éventuelle manifestation à Enghelab (Révolution), mais la place est vide lorsque je la traverse. Je prends le métro en direction du sud jusqu'à la station Baharestan, où se trouve le Parlement, et de là je saute dans un taxi-moto, me frayant ainsi un chemin à travers Shohada, un des quartiers les plus religieux, situé au sud de Téhéran, où habitent certains de mes amis.

Pendant le reste de la soirée, je visite divers Hosseiniehs, des centres religieux où l'histoire du martyre de l'Immam Hussein est relaté et où les pleureuses gémissent, se frappent la poitrine en rythme, et sont récompensées par un surplus de nourriture gratuite.

Je vais me coucher le ventre plein et presque certain que dimanche matin verra se réduire la foule des manifestants. D'une part, la majorité des pratiquants - pas forcément politiques - domine d'habitude la journée. D'autre part, il y a eu un exode massif vers Téhéran, parce que les jours de deuils qui se suivent coup sur coup tombaient en début de semaine, créant un week-end de cinq jours, un fait rarissime, pour les Iraniens.

A 10 heures, j'ai rendez-vous avec un ami sur la place Haft Tir de Téhéran. On décide de chercher les manifestations. Il est bien plus confiant que moi sur nos chances d'en trouver. On se fraye un chemin jusqu'à la place Immam Hussein, où les gens doivent débuter leur marche sur la place Azadi (Liberté). Le symbole peut paraître gnangnan à certains, mais c'est un exemple irrésistible de comment la dénomination propagandiste des lieux publics revient maintenant hanter le régime.

Au pont Hafez, on rejoint  les masses et nous retrouvons face à face avec les policiers anti-émeute et la milice Basij, qui ne perd pas de temps et lance des gaz lacrymogènes contre la foule. Les gens se dispersent, mais de tous côtés arrivent des flots de manifestants. Et des flots de policiers.

La foule est beaucoup plus variée que dans mes souvenirs des manifestations de juin ; beaucoup de femmes en tchadors, des hommes avec de petits enfants, et des personnes âgées.

Je me rends compte pour la première fois que la dynamique a également changée ; les Basij essayent d'intimider, mais semblent apeurés. Les manifestants tiennent bon et ripostent souvent, avec pour seules armes des pierres et des morceaux de bitume.

Nous traversons l'Intersection Valiasr et nous dirigeons vers la rue Palestine, où l'on retrouve une autre foule importante qui se forme dans une ruelle. Alors qu'ils commencent à avancer, un groupe de cinquante policiers casqués, peut-être plus nombreux, attaque. Les manifestants se replient momentanément puis se ruent vers la police. Ceux du premier rang leur jettent des pierres. Quelques secondes plus tard, une salve d'applaudissements monte en voyant revenir quelques jeunes hommes ensanglantés agitant les matraques et les casques qu'ils ont pris à la police. Des membres de la foule saisissent l'opportunité de prendre des photos et de filmer la scène avec leurs téléphones portables.

Nous arrivons à une intersection majeure, flanquée au nord et au sud de plusieurs milliers de personnes. Le bruit de tambours retentit. Au début, nous avons l'impression d'être tombés sur une procession religieuse, mais en se rapprochant, on voit le tambour, une grosse poubelle en métal sur des roues, sur lequel frappe, à l'aide d'une pierre, une jeune femme avec une écharpe verte. Comme le régime l'a toujours revendiqué, Ashura est vraiment devenu un jour pour tous.

En me dirigeant vers le nord pour rentrer chez moi, je me rends compte que mon téléphone portable et son service sms ont été coupés. Je suis donc tout seul.

J'erre au fil des ruelles, cherchant celles qui n'ont ni manifestants ni forces de sécurité, jusqu'à me retrouver à nouveau sur la place Fatemi. Je m'arrête dans la même file que la veille pour attendre la nourriture. Cette fois, la queue est beaucoup plus courte, mais une fois de plus, le stock est épuisé avant que je puisse rien recevoir. Derrière moi, j'entends des bruits de tambour, et je vois un chameau - une vision très rare dans le centre de Téhéran - arriver du coin de la rue. Deux croix le suivent, mais sans cortège derrière.

Je m'assois et observe ce triste spectacle jusqu'à ce que un couple d'amis mariés, des journalistes locaux, s'arrêtent en taxi et me disent de monter. Elle a besoin de faire un article, et l'on retourne directement dans le centre de l'action, cette fois avec la sécurité relative d'être dans un véhicule en marche.

En allant vers le sud, on a l'impression d'arriver dans une zone de guerre : partout, du verre brisé, des douzaines de poubelles renversées et consumées, plusieurs voitures brûlées, et les squelettes de deux douzaines de motocyclettes de policiers.

«Exactement comme le premier jour» dit-elle, en fixant le désastre.

Nous allons chez eux et essayons de reconstituer les événements de la journée, en rassemblant les témoignages de gens que l'on connaît à travers la ville. CNN, la BBC, Voice of America, et les autres chaînes étrangères ont toutes été brouillées.

On doit donc se contenter des reportages de la chaîne de télé dirigée par l'état. Le téléscripteur au bas de l'écran rapporte que «des manifestants frappent des gens rassemblés pour commémorer Ashura à Téhéran.»

Le chef de police fait une déclaration à laquelle il n'a pas l'air de croire lui-même : personne n'a été tué dans les manifestations ; toute mort a été accidentelle, et toute mort due à des blessures par balle doit être considérée comme suspecte, puisque aucun des policiers ne portait d'arme à feu.

Une des personnes regardant la télé observe, «Ils ne sont peut-être pas bons pour rapporter les informations, mais ils savent sans aucun doute raconter des histoires.»

Tout le monde ici qui regarde le calendrier iranien et le calendrier islamique se demande ce qui va se passer. Est-ce que les manifestants vont ressortir pour Arbayen à la mi-février, le dernier jour férié majeur des mois de deuil, qui commémore le 40me anniversaire du martyre de Hussein? ou va-t-il y avoir des manifestations pour Ali Mousavi, le neveu du chef de l'opposition Mir Hossain Mousavi, qui a été tué par balle dans la rue dimanche (27 décembre)? Tout le monde est sûr que le 22ème jour de Bahman (le 11 février) va attirer massivement la foule dans la rue, mais y aura-t-il même une République Islamique à commémorer d'ici là?

Ce que j'ai vu ce week-end m'a montré que, du moins pour le moment, le vent porte l'opposition. Mais cela peut changer à tout moment, comme cela c'est déjà produit plusieurs fois depuis l'élection.

Traduit par Juliette Berger

Lire également sur la République islamique d'Iran: Iran: Comment Ahmadinejad a truqué les élections, La guerre de genre de la jeunesse iranienne, Décoder les manifestations iraniennes et Les cinq pires mollahs.

Image de Une : Reuters, un opposant iranien dans le centre de Téhéran, le 27 décembre 2009, pendant les affrontements avec les forces de l'ordre.

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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 15:24
On peut douter de la volonté de l'Administration Obama d'aller jusqu'au bout de ses propres engagements concernant l'Iran. Congrès et Sénat ont voté des sanctions contre toute exportation d'essence raffiné à l'Iran. Mais aussitôt, Obama s'orientait soudain vers des mesures, dit-il, plus "ciblées". Toute agitation en tous sens, déclarations et contre-ordres, est nuisible à la clarté des messages et contribue à répandre le portrait d'un indécis mal articulé. Employant déjà des euphémismes pour parler du Jihadisme qui affecte directement les Etats-Unis, Obama n'est pas à la veille d'appeler un "chat un chat", surtout s'il est d'Iran.

Des "sanctions écrasantes" sur l'Iran


Par HILARY LEILA KRIEGER
01.01.10
 

 

 

http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?cid=1261364567736&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

 

La date limite est dépassée. Jeudi, l'Iran devait fournir sa réponse à la communauté internationale concernant son programme nucléaire. A présent, la question est de savoir quelles sanctions vont réellement être envisagées pour protéger le monde de la menace que représente indéniablement Téhéran.


Michael Oren.
Photo: AP , JPost


La République islamique a rejeté la main tendue du président américain Barack Obama et continue son programme d'enrichissement nucléaire, au mépris des exigences internationales. Les Etats-Unis ont durci le ton et souhaitent désormais sévir.


La prochaine étape, selon l'ambassadeur américain Michael Oren, devrait être d'imposer "des sanctions écrasantes" sur le régime de Téhéran. Selon une promesse faite au Premier ministre israélien Binyamin Netanyahou en mai dernier, les Etats-Unis devaient mettre un terme à la diplomatie si elle ne portait pas ses fruits avant la fin de l'année.


L'heure n'est plus au dialogue


Toutefois, l'administration Obama ne semble pas mettre en place la politique "paralysante" que souhaite Israël. Une approche plus mesurée est apparue : les Etats-Unis envisagent de faire pression sur une autre résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, ce mois-ci, et rechignent à perturber les marchés iraniens.


Oren s'est montré optimiste quant à la possibilité de faire passer une telle résolution. "Toutes les informations dont nous disposons indiquent que les Russes seront plus coopératifs maintenant sur d'éventuelles sanctions, mais il n'est pas évident de prévoir les réactions de la Chine qui importe une grande quantité de pétrole iranien."


Bien que l'ambassadeur américain assure que Jérusalem et Washington partagent le même point de vue sur la question iranienne, les Etats-Unis ont maintes fois répété leur désir de trouver une solution par la voie diplomatique. "Malheureusement, jusqu'à présent, nos efforts ont été repoussés", admettait jeudi un haut fonctionnaire américain.

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31 décembre 2009 4 31 /12 /décembre /2009 10:24

[Vidéo] Deux condamnés à mort par pendaison sauvés de justesse par les manifestants anti-gouvernement


http://www.bivouac-id.com/2009/12/30/video-deux-condamnes-sauves-de-justesse-de-la-pendaison-par-les-manifestants-anti-gouvernement/

De nombreuses vidéos sur Internet et sur nos écrans de télévision témoignent de la sévérité des combats entre le régime iranien et les manifestants, qui se déroulent actuellement dans les rues iraniennes.

Mais cette vidéo ci-dessous me parait particulièrement éloquente. La scène se passe à Sirjan le 22 décembre. On y voit deux condamnés à mort, décrochés de la potence par les jeunes manifestants et sauvés in extremis,  et comment le régime islamique tire à profusion sur les manifestants.

<a href="http://www.youtube.com/v/Ygi3p4WQpkw&hl=en_US&fs=1">http://www.youtube.com/v/Ygi3p4WQpkw&hl=en_US&fs=1</a>

La des manifestations qui a fait ces derniers jours entre huit et quinze morts en continue mercredi de susciter des condamnations internationales, dont celle de la haut commissaire de l’ONU pour les droits de l’homme, alors que 300 personnes arrêtées sont toujours détenues.

La haut commissaire Navi Pillay s’est déclarée “choquée” mercredi par “les morts, les blessés et les arrestations” en , appelant le gouvernement iranien à faire cesser “les violences excessives des forces de sécurité”.

Sources : Gateway Pundit , AFP

Snapshots de la vidéo :

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 17:32
Alors que le Congrès et le Sénat américains ont voté en faveur d'un renforcement des sanctions, notamment sur le raffinement d'essence en direction de l'Iran, il est à redouter que les nouveaux motifs invoqués ne soient contreproductifs et consistent, finalement, à maintenir en place les Mollahs,leur permettant, tout à la fois, de poursuivre leur programme nucléaire et d'accentuer leur répression, tout en desservant l'opposition qu'ils croient aider. Conception homéopathique de la résolution de crise, de la part d'Obama?




Par Reuters, publié le 30/12/2009 à 07:36
http://www.lexpress.fr/ 



 
Traduction: « Nous condamnons la répression des manifestants…(Obama) »
« Oui, et alors? (A'hmadinedjad) »





 

 



WASHINGTON - Les Etats-Unis examinent une gamme de sanctions restreintes contre l'Iran plutôt que des pénalités économiques globales, par crainte de nuire indirectement aux opposants au régime, apprend-on de source autorisée et diplomatique.
Site nucléaire iranien de Bushehr. Les Etats-Unis examinent une gamme de sanctions restreintes contre l'Iran plutôt que des pénalités économiques globales, par crainte de nuire indirectement aux opposants au régime, selon une source autorisée et diplomatique. (Reuters/Vladimir Soldatkin)

 

Site nucléaire iranien de Bushehr. Les Etats-Unis examinent une gamme de sanctions restreintes contre l'Iran plutôt que des pénalités économiques globales, par crainte de nuire indirectement aux opposants au régime, selon une source autorisée et diplomatique. (Reuters/Vladimir Soldatkin)

De plus en plus agacée par la poursuite du programme nucléaire iranien, l'administration Obama a mis au point un "menu" de sanctions qui pourraient être imposées par les Nations unies ou par les Etats-Unis en concertation avec des alliés européens.

Des responsables américains et des diplomates occidentaux ont indiqué que la Maison blanche était de plus en plus réticente à imposer de nouvelles sanctions à des pans entiers de l'économie iranienne, notamment le secteur pétrolier.

De telles mesures restent populaires auprès de nombreux parlementaires américains, mais elle seraient difficiles à imposer au Conseil de sécurité des Nations unies et aux pays européens.

De plus, Washington redoute qu'elle n'aient l'effet pervers de saper le soutien populaire iranien au mouvement d'opposition.

"Il ne s'agit pas de mettre l'économie iranienne à genoux mais de mettre fin au programme d'armement nucléaire", a souligné un diplomate occidental, qui s'exprimait sous anonymat.

Des sanctions qui viseraient à déstabiliser l'économie du pays "ne feraient qu'alimenter la paranoïa iranienne" envers les pays occidentaux, a-t-il ajouté.

MESURES CIBLÉES CONTRE DES INDIVIDUS

L'Iran a rejeté l'échéance fixée au 1er janvier par les puissance occidentales, qui ont proposé un système par lequel Téhéran enrichirait son uranium à l'étranger avant de le récupérer pour alimenter un réacteur de recherche médicale.

Selon un membre du gouvernement américain, Washington n'espère plus de réponse favorable de l'Iran avant le début de l'année.

Il a de plus minimisé la perspective que des démarches en vue de sanctions soient entreprises dès l'expiration du délai.

De tels débats ne commenceraient réellement au Conseil de sécurité qu'à la mi-janvier, et les négociations pourraient prendre des mois, a-t-il précisé.

Des responsables du gouvernement ont fait savoir en privé aux principaux élus du Congrès que la Maison blanche ne soutenait pas pour le moment de lois imposant des restrictions aux importations iraniennes d'essence et autres produits pétroliers raffinés.

De source diplomatique, on estime en outre que Washington sait bien que de lourdes pénalités économiques ont peu de chances de faire consensus au sein du Conseil de sécurité, où la Russie et la Chine s'opposent déjà à des sanctions économiques plus réduites.

En guise de mesures ciblées, la Maison blanche envisage notamment d'étendre les restrictions imposées aux déplacements d'individus ou de membres d'institutions proches du pouvoir, en particulier les gardiens de la révolution, indiquait-on de source autorisée.

Certains Etats européens prônent quant à eux des sanctions ciblées contre le secteur financier et celui des assurances, ont précisé des diplomates.

 

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 14:28
Le Kazakhstan, futur fournisseur d'uranium à l'Iran ?
Par AP 
30.12.09
http://fr.jpost.com/ 

L'Iran s'apprête à conclure un accord pour importer clandestinement 1 350 tonnes d'uranium purifié du Kazakhstan, en violation des sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU. De source diplomatique, ces informations font monter d'un cran l'inquiétude de la communauté internationale concernant les activités nucléaires iraniennes.


Centrifugeuses iraniennes. 
PHOTO: AP , JPOST



L'accord serait particulièrement important puisque Téhéran semble manquer de minerai purifié - matériau indispensable pour son programme d'enrichissement d'uranium. Le rapport a été rédigé par un pays membre de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), basée à Vienne. L'accord pourrait être conclu dans les semaines à venir. Téhéran serait dores et déjà disposé à payer 450 millions de dollars (soit environ 315 millions d'euros). Un prix élevé en raison de la nature secrète de ce marché, toujours selon le rapport. D'autant plus que l'Iran s'engage "à ne révéler l'identité d'aucun élément". Ces "éléments" feraient référence aux fonctionnaires kazakhs agissant de leur propre initiative sans l'accord du gouvernement.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a imposé trois séries de sanctions à l'Iran en raison de son refus de geler son programme d'enrichissement d'uranium et les activités associées qui pourraient servir à fabriquer des armes nucléaires.

 

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 08:33





Par Chawki Freïha

Iran : les images insoutenables de la police écrasant des manifestants anéantissent la conception de Wilayat e-Faguih défendue par le Hezbollah

La mollarchie se nourrit du sang de ses fidèles, et cherche une nouvelle guerre pour détourner les attentions


mercredi 30 décembre 2009 - 01h58, par Chawki Freïha - Beyrouth

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Téhéran a fini par reconnaître 37 morts, des manifestants tués par des "inconnus", ou des "groupes terroristes" introduites pour déstabiliser la République islamique, dans le cadre d’un "complot américano-sioniste". Après la débandade de la rébellion chiite au Yémen et l’échec de la guerre d’usure avec l’Arabie saoudite, l’Iran est à la recherche d’un nouveau conflit pour détourner les regards et gagner du temps.

La télévision « Al Arabiya » a diffusé, cette nuit, des images impressionnantes tournées clandestinement (grâce à des téléphones portables) par des manifestants, dimanche dernier. Sur ces images, les téléspectateurs distinguent très facilement comment deux voitures de la police foncent sur les manifestants. Les policiers ne se contentent pas d’en renverser deux, mais ils les ont écrasés et poursuivi leur route sous les cris des manifestants.

Pour ceux qui doutent encore de l’implication du régime dans la répression, voici quelques extraits : des images des plus cruelles tournées à Téhéran (format mp4) ou pour Windows Media. Mais en dépit de ces preuves irréfutables de l’implication du régime dans la tuerie de dimanche, les autorités affirment que « des manifestants ont été renversés par des voitures suspectes et inconnues, un autre est tombé du haut d’un pont par accident ! Les autres ont été tués par des intrus, fauteurs de troubles à la solde des “puissances sataniques”, les Etats-Unis, Israël, et la Grande-Bretagne ». D’ailleurs, l’ambassadeur de Londres à Téhéran a été convoqué ce mardi au ministère des Affaires étrangères pour se voir signifier une mise en garde officielle selon laquelle « si Londres ne change pas de comportement, elle recevra une “claque sur la bouche” ».

Le concept de Wilayat e-Faguih, servi à longueur de journées par Hassan Nasrallah aux Libanais, prend ainsi un coup sérieux. D’autant plus que des images semblables à la répression et au chaos en Iran avaient été vécues au Liban pendant et après le coup d’Etat du Hezbollah, en mai 2008. Est-ce l’exemple que le Hezbollah compte présenter aux Libanais pour défendre son statut de « soldat dans l’armée du Guide Khamenaï » ? Est-ce le rôle du « représentant légal » de Dieu et du Prophète que Khamenaï et Nasrallah s’attribuent justifie-t-il l’assassinat de leurs opposants et de leurs ouailles ?

Des nouvelles guerres de diversion en prévision ?

A défaut d’une réponse satisfaisante, il est aisé de conclure que la fin justifie les moyens. Ainsi, en 2006, la mollarchie et son bras extérieur au Liban, le Hezbollah, avec la complicité de la Syrie, avaient sacrifié le pays du Cèdre et sa population pour détourner l’attention de la communauté internationale du programme nucléaire iranien. Ils ont provoqué une guerre destructrice de 34 jours (12 juillet - 15 août 2006). En décembre 2008, pour les mêmes raisons, Téhéran et Damas ont récidivé à Gaza, par Hamas interposé. En août 2009, ce fut le tour du Yémen, avec la rébellion d’Al-Houthi. En novembre suivant, ce dernier a cherché à embraser le front avec l’Arabie saoudite, dans l’espoir de mener une guerre d’usure, synonyme de déstabilisation du royaume. Peine perdue. Abdelmalek Al-Houthi a été tué, et ses troupes sont en déroute.

Le dos au mur, la mollarchie iranienne chercherait de nouveaux fronts. Téhéran a besoin de grands coups d’éclat dans l’objectif de détourner les regards, de gagner du temps pour parvenir à la bombe, et faire diversion pour réprimer l’opposition à huis clos :

Il pourrait s’agir d’un nouveau conflit à Gaza : ce qui expliquerait l’échec - du moins provisoire - du processus d’échange de prisonniers entre Israël et le Hamas. Le mouvement islamiste palestinien a en effet rejeté, depuis Damas, l’offre du négociateur allemand, au terme d’une réunion de 12 heures. La tension qui découle de cet échec contribue aux conditions d’un nouveau conflit.

Il pourrait également s’agir d’une nouvelle crise au Liban : après une courte trêve permettant la formation du gouvernement, le Hezbollah a repris ses attaques verbales contre la majorité, dans une volonté délibérée de provoquer un conflit. Hassan Nasrallah a ainsi prévu aux Chrétiens libanais le sort de leurs coreligionnaires irakiens, s’ils continuaient à miser sur les Américains (un statut de dhimmitude). Il les a invités à se repentir et à ne plus évoquer les armes du Hezbollah, renvoyant ainsi de facto le dialogue national autour de la stratégie de défense aux calendes grecques. Parallèlement, l’opposition pro-iranienne et pro-syrienne a réclamé l’annulation de la résolution 1559 de l’ONU, votée en septembre 2004, et stipulant le retrait des troupes étrangères et le désarmement et la dissolution de toutes les milices. Pendant ce temps, la FINUL a découvert, la semaine dernière, d’importantes quantités d’explosifs, à proximité de la frontière avec Israël. Des soupçons pèsent sur le Hezbollah qui préparerait une opération d’envergure contre des patrouilles israéliennes, dans l’objectif de relancer la guerre et de sauver le régime de Téhéran en sacrifiant le Liban.

Il pourrait également s’agir d’une guerre terroriste qui ne dit pas son nom. De ce fait, des soupçons pèsent sur l’identité réelle des commanditaires de l’attentat contre l’avion américain reliant Amsterdam à Detroit. Les dirigeants d’Al-Qaïda sont hébergés en Iran, donc exploités par les Iraniens. Mais Al-Qaïda ne disposant pas de laboratoires spécialisés pour élaborer des explosifs sophistiqués, tel celui utilisé par le nigérian Umar Farouk Abdul Mutallab (et avant par Abdallah Al-Assiri, contre l’émir Mohammed Bin Nayef - lire le suppositoire explosif). Dans la stratégie iranienne, un attentat de cette envergure allait détourner tous les regards vers les Etats-Unis et Al-Qaïda, et permettre au régime d’éradiquer l’opposition à huis clos. Cette hypothèse relance les spéculations sur les raisons de la disparition du vol d’Air France Rio-Paris, en juin dernier. Rien n’empêche l’Iran d’avoir procédé aux mêmes méthodes pour sanctionner la France, qui venait de signer un accord stratégique avec les Emirats Arabes Unis pour l’installation d’un base navale à Abou Dhabi.

D’autres terrains favorables aux conflits ne sont pas à exclure. Plusieurs pays vulnérables pourraient être visés pour les mêmes raisons. L’Egypte, la Jordanie, le Koweït (dont l’émir vient de mettre en garde la population contre la déstabilisation et le chaos, visant les chiites), le Bahreïn et l’Arabie seraient en ligne de mire.

De ce qui précède, les spécialistes tirent des conclusions sombres. Ils redoutent, pour les semaines et mois à venir, une multiplication des actes terroristes à l’échelle mondiale (y compris du terrorisme de masse, avec des tentatives d’attentats sales, chimiques ou bactériologiques), et des provocations de tous genres au Proche-Orient et dans le Golfe. L’année 2010 pointe avec des horizons déjà encombrés.

Chawki Freïha

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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