Le quotidien koweïtien « Al Seyassah » cite ce vendredi un officier de l’Armée Syrienne Libre (ASL), rencontré aux Emirats Arabes Unis, selon lequel « 120 combattants d’élite du Hezbollah, dont un parent de Hassan Nasrallah (l’un de ses beaux-frères) et un cousin du député Hussein Hajj Hassan, ont été tués dans les combats en Syrie au cours des derniers mois, ainsi qu’une quarantaine de Gardiens de la révolution iranienne. Des dizaines d’autres combattants aurait également été blessés ». Selon les mêmes sources, « les noms des blessés et les hôpitaux militaires dans lesquels ils sont soignés ont été listés et fournis à l’ASL par les officiers du renseignent de l’armée de l’air qui ont fait défection récemment à Idlib ». Le quotidien ajoute que « plusieurs cadavres des combattants du Hezbollah ont été évacués vers l’Iran par des avions de transport militaire. Ils ont été enterrés dans la République islamique pour éviter de provoquer la colère de leurs proches au Liban et l’affaiblissement du Hezbollah ».
L’implication, ainsi confirmée, du Hezbollah et de l’Iran dans la tuerie qui se déroule en Syrie, irrite le peuple syrien révolté et transforme Hassan Nasrallah d’une icône de la résistance transnationale, arabe et islamique, en un symbole détesté de la répression et de la dictature dans tous les pays arabes et musulmans. Cet état d’esprit hostile au Hezbollah qui règne en Syrie a poussé le président du Conseil national syrien, Burhan Ghalioune, à annoncer, la semaine dernière, que « l’une des priorités de l’opposition serait, au lendemain du renversement du régime de Bachar Al-Assad, de rompre l’alliance avec l’Iran, et de cesser de soutenir le Hezbollah et le Hamas palestinien, deux mouvements qui soutiennent le régime contre son peuple ». Or, fidèle à ses habitudes de travestir la réalité, le Hezbollah tente de profiter de ces propos pour accuser le CNS et l’opposition syrienne de faire partie du complot fomenté contre le régime pour avoir adopté une politique de résistance et soutenu le Hezbollah !
Par ailleurs, les opposants syriens affirment que « le régime a pris la décision d’éradiquer l’opposition à Homs et de rééditer l’exemple de Hama en 1982. L’objectif du régime est d’en finir avec la rébellion qui a fait de Homs sa capitale, afin de terroriser le reste de la population ». Les opposants ajoutent que « le bombardement de l’oléoduc, hier dans la ville, par l’armée, et l’attribution de son explosion aux opposants, servirait ainsi à justifier l’attaque massive qui se prépare ». Damas a en effet dépêché des milliers de soldats et des centaines de véhicules blindés pour soumettre Homs, au risque de détruire la ville entièrement sur ses habitants. Assad chercherait ainsi à devancer la grève illimitée à laquelle l’opposition a appelée à partir de dimanche, une grève qui conduira à la désobéissance civile et civique.
« C’est pour détourner l’attention sur ce qui se prépare en Syrie qu’est intervenue la nouvelle attaque à l’explosif contre les militaires Français de la FINUL, au Sud-Liban, ce matin », croit savoir une source européenne proche des services de renseignement (dont le pays fait partie de la FINUL). Notre source redoute « une multiplication des attentats similaires, et des tirs de missiles contre Israël, dans l’espoir d’attirer l’Etat hébreu dans une nouvelle escalade. Ce qui permettrait au régime syrien de massacrer Homs - et d’autres villes - à huis clos ».
A cet égard, le général libanais Michel Aoun a affirmé la nuit dernière, lors d’une intervention par vidéo-conférence avec ses partisans réunis en Australie, que le régime syrien a réussi à rétablir la situation. Il ne reste que quelques îlots d’insécurité qu’il est en train de traiter actuellement. La situation reviendra à la normale très rapidement, a-t-il encore assuré. « Mais le général Aoun, qui a systématiquement perdu ses batailles militaires, politiques et médiatiques et tous ses paris hasardeux, risque d’être contredit par la réalité du terrain », affirment les opposants syriens. Ils réitèrent leur détermination à renverser Assad et l’ensemble de son régime, et mettent en garde le général Aoun, le Hezbollah et tous les autres alliés et agents syriens au Liban contre les risques de leur politique en Syrie.
Stefano B.C. (Rome)