DEBKAfile Reportage exclusif 14 février 2011, 10:44 PM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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Les manifestants iraniens espèrent prendre de vitesse les forces de sécurité.
Lundi soir, 14 février, les lourdes cohortes du Bassij continuaient de matraquer des milliers de manifestants contre le régime qui sont retournés dans les rues, dans 30 villes, tout au long de la journée. A Téhéran, l’un des manifestants a été tué par arme à feu et deux autres blessés.
Il s’agissait de la première manifestation significative que l’opposition ait organisée depuis ses grands rassemblements contre l’élection présidentielle truquée de 2009. Ils ne se sont pas réunis en un seul endroit, mais se sont éparpillés sur plusieurs squares dans différentes villes et à l’extérieur des universités. Les organisateurs, qui ont utilisé Facebook et Twitter pour se mobiliser, ont adopté cette tactique pour rendre plus difficile leur dispersion.
De plus petites manifestations, qui ont rassemblé des milliers de personnes, ont été mises sur pied dans les grandes villes, à l’extérieur de Téhéran, dont Tabriz, Tazd, Ahwaz, Mashad, Shiraz et Ispahan.
Ils ont gagné un soutien inattendu provenant d’une tierce-partie inespérée : Debkafile rapporte en exclusivité que le Président Turc Abdallah Gül, au second jour de sa visite officielle à Téhéran, a accepté l’invitation des manifestants à les rencontrer. Il était d’accord, mais lorsque ses gardes du corps ont demandé à la sécurité iranienne de mettre sur pied une escorte pour le convoi conduisant Gul prendre un bain de foule, le Président Mahmoud Ahmadinedjad est, alors, intervenu. Il a ordonné aux services de sécurité d’empêcher le Président turc ne s’approcher d’une manière ou d’une autre – même au prix d’un incident diplomatique avec Ankara. Gul a dû renoncer à ce projet, mais la tension entre Ahmadinedjad et lui était palpable, lorsqu’ils ont tenu ensemble un conférence conjointe, plus tard dans la journée, et leur apparition a été réduite à sa plus simple expression.
De façon remarquable, le Président Gul avait été parmi les tous premiers dirigeants au Monde à offrir son soutien direct aux manifestations en Egypte, lorsqu’elles ont commencé.
De façon plus prévisible, la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, a exprimé lundi, son soutien aux dizaines de milliers de manifestants dans la capital de l’Iran, déclarant qu’ils « méritent de disposer des mêmes droits qu’ils ont vus être réclamés en Egypte; car ils sont partie intégrante des mêmes droits à la naissance ». Elle a parlé de « l’hypocrisie » du gouvernement iranien qui a glorifié les protestations en Egypte, mais a tenté de supprimer toute opposition à domicile. Les slogans criés par l’opposition en Iran appelaient à « la liberté ! », « mort au dictateur ! », et « Moubarak, Ben-Ali, novbat e-Seyyed-Ali ! ». Ils désignaient ainsi, par le pseudo de « Seyyed Ali », le Guide Suprême l’Ayattolah Ali Khamenei, en stipulant que son tour était venu de s’en aller, après les dirigeants égyptien et tunisien. Il était écrit sur d’autres pancartes : « Pas pour Gaza, pas pour le Liban, mais avec Tunis, l’Egypte et l’Iran », une expression de mépris pour l’implication de l’Iran dans les affaires du Hezbollah et du Hamas et pour son prix payé par le peuple iranien.
Selon nos sources, les manifestants ont poursuivi leurs rassemblements dans les rues de Téhéran, durant la nuit de lundi à mardi en hurlant des slogans contre le régime. Lorsqu’ils étaient pourchassés par les forces de sécurité, ils se regroupaient en d’autres endroits. Une vaste foule de manifestants chaudement vêtus a été aperçue marchant dans l’obscurité vers le Square Azadi (de la Liberté), espérant pouvoir se barricader là et continuer à manifester mardi. Mais la police ne les laissera jamais s’implanter durablement à cet endroit.
Durant toute la journée, les dirigeants de l’opposition Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karroubi ont été placé en résidence surveillée, de lourdes escouades de sécurité ont patrouillé dans les rues de Téhéran et fermé les stations de métro pour empêcher les manifestants de se rendre dans le centre de la ville. Le régime a aussi obstrué les stations satellite diffusant des nouvelles et essayé de bloquer les réseaux internet.