En l’an 2000, la DGA (ici) et son homologue israélien (ici) donnent leur feu vert à la publication d’un dossier hors série sur les relations de défense bilatérales. Séduites par l’idée, des dizaines de sociétés de défense françaises et israéliennes acceptent exceptionnellement de communiquer sur leurs coopérations. Voici un extrait de l’éditorial de l’Ingénieur Principal de l’Armement en charge à l’époque des relations avec Israël :
« Le prochain salon Eurosatory permettra une nouvelle fois aux entreprises israéliennes de promouvoir leurs compétences et d’exposer leur matériel.
On s’en souvient, (la précédente) édition du salon aéronautique du Bourget, qui enregistra un volume de contrats record, fut marquée par la présence massive des entreprises du pavillon israélien. En effet pas moins de 18 entreprises de défense étaient regroupées à l’ombre de la batterie de défense anti-aérienne Arrow 2 et reçurent une attention soutenue tant de la part du public que des professionnels présents.
Ce renforcement de la présence des industries de défense israéliennes sur notre territoire s’inscrit dans un contexte globalement favorable. Nos relations bilatérales dans le domaine militaire connaissent un réchauffement sensible depuis 1994.
On peut citer par exemple la création d’un dialogue statégique semestriel entre les deux ministères de la défense, qui se réunissent à tour de rôle en France et en Israël. Plus concrètement, cette intensification des relations s’est traduite par la signature de deux accords bilatéraux. Le premier, du 10 mars 1994, concerne un accord intergouvernemental relatif à la recherche de défense. Le deuxième du 7 février 1996, est un accord de sécurité qui permet d’encadrer les échanges d’information classifiées….
Bien que la coopération avec les pays membres de l’OCCAR (Organisme Conjoint de Coopération en matière d’armement -voir ici) demeure prioritaire pour la France, la DGA se rend également régulièrement en Israël et accueille ses homologues du Sibat à l’occasion des salons d’armement. Les industries de nos deux pays peuvent trouver des intérêts communs pour travailler ensemble.
Chacun sait que la France et Israël sont deux grands pays exportateurs d’armement et que les relations entre industriels s’inscrivent donc dans une logique de compétition….De nouveaux marchés apparaissent, et les autres pays substituent à l’achat de matériels neufs, donc onéreux, la rénovation de matériels anciens, beaucoup plus abordables. Phénomène qui en soi est facteur d’expansion du marché. Les sociétés françaises sont donc libres d’explorer, à leur initiative, des voies de coopération avec des sociétés israéliennes. Les entreprises israéliennes d’armement sont bien connues pour leurs compétences en matière de retrofit.
Par ailleurs des sociétés françaises peuvent tirer profit de coopérations pour remporter de nouveaux marchés. Par exemple, jouer la carte Israël peut être judicieux pour aborder le marché américain. On rappelera aussi que l’Etat hébreu bénéficie d’accords de libre-échange à la fois avec la Communauté Européenne et avec les Etats-Unis.
Les entreprises françaises trouveront des interlocuteurs qui se caractérisent par leur professionnnalisme et leur réactivité. Le fonctionnement des sociétés israéliennes est aussi très souple. Dans le domaine de la Recherche les laboratoires israéliens sont extrèmement dynamiques, et diffusent largement dans la société civile par le biais des « Start-Ups » qui bénéficient d’une croissance et de financement importants. La coopération en matière de recherche et de technologie est l’axe qui a été privilégié jusqu’à aujourd’hui ».
Fin de citation.
En réponse, le général Uzi Eilam, à l’époque Directeur Général de la Mission Européenne du Ministère de la Défense Israélien, déclarait que:
« …la guerre du Sinaï (1957) avec l’engagement de la France et de la Grande Bretagne, a peut-être marqué le sommet de la coopération franco-israélienne »…
« L’effort contre le terrorisme international, qui conduit à s’intéresser à des technologies diversifiées mais spécifiques, peut plus facilement mener à un large consensus international »…
« Au fil des dernières années, les industries françaises et israéliennes ont appris à bien se connaître. Il en est résulté estime et respect mutuels qui ont conduit et peuvent conduire dans le futur à de nombreuses coopérations »…
Fin de citations.
Ce dossier publié en l’an 2000, a été édité grâce aux bons offices de l’organisme consulaire bilatéral dont les activités portent exclusivement sur les partenariats civils en synergie avec Oséo. La DGA reste impliquée ponctuellement en appui financier sur certains projets de coopérations civiles, de type Eureka, dans le cadre de la convention qui la lie à Oséo.
Pour consulter les éditoriaux du dossier spécial Défense France-Israël édité en l’an 2000, cliquer sur le lien suivant :[CooperationDefenseFranceIsrael2000]
(source: Archives. Ce numéro spécial, aujourd’hui épuisé, avait été édité à plusieurs milliers d’exemplaires et largement diffusé).
Dominique Bourra, CEO of NanoJV.
Copyrights Nanojv: http://nanojv.com
L’Ecole Militaire rend hommage à Tsahal (ici)
Le « Monde » fait l’éloge des compétences technologiques de Tsahal.(ici)
«Le Monde Diplomatique» fait un coup de marketing (involontaire?) pour l’industrie de défense israélienne. (ici)
Relations de défense France-Israël: le non-scoop du « Canard Enchaîné » (ici)