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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 17:22

 

 

 

Menaces sur la Coupe du monde
Par AP ET JPOST.FR 
18.05.10

Les forces de sécurité irakiennes ont arrêté un militant d'Al-Qaïda soupçonné d'avoir planifié un attentat visant la Coupe du monde de football. La compétition sera disputée le mois prochain, en Afrique du Sud.

Bagdad, la ruine après un attentat. 
PHOTO: AP , JPOST

Le général Qassim al-Moussaoui, porte-parole des services de sécurité de Bagdad, a affirmé qu'Abdullah Azam Saleh al-Qahtani était un ancien officier de l'armée saoudienne. Il est soupçonné d'avoir préparé un "acte terroriste" en Afrique du Sud, visant la Coupe du monde qui commencera le 11 juin, a précisé Moussaoui lors d'une conférence de presse.

Il a ajouté qu'al-Qahtani était entré en Irak en 2004, et qu'il était soupçonné d'être impliqué dans plusieurs attentats commis à Bagdad et dans d'autres endroits du pays.

En Afrique du Sud, un porte-parole de la police a déclaré que les autorités irakiennes ne les avaient pas prévenus de cette arrestation. "Nous n'avons pas reçu d'informations officielles de leur part", a-t-il souligné.

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 00:06

 

 

Al-Qaïda veut relancer la guerre confessionnelle en Irak

15/05/2010

 

Zone militaire

 

Depuis 2007 et le surge américain, c’est à dire l’envoi de renforts massifs préconisé par le général David Petraeus, la situation sécuritaire de l’Irak s’était améliorée, grâce notamment à l’appui de milices sunnites qui prirent les armes contre les militantes d’al-Qaïda.

A l’époque, la branche irakienne de l’organisation d’Oussama ben Laden tentait de provoquer une guerre civile en ciblant la communauté chiite, majoritaire dans le pays. Ainsi, sous l’impulsion de leur chef, Abou Moussab al-Zarkaoui, les militants d’al-Qaïda attaquèrent plus particulièrement les lieux de cultes du chiisme. En réaction, les sunnites furent pris pour cibles.

Les opérations de contre-insurrection américaines et la montée en puissance des forces de sécurité irakiennes permirent de porter des revers cinglant à al-Qaïda en Irak, le dernier étant l’élimination, le 18 avril dernier, de ses deux chefs, Abou Omar al-Bagdadi et Abou Ayyoub al-Masri, le successeur d’al-Zarkaoui, tué en juin 2006.

Cependant, et en dépit de ces succès, la branche irakienne d’al-Qaïda a gardé sa capacité de nuisance, comme la vague d’attentats du 10 mai l’a démontré, ainsi que celle d’avril dernier.

Pour autant, l’Etat islamique d’Irak – le nom d’al-Qaïda dans le pays – ne compte pas arrêter ses actions, lesquelles sont encouragées par l’impasse politique issue des dernières élections législatives organisées en mars. Ainsi, un nouveau chef vient d’être nommé, notamment pour remplacer al-Masri.

En effet, selon un communiqué diffusé par Internet et intercepté par SITE, le centre de surveillances des activités djihadites en ligne, un certain Al Nasser Lidin Allah Abou Souleiman aurait été nommé « ministre de la guerre » de l’Etat islamique d’Irak.

On ne sait que très peu de choses au sujet de ce nouveau responsable, si ce n’est qu’il serait irakien, à la différence de ces prédécesseurs (Zarkaoui était jordanien et al-Masri, égyptien). Dans un message audio, il a menacé les chiites de « jours sombres et sanglants » et annoncé une nouvelle vague d’attentats.

Et le jour même de la diffusion de ce message, au moins 25 personnes ont été tuées et une centaine d’autres blessés dans un double attentat commis à Tal Afar, dans le nord de l’Irak à l’occasion d’un match de football.

Cette attaque s’est déroulée en deux temps. Tout d’abord, une voiture piégée a explosé puis un kamikaze a actionné sa ceinture d’explosifs dans l’enceinte du stade où était rassemblés près de 200 spectateurs, en majorité chiites, venus assister à un match opposant deux équipes locales.

La ville de Tal Afar, proche de la frontière syrienne et point de passage des djihadistes infiltrés en Irak a été, par le passé, le théâtre de violents affrontements entre chiites et sunnites. Et ce n’est sans doute pas un hasard qu’elle ait été choisie pour cette nouvelle attaque.

En effet, en mars 2007, l’explosion d’un camion, puis celle d’une voiture, tous les deux piégés, dans deux quartiers chiites avaient provoqué une réaction contre les sunnites, avec des exactions sommaires à la clé. Bilan : 155 tués et 183 blessés de part et d’autre, sans compter 40 disparus.

Plus récemment, le 16 octobre 2009, un kamikaze avait tué un imam chiite avant de se faire exploser dans la mosquée al-Moultaqa. Douze fidèles y avaient perdu la vie et 67 autres avaient été blessés.

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 22:35

 

 

En Irak, il a planifié le retrait. Les voix de la dernière élection sont recomptées, aucun gouvernement clair ne se dégage, et des attentats font des centaines de morts. Parmi les cent morts du 10 mai, 24 militaires irakiens ont été tués au silencieux, un par un, sans que personne ne s’en aperçoive. Cette méthode n’est pas celle d’un groupe « terroriste », mais d’un service secret infiltré à la veille d’un « coup d’état ». L’actuelle commission des comptes et de la Justice, dirigée par Ahmed Chalabi est un « cheval de Troie » iranien, selon le Général Ray Odierno. Tout se passe comme si les Irakiens, la « sale guerre de Bush », était passée sous le tapis. C’est un problème « réglé » parce qu’Obama a dit : « retrait ». Mais laissant les Irakiens à leur guerre civile, c’est un Vietnam qui se profile.

 

  

Irak : une journée sanglante, avec une centaine de morts
lundi 10 mai 2010 - 18h56
Logo MédiArabe.Info

Le dernier attentat qui a frappé Bassorah, ce soir, aurait fait une quinzaine de morts, selon des sources irakiennes. Au total, une centaine de personnes ont été tuées ce lundi, dont 24 militaires abattus à bout portant à Bagdad, une trentaine de morts à Hilla, et une cinquantaine d’autres ont péri dans trois attentats à Bassorah.

© Nos informations, analyses et articles sont à la disposition des lecteurs. Pour toute utilisation, merci de toujours mentionner la source « MediArabe.info »

 

 

Irak : 24 morts dans une nouvelle forme de terrorisme urbain

lundi 10 mai 2010 - 10h16, par Mediarabe.info

Logo MédiArabe.Info

Selon les autorités irakiennes, 24 militaires et policiers ont été tués ce lundi matin dans la capitale Bagdad et sa proche banlieue. Les terroristes semblent adapter leurs méthodes aux mesures prises par les forces de l’ordre pour lutter contre les voitures piégées et les attentats suicides.

Selon Bagdad, les 24 militaires ont été abattus, tôt ce lundi matin, dans plusieurs quartiers de la capitale, dans une action concertée. Les terroristes ont attaqué des points de contrôle de l’armée et de la police, avec des armes munies de silencieux. Ils ont ainsi liquidé les soldats à bout portant, en toute discrétion, sans susciter la moindre riposte.

Par ailleurs, un attentat à l’explosif a fait, ce matin, au moins huit morts et une vingtaine de blessés, affirme le correspondant de la télévision « Al Arabiya » à Bagdad.

Cette évolution sur le plan sécuritaire intervient alors que les groupes parlementaires de l’ancien premier ministre Iyad Allawi et du premier ministre sortant, Nouri Al-Maliki, peinent à trouver un accord de coalition, plus de deux mois après les élections législatives. Les informations sont contradictoires quant à un possible rapprochement qui se ferait au détriment des Kurdes, lesquels entendent défendre leurs acquis politiques, notamment en s’attachant à la présidence de la République.

MediArabe.info

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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 16:11

 

 

MEMRI Middle East Media Research Institute

Enquête et analyse n° 607

 

Cheval de Troie iranien au sein des élections irakiennes


Nimrod Raphaeli*

 

Introduction

Près de deux mois après la clôture des élections législatives en Irak, le nouveau gouvernement n´a toujours pas été formé, et la perspective d´une sortie de l´impasse qui a empêché jusqu´ici la formation du gouvernement n´apparaît pas. La situation semble au contraire de plus en plus complexe et les pistes de plus en plus brouillées. L´un des facteurs contribuan t à complexifier la situation n´est autre que le cheval de Troie iranien en Irak.

La commission des comptes et de la justice (AJC), cheval de Troie iranien

Selon la mythologie grecque, les Grecs ont présenté aux citoyens de Troie un grand cheval de bois, dans lequel ils avaient secrètement caché leurs guerriers. Pendant la nuit, les guerriers sont sortis du cheval de bois et ont envahi la ville.

Le rôle joué par la Commission des comptes et de la justice (AJC), sous la présidence d´Ahmed Chalabi, l´un des politiciens les plus pro-iraniens de la scène politique irakienne, et de son directeur exécutif Ali Al-Lami, fait penser à un cheval de Troie iranien en Irak. Dans une déclaration datant de février 2010, le commandant des forces américaines en Irak, le général Ray Odierno, rapportait que les renseignements faisaient état de l´influence iranienne à laquelle étaient soumis aussi bien Chalabi qu´Al-Lami. Les États-Unis estiment en effet qu´Al-Lami est un agent des services de renseignements iraniens [1].

L´AJC , anciennement connue sous le nom de "Commission de dé-baathification," a été inactive pendant des années, mais s´est subitement réveillée quelques jours avant les élections législatives du 7 mars 2010, empêchant plus de 500 candidats de se présenter, au nom de prétendues sympathies baasistes. La plupart d´entre eux faisaient partie de la liste d´Iyad Allaoui, à la tête d´Al-Iraqiya. Parmi ceux qui n´ont pu se présenter se trouvait le principal candidat sunnite : Saleh Al-Mutlak.

La plupart des Irakiens ont en horreur le parti Baath, qui a gouverné l´Irak pendant 35 ans, dont 30 ans sous Saddam Hussein. Les critiques contre la décision de l´AJC d´empêcher les candidats présumés pro-baathistes de se présenter se basent donc sur l´absence de toute possibilité pour les accusés de se défendre d´un passé ou de sympathies baasistes. Ces critiques relèvent en outre que cette décision a été prise trop peu de temps avant les élections. Elle est vue comme une offensive contre Iyad Allaoui, ce dernier étant considéré par l´Iran comme trop laïque et trop proche du régime saoudien.

L´AJC a refait surface une deuxième fois après l´annonce du résultat des élections, Iyad Allaoui ayant obtenu un avantage de deux sièges sur son plus proche rival, le Premier ministre Nouri Al-Maliki (91 sièges contre 89 sièges). L´AJC a déclaré que 52 des candidats, dont au moins deux ont été dûment élus au Parlement en tant que membres d´Al-Iraqiya, devaient être disqualifiés pour appartenance présumée au mouvement baasiste. L´AJC est allée plus loin encore en appelant la Commission électorale à ignorer les voix accordées à ces 52 candidats et à revoir l´attribution des sièges sur la base du nouveau décompte des voix. Al-Iraqiya pourrait ainsi perdre au moins deux sièges, perdant sa place de premier parti au parlement, ce qui priverait Iyad Allaoui de la possibilité de former un gouvernement dont il serait la tête.

Al-Lami accuse Washington de vouloir l´assassiner

Pour accroître l´incertitude injectée au processus politique, avec l´apparente bén édiction de l´Iran, le directeur exécutif de l´AJC Ali Al-Lami a accusé lundi les Etats-Unis de chercher à l´assassiner pour ensuite mettre le meurtre sur le dos d´Al-Qaïda. Il a déclaré que les Etats-Unis voulaient se "venger" de ses efforts pour contrecarrer le plan américain visant à rétablir le parti Baath au pouvoir. Ce serait les renseignements irakiens (Moukhabarat) qui lui auraient fait part de ce prétendu complot pour le liquider, sur la base d´informations divulguées par une source "de premier ordre", au sein de l´ambassade américaine à Bagdad. [2] Un chef de file d´Al-Iraqiya a qualifié les propos d´Al-Lami de fruit de son imagination, nourrie par "des fronts régionaux connus" liés à l´Iran. Auparavant, Al-Lami avait passé 18 mois dans une prison américaine, suspecté d´activités terroristes [3].

Le porte-parole du gouvernement critique la Commission des comptes et de la justice (AJC)

Ali Al-Dabbagh, porte-parole du gouvernement irakien (élu au Parlement dans le cadre de la liste Al-Maliki "Etat de droit"), a émis "une critique sans précédent" de la décision de l´AJC d´exclure certains candidats du processus politique. Il a déclaré que cette décision créerait des tensions entre les groupes politiques ; or "la situation politique en Irak ne peut pas supporter les crises marginales qui ne servent pas l´intérêt du pays". [4]

Dans une interview accordée au site libéral Elaph, Al-Dabbagh a confirmé que des efforts avaient été déployés pour restructurer l´AJC afin que le pays ne "cède pas sous les caprices d´un nombre limité de personnes qui créent des crises politiques consécutives..." [5 ]

La Premier ministre que l´Iran veut

L´Iran s´est efforcé du rant des mois, avant les élections, d´unifier les deux principaux groupes chiites – l´Etat de droit d´Al-Maliki et le Conseil islamique suprême d´Al-Hakim, élément clé de l´Alliance irakienne nationale. Ayant échoué dans ses efforts, l´Iran s´est engagé dans des activités subversives –  principalement, mais pas exclusivement, à travers l´AJC –  pour empêcher que M. Allaoui, chef de file chiite libéral et laïque, ne devienne Premier ministre. Le directeur d´Al-Arabiya TV, Abd Al-Rahman Al-Rashed, a vu tout à fait juste lorsqu´il a qualifié l´action de l´AJC de "complot" pour empêcher Iyad Allaoui de devenir Premier ministre [6].

Conclusion

L´arrêt de l´AJC visant à exclure, a posteriori, les voix accordées aux candidats accusés de sympathies baathistes, et la demande d´Al-Maliki, approuvée par le tribunal, d´un nouveau décompte manuel des voix de la province de Bagdad, ont suspendu  tout débat véritable quant à la formation du nouveau gouvernement. En attendant, les pays de la région – l´Iran, les Etats arabes, la Turquie, et d´autres encore –  continuent de s´ingérer dans les affaires politiques irakiennes, ce qui rend l´éventualité d´un compromis politique encore plus improbable.

* Dr Nimrod Raphaeli est chercheur au MEMRI.

Notes:

[1] Al-Rafidayn, le 2 mai 2010.

[2] Al-Rafidayn, le 2 mai 2010.

[3] Al-Rafidayn, le 2 mai 2010.

[4] Al-Zaman, Irak, le 29 avril 2010.

[5]
www.ekaog,cin/Web/news/2010/557715html (3 mai 2010).

[6] Al-Sharq Al-Awsat, Londres, 29 avril 2010

 

 

Pour adresser un email au MEMRI ou faire une donation, écrire à : memri@memrieurope.org .

 

Pour consulter l´intégralité des dépêches de MEMRI en français et les archives, libres d´accès, visiter le site www.memri.org/french.

 

Le MEMRI détient les droits d´auteur sur toutes ses traductions. Celles-ci ne peuvent être citées qu´avec mention de la source.

 

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23 avril 2010 5 23 /04 /avril /2010 13:41

 

 

MEMRI  Middle East Media Research Institute

Dépêche fr. n° 163

 

Une télévision irakienne incite au combat contre les forces américaines


Dans un film d´animation diffusé sur la chaîne Al-Rafidein le 21 avril 2010, avions de combat et tanks américains attaquant des Irakiens sans défense. Sur le canon d´un tank, on peut lire l´inscription "Apocalypse". L´Irak est présenté comme une terre dévastée, où les balles sifflent au-dessus des têtes.

 

De jeunes Irakiens lancent des pierres pendant que les roquettes pleuvent sur leurs têtes. A travers les nuages apparaît l´inscription "Poursuivez la résistance jusqu´à la libération".

 

Voir le clip (sans paroles) :  htt p://www.memri.org/clip/en/0/0/0/0/0/0/2452.htm 

           

 

 

 

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 18:48

 

 

L’unité des chiites en Irak : mythe ou réalité ?

17 mars 2009, par karim Pakzad (source : affaires stratégiques


Réalité du Proche-Orient : la pluralité linguistique, ethnique et religieuse à laquelle la "Palestine arabe" n'échappe pas. Loin des réductions médiatiques, la mosaïque orientale, la compréhension des stratégiques politiques dans les pays du Moyen-Orient ne saurait faire l'impasse d'une diversité conséquente, où s'affrontent et s'associent logiques de clans, appartenances ethniques, solidarités d'origine (souvent lointaine) et convergences/divergences religieuses.


electioniraq.jpg

Parmi les conséquences notables de l’invasion de l’Irak, on ne peut que noter cette affirmation inédite des chiites, jusqu’à alors marginalisés et opprimés, sur la scène politique nationale. Sous le règne de Saddam Hussein en effet, les membres de cette communauté étaient la principale force d’opposition au régime baasiste. Tous les dirigeants des partis de l’opposition, du parti communiste aux organisations islamistes les plus radicales en passant par des partis laïcs « pro-américains », le Congrès National Irakien de Ahmad Chalabi ou l’Entente Nationale Irakienne d’Iyad Allawi, étaient ainsi sans exception des chiites.

Composant près de 60 % de la population irakienne, il apparaissait ainsi naturel que, dès les premières élections libres de décembre 2005, fondées sur le principe « un homme une voix », l’on assiste à une obtention par la coalition des partis chiites de la majorité des sièges au Parlement. Ainsi, l’Irak devient le premier pays arabe dirigé par des chiites. Et cet événement se produira au moment où d’autres chiites, au Liban, en Afghanistan, au Pakistan, ou encore dans les monarchies du Golfe persique, réaffirmeront leur identité religieuse et leur présence politique. Ce qui ne manquera pas de nourrir les inquiétudes des pays arabes, et d’alimenter les hypothèses sur l’affirmation d’un « croissant chiite » régional fondé sur la solidarité inter-confessionnelle et occupant une position géopolitique clé dans la région. Or, au-delà du bien-fondé ou non de ces craintes, une chose est certaine : pour que cette thèse, aussi séduisante soit-elle, ait un fondement, il faut que les chiites irakiens incarnent une force politique et religieuse unie.

Or, loin d’être homogènes, les chiites sont divisés par leur appartenance confessionnelle (Duodécimains majoritaires, Ismaélites, Zaydites, Alaouites, Druzes) et ethnique ou nationale (Persan, Arabe, Afghane, Pakistanaise, Turque …) qui se révèle parfois plus forte que leurs liens confessionnels ou idéologiques, comme on a pu le voir pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988). Mais, ce qui caractérise les chiites, notamment irakiens, c’est l’absence d’un centre en matière d’autorité religieuse, en dépit de l’existence d’une organisation hiérarchisée. D’où la différence fondamentale entre le chiisme iranien et le chiisme irakien. Dans leur grande majorité, les chefs spirituels chiites irakiens (les grands ayatollahs) ne partagent pas le principe khomeyniste du Velayat-e-faqih (le gouvernement de docte), qui constitue le fondement de la République islamique d’Iran. Les chiites irakiens sont majoritairement de tradition « quiétiste », qui cantonne les chefs religieux à la promulgation de conseils religieux sans se mêler directement des affaires politiques. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la plus haute autorité chiite irakienne a interdit aux religieux de s’occuper des fonctions politiques, alors qu’en Iran, le pouvoir est aux mains du clergé, et le guide iranien est à la fois chef spirituel et chef politique.

Cette divergence découle du fait que, chez les chiites, l’appartenance à la communauté religieuse va de pair avec la fidélité à la Marja’yah, le centre hiérarchique le plus élevé du chiisme, qui se trouve en Irak et non en Iran. Il est constitué de plusieurs marja’, et chacun d’entre eux, doté du pouvoir d’interprétation des dogmes religieux, est une source d‘imitation pour ses fidèles. Quand il s’agit de suivre un Marja’, le chiisme ne connaît pas de frontières, ni de nationalité. Le seul critère pour devenir un Marja’ est sa connaissance et son pouvoir de conviction et d’interprétation des principes religieux. Aujourd’hui, le plus grand Marja’ des chiites dans le monde et en Irak, le grand ayatollah Ali al-Sistani, d’origine iranienne, est installé à Najaf, dans le sud d’Irak. Il est d’ailleurs entouré de trois autres Marja’ : Mohammad Saïd al-Hakim, d’origine irakienne ; Mohammad Ishaq al-Fayaz, d’origine afghane ; et Bachir al-Najafi, d’origine pakistanaise.

La liberté de suivre ou non un Marja’ est totale. Le jeune religieux radical, Muqtada Sadr, chef de « l’armée du Mahdi », ne suit pas l’ayatollah Sistani. Il est en faveur d’une intervention directe des religieux dans la politique. Sur ce point, il se rapproche du concept de « Velayat-e-faqih » tout en restant le plus nationaliste des chiites irakiens. Il n’a pas hésité à se lancer dans une guerre contre l’armée américaine et contre d’autres partis chiites, notamment contre le Conseil supérieur islamique d’Irak (CSII), le principal parti chiite irakien, accusé d’être inféodé à l’Iran. La raison est que les chiites irakiens, unis contre la menace d’Al-Qaïda ou contre l’idéologie wahhabite, sont divisés sur des orientations en matière religieuse, et traversés par des divisions tribales qui ont une influence sur leurs choix religieux et politique. Alors que le CSII et sa branche militaire, al-Badr, dirigés par Saïd Abdul Aziz al-Hakim, sont influents dans le Sud tribalisé, Muqtada Sadr est lui implanté à Bagdad, notamment auprès des chiites désoeuvrés de Sadr City. Il partage, plus que les autres chiites, la notion de l’arabité de l’Irak*. C’est aussi la raison pour laquelle Muqtada Sadr était opposé à l’adoption de la nouvelle Constitution d’Irak, qui a mis en place un régime fédéral dans ce pays pour satisfaire les revendications des Kurdes.

La division actuelle au sein du parti al-Dawaa, le plus vieux parti islamiste chiite irakien, est significative à ce sujet. Ici, la branche plus « tribalisée » de Nouri al-Maliki, actuel Premier ministre, partisan d’un pouvoir central fort, représente le courant nationaliste irakien, alors que celle d’Ibrahim al-Jaffari, l’ancien Premier ministre, « non tribalisée », apparaît davantage islamiste.

Ainsi, les chiites irakiens sont unis quand ils sont face à des revendications à caractère confessionnel, mais ils sont divisés quant à leurs projets politiques respectifs et quant à la nature de la construction de l’Etat national. Quant aux relations entre le chiisme irakien et le chiisme iranien, elles se situent davantage dans un registre de concurrence que d’affiliation. La République islamique a d’ailleurs essayé jusqu’ici de substituer la ville de Qom en Iran à celle de à Najaf en Irak, comme centre de référence pour les chiites. Sans succès. 


*  20 % des chiites irakiens, des Kurdes faylis, des Turkmènes et des chiites d’origines iraniennes, installés depuis longtemps dans les villes saintes, ne sont pas arabes.


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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 22:09

 

 

 

Les forces américaines et irakiennes éliminent Al Masri et Baghdadi, les deux dirigeants les plus importants d'al Qaeda en Irak.

 

 

Par  

 

 

 

Abu Ayyub al Masri.

 

Le Premier Ministre irakien et l’Armée américaine ont confirmé que les deux dirigeants les plus importants d’al Qaeda en Irak avaient été tués au cours d’un raid dans une région éloignée de la province de l’Ouest irakien, dans le Anbar.

Selon Les Voix de l’Irak, le Premier Ministre Nouri al-Maliki a déclaré à un parterre de journalistes, lors d’une conférence de presse à Bagdad : “Abu Ayyub al-Masri, également connu sous le nom de Abu Hamza al-Muhajir, Abu Omar al-Baghdadi, ainsi qu’un certain nombre de dirigeants d’al Qaeda en Irak ont été tués au cours d’une opération dans la région d’al Thar Thar, dans le Anbar »

Les organes de presse ont affirmé que : “une série d’opérations conjointes, conduites durant la semaine passée ont débouché sur un raid de nuit réalisé par les forces irakiennes, avec le concours américain, sur le sanctuaire des dirigeants d’AQI [al Qaeda en Irak]. L’unité de sécurité conjointe a identifié les membres d’AQI, et les terroristes ont été éliminés après avoir ouvert le feu sur le commando à leurs trousses. De plus, le lieutenant d’al Masri et le fils d’al Bagdadi, tous deux impliqués dans des activités terroristes, ont également été tués ».

Au cours de l’opération, un soldat américain a trouvé la mort dans un crash d’hélicoptère, et 16 complices d’al Qaeda ont été faits prisonniers.

Les deux dirigeants majeurs d’al Qaeda en Irak ont été tués dans la région de Thar Thar, une zone qui a servi de refuge pour al Qaeda par le passé. Al Qaeda a pu opérer grâce à un réseau de camps d’entraînement et de zones sanctuarisées dans les régions désertiques, qui sont stratégiquement situées près de Bagdad, Samarra, Balad, Ramadi et Fallujah.

Al Masri a été directement désigné par Ayman al Zawahiri pour prendre le contrôle d’al Qaeda en Irak, après que son fondateur, Abu Mussab al Zarqawi ait été éliminé par une frappe aérienne américaine, à Baqubah, en juin 2006. Al Masri était l’un des bras droits de Zawahiri et était déjà l’un des principaux concepteurs d’attentats-suicide et le principal coordinateur d’actions terroristes sous l’égide de Zarqawi.

 

 

baghdadi-zawi.jpg

Hamed Daoud Mohammed Khalil al Zawi, plus connu sous le nom de Abu Omar al Baghdadi. Image de Talisman's Gatevia al Arabiya.

 

Baghdadi est le chef de l’Etat islamique en Irak, et il y a eu bien des controverses au sujet de sa véritable identité, au fil des années. En 2007, l’Armée américaine déclarait que Baghdadi n’était qu’un dirigeant fictif créé par al Masri, le véritable dirigeant d’al Qaeda en Irak. L’Etat islamique en Irak a été créé dans le but d’offrir une façade irakienne au mouvement al Qaeda dirigé de l’étranger et afin d’unir les groupes d’insurgés sunnites islamistes disparates.

Selon l’armée américaine, le rôle de Baghadi a été joué par un acteur nommé Abu Abdallah al Naima. Ceci a été confirmé après la capture et l’interrogatoire de Khaled al Mashadani, alors Emir d’al Qaeda auprès des médias. La révélation de la nomination par al Qaeda d’un Calife ou dirigeant anonyme, a provoqué des scissions au sein de l’insurrection sunnite. Ajoutées aux tactiques brutales d’al Qaeda, elles ont conduit de nombreuses tribus et groupes insurrectionnels à tourner le dos à l’organisation terroriste.

L’annonce, par l’armée américaine, selon laquelle Baghdadi n’était qu’un personage fictif a été remise en cause en mai 2008, lorsque le chef de la police d’Haditha a identifié Baghdadi comme étant Hamed Daoud Mohammed Khalil al Zawi, un ancien officier, renvoyé de l’armée à cause de son extrémisme.

L’armée américaine pense qu’al Qaeda a dû rapidement pourvoir et renforcer la position de Baghdadi, après la mise en lumière de l’imposture de Naima, l’an dernier. Cette décision aurait été prise pour dissiper l’embarras créé par la découverte de la nomination d’un Calife d’Irak, qui n'aurait finalement été joué que par un simple acteur.

La mort d’al Masri et Baghdadi constituent un revers considérable pour al Qaeda en Irak, alors que le groupe terroriste a subi des pertes importantes au sein de son réseau dirigeant, durant les quatre derniers mois. Depuis janvier, l’armée américaine a mis en pièce le réseau d’al Qaeda du Nord irakien. Parmi ceux qui ont été tués ou arrêtés, on compte les deux derniers émirs, ou dirigeants des filières du nord de l’Irak, les deux derniers émirs de Mossoul, le facilitateur principal des zones frontalières irako-syriennes, et d’autres membres du cercle dirigeant du réseau [ voir le reportage de  LWJ : "Iraqi forces capture two senior al Qaeda leaders in Mosul », pour une liste complète].

Le Général Ray Odierno, le Commandant des forces américaines en Irak, a déclaré que la mort d’al Masri et Baghdadi « est, potentiellement, le revers le plus significatif porté à al Qaeda depuis le commencement de l’insurrection”.

Durant une conférence de Presse, Odierno a ajouté : “Les services de renseignement du gouvernement irakien et les forces de sécurité soutenues par le renseignement américain et les forces des opérations spéciales ont continué à broyer al Qaeda durant ces tous derniers mois. Il reste, bien sûr, du travail sur la planche, mais c’est une étape décisive dans le chemin qui conduit à débarrasser l’Irak de la présence des terroristes”.



Pour en savoir plus :

: http://www.longwarjournal.org/archives/2010/04/al_qaeda_in_iraqs_to.php#ixzz0lZc6WsHW

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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 00:09

 

 

 

Pour aschkel.info et lessakele

 

Merci à Fabio

 

Guerre d’Irak : La mère de tous les désaveux

Par Fabio Rafael Fiallo

On l’annonçait apocalyptique, le sort du Moyen-Orient à cause de la guerre contre Saddam Hussein. De par son obstination, George W. Bush allait mettre le feu à toute la région. Non content d’avoir déjà embarqué le monde entier ou presque dans une guerre en Afghanistan, le voilà parti, cette fois sans même l’aval explicite des Nations unies, dans une aventure en Irak qui allait, on en était certain, produire un « clash des civilisations ». Les peuples du Moyen-Orient se détourneraient à jamais du système politique que l’Amérique de Bush prétendait promouvoir : la démocratie représentative. L’Irak, ajoutait-on, allait devenir un nouveau Vietnam. On prévenait en outre que, n’ayant plus Saddam Hussein à ses portes, l’Iran deviendrait le maître du jeu dans la région moyen-orientale. La guerre d’Irak serait donc un gâchis absolu.

 Les événements récents semblent cependant assener un quadruple désaveu à cette argumentation.

1 - Le « clash des civilisations » n’a pas eu lieu au Moyen-Orient. Bien au contraire. Jamais la démocratie représentative – système de gouvernement conçu dans, et promu par, l’Occident – n’a-t-elle éveillé au Moyen-Orient autant de confiance et d’espoir qu’elle ne le fait aujourd’hui.

En effet, depuis les élections iraniennes de juin dernier, des centaines de milliers de manifestants investissent quand ils le peuvent les rues de Téhéran pour dénoncer, non pas le Grand Satan (c’est-à-dire l’Amérique), mais l’appareil répressif des ayatollahs. Ces manifestants ont de surcroît lancé des appels au nouveau président américain pour qu’il soutienne leur lutte au lieu de tendre la main au régime qui les opprime.

Idem au Liban. Lors des élections de l’an passé, le Hezbollah y vit sa base électorale s’effriter, au bénéfice de partis modérés hostiles, non pas à l’Occident en général ou aux Etats-Unis en particulier, mais à la mainmise syrienne sur leur pays.

 L’an passé aussi, au Koweït, des femmes ont pour la première fois gagné des sièges au parlement – un pas non négligeable envers un objectif, l’égalité des sexes, qui trouve son socle culturel et politique dans la société occidentale contemporaine.

 2 – L’Irak n’est pas devenu un nouveau Vietnam. A n’en pas douter, le début de l’après-Saddam fut une période chaotique, fruit de l’époustouflante impréparation de l’administration Bush en matière de nation building, c’est-à-dire de reconstruction politique et institutionnelle d’un pays dévasté par une guerre ou autre phénomène comparable. Mais la violence sectaire et l’anarchie, consécutives à la chute du régime de Saddam Hussein, se trouvent en flagrant recul depuis la mise en place de la stratégie de la « contre-insurgence » (le « Surge ») du général américain David Petraeus. Rien à voir avec le cas du Vietnam.

 3 – La démocratie est en train de se frayer un chemin en Irak. En dépit des menaces et des attentats terroristes, visant à dissuader la population irakienne de se rendre aux urnes pour élire un nouveau parlement, le taux de participation élevé des Irakiens aux élections de février dernier constitue un signe fort des progrès de la démocratie dans ce pays – ainsi que de la détermination des Irakiens à la préserver et à la consolider. Qui plus est, les formations islamistes sont en recul depuis les élections provinciales de février 2009.

 4 – Le renversement de Saddam Hussein n’a pas conduit à un renforcement du poids géopolitique de l’Iran. En histoire, bien sûr, les relations causales sont toujours difficiles à établir. Mais, tout de même, il convient de soulever une question : la lutte ouverte que l’on observe à présent à la tête du pouvoir iranien, lutte qui affaiblit le régime théocratique de ce pays, se serait-elle produite si à côté, en Iraq, Saddam Hussein avait encore été au poste de commande ? Les ayatollahs iraniens se seraient-ils livrés ouvertement à des luttes intestines s’ils avaient eu en face un ennemi commun, Saddam Hussein, prêt à tirer profit de leurs rivalités ? Quoi qu’il en soit, aujourd’hui, dans un Moyen-Orient sans Saddam Hussein, ce que l’on remarque, c’est une fragilisation sans précédent du régime de Téhéran.

Face à la nouvelle donne, les avis s’ajustent. Trois exemples. Un : Thomas E. Ricks, le journaliste duWashington Post qui en 2006 avait publié Fiasco, livre dénonçant la guerre d’Irak comme un échec absolu, sort trois années plus tard un nouveau livre, The Gamble  (« Le Pari »), pour montrer et expliquer toute son admiration envers les succès enregistrés par le Surge. Deux : dans un discours prononcé en février 2009 sur l’Irak, le président Obama – qui en tant que sénateur avait voté contre le Surge – déclare que les forces américaines en Irak ont "réussi au-delà de toute attente", renouvelant ces éloges lors de sa visite surprise en Irak en avril 2009. Trois : en février de cette année, l’actuel vice-président américain, Joe Biden, voulant s’approprier les progrès enregistrés en Irak, déclare sur CNN que l’Irak pourrait bien être « l’une des grandes réussites de cette administration [celle d’Obama] ».

 En tout état de cause, Obama se trouve aujourd’hui contraint d’assurer le succès de l’expérience irakienne, sans pourtant pouvoir encaisser un quelconque dividende politique sur cette affaire. Si le succès se confirme, le crédit ne manquera pas de revenir à son prédécesseur à la Maison Blanche. Par contre, un échec serait attribué au président Obama pour avoir décidé une sortie – jugée dans ce cas « précipitée » – des troupes américaines stationnées en Irak. Pile tu gagnes, face je perds.

Le jugement que l’Histoire réserve aux grands événements géopolitiques s’avère souvent différent de celui que l’on porte à chaud sur eux. Dans les années 80, les pacifistes – qui en Europe s’opposaient à l’installation des missiles Pershing – se sont vus finalement désavoués par la chute du Mur de Berlin. De la même façon, dans le cas de la guerre d’Irak, il n’est plus certain que l’Histoire rendra un verdict élogieux sur les « guerriers de la paix », à la tête desquels gigotait un certain Jacques Chirac.


 Ecrivain et ancien fonctionnaire international. Son dernier ouvrage, Ternes Eclats – Dans les coulisses de la Genève internationale (L’Harmattan), présente une critique de la diplomatie multilatérale.

Bio-express, à travers son dernier roman : 

http://archives.tdg.ch/TG/TG/-/article-2009-09-894/

 

ARTICLE - 13/09/2009
Les petits et grands secrets de la bureaucratie onusienne

 

ROMAN/POLÉMIQUE. Un ancien haut fonctionnaire vient de publier un roman inspiré par trente années passées dans les enceintes onusiennes.

Il fait mal le livre de Fabio Rafael Fiallo. Dans Ternes éclats, l’ancien haut fonctionnaire, jadis en poste à la Cnuced, balance. Et balance même sévère. Son «roman politique» nous plonge dans les coulisses de la Genève internationale.

Fabio Rafael Fiallo, 64 ans, sait qu’il ne va pas se faire que des amis. Mais, après plus de trente années passées à l’ONU, il assume. Cet économiste, né à Saint-Domingue, s’est débarrassé des oripeaux du politiquement correct pour aligner quelques vérités qui fâchent. «Ce livre est simplement un cri de colère. J’espère qu’il contribuera à une prise de conscience», explique-t-il.

Au fil de son roman, l’ancien expert à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), explique comment la bureaucratie et les intérêts géostratégiques ont perverti l’idéal de départ des pères fondateurs. Ce n’est pas le livre d’un aigri, mais celui d’un ancien haut fonctionnaire qui se raccroche à ses utopies. «La pertinence des valeurs défendues par l’ONU», il y croit. Et c’est parce qu’il y croit qu’il a choisi de raconter ce qu’il a vu de l’intérieur. Ce qu’on ne dit pas ou qu’on cache pour préserver l’image de l’institution.

Organisations rivales

Fabio Rafael Fiallo raconte: «Dans le milieu de la Genève internationale, les différentes institutions se traitent souvent comme des rivales; elles se guettent, chacune désirant attirer au maximum vers elle, quitte à empiéter sur le travail des autres, l’attention et les fonds de l’ensemble des Etats. »

Il y a les rivalités entre les organisations, les intrigues pour y exercer le pouvoir, et puis le petit monde des fonctionnaires internationaux. Dans le roman de Fabio Rafael Fiallo, il s’agit de ceux du DUMP, une organisation jumelle de l’ONU. Le Château de l’Harmonie où ils travaillent ressemble furieusement au Palais des Nations. L’ancien haut fonctionnaire dépeint avec force et détails l’inertie du système qui produit une caste de bureaucrates «indétrônables». «Quiconque arrive au Château de l’Harmonie aspire à prendre part à une aventure sans égale, celle d’aider à construire un monde plus juste et plus prospère à la fois. Et plus grande est l’illusion du début, plus forte sera la déception qui s’ensuivra», écrit Fabio Rafael Fiallo.

«Effort minimum»

L’écœurement suinte au fil des paragraphes lorsque l’auteur raconte la vie de ces fonctionnaires qui, une fois titularisés, jouissent d’une liberté dans leur emploi du temps «insoupçonnée dans le privé». Mais c’est le système qui conduit «à la démotivation» et à «l’effort minimum».

L’ancien économiste de la Cnuced pointe du doigt l’hypocrisie des Etats. Fabio Rafael Fiallo s’attarde sur le cas d’Israël et relève que les attaques les plus virulentes portées contre l’Etat hébreu sont lancées par des régimes qui violent quotidiennement la charte universelle des droits de l’homme. Un parti pris qui renvoie forcément au livre de Malka Markovich, Les Nations Désunies paru il y a quelques mois.

Le roman de Fabio Rafael Fiallo vient enrichir un débat qui oscille depuis des années entre discrétion, violence, mauvaise foi, calcule et envie d’avancer. Il y a quelques jours, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a demandé à tous les chefs d’agences de faire des efforts de communication pour améliorer l’image des Nations Unies…

 

Note:➜«Ternes éclats, dansles coulisses de la Genève internationale»,Editions L’Harmattan.


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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 08:35

Il ressort des récentes élections irakiennes le sentiment d'une lutte acharnée entre deux egos qui peineront à rassembler une coalition suffisamment forte pour gouverner. Si la surprise provient du Sunnite laïc Allawi contre le centralisateur Al-Maliki, il n'est pas certain qu'aucun d'entre eux parvienne à passer un accord raisonnable avec le bloc Kurde : l'un parce qu'il représente les Sunnites qui ne tiennent pas à laisser trop d'autonomie à la fédération kurde, l'autre, parce ce que sa vision d'un état central s'oppose à la conception fédéraliste de ceux-ci. Le nécessaire rassemblement d'une myriade de petits partis risque de produire une atomisation des sources de pouvoir. Il faudra plusieurs semaines ou mois avant qu'on y voit plus clair.


Irak : Allawi forme une coalition gouvernementale

http://www.guysen.com/topnews_



Le vainqueur des législatives en Irak, le laïque Iyad Allawi, a lancé samedi les négociations pour former une coalition gouvernementale avec l'ensemble des forces politiques mais la tâche s'annonce difficile et de longue durée.
 
Outre la contestation des résultats par le Premier ministre sortant Nouri al-Maliki, un avis de la Cour suprême sur une interprétation d'un article de la Constitution lié à la désignation du chef du gouvernement pourrait générer une grave crise politique et retarder encore plus la formation du cabinet.

Proclamant les résultats officiels, la commission électorale a annoncé vendredi que le Bloc irakien de M. Allawi avait obtenu 91 sièges au Parlement lors des législatives du 7 mars, contre 89 pour l'Alliance pour l'Etat de droit de M. Maliki.
 
M. Allawi a annoncé que le vice-Premier ministre sortant, le sunnite Rifaa al-Issawi, serait chargé de mener les négociations avec les autres partis. "Le dialogue se déroule avec les différentes forces politiques sans exception". "Nous pensons qu'il doit y avoir un gouvernement fort capable de prendre des décisions qui servent le peuple irakien et permettent à l'Irak d'atteindre la paix et la stabilité (...)", a ajouté M. Allawi.

Selon lui, la campagne avant les élections contre des anciens membres du parti Baas interdit de Saddam Hussein, qui a visé plusieurs membres de sa liste, a même provoqué un "refroidissement des relations" avec M. Maliki.

"Jusqu'à présent il n'y pas de dialogue important (avec le Dawa) comme avec le Conseil suprême islamique d'Irak et les sadristes ou les kurdes mais nous espérons qu'il aura lieu", a-t-il souligné.
Ex-membre du Baas avant de devenir un opposant résolu au régime de Saddam Hussein, M. Allawi, un chiite laïque, avait dirigé en 2004 le premier gouvernement irakien après l'invasion américaine.

M. Maliki a refusé de reconnaître sa défaite, arguant que les résultats du scrutin n'étaient "pas définitifs".
La Cour suprême doit encore les approuver après l'examen par la commission électorale d'éventuelles plaintes.

Mais une chose est sûre : le nouveau gouvernement ne devrait pas voir le jour avant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, le vainqueur ne disposant pas d'une majorité absolue pour former, seul, le cabinet et devra se livrer à des tractations difficiles pour rassembler une coalition gouvernementale.

Compliquant davantage la tâche de M. Allawi, un avis de la Cour suprême, réclamé par M. Maliki, juge que la formation d'un gouvernement pouvait également être confiée à une alliance de listes qui se sont présentées indépendamment mais qui ensemble totalisent le plus grand nombre de sièges.

Si la liste de M. Maliki réussit à former une plus grande coalition avec d'autres listes, elle pourrait être chargée de former le cabinet.

Pour M. Allawi cependant, la Constitution est claire. "Le bloc qui a remporté le plus (de sièges) est celui chargé de former le gouvernement même s'il n'a gagné que d'une demi-personne".

Témoignant de la précarité de la situation sécuritaire, un double attentat à la bombe perpétré une heure avant l'annonce des résultats a coûté la vie à 52 personnes au nord de Bagdad.


(G.I.N., avec agences)

 

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25 janvier 2010 1 25 /01 /janvier /2010 19:53
Lecture/Arrêt Vidéo

25/01 16:14 CET

Attentat

monde



Trois attentats ont secoué la capitale irakienne ce lundi. Ils ont fait au moins 36 morts et plus de 70 blessés, d’après le ministère de l’Intérieur. Il s’agit d’attentats-suicides. D’après un responsable, des kamikazes ont fait explosé des minibus près des hôtels Babel et Hamra.

D’autres sources ont évoqué une autre explosion à l’entrée de l’hôtel Sheraton, sur la rive orientale du Tigre. Cet établissement héberge les bureaux de plusieurs médias et entreprises.

Les trois explosions ont retenti à quelques minutes d’intervalles à peine.
Ellles surviennent à moins de deux mois des élections législatives et malgré le renforcement des mesures de sécurité.

La dernière vague d’attentats à Bagdad remontait au 8 décembre et avait fait plus de 100 morts.

Copyright © 2010 euronews

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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