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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 18:38

 

 

 

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Le Proche-Orient arabe :

refuge des fugitifs nazis.

par Sacha Bergheim

 

pour Aschkel.info et Lessakele

 

Le concept d'« islamo-fascisme », ou encore celui de « nazislamisme », sont généralement rejetés au nom de deux principes : d'une part, l'accusation de filiation avec le totalitarisme nazi serait utilisée à des fins politiques contre l'islam en général – ce dont on pourrait douter au regard de l'expansionnisme musulman actuel – ; d'autre part, le national-socialisme serait le produit de la culture européenne et le monde musulman n'aurait aucun lien avec lui.

Cette seconde thèse, qui fonctionne comme la condition sine qua non de la première, est historiquement fausse. De surcroît, elle s'avère embarrassante pour ceux qui veulent voir dans les mouvements tels que le Hamas une « résistance » à l'impérialisme.

En réalité, les liens forts entre l'islam militant et le national-socialisme, sous toutes ses formes, mettent en pièce l'application caricaturale de la thèse marxisante d'une lutte contre l'Occident qui serait dérivée de la lutte des classes. Au contraire, l'étude de l'apport idéologique et logistique nazi à l'islam militant, tant avant qu'après la Seconde Guerre Mondiale, révèle la nature profondément impérialiste, violente, anti-occidentale du jihadisme mondial, tant des points de vue sociaux, politiques que militaires.


L'attirance du monde musulman pour le fascisme italien est avérée dès les années 1920, avec l'émergence de groupes paramilitaires essaimant dans tout le monde arabe, comme le Misr al Fatah en Egypte, les Futtuwa en Iraq,... Le cadre de pensée fasciste va servir de modalisateur intellectuel et social à l'expression d'une hostilité contre la Grande-Bretagne, puissance dominante de la région.

À la différence du leader indien, Subhas Chandra Bose, qui rompra avec le Congrès indien pour s'allier avec les Japonais afin d'obtenir la réddition britannique, sans pour autant adhérer à la réorganisation japonaise du monde asiatique, il ne s'agit pas d'une alliance temporaire d'intérêt commun.

Lors de son voyage en Orient à la veille de la déflagration de la Seconde Guerre Mondiale, la journaliste-voyageur Ella Maillart ne manquera pas de constater, dans les pays traversés, la sympathie récurrente pour le national-socialisme, et de regretter qu'un Afghan lui tende une édition de Mein Kampf en témoignage de sympathie...

Les alliances tissées entre les puissances de l'Axe et le monde arabo-musulman laissent voir l'étendue des emprunts au national-socialisme (comme par exemple, la thèse conspirationniste antijuive), mais surtout la parenté profonde entre les mouvements islamistes et national-socialistes : les exemples concrets ne manqueront pas, du mufti al Husseini, la division musulmane SS Handschar, le carré d'or de Rashi Ali, le putschiste irakien allié de l'Allemagne nazie, etc. Et aujourd'hui encore, un mouvement comme le Hamas considère le faux des Protocoles des Sages de Sion comme la source d'une politique internationale juive complètement fantasmée, caution arbitraire à sa politique de terreur.


La proximité de pensée entre ces deux idéologies anti-occidentales s'incarne ainsi dans le rejet viscéral de l'affirmation de la liberté individuelle, au profit de la primauté exclusive et définitive du groupe (le peuple aryen, l'umma). Elle passe par la soumission absolue au leader ou à la religion, impliquant l'identification totale entre la société et le monde spirituel (ce qui a pour effet l'exercice d'une domination sans faille du groupe sur les opposants qualifiés de « déviants », de « récalcitrants » ou d'« ennemis de dieu »).

Cela crée un champ de prédilection pour une vision hiérarchique des relations entre les cultures, les religions et les hommes (supériorité aryenne, supériorité islamique), et bien sûr le partage d'une détestation pathologique du fait juif. Ces éléments donnent libre cours à l'exercice d'une oppression destructrice contre les minorités religieuses (Chrétiens, Noirs en général) et d'une judéophobie confinant à l'appel au génocide, comme en témoigne le Farhud de 1941, littéralement le « progrome ».

L'eschatologie nazie (création violente d'un Reich de mille ans et domination des aryens sur les « sous-hommes ») rejoint ainsi le millénarisme islamique (l'instauration violente de la volonté divine par domination de l'islam sur toutes les religions déchues), avec en commun la projection sur le fait juif du même projet de domination violente qu'ils réalisent eux-mêmes.


L'appropriation, l'adaptation et la densification du contenu idéologique national-socialiste par les théoriciens islamistes, la reprise des méthodes de propagande, ou encore les pratiques de mise au pas de la société (reprise du concept nazi de Gleichschaltung) se sont faites en grande partie par le biais d'instructeurs nazis, qui, en particulier après conversion à l'islam, ont servi de cadres pour les régimes autoritaires égyptiens ou syriens notamment, et de fers de lance dans la guerre contre Israel.


La délégitimation d'Israel passe souvent par l'établissement d'un lien de continuité entre l'Etat d'Israel et la Seconde Guerre Mondiale, sous la forme d'une quelconque compensation, induite par la culpabilité occidentale (cela reviendrait à faire l'impasse sur la constitution sui generis d'une société juive, de Tel Aviv à Jérusalem en passant par Zikron Yaakov ou Metula, fondée sur l'agriculture, le progrès social, le pluralisme).

En revanche, le rapprochement entre le conflit israélo-arabe et le nazisme est induit par la participation d'anciens cadres nazis à la mise en oeuvre de la guerre d'éradication du peuple d'Israel. La parenté conceptuelle apparaît nettement : la lutte contre les Juifs, conçue dans l'Islam comme prélude à l'avènement de la fin des temps – selon les termes d'un Hadith précisant que le meurtre des Juifs en est la condition –, en d'autres termes, la perception du judaïsme comme entrave à la domination islamique mondiale, rejoignent et amplifient la perception nationale-socialiste du judaïsme comme entrave à l'avènement de l'aryen. L'idéologie nazie a permis de catalyser tant le désir de revanche du nationalisme arabe, après la nakba de 1920 (privation de la restauration de l'unité arabe par la politique de mandats) que l'éclosion de mouvements intégristes se faisant les agents sanguinaires d'une volonté divine fantasmée (ou, du point de vue nazi, de l'histoire comme sélection entre les races).


Conscients ou non de l'ancrage totalitaire des thèses antisionistes, nombre d'intellectuels qui se réclament du progressisme et de l'émancipation des peuples s'adonnent curieusement, à la diffamation, adoptant par là, a posteriori, la position de serviles agents des idéologues du Troisième Reich, et servant de caution morale à l'idéologie oppressive de l'islamisme.

Car dénier l'apport national-socialiste (également communiste) à l'islamisme revient à ignorer sa véritable nature : le produit hybride d'un intégrisme religieux, avec les méthodes de la rationalité scientifique dévoyée.

Les fugitifs nazis échappant à la justice, tous criminels, anciens SS, tortionnaires, propagandistes zélés Troisième Reich, ont servi les régimes répressives du Proche-Orient arabes dans les cercles militaires, pénitentiers, policiers, ainsi que dans le domaine de la propagande anti-juive.

L'histoire donne d'une certaine façon raison à Guy Mollet lorsqu'il affirmait la parenté de Nasser et de Hitler. S'il avait en tête le soutien du Raïs – le chef, le guide, le führer – au FLN algérien, il montrait du doigt, indirectement, l'ensemble des connexions nazies du nationalisme arabe.

 

 

 

 

Fugitifs nazis souvent convertis à l'islam

Responsabilités dans l'appareil totalitaire nazi

Reconversion dans les pays arabes

Erich Altern devenu Ali Bella

Chef régional du SD (les services de sécurité de Himmler) délégué aux affaires juives en Galicie

En Egypte dans les années 50, conseiller militaire de l'armée égyptienne, et instructeur de commandos dans les camps palestiniens

Erich Weinmann

Officier SS (Standartenführer) Chef du la SD à Prague

Consultant pour la police à Alexandrie.

Walter Rauff

Chef du SD en Tunisie

En Syrie jusqu'en 1961 et au Chili

Adolf Seipel, devenu Ahmed Zahir

Sturmbannfürher SS, tortionnaire à la Gestapo de Paris

Haut gradé au service de sécurité militaire du Caire

Oskar Dirlewanger

Oberfürher Chef de la 36e division des Waffen SS

Établi d'après témoignage au Caire à partir de 1950

Alois Mose

SS Gruppenführer Recherché en Russie pour crimes antisémites

Instructeur de groupes paramilitaires de jeunesse au Caire.

Hartmann Lauterbacher

Gauleiter de Hanovre-Braunschweig, officier SS Gruppenführer

Après différentes fuites et arrestations en Allemagne et Italie, il rejoint l'Egypte comme instructeur de commandos anti-israéliens.

Oskar Münzel, devenu Mokhtar Menalhi

Général SS des blindés

Consultant militaire au Caire dans les année 50

Werner Birgel, devenu El Gamin

officier SS, chargé de la déporation des Juifs et des résistants

Établi au Caire au service du ministère de l'information

Albert Thiemann, devenuAmman Kader

Officier SS en Tchécoslovaquie

Cadre au ministère de l'intérieur du Caire

Bernhardt Bender, devenuBechir ben Salah

Chef de section à la Gestapo à Varsovie

Haut conseilleur de la police politique de Nasser

Baurnann

Standartenführer SS. Participe à la liquidation du ghetto de Varsovie

Ministre de la guerre au Caire puis instructeur du FLP

Wilhelm Boeckler devenuMoussad Abdelhai

Officier SS (untersturmführer). Co-organisateur de la liquidation du Ghetto de Varsovie

En Egypte dès 1949, travaille pour le ministère de la propagande, au bureau des affaires antisionistes

Leopold Gleim, devenu Lt Col Al Nashar

Chef du service de renseignement à Varsovie

Officier supérieur au département égyptien de la sécurité intérieure, en charge des prisonniers politiques dans un centre de détention au bord de la Mer rouge.

Fritz Bayerlein

aide de camp de rommel

s'installe en Egypte

Wilhelm Farmbacher

Lieutenant général SS, officier de la Wehrmacht sur le front est et superviseur de l'armée Vlassov en France en 1944

consultant ilitaire de Nasser

Wilhelm Beisner

Chef de la SD en Yougoslavie

Établi en Syrie de 1950 à 1957.

Dr. Hans Eisele

médecin chef du camp de concentration de Buchenwald

Établi au caire et meurt en 1965

Wilhelm Boerner devenu Ali ben Keshir

Officier SS (Untersturmführer), gardien au camp de concentration de Matthausen

Au service du ministère de l'intérieur et instructeur du FPLP

Heribert Heiden

SS Hauptsturmführer, « médecin » au camp de concentration de Matthausen

Médecin au sein de la police egyptienne

Haribert Heim

« Doktor Tod » ou « el banderillo », connu pour ses tortures sadiques sur prisonniers du camp de Matthausen

S'enfuit en 1962 en Egypte où il devient Tareq Hussein Farid

Alois Brunner, bras droit d'Eichmann, devenu Georg Fisher puis Ali Mohammed

En charge de la déportation des Juifs autrichiens, grecs, tchécoslovaques. Responsable du camp de Drancy.

Établi à Damas, consultant des services spéciaux. Protégé d'une extradition par le gouvernement syrien.

Hans Gruber, devenu el Aradji

Membre des services spéciaux nazis

Conseiller à la direction politique de la Ligue Arabe à Damas à partir de 1950

Friedrich Buble, devenu  Ben Amman

Officier SS (obergruppenführer)

Section des interrogatoires de la Gestapo berlinoise

conseiller spécial pour les forces de police egyptiennes à partir de 1952

Hans Becher

Membre de la gestapo délégué aux affaires juives

établi à Alexandrie, instructeur de police

Franz Bartel  devenu El Hussein

Chef assistant de la gestapo de Kattowitz

Affecté à la section antijuive du ministère de l'intérieur au Caire.

Joachim Dämling,  devenu Jochen Dressel ou Ibrahim Mustapha

Chef de la gestapo à Düsseldorf

Consultant en Egypte pour l'organisation du système pénitentiaire et journaliste politique à Radio le Caire.

Seupel devenu Emmd Zuher

Officier SS (Sturmbannfürher) Membre de la gestapo de Paris

Converti à l'islam et employé dans les services de sécurité du ministère de l'intérieur au Caire

Heinrich Sellman, devenuHassan Suleiman

Chef de la gestapo à Ulm

Conseiller technique au ministère de l'intérieur du Caire, puis agent des services spéciaux égyptiens.

Franz Hitholfer

Officier supérieur de la gestapo à Vienne

Établi en Egypte à partir de 1950

Rudolf Mildner

Officier SS (Standartenführer), chef de la gestapo à Kattowitz et chef de la police au Danemark

En égypte en 1963, membre de l'organisation Deutscher Rat

Dieter Peschnik, devenu El Sa'id

Officier de la Gestapo

Résident en Egypte et cadre dans la politique politique de nasser

Ernst Wilhelm Springer

Ancien collaborateur de l'Orient Trading Company nazie.

S'enfuit en 1952 en Syrie.

Otto Ernst Remer

Général de la Wehrmacht et négationniste notoire

Conseiller militaire de Nasser avant de s'installer en Syrie

Franz Bunsch

SS Obersturmführer. Collaborateur de Goebbels

Établi au Caire et employé au ministère de la propagande, département consacré à Israel

Hans Appler,  devenu Salah Chaffar

Chef du service de propagande de Goebbels

Ministre de l'information en Egypte en 1956

Ludwig Heiden,  devenu el Hajj

Journaliste à l'agence de presse nazie Weltdienst tenue par le NSDAP et violemment antisémite

Traducteur de Mein Kampf en arabe.

Dr. Johannes von Leers,devenu  Omar Amin

Assitant de Goebbels en charge de la propagande antisémite

À partir de 1955 chef du département antisioniste au Caire

Georges Oltramare,  devenuCharles Dieudonné

Directeur du « pilori » durant l'occupation

Responsable du programme TV de la voix des arabes au Caire jusqu'en 1960.

Granz Rademacher,  devenuThome Rossel

À la tête de la section antijuive du ministère des affaires étrangères du Reich entre 40 et 43

Journaliste protégé à Damas

Karl Luder

Chef de la Hitlerjugend, responsable de crimes antisémites en Pologne

Ministre de la guerre en Egypte

Par Sacha 
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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 11:21

 

 

flotille

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Blocus, eaux internationales, arraisonnement. Qui dit vrai ? A qui profite l'affaire ?

par Sacha Bergheim

pour Aschkel.info et Lessakele

 

 

La plupart des médias statuent sur l'illégalité de la procédure d'arraisonnement, quand ils n'omettent pas sciemment les agressions d'une violence inouïe contre les membres de Tsahal


Le procédé est habituel : lorsqu'un militant du Hamas et un soldat israélien sont tués lors d'une attaque menée à la frontière entre Israel et Gaza, le filtre médiatico-idéologique s'empare de l'affaire, prenant l'apparence d'une agence de pompes funèbres annonçant la mort d'un "palestinien", avec la volonté précise de faire passer le militant armé pour un "civil" dont éventuellement on nous révèle le nom (un nom, est-il vérifié ? Il y a souvent un flottement sur les identités, entre les témoignages contradictoires recueillis par les journalistes-agents de presse du Hamas), tandis que le soldat est enfermé dans son anonymat sous l'entité abstraite de "l'armée". 


Pour autant, les textes juridiques existentdonnant toute légalité à Israel


1-Tsahal a agi dans les eaux internationales donc n'a aucun droit pour prendre le contrôle du navire. FAUX. 

Les "eaux internationales" commencent au-delà de la zone exclusive économique (ZEE) de 200 miles. La position de la flottille dans la ZEE israélienne au large d'Ashdod donne entièrement raison à Tsahal. Il s'agit d'un jeu sur les mots puisque les "eaux territoriales", elles, concernent 12 miles marins. 

Toutefois, les activités de surveillance, contrôle et éventuellement l'arraisonnement d'un navire sont tout à fait légaux dans la limite de 200 miles marins. Dans tous les cas, la flottille ne se trouvait pas dans les "eaux internationales" donc l'intervention est légale.


2-Le blocus est illégal? FAUX. 

En effet, si l'on suit la Convention de San Remo sur la législation internationale concernant les conflits armés sur mer (Quatrième partie, section 2), un blocus est un moyen légal (le Hamas a déclaré la guerre à Israel et refuse toujours de reconnaître son existence). 

Seul le Conseil de Sécurité peut juger de la légalité du blocus en droit international. Ce qu'il n'a pas fait, en raison de l'impossibilité de prouver (article 120.b de la même Convention) que le blocus porte dommage aux populations civiles (comparés à d'autres exemples où un blocus n'a pas été jugé illégal (par exemple celui de Jaffna par l'armée sri lankaise) alors même que les civils étaient sévèrement touchés, le Conseil de Sécurité n'est pas en mesure de statuer l'illégalité du blocus). 

Les livraisons israéliennes quasi quotidiennes vers Gaza (lorsque le mouvement islamique ne s'oppose tout simplement pas à l'entrée de denrées sur son territoire) et le souci légitime de lutte contre l'intense trafic d'armes vers le Hamas donnent a fortiori légalement raison à Israel


3-L'arraisonnement est illégal ? FAUX

Selon la Convention de San Remo (1994), Troisième partie, section 4, §67-a, un navire suspecté de trafic, contrebande ou de forcer un blocus, peut, après avertissement (ce qui a été fait par la Marine israélienne, vidéo à l'appui), et refus clair et explicite du navire (que l'on entend nettement), être visité, fouillé ou capturé. En d'autres termes, si un navire agit de façon hostile, il peut être arraisonné. 

Les activistes avaient publiquement déclaré vouloir forcer le blocus légal en droit international. La Marine israélienne a donc agi en toute légalité, et aurait été également en droit de couler le navire. L'arraisonnement était donc légal.


4-L'usage de la violence par Israel était illégal. FAUX.

Si les passagers ont le droit de manifester leur opposition (notamment par une résistance passive ou symbolique), de protester, il n'y a aucune légalité à la réaction violente dans le cadre légal de l'arraisonnement. Les images ont prouvé de façon flagrante que les activistes ont agressé les commandos israéliens (qui ont compté des blessés, attestant de la violence de l'attaque), ces derniers ont alors le droit d'utiliser la force suffisamment pour assurer leur légitime défense et la prise de contrôle légale du navire


Dans cette affaire de la "flottille", cette stratégie de communication bien huilée, opérant depuis une dizaine d'années déjà, devient une véritable censure dès lors qu'elle tente, avec acharnement, de gommer la violence des militants prétendûment pacifistes, de crainte de donner, a posteriori, raison à Israel. Se met donc en place un série de lieux communs incontournables, comme on l'a vu, sur "l'illégalité", ou la dénonciation d'une "barbarie" (?) imaginaire, destinés à étouffer toute contestation possible à la version officielle de l'usage disproportionné de la violence et de l'assaut sanglant.


Nouveau chapitre dans cette version de l'accusation du "meurtre" contre les civils, l'arraisonnement de la "flottille" avait, cependant, à n'en pas douter, trois buts, que les médias, curieusement, n'osent pas lier les uns aux autres, privilégiant les constats d'une supposée "guerre médiatique", "guerre de version".


Ces trois finalités peuvent être décrites de la façon suivante :


1-Participer à la destitution morale d'Israel, en cherchant à présenter l'éthique de son armée comme un paravent et en croyant fournir la "preuve" de son "inhumanité", première étape légitimant le meurtre antijuif. Les images avant et pendant l'arraisonnement du Mavi Marmara sont explicites : les militants se préparent fanatiquement au jihad dans un élan de judéophobie (rappel, très à la mode, du meurtre des Juifs de Khaibar) rarement dénoncé dans les médias européens. Raviver la haine antijuive sert de couverture aux agissements diplomatiques douteux de certains pays et de diversion aux chancelleries occidentales embarassées par leurs compromissions.


2-Assurer un leadership turc -sous l'égide de l'idéologie pan-islamiste et jihadiste des Ikhwan- à la guerre contre Israel. Dans le contexte d'une Egypte en pleine crise de succession, dont le mur souterrain de Rafah s'avère un échec, et dont le régime hésite à lâcher du lest aux frères musulmans, la Turquie organise sa nouvelle mise sous tutelle du Proche-Orient, en accord avec l'Iran et par crainte de laisser Téhéran seul maître et commanditaire. D'où le soutien et le relais apporté par le gouvernement turc AKP aux relais de l'Iran dans la région : Syrie, Hezbollah, Hamas. Mahmud Abbas, qui n'en est pas le client, se trouve de facto mis sur la touche, ce qui explique son empressement à parler de "massacre" pour ne pas perdre complètement la face dans l'opinion publique arabe.


3-Faire passer en second, troisième, dixième plan, les menées bellicistes et polémogènes de l'Iran. L'AIEA publie un rapport sur les activités de l'Iran qui dispose de suffisamment d'uranium enrichi pour procéder à la fabrication de deux bombes. Hasard du calendrier ou calcul méthodique : la "flottille" devait arriver à Gaza le jour même. Comptant sur le fonctionnement répétitf de la presse occidentale et sur le peu de hâte des chancelleries d'admettre leur nouvelle défaite face à Téhéran, les commanditaires de la flottille savait l'effet produit par cette affaire de blocus. Exit de l'actualité le leurre de l'accord turco-iranien sur le nucléaire, place à la dénonciation morale d'Israel. C'est beaucoup plus rentable, et cela laisse à d'autres le soin de prendre leurs responsabilités face au dossier brûlant de Teheran. Il ne fait pas de doute que, pareil à 2002 où le refus de la guerre d'Iraq par Paris révélait surtout sa peur de mettre au jour ses liens peu glorieux avec l'Iraq de Saddam, les grandes capitales européennes ne souhaitent pas afficher au grand jour l'argent sale tiré du juteux commerce (en particulier sur les activités à double usage) avec la République islamique.


Dans ce contexte, la voix de la stricte déontologie ne trouve guère d'écho dans les médias ayant pignon sur rue. En dépit des diffusions massives d'accusations infondées contre la mesure d'arraisonnement, dont on déplore le déroulement et les victimes, Internet permet encore, mais pour combien de temps, à l'internaute soucieux de son indépendance d'esprit de se forger une opinion libre où il n'est pas réduit à un rouage idéologique dans une guerre larvée qui ne dit pas son nom.

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 19:34

 

 

 

 

Exclusif ASCHKEL et LESSAKELE

flotille

DES IMAGES-CHOC DE L'ARRAISONNEMENT


LES "HUMANITAIRES" A L'ASSAUT DE LA MARINE ISRAELIENNE

 

Par Sacha Bergheim pour Aschkel.info et Lessakele

source des images : cihanmedia.

 

L'arraisonnement des navires de la "flottille en route vers Gaza" a d'emblée donné lieu à toutes les condamnations contre Israel à propos de "violences" contre des civils (avec le couplet générique des "femmes", des "enfants", des "vieillards".


Toutefois, les images provenant d'un des bateaux arraisonnés par la marine israélienne montrent sans aucune ambiguïté:

  • Qu'il n'y a aucune "femme", ni "enfants", ni "vieillard", mais des militants fanatiques.
  • Que lors de la prise de contrôle du navireconformément au droit international d'arraisonnement d'un navire dans les eaux territoriales d'un pays, etaprès avoir respecté scrupuleuselement les sommations réglementairesa été suivie d'une attaque délibérée de la part des militants.
  • Que les soldats israéliens ont réagi en légitime défense face à l'agression immédiate dont ils ont été l'objet, et que la responsabilité des victimes incombe immanquablement aux militants eux-mêmes.
  • Que, si toute perte humaine est à déplorer, les réations internationales sont disproportionnées et qu'il s'agit d'un scénario orchestré, sans quoi les capitaines des navires auraient, comme d'autres auparavant, rejoint le port d'Ashdod ou celui d'Haifa. Mais ce n'étaient pas là les ordres des organisations ayant affrété les navires.

 

**********


Le récit des événements en image:


Nous voyons tout d'abord l'approche des navires de la "flottille" par la marine israélienne.

1-L-approche.JPG

Puis l'arrivée sur le bateau des premiers soldats israéliens :

2-Les-premiers-soldats-sur-le-point.JPG

Aux premiers coups de feu dans leur direction, les soldats israéliens se mettent à couvert :

3-Les-soldats-se-mettent-a-l-abri-suite-a-des-premiers-co.JPG

Commence en parallèle l'hélitroyage de soldats israéliens vers le pont du navire.

Procédure habituelle précédant l'arrêt des machines et le déroutage du navire.

6-Soldat-descendant-depuis-l-helicoptere.JPG

Un militant fanatique galvanise ses troupes en ordre de bataille en préparation de l'assaut de soldats israéliens hélitroyés :

4-Les---humanitaires---en-ordre-de-bataille.JPG

Aucun tir israélien n'est à déplorer lors de la phase de prise de contrôle., contrairement aux versions répandues d'une attaque froide et aveugle contre les "civils". Au contraire, ils sont d'emblée assaillis avec une rare violence. On voit les militants se ruer vers les soldats.

5-Armes-de-barre-de-fer--de-couteau--ils-se-ruent-sur-les-.JPGLes militants armés les uns derrières les autres en direction du pont se jettent sur les soldats à terre.

7-A-peine-arrive-sur-le-pont-ils-sont-attaques.JPG


Sur cette image on discerne en base à gauche un militant (gilet de sauvetage) en train de frapper un soldat à terre (dont on voit le casque).

8-un-soldat-a-terre-est-frappe.JPG

Ce même soldat à terre est frappé à coup de barre de fer, comme on le voit sur cette image.

9-Le-soldat-a-terre-est-frappe-a-coup-de-barre-de-fer.JPG

Un soldat israélien tente de se protéger de sa main libre contre les assauts de deux militants armés. Aucun "usage excessif de la force" de la part du militaire, aucun usage de son arme pour se dégager. Les précautions pour la sécurité sont scrupuleusement respectées, même au mépris de la légitime défense.

10-un-soldat-se-protege-de-sa-main-contre-l-attaque.JPGDeux militants s'acharnent sur le soldat.11-L--humanitaire---en-action.JPG

...dont ils tentent de prendre l'arme.

13-Le-soldat-est-frappe-par-les-militants.JPG

Une fois de plus, la réaction israélienne face à la provocation des fanatiques pro-hamas se révèle proportionnée face au refus illégal de dérouter le navire vers un port israélien pour contrôle de la marchandise.


L'attitude des militants islamistes et pro-islamistes n'a rien d' "humanitaire", au contraire, elle relève de la logique de l'affrontement violent et délibéré.

 

Toutefois, il ne faut peu de doute que la cecité internationale des chancelleries ose contredire la version mensongère des militants fanatiques pro-hamas, de crainte d'affronter les manifestations judéophobes.

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31 mai 2010 1 31 /05 /mai /2010 13:30

 

 

L'idéologie de la criminalisation d'Israel et l'affaire de la "flotille" vers Gaza

blocus imaginaire Gaza

Réaction à chaud : une mécanique de criminalisation bien rôdée.


par Sacha Bergheim pour Aschkel et Lessakele.

 


sacha bergheim

 

 

La lecture des gros titres des principaux médias laisse perplexe.

Non seulement sur la faculté des journalistes à se copier les uns les autres, que sur le fonctionnement même de la presse écrite online qui se voit réduite au simple rôle de porte-parole docile et passif des agences de presse, dont la complaisance à l'égard des dictatures est connue de tous.

Faisons un tour d'horizon rapide :


"Assaut meurtrier sur la flottille de la liberté" (tf1 News)

"Israel à l'assaut de la flotille de la liberté" (tf1)

"Assaut israélien sanglant contre la flotille pour Gaza" (Le Point)

"Assaut israélien sanglant pour la flotille pour Gaza" (Les Echos)

"L'assaut sanglant d'Israel sur la flotille pour Gaza" (Le Parisien)

"Assaut meurtrier contre la flotille en route vers Gaza" (Le Monde)

"Assaut meurtrier israélien contre la flotille en route vers Gaza" (Ouest France)

"Gaza ! Assaut meurtrier sur la flotille" (Europe 1)

"Assaut israélien contre une flotille destinée à Gaza: 16 morts" (L'Express)

"Israel attaque la flotille internationale en route vers Gaza" (France Info)

"La Marine israélienne attaquent la flotille d'aide humanitaire aux Palestiniens: au moins dix morts" (Nouvel Obs)

"Des morts dans l'abordage de la flotille vers Gaza" (Figaro)


Les sources pour chacun de ses articles sont : l'AFP, l'AP, Reuters, voire ne sont pas mentionnées. Les témoignages sont ceux des autorités israéliennes, turques, européennes éventuellement, ainsi que du mouvement Free Gaza.

Si l'on s'intéresse au contenu de chaque article, la structure suivante apparaît :

  • Sont tenus pour acquis le projet "humanitaire", la thématique du "blocus", le caractère "pacifique" de la "flotille" (dont la taille des navires n'a rien à voir avec une "flotille"...), la dimension "politique" du mouvement terroriste et belliqueux du Hamas.


Un des navires de la flotte turque vers Gaza :

flotille-de-la-liberte-vers-gaza-freegaza.org_scalewidth_30.jpg

Photo-type utilisée par les différents médias et non représentative de la flotte:

(ici Haniyeh sur une embarcation)

100531084837592_4_000_apx_470_.jpg

  • Sont tenus pour des évidences la réaction disproportionnée, l'usagesystématique de la violence par les Israéliens, la persistance dans le maintien injuste d'un blocus.

Dans ce schéma récurrent, la présentation de "l'assaut" a pour vocation de placer les Israéliens dans la situation du garde-chiourne où l'intention n'est dictée que par la privation du détenu. Accréditer l'idée d'un blocus violent, voire même de la "prison à ciel ouvert" alors que la réalité à Gaza contredit complètement ce mythe.

Gaza-marche.jpg

Gaza-Lauren-Booth.jpg


Pour autant, tout cela a un air de prémédité. Quels sont les élements qui peuvent être relevés ?

  1. Les Israéliens ne peuvent pas exercer un contrôle crédible et le plus exhaustif possible des denrées et produits à destination de Gaza (afin d'éviter autant que possible l'entrée d'armements et de matériel de fabrication d'armes) si la première "flotille" venue parvient à entrer. Qui peut certifier que la prochaine fois, la cargaison de la prochaine flotille ne serait pas chargée d'armes ? Cela ressemble clairement à un piège : soit le déroutage des navires vers Ashdod (et la confrontation concertée) soit l'ouverture vers Gaza décribilisant les mesures de sécurité israéliennes.


  2. La fourniture de produits par cette flotte est dérisoire comparée aux entrées vers Gaza venant du territoire israélien. En aucun cas, elle ne pourrait "sauver" la population d'une famine qui n'existe pas. Toutefois, aucun journal ne s'interroge sur les motifs d'une telle expédition méthodiquement orchestrée depuis Ankara. 
  3. La réaction disproportionnée de la Turquie, parraine de l'opération, montre qu'il s'agissait, sur le même modèle que les insultes proférées par Erdogan contre Shimon Peres, à trouver un prétexte pour donner le change aux opinions publiques musulmanes et endosser le tarbouche d'une Turquie qui cesse sa coopération avec Israel au nom d'une "défense des Musulmans". Il est remarquable que l'ensemble des journaux se contente d'annoner des déclarations officielles turques.
  4. Selon la stratégie iranienne d'ouverture de front périphérique s'éloignant du centre persan, l'opération a pour vocation de faire à nouveau passer la "question palestinienne" au premier plan à l'heure où l'administration américaine dénonce la supercherie de l'accord irano-turc-brésilien sur l'uranium, et doit, au risque de perdre définitivement crédit auprès de ses alliés (notamment du Golfe) reprendre un certain leadership face au bellicisme iranien.
  5. Cette réouverture du front du côté d'Israel a pour objectif de réinstaurer un climat de violence antijuive tirant sa force et son prétexte d'un désir de vengeance contre l'agression subie. A force de répéter qu'il y a eu assaut contre des civils, les médias français attestent cet état de fait et créent une (fausse) légitimité en inventant le mythe d'une "impunité" israélienne.
  6. Le jeu diplomatique est d'emblée faussé par la présence et le soutien de députés européens à l'opération : caution humanitariste couvrant le financement islamiste du coup médiatique.

 

On peut donc s'attendre

1-à un concert discordant mais systématique de condamnations officielles, sachant que le verdict était prononcé d'avanc; 

2-à la mise en retrait de l'urgence iranienne,c'est-à-dire à l'avancée du programmes militaires jusqu'à son terme;

3-à un regain de violences parmi les musulmans (Israel, pays voisins) éventuellement pays occidentaux.

 

En somme, la concrétisation du scénario que nous évoquions plus haut, où Israel devient le pion de la guerre larvée et tacite entre Washington et Teheran (il faut dire que plus personne ne semble trouver anormal que le régime des Mollahs continue d'organiser des manifestions d'appel à la destruction des Etats-Unis...)


Il est aussi probable que l'OLP ne veuille pas se singulariser par une position équilibrée : le "deuil de trois jours" visant à ne pas perdre le leadership de la destruction d'Israel au profit du seul Hamas.

 

En somme, derrière cette affaire de la flotille se joue la criminalisation de l'existence d'Israel, remake des justifications théologiques ou sociales aux pogroms chrétiens  des siècles passés. La différence étant que le peuple juif, incarné par l'Etat d'Israel, a quitté sa position de powerlessness, de vulnérabilité qui caractérisait son statut de dominé dans les sociétés chrétiennes et musulmanes. C'est ce droit de réponse du peuple juif, ce droit insupportable de se défendre contre les tentatives d'annihilation qui fait l'objet aujourd'hui de telles attaques. Le sacrifice des "militants" de la flotte pro-hamas est le prix de cette nouvelle judéophobie.

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 18:46

 

 

Les pieds d'argile du colosse Obama

 

synthèse proposée par Sacha

pour Aschkel et Lessakele


Il ne fait aucune doute que la chute de popularité du président Obama après un an de mandat laisse entendre qu'il n'a pas su répondre aux attentes des Américains, en dépit des effets d'annonce et du large capital de sympathie dont il bénéficiait à la suite de son élection.

 

Comme le montre une récente étude du Pew Research Center, le monarque de la Maison Blanche n'obtient la confiance que de 22% des Américains interrogés, avec un score particulièrement faible dans son propre camp (33%) et dérisoire du côté républicain (12%). Encore moins populaire que ne l'était l'ancien président tant décrié George W. Bush (37%), il s'avère étonnant que la perception du président américain n'est pas changé dans une Europe elle-même empêtrée dans une bureaucratie bruxelloise  sourcilleuse dans le maintien de ses prérogatives et subsides dans une période de politique économique trouble.

 

Certes, l'institut relève que le mécontentement à l'égard des dirigeants et institutions du pays est assez largement partagé. Ainsi plus de 52% des interrogés (contre 38%) considèrent que c'est moins le système en lui-même que les hommes qui le dirigent qui ne fonctionnent pas.

 

On se souvient des péripéties rocambolesques des nominations contestées des membres de l'Administration américaine, ils sont 38% à penser que le gouvernement américain se trompe de priorités et 50% qu'il les gère de façon inefficaces, et 76% se déclarent frustés ou clairement en colère vis-à-vis de l'administrationactuelle.

 

Tous relatifs que soient les sondages, les élections de mi mandat du 2 novembre 2010 se révèlent donc une épreuve pour Obama dont les conseillers s'activent pour tentrer de contrer une probable défaite, où même les indépendants sont, d'après l'étude du Pew Research Center, plus enclins à voter républicain que démocrate.

obama_mahmoud_abbas.jpg

Les bénéfices politiques attendus du vote de la réforme de l'assurance maladie (dont la réalité pour les foyers américains n'a rien à voir avec les titres flatteurs vantant une mesure de justice sociale) n'étant pas à la hauteur de l'impopularité, il semble qu'un retour en force du président sur le champ diplomatique, notamment par le biais d'une pax arabia patronnée par Obama et les Européens et imposée à Israel en dépit de la réalité geostratégique orientale, soit dans les plans de ses proches conseillers dans le but de tenter de préserver quelques chances pour une réelection en 2012.


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19 avril 2010 1 19 /04 /avril /2010 09:08

 

 

La première partie du documentaire en cliquant sur l'image

DOCAS

 

Sur le chemin de la liberté
Israel 1947 – 1949

par Sacha Bergheim

*****
II
La restauration politique.


AVIS: La publication complète ou partielle de l’article est soumise à l’autorisation préalable de l’auteur (contacter aschkel.info ou à-contre-courant).

II.2 La refondation d’une société juive indépendante et le sens de l’autodéfense

L‘histoire de l’Etat d’Israel ne commence pas le 15 mai 1948.

Dès avril, les institutions démocratiques juives sont en place, en conformité avec les règles internationales, et leur existence se situe dans la continuité des efforts constants entrepris avant même les années 1920 par les autorités juives.

La revendication juive incarnée par le sionisme ne manifeste pas une volonté de rupture avec l’espace oriental. Ben Gourion envisageait lui-même d’étudier le droit ottoman.

 

Ben Gourion, Yitshaq Ben Tsvi étudiant le droit en Turquie - Photo oct 1912

D. Ben Gourion et Y. Ben Tsvi étudiant en Turquie - Photo oct 1912

Ce même souci de respect de la légalité se retrouve dès lors que les Britanniques prirent le relais politique sur la région.

Si la guerre d’indépendance ne revêt pas la même signification selon que l’on se place du point de vue juif, britannique ou arabe, elle n’en constitue pas moins, dans l’histoire moderne, un exemple original d’auto-défense et d’auto-détermination

* * * * *

Il faut percevoir l’organisation de l’auto-défense juive dans toutes ses dimensions novatrices et quasi révolutionnaires : après des siècles de mise à la merci et de persécutions dans le monde chrétien ou islamique, des communautés juives organisait tant bien que mal leur propre protection et leur propre défense.

Les images des victimes des progroms d’Europe de l’Est ou de Palestine, tout au long des années 1920, les attentats, les pillages, les destructions, mais aussi les complicités et participations des polices censées les protéger, ont permis la prise de conscience collective que le sort et la survie du peuple juif ne pouvait dorénavant plus dépendre du bon vouloir des puissants, et qu’ils n‘étaient pas destinés à être une variable d’ajustement de politiques arbitraires où les dirigeants orientaient la vindicte populaire sur les minorités sans moyen de se défendre.

 

Après les pogroms de 1920 en Palestine, l'organisation de l'autodéfense se met en place. Ici, à Tibériade en 1921

L'organisation de l'autodéfense à Tibériade en 1921, un an après les progroms de Palestine de 1920

Dans le cadre d’une insécurité collective croissante, les groupes d’auto-défense vont ainsi se structurer et petit à petit s’unifier, entre les années 1920 et 1930, en s’efforçant de répondre à des impératifs pragmatique – assurer la protection contre les émeutes et progroms, assurer la pérennité des villages, des récoltes, des vergers, tous construits par les pionniers au prix de sacrifices et d’une détermination exemplaire – avant de porter sur la finalité politique de la défense juive – construire à terme un Etat capable de résister aux entreprises d’annihilation –.

 

Secours auprès d'un policier juif blessé après une attaque arabe contre le kibbouts Ramat David - Photo 12 dec 1938

Policier juif blessé après une attaque arabe contre le kibbouts Ramat David - Photo 13 déc. 1938

Qui plus est, le yichouv ne pouvait disposait d’aucun Etat dont il sera l’émanation et qui pourrait organiser sa défense, à la différence des populations arabes dont les pays voisins se considéraient solidaires dès les années 1920, tant par parenté idéologique panarabe que par la présence en Palestine de populations entières venues de ces pays voisins et plus lointains.

Il s’agissait tout d’abord d’assurer la protection des habitations isolées, des villages et des voies de communication, puis de prendre le relais de la puissance mandataire qui, à partir des années 1936, ne parvenait plus à contrôler le pays dans sa totalité, avant de progressivement jeter les fondements d’une défense militaire, dès lors que la confrontation devenait inéluctable.

Mais à la veille de la guerre d’indépendance, seule une partie de la Haganah (le Palma’h, soit moins de 2 000 hommes) formait une troupe entraînée, prête à des opérations d’envergure, tandis que le reste n’avait jusque là participé qu’à des opérations de surveillance et protection.

 

Tour de garde des notrim au kibbouts Alonim en plein insurrection arabe - Photo 09 oct 1938

Tour de garde des notrim au kibbouts Alonim en plein insurrection arabe - Photo 09 oct 1938

 

 

Membres de la Haganah montant la garde au kibbouts Ein Harod l'hiver 1948

Membres de la Haganah montant la garde au kibbouts Ein Harod - 12 fév 1948

Globalement, ces unités d’auto-défense incluent les gafirim (policiers), les notrim (les gardes), une police de protection (les night squads), une petite troupe entraînée (fosh, remplacée en 1939 par le hish) et un bureau de centralisation des informations permettant d’anticiper les attaques (le shai).

L’avancée de Rommel et de l’Afrikakorps nazi, qui bénéficiait de sympathies avérées et nombreuses dans le camp arabe,

 

Militants arabes avec le drapeau de la Palestine nazie

Militants arabes portant le drapeau de la Palestine nazie


incitera les Britanniques à privilégier le soutien logistique de la Haganah qui suggérait l’organisation d’une guérilla en cas d’invasion nazie. Ce n’est que le 3 juillet 1944 que le gouvernement anglais autorise l’établissement d’une brigade juive, créée officiellement quelques mois plus tard, le 20 septembre 1944, et regroupant 5 000 volontaires juifs répartis en trois bataillons d’infanterie.

Mais à peine la guerre finie, les armes furent confisquées.


 

Ainsi, il est intéressant de remarquer qu’entre 1936 et 1945, les troupes britanniques vont saisir plus de 25 fois plus d’armes du côté arabe que du côté juif (521 contre 13 210), ce qui atteste clairement de la vulnérabilité duyichouv. Et les principales positions militaires, ainsi que les stocks d’armes en Palestine mandataire seront systématiquement remis entre 1947 et 1948 à la Légion arabe transjordanienne ou aux forces arabes.

Dans la mesure où seule était autorisée la défense dans le cadre des groupes restreints de police organisés par la puissance mandataire, les pionniers juifs vont subir la politique répressive des Britanniques avec autant de sévérité que les miliciens arabes, ce qui rappelait la précarité de leur situation.

 

Le Kibbouts Ruhama au Nord Negev le 30 sept 1946

Le Kibbouts Ruhama au Nord Negev le 30 sept 1946

La grange du kibbouts Ruhama après le passage d'une unité britannique - 30 sept 1946

L'atelier de coordonnerie du kibbouts Ruhama après le passage d'une unité britannique - 30 sept 1946

 

La grange après les fouilles opérées en vain par les Britanniques au kibbouts Ruhama - 30 sept 1946

La grange après les fouilles opérées en vain par les Britanniques au kibbouts Ruhama - 30 sept 1946

 

Après le passage des britanniques, le kibbouts Dorot - Photo Zoltan Kluger 03 avril 1946

Après le passage des britanniques, le kibbouts Dorot - Photo Zoltan Kluger 03 avril 1946

Les habitants du kibbouts Dorot cherchant leurs affaires après le passage des Britanniques - 03 avril 1946

Les habitants du kibbouts Dorot cherchant leurs affaires après le passage des Britanniques - 03 avril 1946

 

L’insurrection xénophobe lancée par Izzeddin el Qassam en 1935 s’inscrit dans la lignée des mouvements insurrectionnels arabo-musulmans comme l’ont connu plus tôt l’Iraq (1920-1921) ou la Syrie (1920-1925) – et non le Liban, libéré de la suzeraineté religieuse islamique –.

Si la lutte pour la réunification arabe sera dirigée contre les occupants Britanniques – qui les avaient privés de l’unification politique au sortir de la Première Guerre mondiale –, le ressentiment immédiat s’exprimera contre les Juifs : villageois vulnérables représentés par aucune puissance coloniale, vivant dans une situation précaire, et anciens dominés dont l’indépendance et le liberté ne s’intégraient aucunement dans la représentation nationaliste arabe du monde et des relations interconfessionnelles.

 

Le nationalisme arabe des élites bourgeoises et religieuses de Palestine se fonde en partie dans le rejet et le déni complets de l’altérité juive, qui s’illustrent notamment encore aujourd’hui dans les politiques de destructions systématiques du patrimoine historique juif en Terre Sainte (synagogues de Jéricho, le Mur occidental ou le Caveau des Patriarches interdits aux Juifs, réécriture de l’histoire, déjudaïsation de la Terre Sainte).

 

Destruction du quartier juif de Jérusalem par la Légion arabe - 1948

Destruction du quartier juif de Jérusalem par la Légion arabe - 1948

La différence fondamentale entre la revendication autonomiste juive et l’appel unitaire arabe réside précisément dans le référent collectif : la terre d’Israel comme référent identitaire juif, l’ummacollectivité des musulmans pour les Arabes. La Charte du Hamas énonce toujours explicitement cette identification à la communauté islamique dans son ensemble et rejette fondamentalement ainsi l’idée d’un « nationalisme » palestinien indépendant de son référent panislamique.

Il apparaît d’autant plus clairement que la « Palestine mandataire » ne formait pas dans les années précédant la guerre de 1947-1949 ni une société arabe unitaire à conscience collective spécifiqueni encore moins une entité arabe pré-étatique disposant d’une assise territoriale définie et structurée.

Les factions politiques arabes émergent à partir des années 1930 avec comme revendications la fin de la tutelle britannique et la fin de toute prétention indépendantiste juive. Les lignes de fracture politiques sont celles qui séparent les clans de l’élite arabe de l’époque.

Il y a d’une part les factions favorables au clan Husseini : le Parti arabe en Palestine, établi en 1935 par Amin al Husseini pour contrer l’influence de la famille Nashashibi à la tête de la mairie de Jérusalem, le Parti du congrès de la jeunesse, fondé en 1932 par al Ghusayn, grand propriétaire terrien de Ramla, le Parti de la réforme, à l’initiative d’al Khalidi,

Le parti Istiqlal est fondé par Awni abd al Hadi, éduqué à Beirut et co-organisateur du congrès nationaliste arabe de Paris en 1913, secretaire de Faisal Ier, et représente la tentation hachémite. Il déclare en 1937 à la Commission Peel que

« La palestine n’existe pas, c’est un terme créé par les sionistes. Notre pays appartient depuis des siècles à la Syrie ».

 

Awni Abd al-Hadi (4e assis depuis la gauche) à Dummar près de Damas, avec les membres du parti al-Fatat. On reconnaîtra aussi Shukri al-Quwatli (3e milieu depuis la gauche, futuru président syrien), Husni al-Barazi ou encore Saadallah al-Jabiri (futurs premiers ministres syriens)

Awni Abd al-Hadi (4e assis depuis la gauche) à Dummar près de Damas, avec les membres du parti al-Fatat. On reconnaîtra aussi Shukri al-Quwatli (3e milieu depuis la gauche, futuru président syrien), Husni al-Barazi ou encore Saadallah al-Jabiri (futurs premiers ministres syriens)

En 1948, il se placera finalement sous l’égide du Gouvernement de Toute la Palestine dirigé par les Husseini.

Le Bloc national est créé à Naplouse à l’instigation d’Abdel Latif Salah pour représenter les propriétaires anti-husseini.

 

Abdul Latif Salah

Abdul Latif Salah

Quant au parti communiste palestinien, il suivra les consignes de Moscou, passant de l’acceptation du Plan de partage à l’idée d’un Etat unique dès lors que l’URSS saisit qu’elle ne pourrait se saisir des élites juives de l’Etat d’Israel comme levier contre les occidentaux.

Quant au Parti de la défense nationale il est ouvertement panarabe et se prononce pour la suprématie arabe sans partage sur le Proche-Orient.

Les élites arabes vivent en grande partie coupées de la réalité sociale du pays : féodalisme persistant dans les campagnes, culture urbaine panarabe, écart de richesses.

 

Mariage dans le clan de Ragheb Nashashibi, chef d'une des factions arabes - Photo 1929

Mariage dans le clan de Ragheb Nashashibi, chef d'une des factions arabes - Photo 1929

Féodalisme persistant et refus de la modernisation agricole : le constat de la revue Life (4 nov. 1946) à propos de la Palestine des grands propriétaires terriens arabes

Féodalisme persistant et refus de la modernisation agricole : le constat sans concession de la revue Life (4 nov. 1946) à propos de la Palestine des grands propriétaires terriens arabes

Des techniques rudimentaires pour une paysannerie pauvre - Extrait Life 4 nov 1946

Des techniques rudimentaires pour une paysannerie pauvre - Extrait Life 4 nov 1946

L’éclatement politique des factions arabes se caractérise donc par une certaine volatilité, qui s’explique par les jeux d’alliance, contre-alliances etreconfigurations entre élites et grands-propriétaires. Anwar Nusseibeh déclare ainsi en 1948 que  :

« de toute évidence, ils [les dirigeants arabes] voient l’aventure palestinienne [de 1948] comme une victoire militaire facile pour les Arabes, et le seul point qui les préoccupe est de s’attribuer la victoire escomptée. Ils sont déterminés à en exclure les Arabes de Palestine quelqu’en soit le prix. »

 

Ainsi, la constitution d’une vie civile arabe en Palestine se heurte aux rivalités de factions et au manque de représentativité de la population qui, quant à elle, vit très souvent en interaction avec le yichouv.

D’où l’émergence possible d’un nationalisme exogène, autoritaire et violentsous l’égide d’Arafat le Cairote et de Shuqeiri le Syrien, visant à l’unification collective par le biais d’un projet d’anéantissement de l’indépendance juive, et ce avant la Guerre des Six-Jours.

 

Historiquement, les attaques arabes ont contribué au développement de groupes de défense juifs tels que la Haganah et favorisé l’organisation logistique de la défense juive, indépendamment de la puissance mandataire.

 

Cours de topographie- Tel Aviv - Photo Dmitri Kessel 1948

Cours de topographie- Tel Aviv - Photo Dmitri Kessel 1948

Leçon de mécanique pour les membres de l'aéroclub de Palestine - Photo 01 juillet 1941

Leçon de mécanique pour les membres de l'aéroclub de Palestine - Photo 01 juillet 1941

Ces attaques ont créé un fossé entre les communautés là où une cohabitation était non seulement envisageable mais réelle sur le terrain.

 

Ouvriers juifs et arabes côté à côté sur le chantier de construction du YMCA de Jérusalem - Photo 05 avril 1928

Ouvriers juifs et arabes côté à côté sur le chantier de construction du YMCA de Jérusalem - Photo 05 avril 1928

Dockers juifs et arabes travaillant ensemble au port de Tel Aviv - Photo mars 1949

Dockers juifs et arabes travaillant ensemble au port de Tel Aviv - Photo mars 1949

Indirectement, l’insurrection arabe a également conduit les Britanniques à décider du Livre Blanc de 1939, qui empêchait tout sauvetage des Juifs européens, alors même que les persécutions prenaient un tournant funesteCela eut pour effet que l’énergie des communautés juives fut canalisée par le seul objectif de l’indépendance.

A suivre…

 

 

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15 avril 2010 4 15 /04 /avril /2010 19:15

 

 

L'Irak passe commande pour des F-16 américains.

 

 

Sacha Bergheim

pour Aschkel et lessakele

 

Depuis la chute du régime de Saddam Hussein, l'Irak ne dispose que de quelques douzaines d'avions et d'hélicoptères, mais aucun ne pourrait servir lors d'opérations militaires d'envergure. La perspective d'un retrait des forces américaines et d'une indépendance complète rend la constitution d'une armée bien équipée plus urgente.

Ancienne première puissance du Golfe, les responsables militaires irakiens avancent que la défense du pays, une fois les Américains partis, passera par un équipement performant des forces aériennes permettant la surveillance accrue de l'espace aérien, et de mettre en place des opérations anti-terroristes sur le modèle de ce que font les Américains contre les Islamistes, notamment contre les forces shi'ites de l'armée du Mahdi.

Durant le règne du parti Baath, les principaux fournisseurs d'armement étaient la Russie et la France. L'Irak dispose encore de 18 Mirage-F1 dépassés. 

Mais l'Irak d'aujourd'hui privilégie les contacts avec Lockheed-Martin et met sur la table une perspective de contrats juteux de plus de 10 milliards de dollars, incluant en plus des 24 avions F-16, un renforcement des forces armées et des postes de commandement militaires. Ce chiffre est à comparer avec les 23 milliards de dollars de vente d'armes américaines en 2009 d'après les chiffres du Defense Security Cooperation Agency.

f16.jpgF-16 Fighting Falcon


Dans cette perspective, il est fort probable que les autorités américaines (le Pentagone, le Congrès et le Département d'Etat doivent donner leur accord), à la différence du F-22 Raptor dont l'exportation est pour le moment restreinte.

La question de la souveraineté irakienne dépasse largement la question de la défense du territoire, qui s'avère un argument commode pour l'Etat-major irakien. Car le Général Nassir Abadi déclarait récemment que l'affectation budgétaire mettrait la priorité sur les forces aériennes, concentrant près de 70% des sommes investies dans l'achat de l'équipement le plus moderne, après avoir passé commande l'an dernier de plus de 400 blindés, et six C-130J servant au transport aérien.

L'approbation par l'administration Obama de F-16 polyvalents à l'Egypte, ainsi que l'achat par l'Iraq de 24 hélicoptères de combat ratifié par le Congrès, fournissent un motif suffisamment positif pour l'Irak: un signe de la confiance dans la reconstruction politique d'un Etat unitaire en Iraq, selon l'ex-premier ministre Nuri al Maliki.

De surcroît, l'image d'un Irak stabilisé aurait un impact politique déterminant pour Washington qui a plutôt donné jusqu'à présent une image d'atermoiement et d'indécion. La perspective du retrait d'Irak n'est pas non plus étrangère à cette demande.

La proximité géographique et les manoeuvres intenses de l'Iran pour intervenir dans le jeu politique irakien donnent une toute autre portée à cette commande de fourniture militaire : le retour des pétrodollars irakiens dans la course aux armements régionale ne doit pas non plus faire l'impasse de l'acquisition acharnée par Teheran d'un armement atomique.


Car le F-16, dont l'objectif premier est le combat aérien, peut également et surtout servir d'appui à des opérations terrestres ou lors d'opérations de bombardement ciblés.

Actuellement, l'Egypte, la Jordanie, le Maroc, Oman, Bahrain, l'Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis, mais aussi Israel ou encore la Turquie ont équipé leurs armées de F-16.


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22 février 2010 1 22 /02 /février /2010 21:55

Un éditeur au service de la tradition : Wolf Benjamin Heidenheim (1757-1832)

 Par Sacha Bergheim
pour aschkel.info et lessakele


File:Wolf Heidenheim.jpg



Wolf Heidenheim est un exégète et grammarien juif allemand connu pour ses travaux d'éditeur-critique, rapidement devenus des références au sein du judaïsme allemand orthodoxe.

Né en 1757 à Heidenheim, Wolf Benjamin ben Samson est envoyé à cinq ans à Fürth afin d'étudier le Talmud sous la direction de Joseph Steinhard, auteur d'un commentaire, le Zikhron Yosef. À vingt ans il étudie la grammaire hébraïque, et en particulier la massorete, sous la direction de Hirsch Janow, connu pour son opposition vigoureuse à la traduction du Pentateuque par Moses Mendelssohn. C'est sans doute pour cette raison que Wolf Heidenheim quitte Fürth en 1782, afin de se rendre à Francfort dont l'influence sur le judaïsme allemand était grandissante. Il y fait la connaissance de Baru'h Baschwitz, Wolf Breidenbach et de Shlomo Dubno et commence à publier et ils établissent une imprimerie à Rödelheim à proximité de Francfort, avec l'autorisation du comte de Solms-Rödelheim.

Son édition des Moznaiym de Ibn Ezra en 1791 est completée par un commentaire critique. À partir de 1798, il entame une édition critique des cinq Livres de Moïse, intitulée Sefer Torat Elohim, contenant également le targoum onkelos, les commentaires de Rachi; du Rachbam, et de Shlomo Norzi (Min'hat Shai), des références massorétiques qu'il ajoute lui-même, et enfin un commentaire personnel, (haBanat haMiqra) consacré à Rachi ainsi qu'à des questions gramaticales. Mais ce n'est qu'entre 1818 et 1821 que Wolf Heidenheim sera en mesure de publier sa coûteuse édition en quatre volumes.

En 1800, il publie un Ma'hzor, avec commentaire en hébreu et traduction en allemand, complété par un commentaire intitulé « hapiyoutim vehapajtanim », à la suite de chemini atseret, portant sur la naissance de la liturgie.

En 1806, il édite à Rödelheim son traité de grammaire, Mebo haLashon, et deux ans plus tard un traité sur la cantilation (Michpat haTe'amim).

Entre 1822 et 1826, il va offrir au public juif allemand plusieurs livres importants dont la Haggadah de Pessa'h (1822), les Pirqe Avot (assortis d'une traduction en allemand) (1823), le Siddur Safah Berurat (avec traduction allemande en regard, 1823), un essai critique contre Nathan Adler et l'importance excessive selon lui accordée à la kabbala (Ma'asseh Tatuim), le Seder de ticha be-av (également avec traductions en regard et notes, 1826). En 1834, ce sont les sli'hot (avec commentaire en hébreu et traduction allemande) qui seront diffusées de façon posthume.

Alors que le débat autour de l'émancipation faisait rage au début du 19e siècle et que les Juifs ne disposaient que de droits restreints sans aucune égalité politique ni juridique, le travail d'éditeur de Wolf Heidenheim avait pour vocation de mettre à disposition du lectorat juif allemand un ensemble de textes fondatementaux de la pratique et de la transmission que de plus en plus de Juifs, éduqués dans des écoles germanophones et méconnaissant l'hébreu,  n'étaient plus en mesure de maîtriser.

C'est dans cet esprit qu'il va éditer un siddour, qui est aujourd'hui encore utilisé en Allemagne. Cette édition critique du livre de prières, qui lui a assuré la postérité, est publiée en 1799 à Rödelheim. Inspiré du minhag des Juifs de Francfort, le Siddur Sefat Emet est destiné selon l'auteur à maintenir vivace une tradition religieuse orthodoxe dans un contexte où la gentilité se présente comme une ouverture, une liberté, et aussi un risque grandissant. La traduction allemande en regard, ainsi que les notes doivent permettre au lecteur de se passer progressivement de l'allemand. Critique de la kabbala, il retranche de son édition les tefillot de la mystique de Louria, et adapte certaines prières à l'évolution de la société moderne, en particulier en ce qui concerne les relations avec le monde non-juif. La néo-orthodoxe de Samson Raphael Hirsch aura recours à cette édition du siddur offrant le standard religieux le plus rigoureux et en même temps le plus large possible.

Le parcours et le dévouement de Wolf Heidenheim à la diffusion de la tradition est également révélatrice d'une recherche, de la part de nombreux Juifs allemands, d'une voie intermédiaire entre la conversion, que la société chrétienne exigeait en contrepartie d'une pleine intégration sociale et juridique, et la réforme du judaïsme, qui s'efforçait de rapprocher le judaïsme du christianisme par l'imitation de nouveaux rites (introduction de l'orgue, de la liturgie en allemand). 

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2 novembre 2009 1 02 /11 /novembre /2009 20:29


Le dilemme de la modernité.

La Wissenschaft des Judentums entre fidélité et rupture.

 

Par Sacha BERGHEIM


pour http://aschkel.over-blog.com et

http://lessakele.over-blog.fr



La Wissenschaft des Judentums, ou Science du Judaïsme, est un mouvement culturel qui émerge en Allemagne autour des années 1820 avec le projet de sauver l'essence du judaïsme par une étude scientifique de son histoire.



***



Quelle est l'origine de ce mouvement novateur qui initie les études juives modernes ?



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Zacharias Frankel  (1854 Direktor des "Jüdisch-Theologischen Seminars" in Breslau

La Science du Judaïsme est l'héritière de la Haskalah, plus généralement connue comme Lumières juives, dont l'émergence coïncide avec la fin du sabbataïsme.


Plus précisément, c'est dans le contexte de luttes internes aux communautés ashkénazes du monde germanique (contre les crypto-sabbataïstes) et de houleux débats autour de l'enseignement juif (fallait-il l'ouvrir aux sciences profanes ?) que la Haskalah va rechercher, sous l'instigation notamment de Moshé Mendelssohn, une formulation philosophique de la religion juive.


Dans Jerusalem, ou sur le pouvoir religieux et le judaïsme, Mendelssohn s'interroge sur le sens de la modernité juive et, après une défense vigoureuse de la religion juive, suggère l'abandon de règles comme le 'herem, au profit d'une meilleure compréhension de la religion elle-même comme « religion naturelle et Loi révélée ».


La recherche du judaïsme dans son essence n'est pas l'apanage de Mendelssohn, auteur, parmi de nombreux essais, d'une traduction du Tana'hen allemand (imprimé en caractères hébraïques) et d'un Bi'ur renommé.


http://img2.webster.it/BDE/100/175/17581954z.jpg

La forme d'exégèse spirituelle que Maïmonide avait déployée dans la confrontation érudite et profonde des sources juives (Bible, Talmud, Midrash), l'avait conduit à une critique des traditions imagées au profit d'un retour vers le coeur du judaïsme, incarné par exemple par les articles de foi ou par ses travaux de compilateur.


Cette tendance rationaliste sera reprise par ses successeurs, comme Moshé de Narbonne ou Eliahu Delmedigo dans Behinat haDat, va servir de modèle et d'objet d'étude aux intellectuels juifs de la Science du Judaïsme.



Les successeurs de la première Haskalah berlinoise, qui s'achève dans le premier quart du 19ème siècle, font face à l'éclatement du cadre de la vie juive et à la substitution de la sujétion collective aux princes (les communautés étaient « protégées » par les autorités) par un devoir de loyauté individuelle à l'Etat (en France) ou à la confession dominante (luthérienne, réformée ou catholique) en Allemagne.



De surcroît, la population juive des pays germaniques est confrontée à partir de 1815 à l'affirmation publique d'un nationalisme allemand profondément xénophobe, comme en témoigne la Wartburgfest de 1815. La même année, Friedrich Fries publie un essai violemment hostile à toute amélioration de la vie des Juifs : Sur la revendication des Juifs à la citoyenneté allemande.



Issus de milieux le plus souvent pauvres, et ayant suivi des cours dans les universités allemandes, les intellectuels juifs répondent à ce contexte hostile et au dilemme de l'émancipation par la fondation d'un Cercle Scientifique (Wissenschaftszirkel) dont les conférences se tiendront entre novembre 1816 et juillet 1817.



Le Culturverein, institution centrale de la Wissenschaft des Judentums.



Le 7 novembre 1817, sept jeunes intellectuels juifs se retrouvent à Berlin en vue de fonder une Association culturelle, (Verein für Cultur und Wissenschaft des Judenthums) sur le modèle de celles que prônait Fichte en vue de restaurer le tissu national allemand.


Le Culturverein se donne pour but d'assurer la survie du judaïsme hors d'un cadre traditionnel de transmission, qui était selon leur analyse voué à la disparition. Pour cela, il s'agissait de favoriser l'accès à l'instruction des Juifs, en établissant un Institut scientifique qui, une fois actif, envisagerait la création d'écoles juives ouvertes sur le monde profane et conscientes de leurs racines.


Il s'agissait aussi pour eux de lutter contre la marginalisation sociale des minorités juives disséminées en Allemagne, ce qui en faisait des victimes faciles lors des émeutes et des pogroms (dont les émeutes dites Hep Hep de 1819).



Immanuel Wohlwill annonce dans un texte progammatique de 1819 (Comment concevoir la science du judaïsme) qu'une telle Science inclut tout savoir portant sur toute la production intellectuelle juive, que ce soit dans les domaines du droit, de l'histoire, de la philosophie, de la religion.


Son projet est donc associé à une volonté de restauration de la dignité juive, dans une société environnante globalement judéophobe, et part du constat que la survie du judaïsme après les destructions des Royaumes juifs ou du Temple est dûe à l'élaboration d'un noyau centré autour d'un unviers strictement religieux. Mais, selon lui, cette tradition s'est solidifiée avec le temps, jusqu'à en perdre son essence spirituelle d'origine, au profit d'une pratique répétitive.


De nombreux partisans des Lumières juives, étaient en effet aussi hostile au Talmud, et ce préjugé était sans cesse invoqué par les intellectuels chrétiens (tel que l'abbé Grégoire) comme le début d'une acceptation des Juifs au sein de la société. En effet, l'abandon du Talmud était considéré comme la première condition d'une conversion.


Pour autant, un des premiers travaux de la Science du Judaïsme va porter sur l'histoire de la littérature rabbinique, sous la plume de Leopold Zunz qui avait étudié dans sa jeunesse en yeshiva.



C'est donc un univers culturelle et intellectuel contrasté que représente la Science du Judaïsme avec des contributions d'auteurs aussi différents que Leopold Zunz (principal artisan de la Science du Judaïsme, auteur d'études importantes sur les piyyutim ou la littérature rabbinique), Eduard Gans (hégélien, président du Culturverein, et qui en 1822 sera interdit d'enseignement avant d'être intégré à l'université allemande en 1829 une fois converti), Isaac Markus Jost (historien réformiste, rationaliste et critique systématique du Talmud), Franz Delitzsch (orientaliste chrétien protestant, éditeur du Migdal Oz de Luzzatto, et en même temps partisan zêlé des conversions), Matthias Jakob Schleiden (hébraisant chrétien, auteur d'un essai sur la contriction des auteurs juifs du Moyen-Âge à la diffusion des savoirs), Salomon Yehuda Rapoport (maskil galicien, talmudiste et lecteur de Pierre Bayle, traducteur d'Esther de Racine en hébreu, et biographe de Saadia Gaon), Na'hman Krochmal (talmudiste, historien, auteur de Moreh Nebuke ha-Zman en réponse à Maïmonide), le talmudiste et philosophe Samuel Luzzatto etc.


Heinrich Heine en fera partie en 1822, ainsi que d'anciens mendelssohniens ayant lutté en faveur de l'égalité des droits à la fin du 18ème siècle, comme Lazarus Bendavid ou David Friedländer.



***



La Science du Judaïsme se veut un examen scientifique de l'héritage juif, devant faire ressortir son essence rationnelle dont la connaissance assurerait la pérénité.

Ses partisans sont animés du souci de donner au judaïsme sa place dans la culture universelle, en le rendant accessible et intelligible, mais avec des moyens profanes tels que l'exégèse ou la philologie.


Pour autant, la brève durée de l'expérience du Culturverein, dissous en 1823, aura une influence considérable sur le judaïsme allemand, sur les études juives (notamment autour de la revue mensuelle: Monatsschrift für Geschichte un Wissenschaft des Judentums éditée à partir de 1851) et sur la pédagogie des écoles juives au cours du 19ème siècle.


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14 octobre 2009 3 14 /10 /octobre /2009 15:51

 

 

EPISODES PRECEDENTS


Tous nos remerciements à Sacha.


  http://contrecourant1.wordpress.com/


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File:Altneuland.jpg


Lire Herzl, c'est d'abord chercher à comprendre l'écrivain et l'humaniste.

Un homme instruit, profondément lucide sur les enjeux modernes de la restauration d'un Etat juif, mais aussi conscient de la vulnérabilité de son peuple dans une Europe façonnée par cet « enseignement du mépris » qui ira jusqu'à l'indifférence à la souffrance infligée aux Juifs moins de cinquante ans après la publication d'Altneuland.

Un homme qui sait aussi reconnaître l'altérité et soutenir les émancipations futures comme celle de l'Afrique.

Un homme loin des clichés que son nom recouvre bien trop souvent.



L'ignorance des racines véritables du sionisme conduit bien des judéophobes contemporains à se présenter, avec quelques complicités aussi inopinées que marginales, comme les défenseurs du judaïsme contre le sionisme. Pour être plus précis, les défenseurs autoproclamés d'un judaïsme folklorique, insignifiant, grotesque.

De Drumont à Dieudonné et de Hitler à Ahmadinejad, de l'apprenti dictateur minable, au pion dangereux d'une théocratie mafieuse et à l'initiateur d'un génocide.


Pour autant, le retour d'exil des Juifs ne trouve son origine que dans et par la tradition, transmise avec amour et dévotion en dépit même des persécutions et des destructions.


Car on oublie trop souvent comme l'histoire, ponctuée de périodes paisibles, reste une trame de souffrances et d'épreuves. Et c'est bien par rapport à la sainteté de la terre d'Israel que l'être-juif prend sens.

Le sionisme n'est pas le succédané d'un monde européen sécularisé, ou encore moins le produit d'une assimilation ou d'une idéologie. Herzl montre précisément comme le sionisme, même le plus laïc et antireligieux, n'émerge que dans cette filiation que David Littwak exprime avec justesse : « nous sommes les héritiers de Rabbi Aqiba... »



À ceux qui veulent réduire le peuple juif à un concept, à un principe ou à une idée, le sionisme pragmatique prôné par Herzl a offert une réponse originale :

l'unité restaurée du peuple juif est la condition d'un progrès futur pour l'humanité.

Le particularisme du peuple juif retrouve en Israel sa vocation de porteur de Lumières pour les nations, porteur du monothéisme, porteur des commandements et de l'éthique, et avec Altneuland, un peuple médiateur entre l'Orient et l'Occident.



Mais un peuple souverain, qui sait le prix de cette liberté si chèrement acquise.


Au début de la cinquième partie, Löwenberg exprime son souhait de participer à la nouvelle société, mais en quoi, après plus de vingt années loin du progrès pourrait-il contribuer à la nouvelle société ? Être juif dans la terre de ses aïeux, avec une éducation sur le sol européen le conduit à chercher les moyens de préparer la société sioniste fondée sur la coopération au passage au statut d'Etat reconnu internationalement et dotés d'institutions.



Les voyageurs se rendent ensuite à Jérusalem.

Ils retrouvent la vieille ville qu'ils avaientaperçue vingt ans auparavant, une vieille ville entourée de ses murailles, surplombée des dômes des mosquées et des églises.

Ils passent à côté du Palais de la Paix qui abrite une fondation destinée à apporter de l'aide à tous les peuples du monde dans le besoin. Ce qui n'est pas sans évoquer le programme Mashav d'aide internationale en faveur des pays pauvres.

Quel contraste avec la ville moderne, traversée par des trams, percée de larges avenues où les gens recherchent l'ombre des arbres, des écoles, des commencers.



Puis, à proximité de la vallée de Kedron, ils découvrent un batiment majestueux de marbre blanc et d'or : le Temple. Reconstruit par Herzl comme symbole de la restauration juive sur sa terre.

Le Temple, symbole continuité et de fidélité se trouve reconstruit et Löwenberg assiste à l'office du shabbat avec ses amis.

« Et c'est précisément là, à Jérusalem, que l'on retrouvait toutes les formes d'entraide, que le genre humain, au cours de l'histoire de l'humanité, avait recherché contre la souffrance : celles incarnées par la croyance, l'amour et le savoir. »

« Ici, on mobilise toutes les énergies, non pas uniquement pour le pays et ses habitants, mais tous les pays et tous les peuples. » Car « il y a sur terre encore beaucoup de plainte seule un effort commun peut avoir des effets et soulager les souffrances ».

L'office commence avec Le'ha dodi, ce qui lui rappelle les poèmes de Heinrich Heine, et le temps « où les juifs avaient honte de tout ce qui était juif ».

La restauration du Temple comme symbole de l'accomplissement du sionisme, du retour du peuple juif dans la terre où ses dons peuvent s'exprimer sans retenue et où sa piété se révèle aussi dans la liberté.

« Les Juifs avaient prié avec piété dans de nombreux temples, pauvres ou riches, dans toutes les langues des pays de l'exil. Ce D; invisible, leur D., tout-puissant, ne pouvait qu'avoir été de près ou de loin partout le même. Mais il n'y a toujours eu qu'un seul Temple, ici uniquement. »



Après shabbat, le premier jour de la semaine, ont lieu les élections des délégués en vue du Congrès sioniste, dont les voyageurs avaient entendu parler à l'occasion d'un débat qui avait eu lieu lorsqu'ils s'étaient rendus à Tibériade.

Des élections marquées par une indéniable pluralité, des débats vifs et des engagements vigoureux qui ne sont pas sans anticiper la démocratie israélienne.

Afin de quitter l'ambiance électrique, Kingscourt et Löwenberg partent rencontrer Isaak, un peintre, qui leur rappelle que « l'académie juive a pour mission de chercher tout ce que chacun a de mieux pour le bien de l'humanité. »

Ce qui surprend Löwenberg, c'est que la crainte que les Juifs européens avaient face au mouvement sioniste, bien souvent assimilé à un chiliasme intempestif et vain, cette crainte s'était évanouie dans la réalisation même du sionisme qui était devenu un mouvement de progrès, d'éducation et de culture.


En écoutant Miriam chanter un poème de Goethe tiré de Wilhelm Meister : « Connais-tu le pays où fleurissent les citronniers », ce pays de rêve, Löwenberg se dit pour lui-même : « Oui le voici. »


Et alors que David vient d'apprendre sa victoire aux élections et que s'ouvre le congrès sioniste, Kingscourt et Löwenberg décident alors de demander à faire parti de la nouvelle société et de faire du sionisme la contribution au progrès que façonnent déjà tous les membres juifs et non-juifs de la société d'Altneuland. Un pays où le rêve de liberté et de dignité est devenue réel !


Altneuland 

Erets Yisra'el

 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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