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28 septembre 2010 2 28 /09 /septembre /2010 11:08

 

editorialàGad

 

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commenté par Aschkel!

 

 

Sale temps pour la paix des braves.

 

Coups d’état avortés, déstabilisations menacent de proliférer, de Bahrein à Bagdad, en passant par Amman, Saana ou Ramallah…

 

Par Marc Brzustowski

 

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

 

 

 

Comme hier, l’Union Soviétique cherchait à exporter sa révolution vers l’Ouest, l’Islam chi’ite iranien tend à propager ses tentacules vers sa périphérie immédiate :

 

 le Bahrein, l’un des dominions du Golfe les plus sensibles, puisque sa population se compose de 70% de chi’ites, semble être le troisième du genre, avec le Yémen et l’Irak, à faire les frais des tentatives d’intrusion de Téhéran dans ses affaires locales. Le gouvernement du Bahrein reste extrêmement discret sur ce qui ressemble fort à un coup d’état avorté, qui l’a conduit, entre août et septembre, à l’arrestation de 23 individus accusés de conspirer au renversement du régime sunnite et à l’extension d’activités terroristes. Manama, la capitale du petit état, est réticente, comme tous ses voisins, à nommer clairement les « forces extérieures » qu’elle suppose avoir orchestré, organisé et aidé cette entreprise de déstabilisation. Il suffit d’observer la carte du Golfe persique pour l’identifier comme le « chaînon manquant » dont la conquête permettrait de mettre en échec la stratégie américano-saoudienne dans la région et de provoquer un tremblement de terre à Riyad : le Bahrein est, actuellement, le quartier général de la marine américaine présente dans le Golfe. Cette île se trouve située à l’épicentre des petites monarchies côtières : Koweit, Emirats, Oman, qui constituent une « zone de sécurité » aléatoire pour l’Arabie Saoudite. La perte d’un seul de ces joyaux, tout comme l’avait tenté Saddam Hussein en son temps, verrait la Monarchie Wahhabite immédiatement menacée d’effondrement et de troubles intérieurs avec ses propres minorités chi’ites, localisées dans les régions les plus riches en pétrole.

 

Le contrôle par le chaos et l’agitation ethnique, en deux autres points stratégiques : Bassorah dans le sud irakien, et Oman, à la pointe du détroit d’Ormuz, suffirait à mettre sur les dents tous les pays occidentaux, risquant alors de se trouver à court d’approvisionnement.

 

L’inclination à semer le trouble dans l’une ou l’autre de ces bandes côtières peut même devenir impérative pour Téhéran, afin de gêner, voire de provoquer le renoncement américain à livrer trop d’armes à des pays qui pourraient changer de main d’un jour à l’autre ; ou encore d’y stationner une armada trop puissante, menacée de constituer un piège analogue à Pearl-Harbour, à cause du talon d’Achille de ces cités-états.

 

Mais, les seules minorités chi’ites, qui se considèrent comme opprimées par les régents des pétromonarchies, ne sont vraisemblablement pas suffisantes à faire tomber les appareils sécuritaires de ces régimes.

 

Comme l‘a amplement montré l’exemple yéménite, les agendas de différentes insurrections peuvent coïncider et se combiner, rendant des pays, voire des régions entières, ingouvernables. Al Qaeda n’éprouve pas de scrupule particulier à cogner en même temps au sud du Yémen, pendant que les Houtis, équipés et entraînés par les Pasdaran et le Hezbollah, frappent au nord et multiplient les occasions de harcèlement transfrontalier contre l’armée saoudienne.

 

Ce contre-modèle prévaut également en Irak, actuellement, incapable de se désigner un gouvernement plus ou moins stable, au-delà des fractures sectaires entre Sunnites, Chi’ites et Kurdes.

 

Or, face à cette entente minimale des ethnies entre elles que ne parvient pas à réaliser l’Irak, on a de bonnes raisons de croire que Téhéran sait entretenir les unes et flatter les autres, grâce à ses alliances subtiles avec les mentors de la « résistance » (muqawama, en arabe) contre Israël : Hamas, bras armé des Frères Musulmans et Hezbollah, celui du Velayat e-Faqih.

 

Ces alliances, apparemment contre-nature, entre mouvements chi’ite et sunnite, sont, pourtant, une réalité géostratégique depuis des décennies. Si une partie des faux-débats sur la nature de la lutte anti-terroriste à travers le globe a passé beaucoup de son énergie à nier la seule hypothèse d’une telle coalition des forces jihadistes, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que le rapprochement sécuritaire entre Israël, l’Egypte et la Jordanie tire son carburant de la conscience de ce risque collectif pour le triptyque afro-asiatique.

 

L’affaire récente du Mavi Marmara a encore levé un coin du voile, en révélant que la Turquie d’Erdogan montait, cette fois, officiellement à bord du bâteau ivre de puissance de l’Iran. L’AKP tire ses fonds des collectes réalisées en Arabie Saoudite et au Qatar par les émissaires des « œuvres de charité » de l’Imam Youssouf Qaradawi. Le parti islamiste turc vient, également, de se voir gratifier d’une coquette somme de 25 millions de $ par Ahmadinedjad, en récompense de sa victoire électorale aux législatives et de son rôle de protecteur de l’IHH jihadiste, responsable de l’affrontement en mer avec le Sayeret 13 israélien. Ainsi donc, on peut être financièrement sustenté aussi bien par la confrérie des Frères Musulmans, - orchestrateurs de la « révolution sunnite » en Egypte, Jordanie et ailleurs dans le monde, dont l’Europe,- et recevoir de l’autre main les petits cadeaux du dictateur de l’actuel empire souterrain des Pasdaran. En l’échange de quoi, la Turquie aide les énergies, pétrole et gaz iranien, à déboucher vers l’Europe.

 

Si on ajoute à cela, le rôle de plaque tournante joué par la Syrie, en matière d’acheminement de logistique terroriste au Hezbollah, d’une part, et d’hommes et de matériels à l’insurrection « sunnite » en Irak, on s’aperçoit donc qu’Ahmadinedjad bénéficie, à la fois :

 

-      D’une vitrine d’exportation commerciale vers l’Ouest, à travers l’Asie Centrale, grâce à son intermédiaire Erdogan

-      D’un labyrinthe complexe d’organisations terroristes prêtes à l’emploi, partout où il lui semble nécessaire de semer le désordre en Orient et ailleurs pour maintenir « Grand » et « petit  Satans » sous pression, grâce au Cacique damascène Bachar al-Assad.

 

L’Egypte a mis à jour, en début d’année, une vaste toile d’araignée au profit du Hamas de Gaza, mais piloté par le Hezbollah, depuis le Sinaï. Malgré ce coup de filet, plusieurs alertes au tir de missiles ont menacé, virtuellement ou réellement, le Golfe d’Aqaba, triangle stratégique des trois « frontières » : israélo-jordano-égyptiennes. Si le Hamas de l’intérieur est à cours d’initiative, il peut trouver des supplétifs capables d’agir depuis le désert égyptien. Ou, il réveille ses cellules dormantes en Judée-Samarie/Cisjordanie disputée.

 

Là encore, action souterraine et vitrine légale avancent à des rythmes différents, de façon à maximiser la profondeur des failles dans les défenses adverses : en novembre auront lieu les législatives, au Caire. La confrérie des Frères Musulmans égyptiens est le père spirituel du Hamas palestinien et celui du Djihad islamique d'Egypte, dont le mentor n'est autre que le n°2 d'al Qaeda, Ayman al-Zawahiri. Ils promettent de conquérir l’assemblée, par le vote… ou par la rue, en y déversant des "rivières de sang" (sic : al-Manar, journal libanais du Hezbollah). Quasi-scénario identique en Jordanie, où le Roi Abdallah a, pour la seconde fois, dissout le Parlement en 2009.

 

On comprend donc mieux la volonté affichée de Barack Obama de réussir l’impossible pari de mettre d’accord Israéliens et Palestiniens à Washington à l’aune des inflexions que subit la stratégie américaine, après son retrait d’Irak. Les atermoiements qui font suite à l’échéance de la fin de la politique de gel des implantations n’ont que la valeur symbolique que la Présidence américaine veut bien leur donner. Ils signifient d'abord un bilan des forces en présence et une évaluation des risques régionaux.

 

Ce n’est pas, non plus, une coïncidence si l’on constate que, pendant qu’il fait comme s’il négociait à Washington, Mahmoud Abbas ménage ses arrières en envoyant une délégation sécuritaire à Damas, auprès du Commandant en chef du « Front du Refus », Bachar al-Assad. La "volonté de paix" oscille selon que les régimes sunnites de la Ligue Arabe et le négociant américain semblent, ou non, en capacité de maîtriser une situation volatile qui s’étend à l’ensemble du Moyen-Orient : depuis le Golfe arabo-persique, le Yémen, Bagdad ou Beyrouth. De là dépend le peu d’audace qu’il aura montré durant la dernière phase de discussion.

 

Entre une paix de pacotille en vue des élections de novembre et les risques de multiplication de zones de conflit, Obama devra choisir lequel des deux Mahmoud il entend ménager. L’Iran, de son côté, voit le temps et l’argent lui filer entre les doigts, son pouvoir sur la rue et ses propres frontières se fragilise, à mesure qu’il veut étendre son influence et ses capacités de nuisance à l’extérieur. La survie-même de ce régime contesté est devenue dépendante de l’action des groupes noyautés par les Pasdaran, alors que les cadres des gardiens de la Révolution tiennent l’économie et la rue, à domicile.

 

Il se peut qu’il ne leur reste guère que l’opportunité d’entraîner le Moyen-Orient dans le chaos, plutôt que d’envisager seulement de le soumettre à leur diktat qu’ils sont incapables d’imposer dans le Bazaar de Téhéran, chez les Baloutches, Azéris ou Kurdes iraniens… 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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