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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 11:22
http://www.lucien-sa-oulahbib.info/article-la-nouvelle-lumpen-intelligentsia-42027323.html
Alors qu’il vient d’être fêté les vingt ans de la chute du mur de Berlin, nombre de ces « intellectuels» qui s’étaient réclamés sinon de ses maçons du moins de l’idéologie qui l’avait érigé ne se sont toujours guère penchés sur sa signification, encore moins sur son affaissement ; regardant même avec suspicion le contraire, tant ils préfèrent plutôt asséner leurs critiques les plus acerbes contre le régime politique démocratique évidemment imparfait et donc perfectible ; sauf qu’il ne s’agit pas de cela, ce n’est pas de leur ressort, bien au contraire ; ce qui pose évidemment problème lorsqu’il s’agit de raisonner en termes de cohésion politique et sociale.

En effet, leur prose est bien plus idéologique que littéraire et scientifique; par exemple un  Alain Badiou qui pense que nous sommes à nouveau sous Vichy ou un Emmanuel Todd qui à propos de Sarkozy se demande " si la stratégie de confrontation avec les pays musulmans – comme en Afghanistan ou sur l'Iran – n'est pas pour lui un élément du jeu intérieur. Peut-être que les relations entre les Hauts-de-Seine et la Seine-Saint-Denis, c'est déjà pour lui de la politique extérieure ? On peut se poser la question…).

Ce déni de réalité, cette crasse ignorance qui s'étale néanmoins au grand jour avec toute une gouaille outrée se diffuse (en tant que gnose) dans les milieux scolaires, scientifiques, (du fait de la domination intellectuelle de la gauche marxiste et nihiliste depuis les années 1970) et aussi dans les milieux médiatiques du fait que ces derniers ne vivent que de théories sulfureuses et de polémiques susceptibles de créer de l'audience (et donc du profit). Il est vrai que le nouveau président de la République favorise, accélère son emprise en adoubant nombre de ces théories. Pourtant la prose de ce que l'on pourrait appeler la lumpen-intelligentsia  s’avère être plutôt un obstacle non quelconque envers non seulement toute analyse objective, mais également envers toute action politique prétendant précisément à la fois conserver la cohésion politique et sociale et à la fois en affiner les acquis, en particulier démocratiques et laïcs, et ce au-delà des oscillations ayant comme objet l’allocation des ressources dans le cadre d'une justice distributive tempérée (et non d'une logique qui est, elle, étatiste et en réalité inégalitaire puisqu'elle crée de l'assistanat et donc des trappes à pauvreté).

Cette toute puissance de la lumpen-intelligentsia n'est cependant pas nouvelle, depuis les sophistes dénoncés par Socrate ; elle s'est seulement amplifiée et suit en réalité la démocratisation des arts et des lettres, la création des Salons où l'esbroufe peut faire gagner un strapontin dans les ministères puis au gouvernement, tout un ensemble de facteurs (et l'abandon de l'éducation nationale et des divers instituts de recherche à l'idéologie n'en est pas des moindres) qui ont permis en réalité  la pénétration de la canaille dans les Lettres et en Politique.

Cette pénétration d'ignares et de bonimenteurs, en un mot de démagogues, s'accompagne d'une terreur intellectuelle qui maintient toujours le culte de la personnalité, tout en faisant en sorte que la confrontation des idées s’avère bannie au profit d’une cartellisation sectaire des diverses « chapelles » ayant en charge la nouvelle gnose et s’affichant on l'a dit dans les médias, mais aussi, ce qui est plus grave, jusque dans les commissions de fabrication des programmes scolaires et des cursus universitaires.

Loin par exemple de se demander quel est le sens de l’implosion des pays du socialisme réel, mais aussi des régimes dits progressistes (Algérie, Libye, Egypte, Guinée, Congo, Iran…),   ces « intellectuels » s’érigent de plus en plus comme spécialistes es science du régime démocratique. Comme si leur échec à penser le réel leur donnait une science infuse, ce qui est pour le moins étrange.

Ainsi, aucun des concepts avancés, (démocratie, domination, pouvoir, inégalité, conflit judéo-palestinien), n’est en réalité maîtrisé. Nous serions selon eux dans un État d’exception, un Empire, ou l’enfermement sui generis d’un champ de sécurisation fantasmatique ; en un mot, l’exacerbation, arrivée à stance, elle-même en elle-même et pour elle-même, des systèmes fascistes et nazis, stades suprêmes du libéralisme, comme l’analysait d’ailleurs déjà la IIIèmeInternationale stalinienne : c'est-à-dire l’emprise ou "domination" conjointe du "Capital" et de la "Technique" le tout devenu idéologie juridique mortifère mondialisant "l’exploitation et l’aliénation".

Face à cela, il y aurait "l’Idée", celle de « l’hypothèse communiste » d’un Badiou qui consiste à non seulement continuer à appréhender la politique comme étant la guerre continuée par d’autres moyens, mais à faire en sorte de créer les conditions d’une constitution hic et nunc d’un tremblement de sens, ou espaces surmultipliées de déterritorialisation, états dans l’État, fissures, rhizomes, alterislam, dispositifs, (trans), blacks blocs de «l’insurrection qui vient », dépouillement de soi jusqu'à effacer toute once d'identité non authentique, à l'instar de ce qui se passe en Bolivie ou au Venezuela où l'idée consiste à revenir à l'époque pré-colombienne afin d'éliminer jusqu'au souvenir la présence espagnole, oubliant que les empires aztèques, mayas, incas, n'étaient pas des plus "humanistes"….

En Europe il s'agira d'en finir avec le christianisme et la pensée du droit romain basée sur l'idée de liberté il faut (sollen) l'extirper pour en créer une sorte de néocannibalisme hyperfonctionnaliste où non seulement, comme à l'instar de ce cannibale allemand qui avait croulé sous les offres (plus de 400) lorsqu'il avait posté son annonce, il s'agirait de dévorer toute chair humaine issue de cette histoire, mais il sera aussi question de créer l'homme nouveau, Frankensteins faits des morceaux d'idées aux os sans aucune substantifique moelle sinon celle du prêt à penser et de la bio-écolo-technologie fabriquant l'homo cyber sans  sexe, sans territoire sans identité, théorie du sans, cent, sang (écrivait Derrida dans Parages : par rage, par la rage celle nécessaire pour tuer tout sens).

Le tout justifié toujours (du moins parce qu'il faut bien donner le change quand on diffuse de la fausse monnaie) par l’idée en surplomb que le conflit, son inégalité, son injustice, sa domination, son exploitation, ne sont pas les produits structurels de toute formation sociale que les forces en son sein cherchent précisément à conjurer et à dépasser dans des formes nouvelles comme l’analysait Hegel (si mal compris, telle l’analyse tronquée de sa dialectique du maître et de l’esclave), et comme le montre également l’anthropologie non orientée, puisque ces éléments permanents du conflit humain (Polemos) seraient selon ces «intellectuels » post-marxistes (et néoléninistes) l’unique résultat d’un unique facteur celui de la possession, occidentale qui plus est, en ce que la « raison serait plus folle que la folie » énonçait Derrida lorsqu’il chercha à rectifier Foucault sur ce point. Ce serait celle-ci qui fomenterait les troubles,  tel ce péché qu’il s’agirait de confesser à tout prix en des autocritiques salvatrices comme au temps de la Révolution Culturelle (même s’il s’agit de s'adonner secrètement dans les salons, bienveillants, à la même schize puisque, si l’on suit Deleuze, ce serait la même, -celle du rapport qui détermine- et c’est elle, cette césure, qui fait jouir comme l’avait indiqué Lyotard).

Par contre, l’idée, comme le concevait Weber, de dissocier soif d’acquérir et esprit du capitalisme reste une hérésie, car celui-ci, loin d’être ce progrès historique que Marx décelait tout de même, doit être (sollen) perçu comme étant la source même du mal qui pourrit non seulement l’humain, en particulier vivant au «Sud » (sa violence par exemple n’étant, toujours, qu’une réaction aux souffrances infligées par le « Nord » y compris, voire surtout, les violences islamistes, mais aussi la Terre qu’il s’agit dorénavant de sauver coûte que coûte (y compris en renouant avec le mathusianisme ou la grève du "troisième enfant"), en son nom, et toujours sous le drapeau de la Science, cet autre nom de toute façon du socialisme ou justement l’État en voie de dépérissement i.e ayant imprégné le tissu social jusqu’à en être la maille.

  Ces « intellectuels » -d’un rang sémiotique bien moindre cependant que les Bourdieu, Derrida, Foucault Deleuze (eux-mêmes -caractérisés par nos soins de nihilistes antirationalistes, mais étant déjà d’un rang sémiotique bien abyssal comparé au riche contenu d’un Husserl, Bergson, Hegel, Descartes, ne parlons pas d’Aristote ou de Kant) –ces idéologues ou démagogues composent ainsi la nouvelle lumpen intelligentsia, tels les Alain Badiou,  Gorgio Agamben, Daniel Bensaïd, Daniel Lindenberg, Didier Bigo, Laurent Bonelli, Vincent Geisser, Caroline Fourest, Esther Benbassa, Emmanuel Todd… en ce que leur prose non seulement relève de la gnose, mais de la falsification et du mensonge sous des couverts bien sûr séduisants parsemés d’une érudition de pacotille.

L'introduction de la canaille en lettres mais aussi en politique n'est pas nouvelle. On l'a dit. Songeons  également aux Enragés, aux S.A nazis, à la clique de la veuve Mao (dont Badiou fut un fervent défenseur).  Son règne s'amplifie depuis que les politiciens étatistes l'utilisent comme condiments et que la haute intelligentsia préfère, comme lorsque Byzance, assiégée, brûlait, discuter sur le sexe des anges.

Par Lucien S.A Oulahbib - Publié dans : Alliance des civilisations - Communauté : Mouvement
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commentaires

M
<br /> Merci M.Oulabib<br /> Cette intelligietsia, n'a rien compris ni appris des erreurs passées. Elle est restée sur le globalement positif de Georges Marchais.<br /> <br /> " Le pêché de presque tous les gens de gauche, c'est d'avoir voulu être antifascistes sans être antitotalitaires" ( Orwell en 1944)<br /> <br /> Bon courage. Bonne année et bonnes fêtes<br /> <br /> <br />
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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