6 juillet 2010
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1. Risques pour la France dans la haine d'Israël, Raphaël Draï suivi de Florence Taubmann & Bruno Charmet, Amitié Judéo-Chrétienne de France Site magistro.fr et adaptation Yerouchalmi
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Haine antique d'Israël et des Juifs
Haine d'Israël et haine des Juifs : tel le politologue Roland Cayrol définissant Israël : "Un Etat au dessus des lois, qui se permet d’agir comme on ne le supporterait pour aucun autre Etat". Qu'est ce qui autoriserait donc le petit Israël à se comporter ainsi si ce n'est les mythiques "Pouvoirs occultes et judaïques internationaux" des antisémites ?
Dès "l'affaire de la flottille" et avant que les circonstances en fussent connus, une déferlante de condamnations a parcouru le monde médiatico-politique avec un schéma simpliste et binaire : la gentille flottille de la paix versus la méchante soldatesque israélienne. Rien ne pouvait justifier des soldats opérant en eaux internationales contre des civils aidant la population exsangue de Gaza.
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Les politiques dangereusement unanimes
NB : Le Talmud explique que lorsque le Sanhedrin (grand Tribunal) était unanime contre un accusé, il ne pouvait être exécuté. L'unanimité est par définition louche et marque une fragilité de l'accusé qui lui profite. 
Citons notamment :
- Hervé de Charrette à l'agressivité verbale peu commune à l' Assemblée nationale citant "Gaza la martyre"
- Roland Dumas allant jusqu’à évoquer Hitler et la guerre d’Espagne
- De Villepin et 'Israël obligé de compenser par sa violence son absence de légitimité'
- Des députés communistes dont la hargne et la violence faisaient douter que leurs propos soient tenus dans l'enceinte parlementaire.
Un tel isolement d'Israël est certes relatif lorsque l’on fait partie d’un peuple qui a connu les solitudes des combattants du ghetto de Varsovie.
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La vérité finit par apparaître !
Peu à peu l’information s’est "symétrisée" : les images de "l’accueil" réservé aux soldats israéliens par les "pacifistes" armés de couteaux et de barre de fer, lynchant ceux qu'ils avaient saisis, ont aussi été diffusées partout. On apprenait que le "Marmara" était affrété, non par une ONG humanitaire, mais par l’IHH islamiste à façade humanitaire qui avait payé des militants infiltrés et décidés à en découdre violemment.
Comment ignorer que le blocus israélien soutenu par l'Egypte (discrètement par Mahmoud Abbas lui-même) limite une intense contrebande d’armes en provenance d'Iran et de Syrie, voulant détruire Israël pour faire oublier à leurs troupes leurs graves problèmes internes.
Vouloir forcer ce blocus, c’est encourager cette contrebande avec les populations civiles d’Israël bombardées et condamnées à se réfugier des mois durant dans des abris.
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Dégâts collatéraux de la haine anti-israélienne
La passion obnubile l’exercice de la raison et l'exposé minimal des 2 versions, faisant de l’antisionisme une passion funeste. Les dégâts collatéraux d'une telle condamnation grégaire pour la France et l’Europe doivent être évalués :
- La Turquie d'Erdogan candidate à l'UE, en principe dans l’OTAN et alliée d’Israël, mais qui dérive vers l’islamisme et le harcèlement d’Israël dont l'opération flottille. Qu'adviendrait-il de l’Union Européenne si cette Turquie, qui veut redevenir une puissance islamique dominante acoquinée à l’Iran, en devenait membre ?
- Le dévoiement de la notion d’action humanitaire. Il s’agit de savoir si l’affrètement de telles embarcations n’a pour but que des misions humanitaires ou s’il se propose de forcer les mesures mise en place par Israël pour assurer sa sécurité. Dans ce cas, ces flottilles participeraient à de véritables opérations de belligérance engageant la responsabilité des organisations et Etats qui les couvrent.
- La progression de l’islamisme en France et Europe, pour lequel la cause palestinienne n’est qu’une voiture-bélier destinée à enfoncer la démocratie française en élargissant les aires de son influence confessionnelle, sociale et politique, et en y balisant sa propre "territorialité". Dans ce projet, l’islamisme trouve des alliés irresponsables dans l’extrême gauche dont l’antisionisme tient lieu de nouvelle cause suprême, et des alliés passifs dans la gauche classique en déshérence intellectuelle.
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Une folie anti-israélienne ? Amitié JudéoChrétienne de France Directeurs : Florence Taubmann & Bruno Charmet, catholique et protestante
Nous apprécions la richesse du judaïsme et pensons que la relation juifs/chrétiens peut servir d’exemple pour les relations inter-religieuses. N’appartenant pas aux 'chrétiens sionistes', notre engagement est théologique, mais nous comprenons le lien profond qui unit nos amis juifs à Israël et à sa démocratie que nous aimons. Avec eux, nous parvenons à saisir la complexité du conflit local et l’absurdité d’une souffrance qui pourrait prendre fin par la reconnaissance de 2 peuples dans 2 Etats.
Nous sommes scandalisés par les clichés antisionistes après l’épisode de la flottille, comme des manifestations violentes de ceux qui refusent le nom d’Israël, la déprogrammation de films israéliens, la multiplication des actes antisémites, l'annonce que tous les malheurs d’Israël sont mérités ! Ce qui nous effraie dans ce déchaînement : la certitude alimentée par une haine dénonciatrice et le fait qu'aucune nuance ne puisse se faire entendre, les palestiniens se voyant encore transformés en cause idéologique.
Invitons chacun à vérifier la véracité de ses informations et à examiner les motivations profondes de son parti-pris dans ce conflit. Et d'abord à se demander pourquoi une telle focalisation sur Israël? Plutôt que le souci du peuple palestinien, ne cache-t-elle pas un désir de bouc émissaire !
Dangereuse jouissance dans la haine, plaisir morbide dans la parole qui calomnie, et finit par tuer. Les juifs en ont souffert au long de leur histoire et il est bien difficile de ne pas voir le même processus à l’œuvre aujourd’hui contre Israël, comme Etat et comme Nom, démultiplié par Internet et sa possibilité de propager la haine à une rapidité fulgurante.
Ceci demande une vigilance encore accrue en la matière. Ne soyons ni les relais, ni les esclaves des œuvres de haine dont la dénonciation d’Israël apparaît comme l'archétype, au risque d'entrer vite dans une ère abyssale de guerre de tous contre tous.
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2. Les Juifs mal à l'aise en Europe, Pierre Birnbaumadapté Yerouchalmi avec Information Juive
Le nouveau livre de Pierre Birnbaum "Face au pouvoir" (Ed. Galilée) se demande si l'Europe peut assurer la sécurité à ses Juifs, comme substitut de l'ancienne Alliance royale. Plus généralement, il évoque les risques de perte de centralité et de perennité du fait juif en Europe et en explique les raisons et les enjeux.
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Etat affaibli = Risque pour les juifs
La Tradition juive récuse en général la séparation entre politique et religieux et, dans leurs exils, les Juifs ont plutôt soutenu des alliances avec le Roi, préférant être serviteurs des Rois que serviteurs de ses serviteurs. Cependant, les juifs d'Europe n'ont cessé de vaciller entre l'amour de l'Etat fort qui les protège et celui de la démocratie plus favorable à leur pluralisme culturel. Dans les sociétés modernes, l'Etat a le monopole de la violence légitime, non pour l'exercer au nom d'un parti (comme dans le fascisme qui hait l'Etat), mais pour le maintien de l'ordre public. C'est pourquoi les Juifs ont toujours fait confiance en l'Etat.
NB : Cependant, le chef d'oeuvre de Grossman " Vie et Destin " montre bien l'aptitude des Juifs à une résistance autonome à la menace radicale (nazisme et stalinisme, massacres et déportations), nous permettant d'en finir avec leur soi-disant passivité : durant l'Affaire Dreyfus comme face à l'hitlérisme ou au stalinisme, ils se défendent, prennent les armes, lançant un défi à leurs persécuteurs.
L'Etat moderne ayant perdu une large partie de ses prérogatives, on assiste à une balkanisation redoutable de la société qui risque de détruire l'espace public et le sentiment de solidarité qui lie ses citoyens, pour faire surgir des mouvements hostiles mettant en danger les Juifs. Ce recul de l'Etat limitant son rôle de garant de la paix public, les juifs sont démunis face à des poussées d'antisémitisme venues des foules et ne peuvent que redouter cette remise en question de la citoyenneté liée à un espace public universaliste.
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Les Juifs perdent leur centralité
Les Juifs ont longtemps été au centre de la politique française : durant la Révolution, nombre de débats leurs sont consacrés et, de Louis XVIII à la Monarchie de Juillet, de Napoléon III aux 3è et 4è Républiques (où ils sont aux avants postes de la laïcité, de la politique scolaire, du patriotisme) en passant par Vichy, ils ont joué un rôle non négligeable. Dans le débat politique, de Blum à Mandel, de Mendès France à Badinter et tant d'autres, ils sont au coeur des affrontements, tout en suscitant des mouvements antisémites.
Dans cette France multiculturelle et multiethnique, l'histoire des juifs de France se relativise, quitte sa centralité pour se marginaliser, les réduisant à un statut de minorité parmi d'autres.
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Les Juifs mal à l'aise avec l'Europe
L'Europe est absente de l'imaginaire politique des juifs de France, jusqu'aux discours du Grand Rabbin de France. Cela sans doute car :- ne servant pas de substitut à l'Etat, son rôle de protection reste incertain
- les Juifs y constituent une infime minorité d'1/3 de % (1,5 sur 500 millions), soumis à la concurrence d'autres groupes mieux organisés
- le pluralisme culturel de l'Europe relativise leur poids antérieur
- l'Europe semble demeurer un cadre vide tant son absence est criante. Il s'en dégage comme un vide qui témoigne d'une certaine impasse politique, absence d'intégration à la communauté.
- la Shoah a détruit une partie essentielle de la population juive européenne
- les Juifs ont largement quitté l'Europe vers les USA ou Israël lors des grandes vagues d'émigration de la fin du XIXè ou de la fuite des Juifs d'URS
- l'assimilation à la française a, dans le fil des vagues d'universalisme révolutionnaire (de 1789 à 1968 et après), largement réduit l'existence proprement juive.
L'Europe face à ses Juifs
N'oublions pas que l'Europe aura été le lieu d'un bonheur juif par l'accès à la culture, la citoyenneté, l'égalité. Et surtout le véritable berceau de la "Haskala", les Lumières juives.
La question reste entière de savoir si l'Europe pourra se réconcilier avec l'existence juive dans sa dimension collective au sein d'un espace post-national ?
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