Une triple-explosion frappe le bastion iranien secret de lancement de missiles destinés aux cibles américaines et israéliennes
DEBKAfile Reportage spécial 15 Octobre 2010, 1:12 PM (GMT+02:00)
Par Marc Brzustowski
Pour © 2010 lessakele et © 2010 aschkel.info
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Vue aérienne de l’entrée d’un tunnel de la base Imam Ali
Une installation militaire iranienne top-secrète a été le théâtre d’une triple explosion, mardi 12 octobre, le jour précédant l’arrivée du Président Mahmoud Ahmadinedjad au Liban. Les sources du renseignement militaire de DEBKAfile rapportent que le site abritait la majeure partie des lanceurs de missiles Shehab 3 de moyenne portée, que l’Iran a précisément stocké là pour frapper les forces américaines en Irak et Israël, dans l’éventualité d’une guerre – certains de ces missiles sont conçus pour porter des ogives triples (pointes de fusées dites « triconiques »).
Les 18 soldats officiellement reconnus comme morts et les 14 blessés dans ces explosions, appartenaient au bras armé spécialiste des missiles du CGRI (Gardiens de la Révolution), les Brigades al-Hadid.
La Base de l’Imam Ali, où les explosions ont eu lieu, est située dans la région particulièrement escarpée de la Montagne Zagros, près de la ville de Khorramabad, dans la province occidentale de Lorestan. Ce haut-lieu a été spécialement sélectionné pour son altitude, qui facilite un ciblage précis et, d’autre part, la difficulté particulière d'y accéder, aussi bien par le biais d’une attaque aérienne que terrestre. Il se situe à 400 kms de Bagdad et des premières bases américaines dans le centre de l’Irak et à 1250 kms de Tel Aviv et du centre d’Israël. Toutes deux sont tout-à-fait à la portée opérationnelle de 1800 à 2500 kms dont sont capables les missiles Shehab-3.
Nos sources en Iran confient que Téhéran a dépensé des centaines de millions de dollars pour y construire, bien au-dessus du niveau du sol, l’une des plus vastes installations de ce type, aussi bien au Moyen-Orient qu'en Europe. Un réseau complet de profonds tunnels souterrains y a été creusé sous la base de l’Imam Ali. De quelque façon que ce soit, une main mystérieuse a déclenché trois explosions en chaîne dans un délai court, assez profondément à l’intérieur de ces tunnels, détruisant un grand nombre de rampes de lancement et provoquant suffisamment de dommages pour rendre l’installation inutilisable par la suite.
Dans son compte-rendu officiel de l’incident, Téhéran a nié qu’il puisse s’agir d’une “attaque terroriste” et prétend que la réaction en chaîne « a été causée par un incendie de proximité qui s’est répandu jusqu’à la zone de stockage des munitions de la base ». De la même façon, le régime avait mis une longue période de temps avant de rendre compte des ravages qui avaient contaminé ses systèmes de contrôle nucléaires et militaires, à cause du virus Stuxnet – qui est toujours à l’ouvrage.
Concernant le fait mentionné à présent, les sources militaires de Debkafile rapportent que l’arsenal de missiles de l’Iran et les Gardiens de la Révolution ont subi, par là, un revers dévastateur. Pire que tout, tous leurs experts sont incapables d’expliquer l’habileté des assaillants à pénétrer dans l’une des bases iraniennes les plus étroitement gardées, ni leur capacité à se glisser dans les souterrains aussi profonds pour faire exploser les lanceurs de missiles.
On pense, bien évidemment, que le nombre exact de victimes est bien plus important que présenté dans le tableau dressé par Téhéran. Les funérailles des soldats se sont déroulées le jeudi 14 octobre, au même moment où Ahmadinedjad déclarait au Sud-Liban qu’Israël était destiné « à disparaître ». Peu de temps après, il achevait son périple controversé de deux jours au Liban.
Cette semaine, Aviation Week a découvert que les nouveaux missiles balistiques de portée intermédiaire BM-25 Musudan exhibés lors de la parade militaire nord-coréenne, le dimanche 10 octobre, lors duquel Kim-Jong-Il a également fait parader son héritier de fils – trahissent une forte similitude avec le Shehab 3 iranien.
Il est, par conséquent, possible que les explosions au sein de la base du CGRI au Lorestan, mardi, aient pu, par la même occasion, saboter les modèles secrets de la toute dernière version iranienne du missile balistique Shehab 3, mobile sur route et alimenté par du carburant liquide.