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24 juin 2007 7 24 /06 /juin /2007 08:56
Jewish World Review  20 juin 2007 / 4 Tamuz, 5767

Fictions occidentales, réalités arabes

Par Jonah Goldberg

Adaptation française de Sentinelle 5767

J’ai parcouru ‘eBay’ ces deux derniers jours, espérant accrocher un objet d’un type spécial. Mais hélas, ça ne s’est pas produit jusqu’à présent. Je recherche le dernier Prix Nobel de la Paix de Yasser Arafat. Il a été pillé dans l’installation d’Arafat à Gaza par les forces victorieuses du Hamas, groupe jihadiste soutenu par l’Iran et la Syrie, qui a chassé du pouvoir les forces du Fatah autrefois puissantes à Gaza. Selon le ‘Jerusalem Post’, un porte-parole du Fatah a ajouté : « ils ont volé tous les vêtements et les chaussures de la veuve ».

La veuve en question devrait être Suha Arafat, la femme de Yasser Arafat pour les photos de couverture de magazines. Qui peut blâmer les pillards de vouloir s’emparer de son baluchon, autant qu’ils peuvent ? D’abord, elle ne l’utilisait pas. Suha ne s’est pas rendu à Gaza depuis des années. Et son favori, est le concepteur de chaussures Christian Louboutin, dont les articles de cuir peuvent atteindre environ 1.000 $ la pair, bien plus que beaucoup de Palestiniens ne peuvent gagner en un an.

Mais c’est ce Prix, gagné par Yasser Arafat, Shimon Pérès et Itsh’ak Rabin pour les accords d’Oslo en 1993, qui rend vraiment la folie de tout cela. C’est le parfait rappel pour tout un chacun, moi compris, du refus arabe de se prêter à l’idéalisme, à l’espoir ou aux bonnes intentions – et au refus de l’Occident de reconnaître la réalité.

« Votre génie à vous, Américains, c’est que vous ne faites jamais des choix clairs stupides, mais seulement des choix compliqués stupides, qui nous font nous interroger sur la possibilité que  vous disposiez de quelque chose qui nous manque », a déclaré autrefois le président Gamal Abdel Nasser. Mais du point de vue des USA, les « Palestiniens n’ont jamais manqué une opportunité de manquer une opportunité* ». Peut-être ne veulent-ils  tout simplement pas ce que nous leur proposons ? 

Par exemple en 2005, Israël a tout simplement donné Gaza aux Palestiniens. Selon le mantra de la communauté internationale « la terre contre la paix », une société pacifique aurait dû bourgeonner comme une tige de haricots magiques. Au lieu de cela, le peuple palestinien a voté pour une bande de fanatiques islamiques  que même l’Union Européenne qualifie de terroristes, non que cela compte beaucoup – voués à la destruction d’Israël. Mais la foule de la « diplomatie-über-alles » est depuis longtemps immunisée contre la vérité contrariante. Souvenez-vous comment Arafat attisa la deuxième intifada en réponse à une offre de paix sans précédent ? Les membres du comité du Prix Nobel ont discuté ouvertement de révoquer le prix de la Paix – de Pérès.

Maintenant le président Bush, les dirigeants de l’U E, et les rédacteurs du ‘New York Time’ disent tous que voici le moment pour Israël d’offrir plus de concessions au successeur d’Arafat, Mahmoud Abbas. Il est tellement clair sur le récent cliché en Irak qu’il est absurde de choisir un parti dans une guerre civile.

Margaret Beckett, secrétaire britannique aux affaires étrangères, s’est lamentée : « Une fois de plus, des extrémistes portant des armes ont empêché le progrès contre les vœux de la majorité qui recherche une solution pacifique à deux Etats ».Mais comment résolvez-vous l’équation avec le fait que le Hamas, le parti promettant la destruction d’Israël, a remporté les élections palestiniennes en 2005 ? Pendant ce temps, les dirigeants du Fatah – les « modérés » - ont eux-mêmes, il n’y a pas longtemps, posé le modèle de la haine d’Israël.
La grande ironie est que la Hamas qualifie maintenant les membres du Fatah de « collaborateurs » juifs, désignation qui justifie apparemment l’exécution de prisonniers du Fatah blessés dans les hôpitaux.

Le ministre des affaires étrangères allemand est allé plus loin pour suggérer que le triomphe du Hamas nécessite une aide croissante à Gaza, du fait de la dureté que la férule du Hamas va provoquer. Il semble que si vous choisissez le terrorisme, soit dans les urnes électorales, soit dans les rues, les Européens, comme les bonnes fées des assurances AXA, seront là pour payer la messe.

Mais il existe une autre leçon, peut-être plus importante, à tirer de l’ascendant du Hamas. L’administration Bush a poussé à la démocratie dans les territoires palestiniens, et obtenu ce qu’elle voulait – à la pelle. L’hypothèse derrière la pression à la démocratie à Gaza et en Irak, c’est que l’on peut faire confiance aux Arabes pour gérer la liberté politique. Même les Démocrates [américains] exigeant un retrait immédiat d’Irak espèrent qu’avec la démocratie, les Irakiens seront capables de résoudre leurs problèmes eux-mêmes, via quelque « solution politique », par euphémisme. Cela se comprend sauf si les Démocrates opposés à la guerre défendent vraiment la transformation de toute la Mésopotamie en une bande de Gaza géante – le résultat bien plus probable d’un retrait des USA.

Pour de nombreux disciples du « processus de paix internationale », c’est un article de foi que les Palestiniens ne veulent que la paix, parce que comment autrement pourriez-vous avoir un processus de paix ? Pour beaucoup de partisans de la doctrine Bush, les Irakiens doivent vouloir la démocratie, parce que s’ils ne la veulent pas, pourquoi disposer d’un projet de liberté ? Mais qu’en est-il si tout cela n’est que fictions occidentales ? Nous voyons un chemin bien éclairé vers une vie heureuse : démocratie, tolérance, respect de la loi, marchés. Mais qu’en est-il si le monde arabe n’est tout simplement pas intéressé dans notre voie ? En tant que croyant dans le projet de la liberté, c’est ce qui m’effraie le plus.

* En fait, cette remarque célèbre est due à Abba Eban, ancien ambassadeur de l’Etat d’Israël à l’ONU, et ancien ministre des Affaires Etrangères travailliste, à l’époque où Mme Golda Meïr était premier ministre

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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