Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juillet 2007 1 16 /07 /juillet /2007 00:41
Analyse : Les illusions françaises
Posté par LSA Oulahbib le 15/07/2007 (6 lectures) Articles du même auteur

Dans une sorte d'antichiraquisme primaire le couple Sarkozy-Kouchner prétend, à propos du Liban et vis-à-vis de la Syrie, chantonner le rapport Becker en version française : discutons y compris avec l'ennemi, cela ne coûte rien... Mais n'est-ce pas ce que disait également Chamberlin à propos de l'Allemagne nazie ? Avec les résultats que l'on sait. Bien sûr Assad n'est pas Hitler...Mais on ne peut pas en dire autant du Hezbollah dont les troupes font le salut nazi...



Ce qui implique ceci :


Il est impossible de négocier avec un parti absolutiste, sinon à profiter d'une erreur de sa part durant le bras de fer, ou qu'il s'essouffle pendant la course aux armements qui ne manque pas de se produire.

Dans le cas syro-iranien, -cette alliance soit disante contre nature du "laïcisme" national arabiste et du panislamisme et dont le Hezbollah est l'enfant adoptif, l'épreuve se situe moins dans le rapport de forces, -que cette alliance sait défavorable avec l'Occident-, que dans une capacité à faire enfin du conflit arabo-juif un levier de puissance.

Ce dernier a déjà permis de souder
depuis les années 30 une communauté arabo-musulmane ressurgie à peine du joug turc et dont les idéologues issus de la fin du XIX ème siècle ont préféré appeler à un retour vers l'islam intégral des pieux ancêtres (salafisme, dont le wahhabisme et le khomeynisme sont les versions sunnites et shiites) plutôt que de tenter de s'ouvrir à un questionnement fondamental sur la source de leur échec et leur déclin amorcés au début du second millénaire de l'ère judéo-chrétienne.

Les idéologues actuels n'ont pas changé d'un pouce cette ligne de conduite forgée en plein essor des nationalismes militaristes et racistes japonais et allemand, copiant ceux-ci jusqu'à la lie, refusant de croire que leur défaite serait liée à l'idéologie sectaire et mystique de la pureté originelle, croyant de toute façon que la leur, fondée sur une religion, est infiniment supérieure et qu'elle saura réussir là où ils ont échoué, y compris dans l'évènement du côté obscur de la Force.

Il y a là une illusion d'optique assez semblable au fond à la gauche française qui se considère comme supérieure à la gauche russe ou chinoise ; la droite toutes tendances confondues n'est pas en reste lorsqu'elle se prétend supérieure à ces enfants d'Américains, ces perfides anglo-saxons ou ces lourdeaux Germains.

Le clan pan arabiste ayant cependant échoué à faire du conflit arabo-juif un fer de lance vainqueur, l
e pan islamisme a cru reprendre le flambeau et surtout le leadership à partir de la défaite de 1967 et de la révolution khomeyniste de 1979 ; cela se solda par la guerre Iran-Irak et la montée en puissance de l'islam radical sunnite désireux d'imiter les khomeynistes shiites en revenant aux fondamentaux acquis durant les années 30.

Néanmoins le courant pan arabiste résiste encore à cette poussée, grâce au soutien occidental, tandis que
le dit monde musulman est de plus en plus en butte avec des forces à la fois centrifuges et centripètes qui tentent d'introduire en son sein des éléments de modernité c'est-à-dire d'universalité basé sur la liberté et la justice.

Face à ce danger, et toujours dans l'idée de reconstruire la gloire d'antan -que partagent, en réalité, ces deux côtés de la même médaille national islamique-, un compromis historique entre nationalistes, islamistes, post communistes, peut se solidifier autour de l'alliance entre le baathisme syrien et le khomeynisme iranien qui déjà se solidifie au Liban, à Gaza, au Soudan, et cherche à se réimplanter en Afghanistan
et en Algérie, à se construire en Irak, en Indonésie et ailleurs.

Cette alliance doit profiter de la faiblesse politique actuelle du leadership israélien pour tenter d'arracher une victoire militaire sinon indiscutée du moins encore plus significative que celle de juillet dernier qui permettrait enfin de croire possible une victoire finale contre "l'entité sioniste". Ce qui jetterait là les bases du renouveau d'un islam désireux de renouer avec son combat séculaire pour la suprématie mondiale.

Le problème de timing c'est-à-dire d'opportunité stratégique et tactique n'est cependant pas mince. Une attaque immédiate est peu probable, du moins tant que le lien entre l'Occident et Israël reste aussi fort. Il faut pour cette alliance à la fois accentuer la lutte contre la dite "occupation sioniste" et s'activer sur les autres fronts afin de souffler le chaud et le froid sur les opinions occidentales et israéliennes jusqu'à ce que la tentative d'appropriation impérialiste de ce national islamisme renouvelé passe pour une banale lutte anti-coloniale.

Ainsi l'accentuation de l'affrontement en Irak, en particulier vis-à-vis des troupes américaines, mais aussi la multiplication des attentats dans le reste du monde, par exemple au Royaume Uni en Espagne et en Algérie, ont de moins en moins à voir avec les situations locales, et de plus en plus avec cette tentative de pression de l'alliance baatho-khomeynisto-al kaidiste (même si cette dernière fraction fait encore souvent cavalier seul).

Cette alliance tente à la fois de briser le lien entre l'Occident et diverses dictatures arabo-nationaliste dont la dérive mafieuse freine l'instauration du Califat (par exemple en Algérie et en Egypte) et à la fois de faire en sorte de nouer une alliance idéologique avec les débris du courant communiste international et ce dans le cadre d'un alterislamisme ayant par exemple en vitrine quelques produits "softs" comme un Tarik Ramadan et autres gentils organisateurs d'un islam social et tolérant.

Ce travail de fond, qui se déroule sous nos yeux, et dont la permanence des escarmouches sur le terrain, (avec quelques emballées ici et là), est la réalité pratique, prépare donc l'heure : à savoir la consolidation de la puissance de feu balistique baathiste syrien, l'expansion conventionnelle des capacités militaires du Hamas et du Hezbollah, le tout enfoui dans des immeubles civils ou rendu très mobile, ce qui permettrait de prendre en tenaille Israël, avec l'envoi de milliers de missiles, et d'émouvoir l'opinion mondiale si la riposte de ce dernier sur des zones nécessairement civiles connaissait des dommages collatéraux de plus en plus importants.

Remarquons ici que nous n'avons pas encore parlé du
feu nucléaire khomeyniste. Pourquoi ? Parce qu'il semble bien en dernière instance qu'il sert plutôt comme moyen de mobilisation et de domination sur la nation iranienne d'une part, sur les équilibres régionaux d'autre part, que d'une réelle menace sur Israël puisque son emploi risquerait de toucher les populations musulmanes à conquérir définitivement et de permettre une riposte israélienne et américaine de grande ampleur.
En conséquence il n'est pas sûr que le régime khomeyniste ne lâche pas du lest sur cette question afin de jouer une solution plus conventionnelle au vu du rééquilibrage des rapports de force militaires conventionnels et du peu de soutien que possède en définitive Israël dans l'opinion internationale.

Voilà pourquoi la tentative française risque non seulement d'échouer, mais d'accélérer l'échéance de guerre, car en refusant d'intégrer Israël dans le ballet diplomatique elle l'isole d'autant plus, et même le présente comme parfait bouc émissaire (c'est par exemple le langage, même, du Hezbollah) permettant que les frères ennemis libanais se ressoudent sur son dos. Un prélude presque parfait à la guerre qui vient et qui semble être l'ultime possibilité pour le national-islamisme de se relancer afin de fonder sur cette victoire tant attendue les bases du renouveau supposé qui amènera ensuite la victoire finale sur l'Occident. Le militarisme japonais le national socialisme allemand et le soviétisme russe ont fait le même calcul. Cela a coûté des dizaines de millions de morts parce que personne n'a pu et/ou n'a voulu les arrêter à temps.

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Le blog de Gad
  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
  • Contact

Traducteur

English German Spanish Portuguese Italian Dutch
Russian Polish Hebrew Czech Greek Hindi

Recherche

Magie de la langue hébraïque


A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

Les news de blogs amis