August 22, 2007
C’est ce qu’on peut découvrir tout simplement à la lecture de ces écritures, disponibles en ligne ainsi sans doute que dans toutes les bonnes librairies et bibliothèques.
On peut aussi s’en rendre compte en lisant cette critique de l’ouvrage de Raymond Ibrahim The Al Qaeda Reader, dont JihadWatch reproduit des extraits. Il s’agit de traductions, réalisées par un historien arabophone, des textes des djihadistes de notre temps.
Je traduis ici les passages les plus significatifs:
Les documents (…) présentent une démonstration soutenue et cohérente du fait que le djihad offensif est basé sur le Coran, les hadiths (les paroles et les actes de Mahomet) et les oulémas (les érudits musulmans du passé et du présent).
Les écrits de Zawahiri puisent aux racines de la jurisprudence islamique; en fait, sur les plusieurs milliers de mots traduits ici et tirés de ses trois traités, largement plus de la moitié est constituée de citations directes du Coran, des hadiths et des consensus et conclusions des oulémas. (…) Les arguments d’Al-Qaïda sont extrêmement traditionnels et c’est pourquoi ils sont acceptés par des millions de Musulmans.
(En parlant du dialogue, de la compréhension partagée, Ben Laden) demande, sarcastique: «Quelles preuves avons-nous de la valeur de tout cela? Qu’a fait le prophète? Qu’ont fait ses compagnons après lui et nos ancêtres vertueux? Ont-ils lancé le djihad contre les infidèles, les attaquant sur toute la Terre, afin de les placer sous le règne de l’Islam, dans l’humilité et la soumission? Ou ont-ils envoyé des messages tendant à découvrir des approches partagées entre eux et les infidèles (…)?» (…)
L’histoire montre que Ben Laden maîtrise mieux la nature de l’Islam que les apologistes occidentaux; comme le résume Ibrahim «l’Islam radical est l’Islam — sans exception.» (…)
Zawahiri tire des traditions islamiques une argumentation parfaitement rationnelle et cohérente en faveur du terrorisme et des attentats-suicide à la bombe. (…)
Quant à tuer des femmes et des enfants, Mahomet lui-même fournit un précédent pendant le siège de Taif, où utilisa des catapultes. La réponse du prophète à la question du meurtre de femmes et d’enfants, que les tirs de catapulte allaient forcément toucher, a été la suivante: «Ils sont des leurs.» (…)
(Le) simple fait qu’une telle démonstration soit réalisable — une chose impossible avec les traditions chrétiennes, hébraïques, hindoues ou bouddhistes — et que des millions de Musulmans croyants l’acceptent indique bien ce qu’il en est de la «religion de paix».
The Al Qaeda Reader, en laissant simplement nos ennemis s’exprimer, met en lumière l’illusion selon laquelle les crimes et la politique occidentales seraient à l’origine de la «distorsion» de l’Islam qu’Al-Qaïda constituerait. Comme l’écrit Ibrahim, «ces traductions, considérées dans leur ensemble, prouvent une fois pour toutes qu’en dépit de la propagande d’Al-Qaïda et de ses sympathisants, la guerre de l’Islam radical contre l’Occident n’est pas circonscrite, limitée à des revendications politiques — réelles ou imaginaires — mais existentielle, transcendant le temps et l’espace et profondément enracinée dans la foi.»