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3 septembre 2007 1 03 /09 /septembre /2007 09:20

Jewish World Review August 30, 2007 / 16 Elul, 5767

L’éthique du travail a disparu en France

Par George Will
 
http://jewishworldreview.com/cols/will083007.php3

Adaptation française de Sentinelle 5767 ©

PARIS –
“Nous”, dit la ministre des finances, « avons un terrible passé ». Elle dit aussi : « d’une certaine façon, nous avons tout eu trop facilement ». Christine Lagarde a raison sur les deux points.

Son premier “nous” se rapporte à l’Europe, le second à la France. Les deux cataclysmes de l’Europe et les facilités de la France conditionnent le contexte des réformes.

Lagarde, 51 ans, possède plus d’affection bien informée pour l’Amérique que tous ceux qui se sont élevés à un tel niveau dans le gouvernement de ce pays. Elle a bénéficié d’un programme d’échange d’étudiante dans une école préparatoire à Washington et d’un internat sur la Colline du Capitole [siège du  Congrès des USA, Ndt] pendant le processus « d’Impeachment » de Nixon. En tant que partenaire dans une grande firme juridique basée à Chicago, elle y a vécu plusieurs années, et a aimé cette ville la plus américaine.

Aujourd’hui, le défi qui se pose à elle est défini par ce fait : l’état de protection sociale en France, qui a permis a beaucoup d’en jouir « trop facilement », est incompatible avec le bien-être de l’Etat, et de la société. Le gouvernement, préoccupé de sacrifier des groupes dépendants qui prolifèrent, est gros mais faible.
Et l’Etat de bien-être social affaiblit ses clients. « L’éthique du travail, dit Lagarde, a disparu».

Récemment, elle a mis l’intelligentsia dans tous ses états en disant : “La France est un pays qui pense…
Assez pensé, déjà. Retroussez vos manches”. Pour démontrer son point de vue, des intellectuels ici théorisent sur la raison pour laquelle le jogging du Président Nicolas Sarkosy n’est pas progressiste : il implique « l’individualisme », « le culte de la performance », et « la prise en charge du corps », alors que marcher est « sensible ». Retrousser ses manches est cependant, presque illégal, du fait de la semaine de 35 heures statutaire. La réponse de Lagarde à cette loi « stupide » (ses propres mots) est une « loi en faveur du travail », celle mettant en œuvre un slogan qui a contribué à l’élection de Sarkosy en mai : « Travailler plus pour gagner plus ». Quel concept !

Lagarde a entrepris d’ébranler la restriction des 35 heures, qui a été appliquée par des agents du gouvernement fouinant sur des places d e parking pour preuve de zèle au travail antisocial. Le temps de travail supplémentaire sera exempté de taxes et de charges sociales. Pour cela, elle a été injuriée au parlement par les socialistes - leurs invectives sont aussi éventées que leurs doctrines – qui l’ont comparée à Marie-Antoinette.

Pourquoi ne pas simplement répéter la loi ? Parce que, dit Lagarde, la Gauche considère cela comme « un droit acquis ». Songez-y – un droit pour interdire le droit de choisir de faire quelque chose d’élémentaire (le travail). Des intellectuels français sont adeptes de se penser dans un tel imbroglio. « Ils », dit Lagarde, « veulent abaisser les gens à la solidarité ». Et « ils considèrent le travail comme une aliénation selon la vieille doxa marxiste ».

Les problèmes de la France proviennent vraiment moins d’un Allemand du 19ème siècle que d’un Français du 17ème siècle. Lagarde travaille dans un complexe de bureaux avec des parties baptisées d’après Jean Monnet et Robert Schuman, deux pionniers français de la voie de l’Europe du 20ème siècle vers le marché unique. Mais une autre partie est nommée d’après Jean-Baptiste Colbert (1619 – 83). Au nom de Louis XIV, Colbert a pratiqué le mercantilisme, utilisé les subventions, les tarifs, le contrôle des prix et d’autres réglementations pour diriger l’économie. La tradition française de dirigisme – intervention envahissante de l’Etat dans l’économie et la société – est bien vivante.

Il y a deux ans, le journal « le Figaro » a fulminé contre « l’ogre américain » Pepsi, qui s’intéressait à l’achat de Danone, la compagnie de yaourts et d’eau embouteillée (Evian). Pratiquant le « patriotisme économique », Sarkosy, alors ministre du gouvernement, a appelé à la mobilisation des actionnaires de Danone pour bloquer la vente.

Un tel « patriotisme » aggrave la sclérose sociale de la France, et elle est inamicale dans le projet européen d’enterrer son « terrible passé ». En 1951, l’Europe de guerre lasse, tâtonnant vers la transcendance au-dessus de la nationalité et à partir de là vers les furies du nationalisme, a créé la « Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier » [CECA], tentative pour affaiblir le contrôle des nations sur deux denrées primaires de leurs machines de guerre. C’était la première étape d’essai vers l’Union Européenne d’aujourd’hui, qui limite – bien que pas encore assez – les moyens qu’ont les Etats d’intervenir sur les marchés.

Ces limitations servent le projet de Lagarde de mettre les doigts de la politique hors des vastes drapés de l’économie. Elle favorise la réduction des taxes sur l’héritage, et la diminution de l’imposition totale pour toute personne à moins de 40 % de son revenu. Un indice de son succès sera la diminution de l’émigration des jeunes diplômés de l’université, attirés à l’étranger du fait que le chômage en France n’a pas été inférieur à 8 % depuis 25 ans. Depuis à savoir 1982, quand le président François Mitterrand, un socialiste, a tenu sa promesse de campagne de 1981 de « briser la logique du profit ».

Un autre citoyen français disposant d’une compréhension profonde de l’Amérique, a prévenu au sujet de « l’administration restrictive, règlementant, cherchant à anticiper en toute chose, de tout prendre en charge, de toujours mieux savoir que ceux qu’elle administre quels sont leurs intérêts ». Ainsi écrivait Alexis de Tocqueville, définissant le problème de la France et le défi de Lagarde.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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