6 décembre 2007
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Les récentes piques du ministre algérien des Moudjahidins à l’encontre de Nicolas Sarkozy qui entame aujourd’hui une visite d’Etat en Algérie s’expliquent par des problèmes de politique intérieure.
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lundi 3 décembre 2007 par Les propos du ministre des Anciens combattants sur « le lobby juif » qui aurait contribué à « placer Nicolas Sarkozy là où il est » ont choqué. Ces déclarations ont été largement condamnées par la presse algérienne et, le lendemain, un communiqué de la présidence algérienne a rappelé que seul le chef de l’Etat est habilité à s’exprimer sur les orientations diplomatiques de l’Algérie. Des paroles réitérées au téléphone quelques jours plus tard, lors d’une conversation téléphonique entre Abdelaziz Bouteflika et Nicolas Sarkozy. Depuis plusieurs mois maintenant, la maladie du Président algérien a ouvert la course à la succession de l’actuel locataire du Palais d’El Mouradia. Déjà plusieurs personnalités ont affiché leurs ambitions. En l’occurrence, deux anciens premiers ministre : Ali Benflis, membre de la direction du FLN et Ahmed Ouyahia, président du RND. Par ailleurs Mouloud Hamrouche, lui aussi ancien premier ministre, plus discret, multiplie les déplacements à l’intérieur du pays où il a gardé de nombreux relais et le soutien d’une partie de l’armée dont il est issue. Le courant nationaliste ne peut à lui seul espérer conserver le pouvoir sans une alliance avec les islamistes du MSP (ex-Hamas), membres de la coalition gouvernementale. Cette alliance vient de s’illustrer en suggérant au ministre des Anciens combattants la déclaration qui a mis le feu au poudre. Les uns et les autres auront eu la satisfaction de fragiliser la position du Président et de flatter les bas sentiments d’une partie de la population. Abdelaziz Bouteflika depuis son arrivée aux affaires maintient un contact étroit avec la communauté juive d’Algérie, à travers plusieurs canaux : il y a d’abord Jean Daniel, l’intellectuel français le plus en cour à Alger. Roger Hanin qui se rend régulièrement en Algérie et qui fait le lien avec les milieux de gauche. Enrico Macias et Alexandre Arcady, eux, organisent régulièrement de discrets voyages dans le pays natal de nombreuses personnalités du monde des affaires ou de la finance. C’est ainsi qu’en un an Alain Afflelou, Patrick Frêche (magasins Loft), Michel Ameller, ancien membre du conseil constitutionnel, ont fait le déplacement. Jusqu’au footballeur Just Fontaine natif de Sidi-Bel-Abbès. La volonté de Bouteflika de normaliser les relations avec la diaspora juive vient de connaître un nouvel avatar dont la seule victime est l’Algérie.
Sami Abada
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