La télévision « Al Arabiya » souligne à l’instant que « les affrontements ont repris d’une façon violente, en fin de matinée à Tripoli, au nord du Liban, portant le bilan des combats entre partisans de la majorité et de l’opposition à neuf morts et plus de cinquante blessés ».
Les députés de Tripoli, interrogés par les médias libanais, ont accusé le Hezbollah d’armer, de financer et d’entraîner des combattants Alaouites de Tripoli pour les utiliser contre les Sunnites. [NDLR : Les Alaouites étaient ultra-minoritaires dans la région et avaient toujours été exploités par Damas, pendant l’occupation syrienne au Liban. Les Services syriens avaient déjà financé et armé Ali Eïd dans les années 1980, pour combattre les Palestiniens de Yasser Arafat. Dans les années 1990 (après les accords de Taëf), Damas avaient imposé au Liban la naturalisation de milliers d’Alaouites leur permettant d’obtenir un siège parlementaire pour cette confession. Aujourd’hui, ils reprennent du service sous les ordres du Hezbollah].
Dans une interview publiée ce matin par le quotidien « Al-Akhbar » (du Hezbollah), le général Michel Aoun lance une nouvelle campagne contre le premier ministre désigné, Fouad Siniora. Aoun [qui, selon plusieurs sources arabes, aurait touché 40 millions de dollars versés par le Qatar pour accepter l’accord de Doha en mai dernier] a qualifié Siniora de « projet de guerre » et l’a accusé d’être « l’antithèse du dialogue ». Il a rappelé ne pas l’avoir proposé pour former le gouvernement, et à ce titre, Aoun appelle le président de la République de convoquer de nouvelles concertations parlementaires pour désigner une autre personnalité à la tête du gouvernement. Aoun n’a pas exclu, en outre, que le président du Parlement Nabih Berri convoque les députés pour voter une nouvelle loi électorale, conformément aux accords de Doha, et a accusé la majorité de vouloir boycotter la séance. Dans ce cas, Aoun prévient que la guerre sera ouverte.
[NDLR : En fait, le site « Elaph.com » avait cité dimanche des sources proche du pouvoir au Qatar selon lesquelles cette monarchie a fini par comprendre que sa médiation piétine et sa diplomatie risque de s’enliser dans le sable mouvant libanais. Les responsables à Doha ont compris que les dirigeants libanais promettent des choses et font le contraire, et tentent toujours de les escroquer, rappelant que le Qatar a versé 40 millions de dollars à un responsable chrétien de l’opposition pour signer les accords. La nouvelle attaque du général Aoun semble confirmer les réticences du Qatar. Reste à savoir si la France tire la conclusion de l’échec de Doha, ou au contraire préfère maintenir la visite de Bachar Al-Assad à Paris et sa présence au défilé du 14 juillet pour expérimenter de nouveau la mauvaise foi syrienne et déguster un échec supplémentaire ?]
Voir en ligne : Now Lebanon