Beyrouth craint un coup d’Etat du Hezbollah, après sa défaite électorale
Reportage special de DEBKAfile
8 juin, 2009, 4:28 AM (GMT+02:00)
Saad Hariri et Fouad Siniora triomphants à Beyrouth
Tôt lundi matin, le 8 juin, Saad Hariri a annoncé que son Bloc du 14 mars avait préservé sa majorité parlementaire de 70 (-71) sièges sur 128, durant l’élection libanaise de ce dimanche. Un politicien proche de la coalition du 8 mars (opposition) dirigée par le Hezbollah,et soutenue par la Syrie et l’Iran, a reconnu sa défaite. Les deux personnalités s’exprimaient alors que l’on continuait de faire le décompte des voix.
Les sources moyen-orientales de DEBKAfile' rapportent que même si le Hezbollah a pensé jusqu’au bout qu’il devait gagner, il a néanmoins préparé un plan en réserve, pour prendre le pouvoir à Beyrouth, au cas où il échouerait lors du scrutin. A mesure que celui-ci se confirmait, ce résultat apparaît comme une victoire de l’influence américaine contre la mainmise de l’Iran et la Syrie sur le Liban.
Selon nos sources moyen-orientales, ces élections pèsent lourdement sur le vote de vendredi prochain 12 juin pour la Présidentielle iranienne, depuis que son titulaire, Mahmoud Ahmadinedjad a jeté tout son poids personnel, ainsi qu’une somme évaluée à 100 millions de $ pour aider l’alliance pro-iranienne à gagner le contrôle du Liban à travers ce scrutin. Il avait cruellement besoin d’une victoire pour prouver que ses rivaux avaient tort, spécialement Mir Hossein Moussavi, en dénonçant comme gravement aventureuse sa politique extérieure. Abandonner le Liban au Bloc pro-américain représente un revers majeur pour les chances de réélection d’Ahmedinedjad. Il ne peut tout-à-fait laisser tomber (l’affaire).
Des sources à Beyrouth ont ouvertement évoqué par le passé le Plan B du Hezbollah pour retourner sa défaite inattendue par les armes. Hassan Nasrallah est confiant dans le fait que sa milice est capable de retourner la situation à son avantage, après avoir travaillé dur, ces dernières semaines à persuader les troupes chi’ites qui forment environ la moitié d’une armée forte de 75 000 hommes à joindre ses forces au Hezbollah pour réaliser cet objectif.
Il est convaincu que les officiers iraniens et syriens attachés à ses quartiers généraux de campagne assureront que la prise du pouvoir soit rapide, sans heurts et qu’elle se passe virtuellement sans devoir verser le sang.
Il n’y a pas de force militaire organisée à Beyrouth, capable de résister au Hezbollah, à moins que le Président Michel Souleiman ordonne à son armée de faire face à la milice pro-iranienne, ce qu’il s’est abstenu de faire lors de son assaut contre le gouvernement, l’an dernier.
Avertis du réel danger que leur pays puisse se convertir en un second Iran, les électeurs Chrétiens libanais et Musulmans sunnites se sont mobilisés en force, jusqu’à plus de 54%, ce qui représente 20% de plus qu’en 2005. C’est ce qui a permis de maintenir un score favorable pour préserver le caractère multiconfessionnel et occidental du pays derrière le camp dirigé par Saad Hariri et le Premier Ministre Fouad Siniora, soutenus par Washington.