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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 16:31

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Un tournant stratégique, pour la « Résistance » anti-israélienne ?

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info



 

La guerre alaouite contre le peuple syrien, et, désormais, palestino-syrien, avant de passer aux Libanais (?), est l’art de faire le vide autour de soi, même parmi ses plus fervents supporters :


 

Yasser Abed Rabbo Photo: Ori Porat

 

Le Secrétaire-Général de l’OLP, Yasser Abed Rabbo vient de déclarer « crime contre l’humanité » la razzia opérée par les Forces d’Assad contre le camp de réfugiés d’Al-Rami al-Filistini, en banlieue de Lattakieh. D’après le témoignage de militants locaux des droits de l’homme, on a vidé le camp de ses près de 10 000 résidents, sur ordre, puis les a déférés dans un stade, à la chilienne. Plusieurs morts, dont des enfants, sont à déplorer ; d’autres, plus combatifs ont fait front et, au moins 19 de ces hommes armés auraient été tués.

 

Les soutiens constants du régime syrien, pour des raisons tactiques et rhétoriques évidentes, tâchent de mettre de l’eau dans leur vin et en appellent à des « réformes ». Changements que, par effet de levier, Assad ne peut absolument pas mettre en place, pour la bonne et simple raison qu’au bout du compte, cela reviendrait à signer sa destitution en suspend, à plus ou moins court terme. L’autre point, c'est que les Syriens, tous groupes confondus, n’en peuvent plus de Bachar et ne le supporteraient pas une minute de plus au pouvoir…

 

 

Les opérations d’autodestruction massive syriennes sont entrées dans un processus, pourtant planifié au sommet : il équivaut à une machine folle qui tourne sur elle-même et tire dans le tas, sans qu’il n’y ait d’autre finalité que d’en finir avec tout ce qui bouge autour… En langage commun : du ball-trap.  Autant dire que, sur le plan politique, arrive toujours un moment où, on se tire dans le pied et perd jusqu’à la dernière once de soutien extérieur. Même chez des fanatiques accomplis comme les Mollahs d’Iran, Nasrallah ou l’OLP. Le Hamas n’a pas pipé mot. Il se contente de laisser échapper quelques missiles Grad contre Beersheva, presque au même moment. Lapsus qui ne révèle rien d’autre qu’un profond désarroi.

 

La Turquie, par le truchement d’Ahmet Davutoglu, Ministre des Affaires extérieures, a déclaré qu’elle n’avait plus rien... à déclarer au régime de Damas. C’était, là, son « dernier mot ». Le changement de ton observé dans le fief du Hezbollah ou à Téhéran correspond au souci de ne pas jeter le bébé de l’armement lourd avec l’eau du bain de sang orchestré par Assad. Les chi’ites d’Iran et du Liban se contenteraient bien d’un accommodement avec les Turcs. L'objectif visé? Par-dessus tout, préserver l’existence du front de la Muqawama (la « résistance » anti-israélienne), quitte à amener le boucher damascène à quelques concessions.

 

Cette manœuvre tactique a un besoin absolu de l’élément-clé palestinien dans son discours et ses parades guerrières, dont le sort reste à débattre avec le camp sunnite, divisé selon les influences ottomanes et saoudiennes. Autrement dit, Assad vient de perdre son atout-maître, condition de sa survie, suscitant l’intérêt de ses proches alliés et voisins : sa position de leader du « front du refus », même si c’est par procuration, en prête-nom de dépôt pour Hezbollah et Gardiens de la Révolution.

 

Lattakieh n’est, pas non plus, n’importe quel port des rives syriennes. C’est, précisément, le site choisi par les émissaires du clan Assad et le Général Qassem Souleimani pour y implanter une base militaire facilitant l’afflux d’équipements et d’armes, pour la survie du régime ; et, par extension, pour la guerre contre Israël depuis le Liban. Autant dire que s’il s’agissait de ne pas attirer l’attention, et d’y ménager les réfugiés servant de chèvre dans le « grand jeu » syro-pasdaran, c’est raté.

 

Malgré les confessions au journal britannique Telegraph d’anciens officiers de la police secrète, la Mouqabarat, passés en Turquie, les snipers iraniens, juchés sur les toîts des villes principales, ont su rester discrets aux yeux de l’ONU. Ces récits recoupent les nombreux témoignages d’officiers et soldats déserteurs, souvent sunnites, qui racontent leur dilemme : tirer sur les siens dans la foule ou être tué par les siens, dans l'armée.

 

L’irrationalité paranoïaque du mauvais fils Bachar, puisque n’ayant pas su marcher dans les pas de son père, dans le domaine des massacres loin des caméras et portables, le conduit un peu plus vers la sortie. Que peut-il faire, en effet ?

 

José-Luis Zapatero est allé jusqu’à lui offrir l’immunité diplomatique dans un exil doré, mais la proposition s'est avérée un château en Espagne. S’il peut continuer d’ignorer les pressions occidentales, forcément « mal intentionnées », peut-il se justifier aux yeux des membres inquiets de l’Axe ? Il les entraîne à un train d'enfer dans l’impasse où il se trouve, sans marche-arrière possible. Ils ont l’apanage du double-langage, consistant à le soutenir concrètement par l’afflux de troupes mercenaires et d’armes ; et à l’appeler à l’impossible « réforme », sur un ton qui n’est pas sans rappeler le futile Obama. Mais ils ne pourront éponger toutes ses dettes de jeu avec la mort, surtout si elles touchent des minorités telles que les Palestiniens de Syrie.

 

Ce faisant, il aura d’autant plus de mal à participer au grand show de fin septembre, en convaincant ses hôtes de se lancer, comme lors du jour de la Naqba, à l’assaut des frontières d’Israël. Il use jusqu’à la corde le vieux filon de l’antisionisme, en s’en prenant lui-même à cette « poule aux œufs d’or », qui justifie que les régimes les plus crapuleux et sanguinaires demeurent impassibles, ce qu’ils ont toujours été. S’il octroit un traitement de faveur à ces mêmes réfugiés, il n’en sera que plus discrédité aux yeux des autres syriens, dont la majorité sunnite, ou les Kurdes, ses propres autonomistes. Ils auront, alors, beau jeu de dénoncer les massacres sélectifs dont ils sont la proie, à la notable exception des "invités" de première classe : les Palestiniens.

 

Il devient d’autant plus plausible qu’un gang d’officiers à la solde de l’Iran et du Hezbollah, tente le coup de théâtre final : le mettre sur la touche ou le liquider, lui et ses proches, pour offrir au monde un spectacle tout en réformes de superficie, dans le seul but de sauvegarder les meubles et acquis du « Front du refus » de tout compromis avec Israël. Il suffirait d'un tour de clé à cet automate destructeur, ordonné par le "Guide Suprême"... Gardez-moi de mes amis, mes ennemis, je m’en charge…

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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