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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 21:00

 

 

Manfred Gerstenfeld interviewe Michael Berenbaum 

 

Berenbaum (Copier)

Michael Berenbaum

 

 

“La vie juive et l’univers de la connaissance juive ont subi des inflexions majeures, au cours des dernières décennies. Une manière perspicace de le comprendre consiste à mettre côte à côte la nouvelle édition de l'Encyclopaedia Judaïca et la première, qui est sortie en 1972. Comparer ces deux publications révèle à quel point les communautés et les attitudes se sont transformées.

 

“Nous avons assisté à l’émergence de l’Université comme lieu par excellence de l’érudition et de l’éducation juives. Nous avons aussi été témoins d’un développement vivace et dynamique au sein du monde orthodoxe. Au cours des dernières décennies, le monde juif est aussi devenu plus interactif. Ceci se reflète, en partie, à travers l’apparition d’internet au détriment des textes imprimés. Une grande partie du pouvoir sur le monde est passé de l’industrie et du contrôle des ressources naturelles, à la capacité de gérer et de tenir le haut du pavé dans la maîtrise de cet énorme volume d’information disponible. Un bon nombre de Juifs sont des acteurs importants [de cette transformation], en dépit de la petite taille du peuple juif et de l’apparente nature marginale de ses ressources ».

 

Michaël Berenbaum est rédacteur en chef de la seconde édition de l’Encyclopaedia Judaïca. Il est, également, Directeur de l’Institut Sigi Ziering, qui explore les conséquences éthiques et religieuses de la Shoah et Professeur d’études juives à l’Université juive américaine (anciennement : l’Université du Judaïsme).

 

Il observe que : “La nouvelle Encyclopaedia montre, d’abord et avant tout, à quel point les Juifs sont un peuple fascinant. Ils contribuent à chaque sphère de la connaissance humaine et leurs préoccupations comprennent les arts, la musique, l’architecture, les sciences, la médecine et ainsi de suite. Les Juifs, de nos jours, se sentent plus capables, plus libres, et tout-à-fait habilités à créer – en tant que Juifs. Ils ne craignent plus que d’agir ainsi les confine à un ghetto intellectuel ou culturel.

 

 

“Il y a de cela une génération, beaucoup avaient peur d’être catégorisés en tant que « auteurs juifs ». Ils redoutaient d’être considérés comme vivant à la périphérie d’une société. Aujourd’hui, de nombreux Juifs adoptent résolument cette identité spécifique. Un exemple particulièrement illustratif en est que plusieurs des romancières américaines remarquables sont des femmes qui sont ultra-orthodoxes ou d’origine ultra-orthodoxe – par exemple : Tova Mervis, Allegra Goodman, Pearl Abraham et Rebecca Goldstein. Elles écrivent des livres plus intéressants que quasiment n’importe qui d’autre. C’était inouï et imprévisible, il y a dix ans.

 

“Certains champs d’étude se sont considérablement développés depuis les années 1970. L’une de ces sphères concerne les études sur la Shoah. Dans les années 1970, elles n’étaient enseignées qu’au sein de deux universités américaines seulement. La Loi hébraïque et les études sur les femmes constituent d’autres domaines qui connaissent un grand développement. Nous avons décidé de consacrer à ces dernières une plus grande attention dans la nouvelle édition. On est amené à prendre des décisions difficiles sur la façon d’aborder des thèmes controversés, comme, par exemple, comment s’y prendre, en tant que Juif, pour introduire le mouvement des implantations israéliennes, ou l’homosexualité ».

 

Berenbaum mentionne que bien d’autres choses ont changé que le seul rapport à la connaissance. « Mon collègue Fred Skolnik, qui a travaillé sur les deux encyclopédies, me disait que ce qui l’a particulièrement frappé, c’est l’écart entre les réalisations extraordinaires du peuple juif, au cours des dernières trente-cinq années, et l’actuelle humeur propice au pessimisme. 1972 – l’année précédant la guerre de Yom Kippour – était encore un moment euphorique en matière d’unité du peuple juif. Nous nous interrogeons au sujet de la combinaison actuelle de sentiments de dangerosité grandissante et, simultanément, ceux de compétence accrue et de réussites. Seuls les psychologues peuvent l’expliquer.

 

“L’encyclopédie de 1972 a été rédigée dans cet esprit de grande confiance qui caractérisait Israël, dans la période succédant à la guerre des Six-Jours. Elle a été réalisée en Israël et correspondait, peut-être, à la dernière et meilleure manifestation d’érudition juive-allemande qui avait migré vers Israël. Les directeurs de publication de la nouvelle édition, cependant, ont décidé qu’ils avaient besoin d’un éditeur américain, puisque la fonction de l’ouvrage requerrait un plus grand sens des réalités vécues en Diaspora.

 

“La nouvelle encyclopédie est essentiellement écrite par des érudits américains et israéliens. Presque tous les universitaires américains ont étudié en Israël. Les universitaires israéliens ont presque tous étudié, travaillé et certainement publié aux Etats-Unis. Cela signifie que les auteurs, dans chaque domaine donné, ont lu les travaux les uns des autres, se sont exprimés durant les conférences des uns et des autres, se sont trouvés en présence les uns des autres, et ont enseigné dans diverses universités. Cela conduit à une fécondation croisée essentielle à l’émergence des idées.

 

Un autre choix important, c’est le type de savoir sur lequel on fait porter l’accent. Nous avons décidé de ne pas accorder d’autorité définitive à la perspective des historiens. Certains de nos auteurs abordent leurs sujets à travers le prisme de la psychologie et de la sociologie.

 

“Il existe d’autres aspects montrant combien les choses ont changé au cours des trente-cinq dernières années. Lorsqu’est parue la première édition, Israël n’était le lieu de résidence que d’un petit pourcentage seulement du peuple juif. Dans la nouvelle édition, Israël occupe un volume entier de six cent mille mots ».

 

Berenbaum conclut : “La distance que le peuple juif a traversé, autant que la conquête de tant de champs du savoir sont aussi stupéfiants qu’ils représentent une grande leçon d’humilité ».

 

Le Dr. Manfred Gerstenfeld préside le Conseil d’Administration du Centre des Affaires Publiques de Jérusalem. Il a publié 20 ouvrages. Plusieurs d’entre eux traitent d’anti-israélisme et d’antisémitisme.


 Adaptation : Marc Brzustowski

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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