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ISRAËL DANS THE ECONOMIST - DE NOMBREUSES START-UP ISRAÉLIENNES DEVRAIENT PAYER DES ROYALTIES À L’ARMÉE, AFFIRME EDOUARD CUKIERMAN, VENTURE CAPITALISTE À TEL AVIV. IL NE PLAISANTE QU’À MOITIÉ.
Par Oren Dahan (Tel-Aviv)
Rubrique: Economie
Publié le 30 août 2010
IsraelValley a pris l’initiative de traduire un excellent article qui vient de paraître cette semaine dans The Economist : De nombreuses start-up israéliennes devraient payer des royalties à l’armée, affirme Edouard Cukierman, venture capitaliste à Tel Aviv. Il ne plaisante qu’à moitié. Malgré la récession, les exportations de technologies ont augmenté de 5% l’an passé. Edouard Cukierman est d’avis que le service militaire est en partie responsable de ce succès. L’armée israélienne ne fait pas qu’entraîner de simples soldats, affirme-t-il, elle est une véritable pépinière de futurs entrepreneurs.
Les adolescents engagés dans les unités de hautes technologies accumulent une expérience « équivalente à une license en informatique » selon Ruvi Kitov, co-fondateur et président de Tufin Technologies, une société israélienne de software. Pratiquement tous les employés de Tufin en Israël et Ruvi Kitov lui-même, sont des vétérans de l’armée israélienne. L’une des vaches à lait de l’entreprise est un logiciel qui permet de détecter des serveurs de spam et de bloquer leurs transmissions. Cette technologie est en grande partie inspirée par un logiciel de l’armée que les développeurs utilisaient lorsqu’ils étaient soldats.
Les armées traditionnelles sont basées sur l’obéissance inconditionnelle à la hiérarchie. L’armée israélienne, quant à elle, encourage la créativité. Un porte-parole de l’armée d’affirmer qu’il est « tout à fait acceptable » qu’un soldat soulève un problème et fasse part à ses supérieurs des ses idées pour le résoudre. C’est pour cette raison que les vétérans de l’armée sont aussi performants sur le marché des start-up, explique Alan Baker, président de la Chambre de Commerce Canada-Israël. Ils parviennent également à attirer beaucoup de fonds, continue-t-il, car les investisseurs font confiance à l’armée, qui, mieux que n’importe quelle entité, sait sélectionner les meilleurs potentiels.
Dans d’autres pays, les employeurs comptent sur les concours d’entrée aux plus grandes universités pour départager les meilleurs. En Israël, grâce à l’expérience accumulée lors du service militaire, la plupart des candidats a déjà subi des tests autrement plus sélectifs.
Les Israéliens remettent facilement en question l’autorité, ajoute Slomo Maital, auteur de « Global risk/Global Opportunity », livre de management qui vient de paraitre. Dans l’armée israélienne, où il a servi en tant que réserviste durant un quart de siècle, on encourage les soldats à improviser, de peur qu’ils perdent cette aptitude sur les terrains de bataille.
Cette culture de l’initiative aide les entrepreneurs issus de l’armée à résoudre des problèmes d’ordre civil. Shlomo Maital mentionne ainsi l’entreprise Check Point qui développe des logiciels de sécurité sur internet. Ses fondateurs, durant leur conscription, construisaient les firewalls de protection mis en place par les services d’intelligence israéliens.
Optibase, une entreprise du quartier High-Tech de Herzliya, commercialise des technologies audiovisuelles. Ses fondateurs, eux, se sont faits les dents en bricolant des technologies de pointes dans le cadre du développement de systèmes de défenses des services d’intelligence. Cette entreprise n’aurait probablement jamais vu le jour sans l’armée israélienne, affirme Eli Garten, un de ses vice-présidents. Garten était lui-même à la tête d’une équipe de 34 soldats au sein d’une unité d’intelligence de l’armée de l’air, à l’âge de vingt ans seulement. Ironie du sort, ce sont aujourd’hui les entreprises comme Optibase qui font la chasse aux talents issus de l’armée, en leur proposant des salaires toujours plus compétitifs.
Traduit et adapté par Oren Dahan
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