Pour ma part, je peux dire que, dès que j'ai connu ce pays, je l'ai aimé ! Immédiatement, je m'y suis sentie bien.

Je m'y suis sentie comme chez moi, faisant partie intégrante de cette terre et de sa population. Et ce sentiment d'appartenance ne m'a jamais quittée depuis, même durant les périodes qui furent plus difficiles (comme il y en a en tout lieu et dans toute vie !)

Des amis de Corse, qui me connaissent depuis 20 ou 25 ans, lorsqu'ils sont venus ici, m'ont dit qu'ils ne m'avaient jamais vue aussi heureuse et épanouie ! Et ils avaient raison : je ne l'avais jamais été, même chez moi en Corse !

A mon arrivée ici, la première chose qui m'a impressionnée, c'est que

ISRAEL NE RESSEMBLE ABSOLUMENT EN RIEN à ce que l'on nous dit sans cesse, à la télévision ou dans les journaux de nos pays, ou à ce que l'on nous montre !

J'ai tout d'abord été frappée par la liberté que l'on ressent ici et dont tous jouissent. La première image que j'aie eue d'Israël, c'est le bord de mer de Tel-Aviv, avec sa promenade, ses jardins, et sa très longue plage : partout, des familles venues avec pique-nique et barbecue. C'était vendredi ; il y avait surtout des familles arabes, depuis le matin très tôt, jusqu'au soir. Je voyais les petits enfants arabes courir et s'amuser, faire du vélo, se baigner ; tout le monde était heureux de profiter du soleil de novembre et du temps encore chaud, pour la saison.

Le lendemain, samedi matin, je suis restée des heures sur une petite place où l'on danse, à côté de la plage. Jeunes, personnes âgées, et couples (dont certains étaient magnifiques !) évoluaient avec grâce ; et même aussi des enfants. Toute cette foule joyeuse tournait au son de la musique, dans un ensemble et une coordination qui me laissaient médusée d'admiration. Comme ils étaient élégants et comme tout cela était beau ! J'ai appris, ensuite, que cela s'appelait "rikoudei am", les "danses du peuple", danses folkloriques, mais aussi chants plus modernes, que tout le monde semblait connaître.

Cette joie m'a beaucoup impressionnée ! La joie d'être ensemble !

Depuis, je n'ai cessé de la retrouver partout, dans ce pays.

Une autre chose qui m'a frappée est que, partout, je me sentais parfaitement en sécurité. Et je voyais qu'il en était de même pour tout le monde. Dans les rues de Jérusalem, puis ensuite à Tel-Aviv et Netanya, j'ai souvent vu des adolescentes, ou même des petites filles, circuler toute seules, très tard le soir, sans aucune peur. Moi aussi, durant ces années, je suis souvent rentrée tard, et jamais je n'ai ressenti la moindre frayeur. Je me suis toujours sentie parfaitement en sécurité, beaucoup plus que dans les métros parisiens, ou dans beaucoup de nos villes françaises, même en plein jour…

Avant que je ne quitte la France, presque tout le monde m'avait dit :

- "Tu n'as pas peur d'aller en Israël ?" "Je ne viendrai pas te voir !..."

J'entendais tant de remarques et de questions de ce genre, que cela avait fini par me communiquer une inquiétude, je le reconnais. C'est pourquoi ce contraste m'a tellement frappée ! Partout (dans les rues, dans les grands centres commerciaux…), je voyais les gens flânant tranquillement, se promenant avec leurs enfants, ou bien attablés, insouciants, à une terrasse de café ou de restaurant dont, pourtant, on me disait "ce restaurant a sauté plusieurs fois !"…

Partout, je voyais LA VIE !
La vie plus forte que la mort ; la vie plus forte que tout !

Au long de ces années ici, j'ai entendu raconter l'histoire de toutes ces personnes venues de Russie, de Hongrie, de Roumanie, de Pologne, d'Allemagne… qui avaient très souvent été persécutées, mises en prison, ou leur famille tuée, simplement parce qu'ils étaient Juifs. Que de drames horribles, que de souffrances ! Puis, arrivées ici, il y eut les attentats, faisant tant de morts et de blessés ; et aussi les attaques de la part des pays voisins, et les guerres successives. Et pourtant, je voyais la vie et la joie !

J'ai été frappée de voir l'intensité de ce qui est toujours vécu, ici :

le jour de Yom HaZikaron, la commémoration de tous ceux (père, frère, enfant…) tombés pour le pays, était poignante ! Tous étaient unis dans le souvenir des êtres chers, et la douleur. Puis, en l'espace d'un instant, tout ce peuple entrait ensemble dans le jour suivant : Yom HaHatsmaout, célébrant par les chants et la danse son pays enfin retrouvé, l'indépendance et la liberté sur sa terre, promise par Dieu.

On passait en un clin d'œil de l'intensité du deuil et du souvenir, à l'exultation de joie, toute aussi intense, aux célébrations et à la fête.

Comme c'était impressionnant ! Et, aussi, porteur d'espérance !!

Une autre chose, aussi, m'a beaucoup frappée : on nous parle toujours de murs, de séparation et d'apartheid. Mais, dès mon arrivée, j'ai vu tout le monde ensemble, sur les plages, dans les magasins et les centres commerciaux, ou à la terrasse des cafés.

À la maison de retraite où je travaillais à Netanya, il y a quatre médecins, dont un médecin arabe ; les deux kinés sont arabes, de même qu'un aide-soignant, ainsi que les infirmiers dernièrement embauchés. Personne ne fait de différence, et pourquoi en ferait-on ? Tous travaillent en bonne harmonie et soignent bien les personnes âgées Personne ne nous demande si nous sommes Juifs, Chrétiens, Arabes, ou Musulmans ! Et pourquoi devrait-on le demander ?

J'ai aimé qu'ici, chacun puisse s'habiller comme il veut, selon sa culture ou ses convictions religieuses ; je vois que chacun peut arborer les signes de sa foi, sans être pour autant insulté, menacé, ou agressé !

Je ne suis pas sûre que l'on puisse en dire autant de beaucoup de pays du monde, et même, désormais… de beaucoup de nos villes françaises… Après tout ce que j'avais entendu sur Israël dans nos médias, j'étais loin d'imaginer que l'on puisse jouir ici d'un tel respect mutuel et d'une telle liberté !

Une autre chose très frappante : pour mon premier séjour ici, j'ai été bénévole dans une base de l'armée (et je l'ai été, à nouveau, plusieurs autres fois). J'ai été très impressionnée de me trouver au milieu des soldats. Car les médias du monde donnent toujours l'image de soldats israéliens brutaux, inhumains. Or, tout d'un coup, je me trouvais au milieu de ces très jeunes garçons et filles (ils font le service à 18 ans : 3 ans pour les garçons et 2 ans pour les filles) ; ils nous souriaient et nous saluaient toujours gentiment, parfois avec le peu de français qu'ils connaissaient ; ils plaisantaient avec nous, et ils nous disaient de nous reposer si nous étions fatigués ! C'est vrai qu'ils sont bien formés, et donc efficaces. Mais, au long de ces années ici, et vivant plusieurs fois avec eux dans les bases, je n'ai rien vu de tout ce fanatisme et cette incitation à la haine qu'il y a parfois dans d'autres armées, ou d'autres peuples. Au contraire, j'ai toujours vu une grande simplicité et une grande gentillesse, extrêmement touchantes !

D'ailleurs, j'ai toujours reçu cet accueil, partout, de la part de la population. Bien sûr, comme dans tout pays, lorsque l'on parle sa langue, cela facilite beaucoup les contacts !

Mais je peux dire que, dès mon arrivée ici, je me suis sentie intégrée dans le pays et la population, comme si j'avais toujours vécu en Israël ! C'était même, pour moi, une sensation étrange et bouleversante. Et, dès le début, j'ai eu ici des amis : Latino-Américains, d'abord, grâce à l'espagnol, puis Israéliens nés ici, puis Français, Russes, Américains… Parler plusieurs langues m'a permis de créer des amitiés, de découvrir ce côté accueillant et chaleureux de la population israélienne.

J'ai maintenant, un peu partout en Israël, des amis formidables ! Que Dieu les bénisse !

Je remercie chacun pour l'amitié dont il m'a fait cadeau.

Et je remercie le Seigneur de m'avoir appelée à venir sur cette terre bénie, où Il a sans cesse guidé mes pas de façon parfaite !

Anne-Marie ANTONIETTI

www.antonietti-israel.org