Le journaliste lucide Luc Rosenszweig a sûrement raison en bien des points. Cela dit, il faut toujours "faire une petite concession", sans quoi on a l'impression qu'on parle pour rien.
Or, le point qu'il demande à Netanyahou de réviser et de mettre dans sa poche, est sûrement "réaliste" du point de vue du rapport de force actuel remettant en cause le caractère Juif de l'Etat d'Israël.
Mais il n'est en aucun cas souhaitable du point de vue strict de la légitimité de cet Etat à s'affirmer dans un environnement hostile à majorité arabe et musulmane. Il ne s'agit pas seulement d'un simple "point d'honneur" négociable, mais il résout implicitement toutes les prétentions à afflux massif de "réfugiés" de 25è génération à modifier l'équilibre démographique et, partant, le caractère juif et démocratique de l'Etat en question.
L'OLP s'étant constitué comme représentant d'un peuple arabe et musulman depuis les débuts de sa charte (l'identité palestinienne reste floue : des "natifs" sans précision sur la date d'immigration), et se reconnaissant comme tel, s'il veut un "accord de paix", il est tout aussi légitime que l'Etat d'en face soit "juif et démocratique", ce qui, bien entendu est antinomique avec "arabe et musulman" : ce qui sous-entend totalitaire et exclusif de toute minorité non-arabe et non-musulmane à vouloir y faire sa place.
Et ce qui dit encore que Juifs, Chrétiens, Druzes, etc. qui subsisteraient là, seraient soit à chasser soit à minoriser et à constituer en statut inférieur de "dhimmitude". Soit objet d'un enseignement de la haine et du mépris comme c'est le cas depuis les débuts de l'Autorité Palestinienne. D'où il devient essentiel que les implantations actuelles fassent l'objet d'une négociation sur la souveraineté d'Israël à leur propos, sans quoi elles perdraient toute protection et feraient l'objet d'attaques violentes. Une question ne va pas sans l'autre.
Le futur Etat Palestinien, dans aucun de ses discours n'a quelque volonté ou prétention que ce soit à devenir démocratique. Mais c'est honnête de sa part de le reconnaître. Il n'aura donc qu'une constitution de type islamique, comme tous les autres régimes tyranniques de la Région. Ce sera une entité raciste et intolérante ou dominatrice vis-à-vis de toute minorité culturelle, politique ou religieuse. Ce qui n'est absolument pas le cas, sauf pour motifs sécuritaires dûment démontrés et contestables devant des instances juridiques comme la Cour Suprême, de l'autre côté de la "ligne verte". Autant que cela soit précisé au départ, qu'il n'y ait pas équivoque sur ce point. Au fait, quid des "institutions" juridiques et politiques palestiniennes? Mahoud Abbas n'a plus aucune légitimité électorale depuis janvier 2009. N'est-ce pas un peu contradictoire de "négocier" avec une présidence non-élue, reconnue par défaut? Sont-elles secondaires pour définir les caractéristiques intrinsèques de cet "état"?
Gad.
http://www.radiochalomnitsan.com/blog/?p=1956
Le processus de paix ou des exigences irréalistes !
On me questionne, parfois, sur le refus actuel du gouvernement israélien de prolonger le moratoire sur les constructions de logements dans les implantations juives situées au-delà de la ligne d’armistice de 1949, dite ligne verte
Mahmoud Abbas en tire prétexte pour ne pas reprendre les négociations bilatérales avec Benyamin Netanyahou. L’administration Obama et l’Union européenne pressent ce dernier de renouveler ce moratoire, car c’est, de leur point de vue le principal obstacle à l’établissement de la paix.
On peut cependant comprendre, sinon approuver, l’attitude du premier ministre d’Israël. Ce dernier a toujours considéré que les négociations avec les Palestiniens devaient se fonder sur le principe du donnant-donnant. Or, les gens de Ramallah, encouragés par l’arrivée de Barack Obama à la Maison-Blanche, ont cru qu’ils pouvaient tout exiger d’Israël sans rien céder en retour. Notamment sur les rectifications de frontière qui tiendraient compte de l’existence de grands blocs d’implantions contigües à la ligne verte, en échange d’une surface équivalente de territoire israélien cédé au futur Etat palestinien.
Le contexte politique au Etats-Unis a été notablement modifié par le cuisant échec des démocrates lors des élections de mi-mandat.
Barack Obama devra tenir compte d’un Congrès plus favorable aux thèses israéliennes que le précédent.
L’essentiel, plutôt que de bloquer des constructions dans des zones destinées à demeurer partie intégrante de l’Etat juif, c’est de se concentrer sur un accord sur les frontières de l’Etat arabe de Palestine.
Il serait irréaliste d’exiger un pur et simple retour à la situation de 1967, qui ne garantit en rien la sécurité d’Israël.
Il est tout aussi irréaliste d’exiger du futur Etat palestinien qu’il reconnaisse le caractère juif de l’Etat d’Israël, comme le fait actuellement Nétanyahou : cela n’avait été exigé ni de l’Egypte, ni de la Jordanie lorsqu’elle firent la paix avec Menahem Begin et Itzhak Rabin.