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16 septembre 2012 7 16 /09 /septembre /2012 14:34

 

Le règne de l’imagination

 

Par CAROLINE B. GLICK 

 

Jerusalem Post 13/09/2012

 

 

http://www.jpost.com/Opinion/Columnists/Article.aspx?id=285034

 

Adaptation française de Sentinelle 5772 ©

 

L’ambassadeur américain Christopher Stevens a-t-il compris pourquoi lui et ses compatriotes ont été assassinés ?

 

 

Alors qu’il mourait de suffocation au Consulat des Etats Unis à Benghazi lors du 11ème anniversaire des attaques du 11 septembre contre les USA, l’ambassadeur américain Christopher Stevens a-t-il compris pourquoi lui et ses compatriotes ont été assassinés ? De que nous avons appris au sujet de cet homme depuis qu’il a été tué, il est clair qu’il était extrêmement courageux. Il s’est embarqué vers Benghazi en avril 2011 sur un cargo pour servir comme officier chef de liaison avec les forces rebelles combattant le dictateur libyen Mouammar Kadhafi. Il remplissait les tâches du gouvernement des USA dans des bureaux de transition et se transportait d’un foyer sûr à un autre dans ce que l’on peut considérer comme d’horribles conditions de combat.

Mais comprenait-il les forces auxquelles il donnait libre cours ? Stevens est arrivé à Benghazi à une phase précoce de la participation des USA à la rébellion contre Kadhafi, ancien ennemi des USA neutralisé depuis 2004. Mais même alors, il était clair que les rebelles avec lesquels il travaillait intégraient des combattants jihadistes associés à al Qaïda. Leur signification est devenue évidente quand, juste après la chute du régime en novembre 2011, les forces rebelles déployèrent le drapeau d’al Qaïda au-dessus du palais de justice de Benghazi.
 

 Stevens comprenait-il ce que cela signifiait ? Peut-être. Mais sa patronne, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton, certainement pas. Après l’attaque de mardi contre le consulat de Benghazi, Clinton déclara : « Aujourd’hui, beaucoup d’Américains se demandent – en fait, je me demande – comment cela a-t-il pu arriver ? Comment cela a-t-il pu arriver dans un pays que nous avons aidé à se libérer, dans une ville que nous avons aidée à se sauver de la destruction ? La question reflète ô combien notre monde peut-être compliqué, et parfois confus ».

Clinton, l’hôtesse déconcertée de la politique étrangère des USA, proclama alors avec une totale certitude qu’il n’y a lieu de se soucier de rien. « Nous devons avoir les yeux clairs, même dans notre chagrin. Cela a été l’attaque d’un petit groupe sauvage, non le peuple ou le gouvernement de Libye ».
 
 Bien sûr, Ce qu’elle oublia de mentionner, c’est qu’après que les rebelles firent tomber le régime de Kadhafi, avec le soutien des USA, ils commencèrent à imposer la loi islamique sur de larges bandes du pays.
  
Clinton n’était pas le seul officiel américain de haut rang qui ne comprit pas pourquoi Stevens et trois autres Américains ont été assassinés ou bien pourquoi le Consulat des USA à Benghazi a été réduit en une ruine fumante.

 

Le général Martin Dempsey, président de l’Etat Major Général des chefs de l’armée, pense que la partie responsable de la violence musulmane contre les USA lors de l’anniversaire du 11 septembre, est un dingue de Floride qui se réjouit de répandre des trucs méchants sur l’islam.

 

Le jour suivant l’attaque meurtrière contre le Consulat des USA à Benghazi, et face à l’attaque d’une foule contre l’ambassade des USA au Caire, et contre les ambassades des USA au Yémen et à Tunis, Dempsey appela le pasteur Terry Jones en Floride et lui demanda de retirer son soutien à un film qui décrit Mohammed d’une façon négative.

 

Le porte-parole de Dempsey, le colonel Dave Lapan déclara à Reuters : « Lors d’un bref coup de fil, le général Dempsey a exprimé ses préoccupations sur la nature de ce film, les tensions qu’il va enflammer et la violence qu’il va provoquer. Il demanda à M. Jones d’envisager le retrait de son soutien à ce film ».

 

Que Dempsey croie qu’un navet de troisième catégorie sur Mohammed soutenu par une figure marginale en Floride soit la cause d’attaques terroristes contre des ambassades américaines n’est pas seulement choquant. C’est dévastateur.

 

Cela signifie que l’officier de plus haut rang de l’armée des USA est d’avis que la partie à blâmer pour les attaques contre les installations du gouvernement des USA outre-mer était un pasteur américain. Pour empêcher la récidive de tels incidents, la liberté d’expression doit être réfrénée.
Et Dempsey n’est pas le seul commandant militaire américain de haut rang à nourrir cette illusion.

 

Une réponse similaire a été émise par le général George Casey, le chef d’Etat Major général de l’armée des USA à la suite du massacre de forces américaines à Fort Hood en novembre 2009 par le major Nidal Malik Hassan. Hassan, qui avait été en contact avec le commandant d’al Qaïda Anouar al Awlaki et se décrivait comme un « soldat de l’islam », agissait clairement pour des motivations islamiques jihadistes quand il tira sur ses compagnons d’armes.

 

Et pourtant, répondant à l’agression, le général Casey déclara que pire que le massacre lui-même – ce qui est plus sacré que les vies de ses propres soldats – c’était la notion que notre « diversité » pourrait devenir victime de l’attaque meurtrière d’Hassan. Selon ses termes : « Notre diversité n’est seulement dans notre armée, mais dans notre pays, c’est une force. Et aussi horrible qu’ait été la tragédie, si notre diversité en devient victime, je crois que c’est pire encore ».

 

Un mot sur le film très cité concernant Mohammed, est de mise. Le film a été apparemment mis en ligne il y a environ un an. Il a été peu remarqué jusqu’au mois dernier quand une station de télévision salafiste en Egypte l’a diffusé.

 

A la lumière de la réponse, l’objectif de la diffusion parlait de lui-même. Les diffuseurs ont sélectionné le film pour inciter à la violence anti-américaine.

S’ils n’avaient pas voulu une attaque contre les USA, ils n’auraient pas sélectionné ce film.

 

Ils on cherché un prétexte pour attaquer l’Amérique. Si le film n’avait jamais été créé, ils auraient trouvé un autre prétexte, tout aussi ridicule.
Et nous en venons ici à la nature des attaques contre l’Amérique qui survinrent lors du 11ème anniversaire des attaques jihadistes du 11 septembre 2001.

 

Une évaluation superficielle des évènements qui survinrent – et ont toujours lieu – montre clairement que ce n’était pas des actes de rage spontanée sur un film Internet d’amateur. Ils ont été prémédités. En Egypte, la foule qui a attaqué l’ambassade a suivi la sélection de la chiquenaude anti-islam à la télévision jihadiste. Elle était conduite par Mohammed al-Zawahiri – le frère du chef d’al-Qaida Ayman al-Zawahiri.

 

La première réponse officielle des USA à l’attaque de son ambassade au Caire est venue sous la forme d’un message ‘Twitter’ de l’ambassade présentant ses excuses aux musulmans pour le film.

 

Le jour précédent les attaques, al Qaïda a publié une vidéo d’Ayman al-Zawahiri sur laquelle il appelait ses coreligionnaires à attaquer les USA en châtiment de l’élimination - en juin – de son commandant en second Abu Al Yahia al-Libi par un drone américain au Pakistan.

Zawahiri a demandé spécifiquement que le châtiment le plus puissant soir réalisé en Libye.

 

Comme pour l’attaque en Libye, dans un message ‘online’ la nuit précédant son assassinat, l’officier traitant le service de l’information des affaires étrangères des USA Sean Smith avertit de la frappe imminente. Smith écrivait : « Supposons que nous ne mourrions pas cette nuit. Nous avons vu l’un des ‘gardes des police’ qui surveille notre enceinte prendre des photos ».

 

La nature coordonnée, préméditée de l’attaque était évidente en soi. Les assaillants étaient armés de grenades propulsées par les lance-roquettes et des fusils d’assaut. Ils connaissaient la localisation de la maison secrète et sûre dans laquelle les officiels du consulat s’étaient réfugiés. Ils posèrent un piège aux forces de Marine envoyées porter secours aux 37 Américains cachés dans la maison sûre. Et pourtant, ni Clinton ni Dempsey ne purent comprendre pourquoi l’attaque est arrivée, et ils blâmèrent un pasteur de Floride sans importance.

 

Comme Dempsey, les media des USA furent rejetèrent vivement le blâme sur le film. Le ‘New York Times’ rapporta rapidement - faussement – que le concepteur du film était un juif israélien. Il fallut un jour entier pour que ce monceau de désinformation soit désavoué. Mais la campagne d’attaques contre les concepteurs du film continua.

 

Mercredi après-midi, les media firent glisser le centre de la discussion sur les attaques encore en cours depuis le film à une attaque par tous les moyens contre le candidat Républicain à la Présidentielle Mitt Romney. Romney devint la cible de l’attention des media pour sa témérité d’avoir attaqué comme « scandaleuse » la réponse apologétique initiale du gouvernement à l’agression contre les ambassades.

 

Après les attaques de septembre 2011, le Congrès des USA forma la Commission bipartisane du 11 septembre et la chargea de déterminer les causes de l’attaque et de recommander à l’administration la marche à suivre ensuite pour prévenir la récidive de telles attaques. Il a fallu près de trois ans aux membres de la commission pour achever leur rapport. A la fin, ils proclamèrent que le principal échec ayant permis les attaques était « celui de l’imagination ».

 

Malheureusement pour les USA, les membres de la commission se trompaient. Ce n’était pas tant l’imagination qui manquait en Amérique avant le 11 septembre. C’était que l’l’imagination régnait en Amérique. Et c’est toujours le cas.

 

C’est juste que le terrain du faire-croire occupé par l’élite de la politique étrangère des USA a dérapé.

 

Jusqu’au 11 septembre 2001, l’élite de la politique étrangère des USA opinait que la menace principale à la sécurité nationale des USA était le fait que les USA étaient une « hyper-puissance ».

 

C’est à dire que la menace principale contre les USA, c’étaient les USA eux-mêmes. Après le 11 septembre 2001, les USA décidèrent que la principale menace contre eux était le « terrorisme », contre lequel les USA déclarèrent la guerre. Les criminels terroristes étaient rarement mentionnés, et quand ils l’étaient, ils étaient minimisés comme des « forces marginales ».

 

Ces forces, bien sûr, sont tout sauf marginales.

 

L’idéologie du jihad est l’idéologie prédominante dans le monde musulman aujourd’hui.

 

Le cri de ralliement d’al Qaïda – la shehada - est le cri de la foi musulmane. L’islam jihadiste est la forme prédominante de l’islam adoré dans les mosquées à travers le monde. Et l’idéologie du jihad est une idéologie de guerre contre le monde non islamique conduit par les USA.

 

Le président d’alors George W. Bush et son administration ont imaginé un monde où les ennemis réels des USA étaient des forces marginales de l’islam. Ils ont alors déterminé – en se fondant sur rien – que les masses du monde musulman de Gaza à l’Irak à l’Afghanistan et au-delà étaient simplement des démocrates jeffersoniens vivant sous un régime totalitaire.

 

S’ils étaient libérés de la tyrannie, ils deviendraient des démocrates libéraux presque non différenciés des Américains communs.

 

Avec l’inauguration du président Barack Obama, le monde imaginaire habité par l’élite de la politique étrangère américaine a dérapé de nouveau. Obama et ses conseillers sont d’accord sur le fait que l’islam jihadiste est la force principale du monde musulman. Mais dans leur monde imaginaire, l’islam jihadiste est une bonne chose pour l’Amérique.

 

D’où, le Premier ministre turc Recyp Erdogan qui est le confident le plus proche d’Obama au Moyen Orient malgré sa transformation de la Turquie de république laïque pro-occidentale en une république islamique où pour finir les laïcs sont emprisonnés sans procès pendant des années.

 

D’où Israël – la première cible de la tentative de l’islam jihadiste vers une suprématie mondiale – transformé en charge stratégique plutôt qu’en allié pour les USA.

 

D’où l’abandon par les USA de leur allié le plus fidèle dans le monde arabe, le président égyptien Hosni Moubarak, et le soutien à l’ascension des ‘Frères Musulmans’ au pouvoir dans l’Etat le plus vital stratégiquement dans le monde arabe.

 

D’où le soutien à une force rebelle libyenne infiltrée par al Qaïda.

 

D’où la mise en place de la réinstauration du régime Taliban en Afghanistan.

 

Il est impossible de connaître les pensées qui ont traversé l’esprit de Stevens alors qu’il était étendu mourant à Benghazi. Mais ce qui est assez clair, c’est que aussi longtemps que l’imagination règnera en position suprême, la liberté sera en danger.

 

 

caroline@carolineglick.com

 

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