AMMAN, 28 janvier (Xinhua) -- Inspirés par les manifestations en Tunisie et en Egypte, des milliers de Jordaniens dans l'ensemble du pays sont descendus dans les rues vendredi pour demander la démission du gouvernement et la dissolution de la Chambre basse.

"Assez du gouvernement, assez de la Chambre basse qui ne représente pas les Jordaniens", ont scandé les participants lors d'une manifestation à Amman qui a réuni plus de 5000 personnes représentant les Frères Musulmans, les syndicats et les partis de gauche.

Brandissant des drapeaux jordaniens, les manifestants ont appelé à un "vrai" combat contre la corruption dans le pays et ont demandé des réformes politiques et économiques dans le royaume arabe, allié important des Etats-Unis.

Les manifestants ont scandé des slogans anti-gouvernementaux comme "Les Jordaniens ne veulent pas du Premier ministre Samir Rifai et des députés actuels".

Les Jordaniens souhaitent également que le gouvernement et son chef soient démocratiquement élus.

Rendant hommage aux Tunisiens dont la révolte a mené à la chute du président autocratique, les manifestants clamaient : "D'Amman à Tunis, au Caire et au Yémen, nous vous saluons et nous sommes fiers de vous".

"Rifai dehors. Nous ne t'aimons pas. Du nord au sud de la Jordanie, personne ne veut de toi", ont scandé les manifestants, critiquant les membres de la Chambre basse.

"Si le gouvernement respecte les Jordaniens, il doit écouter et démissionner. Je suis très fier des manifestants à Tunis, au Yémen et en Egypte. Que Dieu soit avec eux", a déclaré Khalil Hammudeh, 66 ans, qui a participé aux manifestations à Amman, à Xinhua vendredi.

Plusieurs manifestations ont eu lieu dans les grandes villes jordaniennes comme Maan, Irbid, Ajloun et Kérak, appelant le gouvernement à démissionner.

Jeudi, le roi Abdullah II de Jordanie a appelé les députés à intensifier les réformes politiques et socioéconomiques dans le pays. Il a même déclaré : "Tous les dossiers devraient être présentés au peuple pour apaiser ses doutes. Il ne devrait avoir peur de rien".

"Ouverture, franchise et dialogue sur tous les problèmes nationaux renforceront la confiance du peuple dans les institutions publiques", a ajouté le leader jordanien.