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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 22:47
Liban : quel rôle jouera l’armée libanaise face aux menaces du Hezbollah ?


Assad convoque le commandant en chef de l’armée libanaise. A quoi servent la reconnaissance diplomatique et l’ouverture d’ambassades à Beyrouth et Damas ?

mardi 18 janvier 2011 - 18h59, par Khaled Asmar - Beyrouth

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Alors que le Hezbollah réalisait, tôt ce matin, un "déploiement pacifique" à Beyrouth pour tester la réactivité des forces de l’ordre, et au moment où il menace de prendre "en otage" le siège du Gouvernement, les représentations de l’ONU et de l’UNESCO à Beyrouth, et la FINUL dans le Sud, la question sur le rôle de l’armée s’est posée avec insistance, au Liban.

Cette question se murmure sur toutes les lèvres, car le président syrien Bachar al-Assad a, tout simplement, convoqué le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Jean Kahwaji, à Damas. « Les deux hommes y ont étudié, officiellement, le rôle de l’armée libanaise dans la consolidation de la sécurité au Liban ». Mais, les Libanais qui refusent de se laisser prendre pour ce qu’ils ne sont pas, s’interrogent.


Cet événement rappelle en effet les pratiques qui avaient cours sous l’occupation syrienne, quand Damas faisait la pluie et le beau temps au Liban, et convoquait tous ceux qu’elle avait placés à des postes clés au Pays du Cèdre, allant du Président (Hraoui puis Lahoud) jusqu’au dernier fonctionnaire. Le déplacement de Kahwaji à Damas relance aussi la question sur les relations idéologiques et politiques - à défaut des relations hiérarchiques - qui peuvent exister entre le commandant en chef de l’armée libanaise, un pays souverain, et le président d’un autre Etat, fut-il voisin et frère !


Les Libanais s’interrogent également sur « la légalité d’une telle convocation », au regard de la Constitution libanaise. Ils estiment que « ce comportement atteste, si besoin était, que la reconnaissance diplomatique entre la Syrie et le Liban, plus de 60 ans après l’indépendance, et l’ouverture d’ambassade syrienne à Beyrouth, et libanaise à Damas, n’étaient que de la poudre aux yeux des Libanais et une manœuvre pour rassurer l’Occident » ; Libanais et Occidentaux exigeaient cette reconnaissance et une délimitation des frontières qui n’intervient toujours pas. « En convoquant le commandant en chef de l’armée libanaise, Assad a violé la souveraineté libanaise, mais pire aussi, Kahwaji a trahi son pays, ses concitoyens et son hiérarchie en y répondant », renchérissent certains.


Au-delà de ce vent de scandale qui souffle sur cet événement, certains n’hésitent pas, à Beyrouth, à se souvenir du général François Al-Hage, ancien chef des opérations de l’armée, tué dans un attentat à la voiture piégée qui n’a toujours pas livré ses secrets, officiellement. Pour nous, l’identité des assassins ne fait aucun doute. Pour ces Libanais, Hage était pressenti pour succéder à Michel Sleimane à la tête de l’armée, après l’élection de ce dernier à la Présidence de la République. Son élimination aurait ainsi ouvert la voie à Kahwaji pour commander l’appareil militaire, avec un appui syrien indirect, en tout cas discret. Car, rappelons-le, Damas avait émis un veto sur Hage, considéré comme « patriotique, donc indomptable ». Depuis 1984, la Syrie avait toujours son mot à dire dans la désignation des commandants de l’armée. Rn 1984, Damas avait exigé la démission du général Ibrahim Tannous au profit de Michel Aoun, puis avait soutenu Emile Lahoud et Michel Sleimane. Aoun est devenu l’un de ses alliés ; Lahoud a présidé le Liban pendant un mandat et demi ; avant de céder la place à Sleimane. Prépare-t-elle Kahwaji à la relève ? Y a-t-il un lien de cause à effet entre ce rappel historique et la convocation de ce jour, s’interroge-t-on à Beyrouth ?


Cependant, la question la plus pressante tourne, ce soir, autour du comportement de l’armée face au Hezbollah qui a déjà réalisé, tôt ce matin, une « manœuvre à blanc » à Beyrouth, et qui s’apprêterait à mettre ses menaces à exécution, en s’en prenant au siège du Gouvernement, aux représentations de l’ONU et de ses institutions (UNESCO, ESCWA) et aux forces de la FINUL dans le Sud. Les jours à venir apporteront sans doute une réponse. Espérons qu’elle soit à la hauteur des espoirs fondés sur l’armée.


Khaled Asmar


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