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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 20:35

 

 

MENUES ADAPTATIONS POUR FAVORISER LES NEGOCIATIONS DE PAIX

 

Par Bertrand RAMAS-MUHLBACH

Pour © 2010 lessakele et  © 2010 aschkel.info

Le 2 septembre 2010, Benjamin Netanyahou et Mahmoud Abbas vont se retrouver à Washington sur invitation de la secrétaire d’Etat Hilary Clinton, pour reprendre les pourparlers de paix et déboucher sur un accord, théoriquement prévu dans un délai de un an. Ces discussions, menées sous l'égide du président Barack Obama et en présence du président égyptien Hosni Moubarak et du roi Abdallah de Jordanie, s’inscrivent dans le cadre d’une dynamique qui a naturellement été saluée par le quartet pour le Moyen orient (Etats-Unis, Russie, Union Européenne et ONU). De son côté, et pour montrer sa volonté d’éviter tout blocage, Israël a même accepté, ce 26 août 2010, une partie des exigences palestiniennes relatives à un arrêt des constructions en Cisjordanie : après le 26 septembre 2010, date du moratoire pour le gel provisoire des constructions dans les implantations en Judée Samarie, plus aucune construction ne devrait se poursuivre dans les implantations isolées.

Voici de nombreux mois voire de nombreuses années que les protagonistes se sont vus suggérer un retour à la table des négociations, l’absence de solutions trouvées étant à l’origine de nombreuses tensions, crispations, et reste une source d’instabilité régionale. Le problème se pose néanmoins de savoir si les accords en vue pourront être définitivement opposables aux israéliens et aux palestiniens, ou s’il convient de procéder à de menues adaptations pour en faciliter l’application. Il n’est en effet pas certain que les conditions actuelles des pourparlers garantissent le succès des solutions qui seront préconisées, si certaines précautions ne sont pas prises.

Le premier problème est celui de la représentation de la partie palestinienne. Le Comité exécutif de l’Olp a accepté le principe des négociations, mais il n’est pas certain que Mahmoud Abbas, dont le mandat en tant que représentant de l’Autorité palestinienne a expiré en juin 2009, a bien qualité pour représenter la population palestinienne. Il serait en effet dommage qu’après la conclusion de l’accord, des Palestiniens décident de poursuivre la lutte armée pour la simple raison qu’ils ne se sentent pas concernés. Déjà, les Palestiniens abordent les négociations sous le signe de la frustration, eu égard à l’importance des pressions exercées pour revenir à la table des négociations, et à la certitude que les négociations ne  serviront que les intérêts juifs. La majorité d’entre eux vit effectivement ces discussions comme une capitulation imposée, et non comme un échange constructif et équilibré. Si de surcroit, les engagements passés le sont par une personne non désignée pour les représenter, il y a peu de chance qu’ils en acceptent le principe. En fait, non seulement Mahmoud Abbas n’a aucune qualité pour imposer un accord au peuple palestinien mais en outre, les  Palestiniens affiliés au Hamas ont déjà fait savoir qu’ils rejetaient le processus : pour eux, négocier avec Israël est inenvisageable puisqu’il s’agit d’un régime d'apartheid composé de colons juifs sionistes qui massacrent les Palestiniens, les humilient aux check-points, les déportent, attaquent les convois humanitaires, et travaillent à la solde des  Américains. Dans ces conditions, la seule négociation qui vaille doit l’être en position de force (comme « Saladin »), les Palestiniens restant prêts à s’unir pour montrer ce qu’est une Ouma (nation) soudée sous le drapeau de la Shahada (martyr). Il s’agit là du premier obstacle qui pourrait être surmonté si Mahmoud Abbas soumet le cadre de l’accord futur au référendum, et qu’il obtienne non une majorité simple, mais bien l’unanimité de la nation palestinienne. En effet, dans la mesure où la population palestinienne ne connait pas le fonctionnement démocratique, les Palestiniens pris individuellement ne se sentent pas liés, par une position qui serait prise de façon majoritaire.

Le second problème est celui de la position du quartet pour le Moyen Orient pour qui les négociations de paix doivent « aboutir à un règlement négocié entre les parties qui mette fin à l’occupation qui a commencé en 1967, et qui doit donner naissance à un Etat palestinien indépendant démocratique et viable coexistant dans la paix avec ses voisins de la région ». En d’autres termes, cette position présuppose les conditions de l’accord avant toute négociation. Certes, la communauté internationale se sent une responsabilité dans le drame des Palestiniens avec le vote de la résolution du 29 novembre 1947 sur le partage de la Palestine entre un Etat juif et un Etat Arabe. Pour autant, elle n’a pas à faire supporter à Israël les conséquences de cette décision de type colonial. Elle ne peut donc préconiser un retour « aux frontières dites de 1967 » sans tenir compte des évolutions géopolitiques produites depuis 42 ans. La ligne de cessez le feu de 1967 avec la Jordanie (non les Palestiniens) ne peut servir de frontière avec les Palestiniens qui n’étaient pas concernés par les hostilités. Or, dans le cadre de l’accord, des blocs d’implantation juives doivent être incorporés à l’Etat hébreu et par ailleurs, il est peu probable qu’Israël abandonne la partie orientale de sa capitale sur laquelle se trouve le Mont du temple (annexée en 1967) au profit des Palestiniens. Le quartet n’a donc pas à poser, dès avant l’engagement des discussions, quelles seront les conditions de l’accord, ni sceller, a priori, la question des frontières qui emporterait immédiatement obligation pour Israël de renoncer à la partie orientale de sa capitale. Pour l’heure, les Palestiniens appréhendent négativement les solutions qui seront trouvées pour Jérusalem, les implantations juives, les réfugiés les frontières, les réserves d’eau et le sort des prisonniers. Les solutions seront trouvées dans le cadre des discussions, la communauté internationale devant assumer ses responsabilités historiques et ne pas affirmer péremptoirement, des solutions non débattues par les intéressés.

Enfin, le dernier aménagement doit tenir compte de la sensibilité des Palestiniens qui oscillent  entre un nationalisme arabe non religieux et une culture islamiste. Pour de nombreux Palestiniens, le Coran est la source de toute législation, insusceptible, d’ailleurs, d’interprétation. Or, il n’y a que les théologiens de l’Islam qui sont en mesure de les éclairer sur la compatibilité des accords futurs de paix et les prédictions religieuses. Le concept de « Jihad » ou de « Guerre Sainte » présente une acception double : d’une part, il s’agit d’un effort pour le bien et d’une lutte contre les mauvais penchants. Dans ce cadre, le djihad suppose une prédication non violente fondée sur l’éducation et une foi littérale qui doit restituer à l’Islam sa prééminence. Par ailleurs, le djihad est également une guerre pour protéger les lieux saints et repousser les envahisseurs. Dans ce sens, seul le combat armé permet la libération de la Palestine de toute occupation étrangère et conduira à l’instauration d’un Etat islamique par la force. En tout état de cause, les Palestiniens religieux conçoivent le devenir de la Palestine, non à travers les décisions de représentants démunis de tout mandat, mais bien en considération d’une organisation chargée de mystères, qui relève de l’initiation voire de l’ésotérisme. Sur ce point, l’engagement d’un processus de paix avec des personnes qui n’accèdent pas aux vérités théologiques de l’Islam, voire qui les bafouent, ne peut raisonnablement prospérer sans l’intervention des dignitaires de l’Islam. Eux seuls jouissent d’un respect et d’une considération auprès des Palestiniens et sont aptes à confirmer si le processus est compatible avec les connaissances cachées de la spiritualité musulmane. Aussi et sur ce terrain, l’accord à trouver devra être validé par les dignitaires de l’Islam qu’il conviendrait utilement de convier à la table aux négociations.

Lorsque ces détails auront été réglés, il sera alors possible d’envisager sereinement la poursuite des négociations. Autant dire que la partie n’est pas encore gagnée.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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