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L’Union des communautés juives de Russie a décoré dimanche l’actuel président de l’Agence Juive pour Israël, Natan Sharansky. C’est lors d’une réunion spéciale qui s’est déroulée dans le Sanctuaire des Cérémonies du Kremlin, avec la participation du Grand Rabbin de Russie, Berl Lazar, et des dirigeants des communautés juives. De nombreuses personnalités officielles ont rehaussé la solennité de l’événement.
Sharansky a déclaré qu’il n’a pas l’intention de se reposer sur ses lauriers: « Je poursuivrai avec conviction mes efforts pour renforcer la conscience juive en ex Union soviétique, ainsi que dans toutes les communautés juives dispersées à travers le monde. J’ai l’intention d’employer l’important prix qui m’a été remis dans le but de promouvoir les activités de l’Agence Juive en ex Union Soviétique et de renforcer le lien entre les Juifs de ces contrées et l’Etat d’Israël ».
Considéré de nombreuses années comme dissident soviétique, Natan Sharansky a été privé de son travail puis enfermé de nombreuses années en Union Soviétique, accusé notamment d’avoir enseigné l’hébreu. Entre autres tortures, ses geôliers ont tenté de le convaincre que l’Etat d’Israël n’existait plus.
Arrivé en Israël, après l’accueil triomphal dont il a fait l’objet, il s’est lancé dès l’effondrement du Rideau deFer dans la politique, malgré les nombreux conseils qu’il a reçus et selon lesquels un parti fondé sur les origines territoriales des électeurs était voué à l’échec.
Luttant contre les injustices dont font l’objet les Juifs, l’une de ses actions a été la dénonciation, en 2003, d’un feuilleton, diffusé par satellite, provenant de la chaîne libanaise Al-Manar TV, du Hezbollah. Cette émission (Al-Shatat, diaspora), se faisait l’écho des accusations de crimes rituels, et reprenait le thème de l’hypothétique domination du monde par les Juifs: dans le premier épisode, Rothschild appelle les siens, sur son lit de mort, à soumettre le monde par le pouvoir, l’argent et le sexe. Dans le vingtième, un rabbin fait égorger un enfant chrétien pour récupérer son sang.
Un satellite, propriété de la société française Eutelstat, dans le 15e arrondissement de Paris, permet au monde entier de suivre ce feuilleton. C’est Sharanski qui en alerte, le 6 décembre, Roger Cukierman, alors président du Crif, lors d’une rencontre fortuite à Berlin dans le cadre d’un débat organisé sur le Proche-Orient. Ce dernier en informe le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), à Matignon, cassette vidéo à l’appui.
Les autorités compétentes, impuissantes, doivent combler un vide juridique, car l’état de la loi ne permet alors, à l’époque, ni de poursuivre Al-Manar, ni Eutelstat, contrôlée par France Telecom, et dont le responsable, Beretta, se déclare aussi peu responsable du contenu des émissions qui transitent pas son satellite que ne le sont les responsables des lignes téléphoniques du contenu des conversations qui y circulent.
Le CSA reconnait, étant donné le nombre de chaînes transitant par les supports médiatiques qu’il contrôle, quelque 1400, être contraint d’attendre les réactions de téléspectateurs mécontents. Il intervient toutefois dès que sont signalés des programmes dont le contenu appelle au racisme et à la haine.
C’est l’une des multiples démarches entreprises par l’actuel président de l’Agence Juive, et qui a suscité des réactions jusqu’au bureau du Premier ministre français, entre 2003 et 2004.
[Dimanche 20/12/2009 20:03]