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23 octobre 2010 6 23 /10 /octobre /2010 21:39

 

 

 

Dossier-B.H-Obama.jpg

 

 

Obama et l'État palestinien à venir

par John Bolton, ancien ambassadeur américain à l'ONU,

pour The Wall Street Journal


Article paru le 20 octobre 2010

 

Titre original : Obama and the Coming Palestinian State

 

Traduction :objectif-info

 

Que se passerait-il si le président s'abstenait lors d'un vote du Conseil de Sécurité sur la création d'un État palestinien ?

 

Les négociations israélo-palestiniennes indirectes, qui sont depuis 21 mois au centre de la politique de l'administration Obama au Moyen-Orient, s'acheminent inévitablement vers un échec. Il est possible que les négociations se poursuivent de façon boiteuse après nos élections du 2 novembre, mais elles sont condamnées à la déconfiture.

 

L'Autorité palestinienne à parfaitement compris que ces négociations, de même que la solution « à deux états », avorteront inévitablement. Elle a besoin d'un plan B. Dans cet esprit, plusieurs scénarios circulent pour clore ces négociations gênantes avec Israël et passer immédiatement à la création d'un État palestinien.

 

Deux approches tactiques différentes sont en présence. Dans l'une, l'Autorité palestinienne persuaderait les États-Unis de reconnaître un État palestinien en Cisjordanie et dans la bande de Gaza, sur la base des lignes de cessez-le-feu d'avant 1967 (qui sont souvent qualifiées faussement de « frontières »). La seconde option consiste à demander au Conseil de Sécurité des Nations Unies de reconnaître la «Palestine» sur la base de ces mêmes lignes. Le point de passage obligé de cette seconde tactique exige d'obtenir l'accord des États-Unis pour le soutien d'une telle résolution du Conseil de sécurité ou, au minimum, sa non-opposition par le biais d'un veto.

 

À maints égards, cette manœuvre renvoie à la déclaration de l'Organisation Palestinienne de Libération (OLP) de 1988 proclamant la création d'un l'État. Elle fut reconnue par des dizaines de membres des Nations Unies, au nombre desquels beaucoup de pays d'Europe. L'OLP essaya alors de capitaliser cette déclaration en devenant membre d'Agences de l'ONU comme l'Organisation Mondiale de la Santé pourtant ouverte aux seuls états. De cette façon, l'OLP cherchait à créer dans l'arène internationale, «des réalités de terrain» qu'elle était bien incapable d'établir par la force.

 

Cette tentative échoua parce que Washington s'y opposa avec détermination au sein du système des Nations unies, et l'ensemble de la démarche fut réduite à néant. L'OLP ne gagna pas une nouvelle légitimité : elle put cependant modifier sa plaque d'identité à l'Assemblée générale devenant la "Palestine" après avoir été « l'Organisation de Libération de la Palestine » ce qui passa pour être un succès de l'ONU.

 

Cette fois c'est différent. Les élections du 2 novembre passés, et devant un échec imminent et embarrassant des négociations directes, le président Obama pourrait bien vouloir punir Israël, ou du moins transformer son échec diplomatique en un événement qui laisserait une marque.

 

L'administration Obama à une vision négative d'Israël, mais une reconnaissance de la «Palestine» par les États-Unis semble être à court terme une perspective improbable. Ses conséquences seraient dévastatrices pour le président en politique intérieure: il aura déjà sans doute reçu de rudes coups à l'issue des élections de mi-mandat et la perspective des deux années suivantes lui posera des problèmes sérieux. Ce serait tout simplement insupportable pour lui.

 

Mais un moyen plus indirect et tout aussi efficace serait de permettre la création d'un État par le biais d'une résolution du Conseil de sécurité. Les précédentes administrations américaines auraient indiscutablement voté « non » et auraient opposé un veto à une telle proposition, mais vu le penchant de M. Obama pour les pressions publiques sur Israël, Washington pourrait bien décider de ne pas jouer son rôle traditionnel. Comme même M. Obama ne donnerait probablement pas l'instruction de voter « oui » à une résolution du Conseil de Sécurité créant un État palestinien et lui attribuant le statut de membre des Nations unies, on peut imaginer que l'administration préfèrera s'abstenir. Ce qui permettrait à une majorité quasi certaine peut-être de 14 contre zéro, d'adopter la résolution.

 

Israël serait alors confronté à un changement radical de sa position internationale. Il deviendrait politiquement l'équivalent du nouvel État de Palestine. De plus, la définition habituelle d'un État en droit international nécessite que l'État putatif ait des frontières claires. C'est pourquoi une éventuelle résolution du conseil de sécurité pourrait se référer à un État palestinien dans le cadre des «frontières de 1967» ou de quelque chose qui ressemblerait.

 

Le tracé des frontières est un jeu à somme nulle. Aujourd'hui, comme dans les années 88-89, «la Palestine» n'a pas de véritables frontières autres que celles qui délimitent la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. De plus, Israël a affirmé depuis longtemps qu'il ne reviendrait jamais à la configuration de 1967 et il insiste pour être doté de frontières sures et défendables. Ses nombreuses implantations en Cisjordanie et leur fortification sont des preuves solides de sa détermination.

 

Une résolution du Conseil de Sécurité qui ferait des lignes de 1967 des frontières, mettrait en question la légitimité même d'Israël et réduirait considérablement ses perspectives de sécurité et de défense. En incluant dans la définition de la «Palestine» des territoires qu'Israël considère comme les siens, cette résolution délégitimerait à la fois l'autorité d'Israël et les implantations situées au-delà des lignes de 1967, de même que sa volonté d'avoir Jérusalem comme capitale indivisible.

 

M. Obama a laissé indiscutablement ouverte la possibilité de ne pas tenir d'engagement sur les frontières de 1967. Par exemple, dans son discours de septembre 2009 aux Nations unies, il a soutenu l'idée d'un État palestinien « disposant de la continuité territoriale et qui mettrait fin à une occupation qui a commencé en 1967.»

 

Personne ne doit sous-estimer la gravité de cette menace pour les positions israéliennes, menace que M. Obama pourrait conjurer d'un coup en choisissant de s'y opposer. Nous allons bientôt voir jusqu'à quel point il se prépare à être hostile à Israël.

 

M. Bolton est membre de l'American Enterprise Institute. Ancien ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, il est l'auteur de «Capituler n'est pas une option : défendre l'Amérique aux Nations unies et à l'étranger » (Simon & Schuster, 2007).

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Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

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Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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