
Selon plusieurs sources, plus de 200 membres du parti Baas au pouvoir en Syrie ont démissionné ce mercredi, pour protester contre la répression sanglante qui se poursuit dans le pays. Auparavant, une trentaine d’autres cadres et partisans avaient claqué la porte du parti. Notons que la presse française dénote dans sa couverture de l’actualité syrienne avec le silence embarrassé des officiels. Le quotidien Libération a titré « Assad, tueur en Syrie », alors que Le Canard enchaîné a désigné Assad par « Damassacreur », deux jeux de mots qui font sourire, malgré les larmes et le sang qui inondent la Syrie.
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Romandie News | ![]() |
NICOSIE - Deux cent trois membres supplémentaires du parti Baas, au pouvoir en Syrie, ont démissionné mercredi, après la trentaine de démissions déjà annoncées dans l'après-midi, selon des listes de démissionnaires que l'AFP a pu consulter.
Ces nouvelles démissions concernent des membres du parti Baas dans la région du Houran (Deraa et ses environs), dans le sud du pays.
A Deraa, berceau de la contestation contre le régime en Syrie, une intervention massive des forces de sécurité a fait plus de 30 morts lundi et mardi. Des milliers de soldats syriens appuyés par des chars sont intervenus pour mater le mouvement. Le 23 mars, la répression avait déjà fait 100 morts dans cette ville.
Une trentaine de membres du parti Baas de la région de Banias (nord-ouest) avaient annoncé quelques heures auparavant leur démission pour protester contre les pratiques des services de sécurité, dans un communiqué parvenu à l'AFP.
Les services de sécurité ont démoli les valeurs sur lesquelles nous avons grandi. Nous dénonçons et condamnons tout ce qui s'est passé et annonçons sans regret notre retrait du parti, affirmaient les signataires du premier texte.
Les pratiques des services de sécurité à l'encontre de citoyens sans armes à Banias et dans les villages voisins, notamment à Baïda, sont contraires à toutes les valeurs humaines et aux slogans du parti Baas, expliquaient-ils, en évoquant les perquisitions dans les maisons, les tirs à balles réelles sans discrimination sur les gens, les maisons, les mosquées et les églises.
Le communiqué dénonçait aussi la manière dont les médias (syriens) parlent des manifestants tués, blessés ou torturés en les traitant de +gangs criminels armés+.
La Syrie est en proie depuis le 15 mars à un mouvement de contestation sans précédent contre le régime du président Bachar al-Assad.
Le 12 avril, les forces de l'ordre avaient ouvert le feu à Baïda, un village proche de la ville de Banias, encerclée pendant plusieurs jours par l'armée. Les forces de sécurité avaient mené des perquisitions dans les maisons et arrêté des centaines de personnes, selon des militants des droits de l'Homme.
Le 10 avril, à Banias, les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des habitants, faisant au moins quatre morts et 17 blessés.
(©AFP / 27 avril 2011 20h43)