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5 février 2010 5 05 /02 /février /2010 17:26

 

 

 



Editov (05/02) : Tambours de guerre… ou nouvelles exhibitions de muscles et de mots ? 1ère Partie.


Marc Brzustowski,

pour http://lessakele.over-blog.fr et www.aschkel.info

 



L’Amérique a mis environ un mois à répondre au non-respect iranien de la date-butoir du 31 décembre 2009, avant d’accepter les propositions de transfert de son uranium enrichi vers des pays tiers. Cette première réplique correspond, essentiellement à un renforcement défensif de ses alliés, depuis Israël jusqu’au Golfe arabo-persique.


 

Si l’on reprend le fil des opérations de communication de l’Administration Obama, ces derniers mois, on observe qu’il est guidé par le principe de précaution face aux menaces d’Ahmadinedjad. L’Amérique cherche aussi à se montrer compréhensive à l’égard de ses alliés et de leurs inquiétudes légitimes, face à sa trop grande propension à l’ouverture envers un ennemi défiant, retors et rusé :


 

on doit, tout d’abord, remonter aux grandes manœuvres américano-israéliennes intitulées « Juniper Cobra », en fin octobre, qui représentent le plus grand exercice commun de sanctuarisation du territoire israélien, par mer, air et moyens antibalistiques, jamais réalisé jusqu’à cette date. Ceci ajouté à l’implication états-unienne dans le programme de défense « Hetz 3 », la démonstration globale veut offrir une sorte d’assurance, ou de kit de survie à Israël, quelle que soit la portée graduelle des menaces proférées par Téhéran. Il y a eu bien d’autres manœuvres, où Heyl Ha’avir, l’armée de l’air frappée du bouclier de David, a pu tester ses capacités de réapprovisionnement en vol sur longues distances, au-dessus des bases texanes de l’US -Air Force, ou en survolant les côtes de la Grèce, autre membre de l’OTAN.


 

Récemment, début janvier, le Général David Petraeus, commandant en chef du CENTCOM, était mis à contribution, et faisait assaut de petites phrases suggestives, en tant qu’expert de haut-rang à l’active. Il laissait, alors, entendre qu’évidemment, son Etat-major avait mis sur pied tous les scenarii possibles, en vue d’un bombardement réaliste, et tout-à-fait faisable, à son avis, des installations nucléaires de la Mollachie iranienne, si les discussions échouaient. Le discours étant insuffisant pour être pris au sérieux au Moyen-Orient, Obama joignait le geste à la parole, en envoyant la Vè Flotte autour de l’USS Eisenhower, rejoindre l’armada américaine déjà impressionnante, patrouiller dans le Golfe. Officiellement, il s’agissait surtout de prendre en considération les évolutions inquiétantes du Jihad au Yémen et en Somalie et d’appuyer les armées régionales alliées de l’Amérique : yéménite, saoudienne ou égyptienne, ayant maille à partir avec ces tentatives de sédition, qui prennent leurs ordres au QG des Gardiens de la Révolution islamique. Mais la profusion de moyens balistiques et aériens dont ce type de porte-avions et d’hélicoptères est équipé ne laisse que peu de doute sur leurs capacités multi-usages parant à toute éventualité. On peut même gager que cette force est surdimensionnée, s’il ne s’agissait que de disperser une insurrection de type guérilla terroriste, comme les Houtis du Nord Yémen ou les milices al-Shabab. Ce qui requérerait surtout des forces spéciales terrestres.


 

.

Depuis la semaine dernière, les Etats-Unis ont franchi un nouveau stade, dans ce qu’on appelle communément, « l’agitation » sécuritaire, en dépêchant, à grand renfort de publicité dans le New York Times et le Washington Post, des batteries de missiles antibalistiques de type Aegis et « Patriot », dans leur nouvelle version réputée plus efficace que durant la 1ère guerre du Golfe. Les Shahab 3 iraniens sont bien plus perfectionnés que les Scuds de Saddam Hussein. Ces engins de défense anti-aérienne sophistiqués américains sont, cette fois, déployés sur le territoire même de quatre pays du Golfe : le Koweit, les Emirats Arabes Unis, Oman et le Qatar, qui constituent la première ligne de front géographique face à l’Iran, même s’ils n’en sont pas la cible privilégiée, puisque de tout temps, c’est Israël qui décroche le pompon des invectives génocidaires allumées par Téhéran. Au sujet de ce déploiement, on peut consulter l'excellent Stratfor du 1er février : http://www.stratfor.com/weekly/20100201_defensive_buildup_gulf .

 


Sur le plan juridique des sanctions, le Sénat emboîtait le pas du Congrès pour préconiser leur renforcement, avec pour objectif de mettre un frein aux importations d’essence raffinée vers le pays des Mollahs, qui en est dépendant pour sa consommation courante à plus de 35%. De fait, Oman, le Qatar et les Emirats représentant le poumon bancaire et économique de l’Iran, une fois passés sous la coupe sécuritaire des Etats-Unis, seront plus faciles à convaincre qu’ils ont un rôle à jouer dans l’application d’éventuelles sanctions de ce genre, le jour où une signature décisive émanerait du Bureau Ovale. Ceci est loin d’être acquis, d’autant qu’Obama veut encore croire à un front uni, engageant la Chine et la Russie, dans un tel train de mesures de rétorsion. On peut croire que le mythe de cette « union sacrée » s’acheminera vers un « flop », puisque, aussi bien la Chine que la Russie font entendre que l’heure de nouvelles sanctions n’est pas encore « proche ». Autant dire qu’il est question, pour eux, de ne jamais désespérer Washington, tout en renvoyant toute gêne effective pour l’Iran aux calendes grecques. Dans le même temps, on apprenait que l’Australie, autre allié de l’alliance Atlantique, avait arraisonné récemment 3 navires à destination de l’Iran, bourrés de pompes servant au refroidissement d’installations nucléaires.

 

Néanmoins, à cette heure, Ahmadinedjad et son gang ont de bonnes raisons de vouloir reprendre l’initiative diplomatique et de se montrer, à nouveau, plus doués pour le jeu d’échec que leurs adversaires. En milieu de semaine intervenait une nouvelle proposition de leur part, exprimant, finalement, et après une série de provocations sans discontinuer depuis décembre, le souhait de se plier au jeu de l’enrichissement externalisé de son uranium enrichi.


 

Est-ce, "enfin!"(soupir de lâche soulagement...), la preuve  tant attendue, que le fait de mener conjointement les volets militaire et économique finirait quand même par payer ? Ou s’agit-il encore de repousser toute échéance fatidique et de ramener Obama à une attitude conciliatrice, comme sentant que ses choix sont les bons, jusqu’à la prochaine fois ? Pour Téhéran, il s’agit simplement d’échanger de l’uranium à 3, 5%, pour que les grandes puissances lui renvoient, quelques mois plus tard, de l’Uranium à 20%, lui évitant ainsi de faire tourner ses propres centrifugeuses. Il n’en fallait pas plus pour qu’aussitôt, la Chine et la Russie approuvent la « sagesse » iranienne et l’incitent à retourner à la table des négociations. La partie de poker-menteur reprend, comme si rien ne s’était dit depuis décembre dernier.


 

Ce n’est, d’ailleurs, pas tout, puisque dans le même climat de bonhommie retrouvée, les Russes faisaient savoir aux Pasdaran qu’ils étaient disposés à honorer leur contrat de livraison de S-300 anti-aériens, que diverses manœuvres, notamment israéliennes -et de bouclier anti-missiles américain hors d'Europe-, étaient momentanément parvenues à suspendre, quelques mois durant. Un point partout, la balle au centre, et toujours pas d’arbitre pour siffler la fin de la partie : les défenses de chaque côté continuent de hisser la herse, toute tentative de frappe aérienne n’en deviendrait, a priori, que plus risquée.

 

( à suivre...)


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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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