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9 mai 2010 7 09 /05 /mai /2010 22:25

 

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Quand Tsahal donne des ailes
Par RUTH EGLASH 
09.05.10


Le capitaine de Tsahal, Asie Mekonent, sait de quoi il parle quand il aborde les difficultés rencontrées par la communauté éthiopienne à son arrivée en Israël.

Les six officiers de l’armée de l’air : preuves vivantes d’un succès. 
PHOTO: DR , JPOST

"Toute immigration passe par différentes phases", observe l'officier d'origine éthiopienne, chef du service de comptabilité de sa base aérienne. "Les Russes, les Marocains, les Yéménites, tous ont eu des difficultés à s'intégrer dans la société, à comprendre la culture et trouver leur place, et je crois que nous, les Ethiopiens, y parviendrons à notre tour. Nous avons simplement besoin d'opportunités pour mieux nous réaliser. Il y aura même des pilotes éthiopiens un jour. J'en suis convaincu, vous verrez."

C'est depuis la salle d'événement de la base aérienne Sde Dov que le jeune soldat tient ces propos. Mekonent est l'un des six officiers de l'armée de l'air d'origine éthiopienne qui ont accepté de dissiper certains mythes autour de leur communauté. Ce dernier Yom Haatsmaout, il s'est même vu décerner une médaille pour sa contribution exceptionnelle au sein de l'armée israélienne.

Boucler la boucle

Les voici : la capitaine Banchigize Malasa, éducatrice à Sde Dov ; le lieutenant Bazazu Mengistu, expert en électronique à la base de Nevatim ; le lieutenant Yalfal Siyum, qui travaille dans l'unité de maintenance aérienne ; le lieutenant Sara Simo, le premier Ethiopien à manipuler des drones ; et Mekonent. Tous étaient de jeunes enfants lors de l'opération Salomon qui les a conduits en Terre promise. Le lt. Eitan Panthon, officier à la base de Nevatim, est arrivé via le Soudan avec l'opération Moïse.
"Les médias sont toujours à l'affût d'affaires de discrimination et mettent l'accent sur l'élément racial quand ils parlent de nous", dit Panthon, qui a grandi à Afoula. "Ils ne parlent jamais des réussites ou des aspects positifs, qui donneraient aux autres l'envie de progresser à leur tour."

Impeccables dans leurs uniformes, les six soldats professionnels s'expriment dans un hébreu parfait. Ils sont heureux de partager leur incroyable parcours du fin fond de l'Afrique jusqu'à la base aérienne. Loin d'eux l'envie de mentionner les statistiques du gouvernement ou les histoires déprimantes des dirigeants de la communauté éthiopienne, sur les obstacles innombrables, les entraves et les difficultés économiques. Ces six jeunes sont une preuve vivante de réussite.

"La discrimination existe, évidemment", reconnaît Panthon. "Mais tout dépend de la façon dont vous réagissez. J'ai plusieurs fois eu affaire à des soldats qui refusent de me regarder ou d'obéir à des ordres venant de moi parce que je suis éthiopien, mais je décide de les ignorer. Le prendre personnellement, c'est fatal." Mekonent renchérit : "Les médias sont toujours en quête d'articles chocs, et ils ne reflètent pas toujours la vérité. Nous avons une merveilleuse communauté, et après seulement 25 ans dans ce pays, plus de 60 officiers éthiopiens servent dans l'armée de l'air dont un lieutenant-colonel de réserve. C'est un accomplissement."

Selon les données de l'armée, 150 à 200 officiers, dont 58 dans l'armée de l'air, sont d'origine éthiopienne. Il n'existe aucun quota officiel, cet honneur s'obtient par mérite uniquement. "Pour moi, faire partie de l'armée de l'air, c'est boucler la boucle", avance Simo, la plus réservée des six. "Quand j'ai rejoint l'aviation, un pilote est venu vers moi et m'a demandé quand j'avais fait mon aliya. Je lui ai répondu que j'avais trois ans quand je suis venue d'Ethiopie dans le cadre de l'opération Salomon. 'Eh bien, je suppose que je pourrais être l'un des pilotes qui t'ont emmenée ici', a-t-il répondu. C'était un sentiment unique."

Jerusalem Post : Comment vivez-vous le fait de faire partie de l'armée de l'air, qu'est-ce qui vous a conduit ici en premier lieu ?
Mengistu : Pour être honnête, je n'ai jamais vraiment pensé à rejoindre à l'armée de l'air quand j'étais petit, mais dès que je me suis enrôlé dans l'armée, je savais que c'était ce que je voulais faire.
Siyum : J'avais 7 ans au moment de l'opération Salomon et je ne me rendais pas compte que c'était l'armée de l'air qui venait à notre secours. Au fil des ans, j'ai entendu toutes les histoires sur notre aliya, et je suis aujourd'hui très fier de faire partie de cette force militaire qui nous a sauvés.

J.P. : Avez-vous déjà été victime de discrimination raciale dans l'armée ?
Simo : En tant que soldat, non, mais il y a encore beaucoup de stéréotypes dans la tête des gens, et malheureusement, les médias font un excellent travail d'accentuation de ces stéréotypes.
Malasa : Après mon service militaire obligatoire, quand j'ai essayé de trouver un emploi dans le civil, j'ai été confronté à une grande discrimination. Même si j'avais un très bon CV, j'ai cherché du travail pendant deux ans. Je me suis alors tourné vers l'armée de métier. L'armée ne juge pas une personne selon la couleur de sa peau, mais sur la qualité de son travail. Je sais que je suis à ce poste grâce à mes seules capacités.

J.P. : Quels sont les défis des jeunes Ethiopiens dans l'armée ?
Mekonent : Il y a un océan entre nous [les immigrants de deuxième génération] et nos parents, et c'est loin d'être simple. D'une part, les anciens veulent prendre soin de nous et s'assurer que nous apprenons et progressons, mais d'autre part, ils ne comprennent pas la culture du pays, et encore moins celle de l'armée.
Malasa : Mes parents sont religieux et ils ne voulaient pas que je fasse l'armée parce que je devais porter un pantalon. Il était impossible de leur expliquer pourquoi c'était si important pour moi. Je me suis rendu compte à un âge précoce que mes parents ne comprenaient pas cette nouvelle culture, et qu'ils ne pouvaient pas me donner les outils dont j'avais besoin pour aller de l'avant et réussir en Israël.

Mais ils m'apportent un soutien moral et sont heureux que je fasse partie de l'armée aujourd'hui. Je peux voir de la fierté dans les yeux de ma mère. Et cela va au-delà de la cellule famililale. Quand je rentre en uniforme, tous mes voisins disent 'Bravo, tu as réussi !' Les personnes âgées nous voient comme les fruits de leur travail acharné, et pour les plus jeunes, nous sommes des modèles.

 

J.P. : Y a-t-il un grand fossé entre votre culture à la maison et la culture israélienne, à l'armée et dans la société en général ?
Malasa : Je me sens israélienne dans tous les sens du terme, j'aime la culture du pays, elle est passionnée et expressive. Mais je respecte aussi mes racines et j'essaie de puiser un peu de chaque culture.
Mengistu : Je pense que les soldats éthiopiens ont un problème de rapport à la discipline. Par exemple, les Ethiopiens ne regardent pas une personne qu'ils respectent droit dans les yeux. A l'armée, si vous ne regardez pas votre supérieur en face, il le prendra mal. Les soldats éthiopiens ne comprennent pas cela.

Des modèles à suivre

J.P. : Comment pouvez-vous aider les jeunes recrues éthiopiennes à réussir comme vous ?
Siyum : Je sais que je suis un modèle pour les autres soldats éthiopiens, même si beaucoup d'autres ont réussi. Mon but est de leur montrer qu'en prenant la bonne voie, ils peuvent gravir des échelons, en particulier dans l'armée de l'air.
Panthon : Parfois, s'il y a un problème avec une nouvelle recrue éthiopienne, on m'appelle à la rescousse, surtout pour les cas difficiles. Nous avons également un programme "grand frère" pour les jeunes Ethiopiens en difficulté ou qui sont envoyés en prison. Nous les aidons à mieux comprendre les protocoles de l'armée.

J.P. : Récemment, une loi a été adoptée pour l'enseignement de l'histoire et de la culture éthiopienne dans les écoles. Que pouvez-vous faire dans ce sens à l'armée ?
Mekonent : Je ne pense jamais à mon succès en terme personnel. Je nous vois comme des ambassadeurs de notre communauté. Je crois que nous devons tous expliquer nos traditions, et j'essaie de le faire autant que possible à la base.
Siyum : Je suis le premier Ethiopien de mon unité et je considère qu'il est de mon devoir de parler de ma communauté. Il y a quelques semaines, j'ai demandé à mon commandant si je pouvais faire une présentation et il a accepté. La culture éthiopienne a de nombreuses valeurs que nous devons partager avec les autres.
Simo : Je suis très heureuse que cette loi a été adoptée. Ainsi, les sabras, mais aussi les Ethiopiens nés en Israël, pourront s'initier à la culture éthiopienne. Je fais du bénévolat dans une école avec des étudiants éthiopiens et même eux ne connaissent pas vraiment leur propre histoire. Il est vraiment important que les enfants comprennent d'où ils viennent.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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