18.11.09
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Le président américain Barack Obama a déclaré mercredi que la décision israélienne de construire 900 logements dans le quartier Gilo au sud-est de Jérusalem compliquait les tentatives américaines de relancer les pourparlers de paix.
Il a ajouté, dans une interview sur Fox News, que des implantations supplémentaires n'amélioreraient pas la sécurité d'Israël. De telles actions, a-t-il estimé, minent les efforts de paix dans la région et énervent les Palestiniens d'une manière "dangereuse".
Mardi, le Premier ministre Binyamin Netanyahou avait affirmé être prêt à de la "retenue" concernant la construction en Judée-Samarie, mais qu'il n'accepterait aucune restriction de ce type à Jérusalem. C'est ce qu'ont fait savoir des sources du gouvernement mardi soir après l'approbation par le comité municipal d'urbanisme de Jérusalem de construire les logements auxquels Obama a fait référence dans le quartier de Gilo.
Les déclarations israéliennes ont été condamnées par le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Il a qualifié Gilo d'"implantation" construite sur une terre qu'Israël "a conquise aux Palestiniens en 1947". Un porte-parole de l'ONU a fait savoir que, "selon le Secrétaire général, de telles actions ruinent les efforts de paix et font planer le doute sur la viabilité de la solution à deux Etats".
Washington s'est opposé au plan de construction lors d'une rencontre entre Mara Rudman - assistante de l'envoyé américain au Proche-Orient George Mitchell -, et Michaël Herzog du ministère de la Défense. La question a également été évoquée lundi entre Mitchell et l'envoyé de Netanyahou, Itzhak Molcho.
La Maison Blanche ajoute à sa critique "la série d'expulsions et de démolitions de maisons palestiniennes". Le fait que les États-Unis s'opposent aux constructions à Gilo est pourtant exceptionnel : situé sur la Ligne verte (ligne d'armistice de 1949), ce quartier n'est l'objet d'aucune controverse chez les Israéliens.
De son côté, le négociateur de l'Autorité palestinienne (AP), Saëb Erakat, a estimé qu'il n'était pas question de parler de paix alors Israël développe les quartiers de Jérusalem-Est. "Le droit de construire dans la Jérusalem réunifiée n'est pas sujette à discussion en Israël et cette approche est coordonnée avec la communauté internationale", a avancé, de son côté, le président de la Knesset Reouven Rivlin.
Le maire de Jérusalem, Nir Barkat, refuse pour sa part l'arrêt de la construction juive ou arabe à Jérusalem, que ce soit à l'ouest ou à l'est. "La loi israélienne n'opère pas de discrimination entre les Arabes et les Juifs, ou entre l'est et l'ouest de la ville", a-t-il annoncé. "La demande de faire cesser la construction juste pour les Juifs est illégale (…). La municipalité de Jérusalem continuera de permettre la construction dans chaque partie de la ville, que ce soit pour les Juifs ou les Arabes."