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21 octobre 2012 7 21 /10 /octobre /2012 18:55
L’énorme gaffe
Par Charles Krauthammer,

http://www.washingtonpost.com/opinions/charles-krauthammer-the-great-gaffe/2012/10/18/38ce0d18-1954-11e2-bd10-5ff056538b7c_print.html

Adaptation française de Sentinelle 5773 ©

“Et la suggestion que quiconque dans mon équipe, que ce soit la secrétaire d’Etat, notre ambassadrice à l’ONU, quiconque dans mon équipe aurait joué de la politique ou nous aurait induit en erreur quand nous avons perdu quatre des nôtres, M. le gouverneur, est insultante ».

— Barack Obama,
second débat, 
16 Oct. 2012

Combat de la nuit à Hofstra. Les deux boxeurs, confinés dans un cercle de spectateurs, tournant en rond, feintant, raillant, s’observant chacun de haut – en sont venu plusieurs fois, selon mon estimation, en dehors d’une provocation, à de vraies bagarres, de celles qui à l’occasion éclatent si délicieusement au Parlement taïwanais. Songez : Les services secrets frappant le ring, clouant Mitt Romney sur le tapis alors que Candy Crowley égrenait les dix coups du décompte.

Le véritable résultat a été quelque chose de plus terre à terre. Le président Obama a gagné une courte victoire aux points, comme rapporté selon plusieurs sondages rapides. La marge était faible et pâle comparée à la victoire par 52 points de Romney lors du premier débat.

A Hofstra, Obama émergea de son précédent coma pour marquer assez de directs pour l’emporter sur le faucheur Romney, son tombeur éblouissant de mémoire d’Obama répondant à un électeur de 2008 déçu par Obama.

Cette seule réponse peut rendre compte du fait que, dans deux premiers sondages, Romney a battu Obama sur l’économie de 18 points dans un sondage, de 31 dans l’autre. Cela étant la question primordiale, le débat doit certainement avoir un effet minimal sur la dynamique de la course.  

La seule chose que la performance d’Obama a produite, c’est de redonner de l’énergie à sa base démoralisée – les media, en particulier. Mais cela a un prix.

La friction pour Obama provient, ironiquement, du plus gros raté de Romney dans le débat, la question de la Libye. Ce raté a empêché Romney de gagner le soir même. Mais la réponse d’Obama l’a pris en otage par chance. Manquée par Romney, manquée par l’auditoire, manquée par la plupart des commentateurs, ça a été la plus énorme gaffe de tout le cycle du débat : substituant les manières onctueuses à l’argumentation, Obama s’est déclaré offensé par la suggestion que quiconque dans son gouvernement, y compris l’ambassadrice à l’ONU, aurait « induit en erreur » le pays sur la Libye.

Cette fanfaronnade - non mise en cause par Romney – a aidé Obama à se sortir indemne de la question de la Libye. Hélas pour Obama, il y aura un débat supplémentaire – la semaine prochaine, entièrement dédié à la politique étrangère. La question brûlante sera la Libye et la parade scandaleuse de fictions émises par le gouvernement pour expliquer la débâcle.

Personne d’induit en erreur ? Son ambassadrice à l’ONU y est allé non pas seulement une fois mais cinq matinées de suite pour tourner un scénario selon lequel le sac du Consulat et le meurtre de quatre Américains provenait d’une manifestation motivée par une vidéo ayant tourné au désastre : « des gens se sont rassemblés en dehors de l’ambassade puis la violence a monté et ceux ayant des liens extrémistes ont rejoint la bataille en venant avec des armes lourdes ». 

Mais il n’y a pas eu de rassemblement. Il n’y avait pas de ‘gens’. Il n’y a pas eu de bataille. C’était parfaitement calme en dehors de l’installation jusqu’à ce que des terroristes entrent brutalement dans l’enceinte et assassinent notre ambassadeur et les trois autres.

La video? Totalement sans importance. Ca a été une attaque terroriste coordonnée, sophistiquée, encouragée, pour le moins, par le successeur d’Oussama ben Laden, donnant ses ordres depuis le Pakistan pour venger la mort d’un jihadiste libyen.

Ne souhaitant pas admettre qu’il venait d’être attaqué par des affiliés d’al Qaïda, répondant peut-être au successeur d’un homme sur la tombe duquel Obama et les Démocrates ont dansé depuis des mois, le gouvernement a implacablement avancé l’histoire de la foule/vidéo pour faire diversion à la vérité.

Et ce ne furent pas seulement ses sous-fifres qui induisirent en erreur la nation. Une semaine après l’attaque, le président lui-même, interrogé par David Letterman sur le meurtre de l’ambassadeur, déclara qu’il commença par une vidéo. Encore un mensonge.

Romney sera prêt lundi.

Vous êtes insulté par cette accusation M. le président ?Le pays est insulté que votre secrétaire de presse, votre ambassadrice à l’ONU, et vous-même ayez de façon répéteé induit en erreur la nation sur l’origine et la nature de l’attaque de Benghazi.

Le problème n’était pas la vidéo, le problème était la politique dont vous déclarez maintenant que vous acceptez la responsabilité. Alors acceptez la, M. le président. On vous a demandé lors du dernier débat pourquoi on refusait plus de sécurité à notre personnel en Libye malgré le fait qu’ils nous en priaient. Vous n’avez jamais répondu à cette question, M. le président. Ou bien allez vous jeter la faute sur votre secrétaire d’Etat ?

« LEsprit d’escalier » est l’expression française pour la riposte dévastatrice qu’il faut faire lors d’un dîner, mais qui ne vient qu’à la sortie en bas de l’escalier. C’est la chance de Romney d’être invité à un autre dîner. S’il le joue bien cette fois, l’étroite victoire d’Obama dans le débat n°2, sauvé par le faux ombrage que quiconque pourrait l’accuser d’induire en erreur, lui coûtera cher.

Ce fut une énorme gaffe. C’est enregistré de manière indélébile. Cela s’avèrera un expédient très coûteux.

letters@charleskrauthammer.com

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

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Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

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Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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