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8 novembre 2012 4 08 /11 /novembre /2012 22:56

 

Shmuel Trigano (Copier)

 


 

Le dernier essai de Shmuel Trigano vient de paraître

 

La nouvelle idéologie dominante. Le post-modernisme Shmuel Trigano

 

Et si la façon dont nous nous représentons aujourd'hui l'identité, l'humain, les genres, la nature, mais aussi la démocratie, le rapport à l'étranger, le contenu même du savoir, la finalité du droit, si tout cela ne relevait pas en réalité d'un savoir objectif mais d'une «idéologie» qui projette de changer l'ordre social et politique mais surtout l'humain ?

C'est le propre de toute époque que de trouver dans un ordre d'idées le principe du pouvoir et de la cohérence, sauf que cette idéologie se présente comme l'anti-pouvoir, le facteur d'une liberté jamais imaginée.
Dans la perspective de la sociologie de la connaissance, Shmuel Trigano tente d'identifier les centres de pouvoir et l'ordre nouveau qu'installe cette idéologie pour comprendre le contexte de son développement.

 

La globalisation de l’antisémitisme

 

Shmuel Trigano Chronique sur Radio J, du 26 octobre 2012

 

Une étonnante et inquiétante convergence de faits et d’événements s’est produite ces jours ci qui nous éclaire sur le paysage global de l’antisémitisme. Je dis bien global parce qu’il est international et transcende le cas français. Le Qatar et son émir y sont au centre. Cet État qui ne doit son existence qu’à la rente pétrolière caresse en effet une ambition mondiale.


 

L’émir on le sait achète à tour de bras les biens de l’Europe en crise économique mais pas uniquement dans une finalité financière. Nous avions pu constater déjà que le capital arabe pétrolier avait réussi à introduire la banque islamique en France et la Sharia dans le droit financier français. Nous venons de constater que le projet de financer sélectivement les initiatives entrepreneuriales des musulmans des banlieues manifeste un interventionisme politico-ethnico-religieux dans les affaires françaises qui ne peut qu’encourager la concurrence ethnique. Nous savons aussi que le Qatar promeut l’islam salafiste réputé modéré de sorte qu’on ne peut imaginer que son « aide » et son « investissement » ne soient pas sans promotion d’une religion. Nous savons qu’il finance les mouvements islamistes de l’hiver arabe et que sa télévision El Djazira est un vecteur planétaire de haine envers Israël.


 

Pour mesurer déjà l’énormité de ces événements il suffit de substituer les mots « Juifs », « Israël », « halakha », « judaïsme » à la place du mot « Qatar » : une banque halakhique ou un État d’Israël prenant en charge la sécurité des Juifs et vous mesurerez à quel point le scandale aurait été énorme pour fustiger le lobby juif, la banque juive, la double allégeance, etc… Mais cela n’est pas tout car le Qatar finance, arme et entraine les islamistes d’Ansar Eddine du Mali, ennemis avérés de la France et, pour finir, l’émir du Qatar vient de visiter triomphalement Gaza où il a déclaré que les Palestiniens souffrent d’une injustice depuis 65 ans, c’est à dire depuis la création d’Israël que cette affirmation délégitime de facto.


 

Le recoupement de ces faits doit inquiéter directement les Juifs de France car ils ne sont pas sans savoir la motivation islamique et pro-palestinienne des actes de haine à leur égard. Houria Boutelja, porte parole des « Indigènes de la République », l’a très bien exprimé sur la chaine publique LCP en faisant du sionisme la cause de la haine anti-juive.


 

La nonchalance du gouvernement français face à ce paysage semble incohérente avec son engagement sécuritaire. Il vient au contraire d’accueillir le Qatar comme membre à part entière de l’organisation de la francophonie alors qu’il écarte depuis des années la francophonie israélienne dont la population est parmi les plus importantes du monde. Que valent les mesures sécuritaires pour protéger les Juifs quand il y a une telle apathie face à ce qui se trame dans l’interventionnisme du Qatar ?

 

*Chronique sur Radio J, du 26 octobre 2012.

 

 

 

LE JUIF ET LE CITOYEN DEVANT L’ANTISÉMITISME

 

Shmuel Trigano Chronique de Radio J du vendredi 9 novembre 2012

La visite du président de la République et du premier ministre israélien à Toulouse constitue un événement important et significatif. Elle augure peut-être d’un rapport moins inamical et abrupt envers Israël qui trancherait sur l’ère chiraquienne et même sarkozyste, et qui tient sans doute au style de François Hollande, tant décrié par la presse. Le président de la République a clairement manifesté l’intention de l’État face à l’antisémitisme et on ne pouvait plus attendre de lui : il était dans son rôle. Reste à savoir si l’État a les moyens de la mettre en œuvre.


 

Cette commémoration laisse néanmoins planer une impasse, celle que promet une explication purement victimaire de la situation. Rien n’est plus facile en effet que d’obtenir un consensus et un rassemblement autour de victimes. La démarche relève alors d’un sentiment de compassion et inscrit les victimes, les Juifs en l’occurrence, dans la logique de la haine de « l’Autre » en général, c’est à dire dans la problématique du racisme, d’une constante en rapport avec l’anthropologie. Or l’antisémitisme est, à la base, et pas seulement dans ses conséquences, un problème politique.


 

C’est le Juif dans le citoyen qui est visé avant tout et pas l’Homme, l’Homme en général. C’est le peuple dans le Juif qui est ciblé à travers la haine d’Israël et pas l’individu.


 

C’est capital et fondamental de saisir cela pour comprendre quelque chose et notamment le « nouvel antisémitisme » qui, dans les formes, cible Israël et le sionisme mais, dans les faits, s’attaque aux Juifs dans les concitoyens, jusqu’à les tuer. C’est la condition de peuple juif qui est visé dans l’antisionisme. Israël en est aujourd’hui l’icône mais avant lui c’était le peuple juif comme tel.


 

C’est là où l’incantation républicaine en faveur des victimes, de ceux qui n’existent comme « Juifs » que dans l’adversité, reste insuffisante. Elle plaint le citoyen dans le Juif mais ne peut qu’ignorer le Juif dans l’Homme, c’est-à-dire l’objectif visé et dont on est obligé de reconnaître la réalité décisive pour parer à l’attaque qui le menace. La cause spécifiquement juive de l’agression reste ainsi méconnue et même déniée.


 

D’une certaine façon, c’est ce qu’a donné à voir la cérémonie de Toulouse dans le spectacle du décalage entre la posture de Hollande et celle de Netanyahou, l’un invoquant la République, l’autre la réalité du peuple juif. Même si cet alliage était bancal voire baroque - pas du tout « républicain » remarquèrent les gardiens de l’ordre symbolique - ils ont parlé ensemble. Et cela est nouveau et donne sans doute une mesure de la gravité de la situation et d’une prise de conscience plus aigue de sa spécificité. Netanyahou était aussi parfaitement dans son rôle car le sionisme est le projet de prendre en charge le destin du peuple dans le destin des Juifs, le peuple qui est resté – et jusqu’à ce jour – un fantôme hantant le monde moderne, y compris la démocratie.


 

Il faudrait que les acteurs juifs méditent en profondeur ces questions pour ne pas se tromper de stratégie dans les épreuves à venir s’il veulent faire vraiment face à la haine des Juifs et en finir avec la lamentation.

 

*Chronique de Radio J le vendredi 9 novembre.

 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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