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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 18:16

 

 

Analyse de Chawki Freïha

La Syrie, forte de son terrorisme d’Etat, remporte une manche sur l’Occident

La Syrie tourne le dos à l’Occident et sollicite la Russie, reçoit Medvedev et renforce son alliance avec la Turquie et l’Iran

mardi 11 mai 2010 - 20h11, par Chawki Freïha - Beyrouth

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La visite de deux jours de Dimitri Medvedev à Damas revêt une importance stratégique capitale pour le régime de Bachar Al-Assad. Il s’agit en effet d’une première visite d’un président russe dans ce pays depuis la chute de l’Union soviétique, jadis premier soutien et fournisseur d’armements à la Syrie.

Cette visite intervient surtout une semaine après l’annonce par le président américain, Barack Obama, de la reconduction des sanctions imposées par George Bush depuis 2004 sur Damas. Pourtant, les Etats-Unis continuent d’affirmer, par la voix de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, leur volonté de normaliser avec le régime syrien, dès lors qu’il change de politique hostile à la paix et de cesser ses ingérences en Irak, au Liban et en Palestine. Ce bellicisme régional syrien irrite non seulement les Américains, mais également les Saoudiens et les Egyptiens. Riyad reconnait désormais avoir cédé au Liban contre une médiation syrienne avec les rebelles chiites au nord du Yémen. Cependant, les Saoudiens reprochent à la Syrie son alignement sur l’Iran dans le dossier irakien et son soutien permanent au Hezbollah. Les Egyptiens reprochent à Damas son soutien au Hamas à Gaza, qui empêche toute réconciliation avec l’Autorité palestinienne en Cisjordanie. Le Caire accuse également Damas d’œuvrer contre la reprise des négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens, pourtant cautionnées par tous les pays arabes.

La visite de Medvedev à Damas, qui intervient dans un climat des plus tendus, renforce le régime syrien dans son bras de fer avec l’Occident, au grand désespoir de la France, premier pays à avoir tendu la main à Assad en 2008 et à avoir brisé son isolement. Selon le représentant d’une grande banque française, présent à une conférence organisée fin mars au MEDEF, à Paris, autour de l’ambassadeur de France à Damas, Eric Chevallier a vivement invité les entreprises françaises à investir en Syrie. Mais Chevallier n’a pas réussi à dissiper les réticences des hommes d’affaires qui n’accordent aucune confiance au régime du Baas et qui refusent d’investir avec l’argent de la corruption et du pillage du Liban. Selon la même source, Chevallier a reconnu que « tout a été fait pour éloigner Damas de Téhéran », mais que « cette hypothèse relève de l’illusion ». Aujourd’hui, la politique de Damas confirme les propos de Chevallier, surtout que le régime syrien vient de resserrer ses liens avec la Turquie, le Qatar et l’Iran, que les armées syrienne et turque viennent d’organiser des manœuvres conjointes, fin avril, que Damas continue de fournir des armes sophistiquées au Hezbollah, que Bachar Al-Assad vient de se rendre à Istanbul et d’y rencontrer l’émir du Qatar, et que Damas vient d’abriter la commission mixte syro-iranienne et de recevoir le vice-président iranien Mohammed Redha Rahimi, le 30 avril. Sur la même lancée, Damas cherche à narguer l’Occident, en comptant convaincre la Russie de revenir sur la scène moyen-orientale, avec notamment le renforcement des relations économiques et militaires. Les Syriens souhaitent toujours accueillir une base navale russe à Tartous.

Ces développements prouvent que Damas a toujours une longueur d’avance sur l’Occident, lequel craint le bellicisme syrien et redoute de devoir affronter le régime d’Assad sur le terrain de la violence, la Syrie ayant utilisé le terrorisme d’Etat comme un moyen diplomatique à la fois avec ses amis et ses adversaires. Une nouvelle fois, la violence l’emporte sur le droit.

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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