Le « point de rupture » sanglant de Toulouse
[ Première remarque : nous avions décidé, avec Claudine Douillet, la tenue de cette chronique, peu de temps avant la tragédie de Toulouse, sur l’intuition partagée qu’il planait un climat d’incitation, comme un oiseau de proie, autour de la communauté juive de France.
Les derniers évènements n’ont fait qu’accélérer et renforcer notre conviction de l’urgence qu’un faisceau de questions dérangeantes trouve des réponses ciblées, avant que cette communauté juive (de France et d’Europe) ne pâtisse des effets, directs ou/et indirects, d’une propagande jihadiste qui tient ses enfants pour responsables des principaux conflits mondiaux, au même titre que les soldats français intervenant en Afghanistan ou ailleurs.-]
A l’heure où nous rédigeons, le Jihadiste français d’origine algérienne, Mohammed Merah, l’assassin de trois enfants et d’un enseignant en religion juive, Yonathan Sandler, ainsi que de 3 parachutistes français du 17 ème Régiment du Génie Parachutiste de Montauban, est cerné par les hommes du RAID, dans le quartier-nord de Toulouse de la Côte Pavée. 11h 27 : des échanges de rafales nombreuses et nourries, des explosions se poursuivent. Puis, plus rien. Merah s’est défenestré en tirant ses dernières 60 cartouches contre les hommes du RAID, à coup de Uzi et de Kalashnikov, en « boule de feu » : deux à trois blessés. Il avait beaucoup parlé, dit qu’il se rendrait en début d’après-midi, une fois qu’il aura pu faire passer son message, largement répercuté par les médias, depuis le matin du mercredi 21 mars, 3h, premier jour de « Printemps » (du kamikaze Islamiste ?).
Ce message semble des plus clairs : d’après le Ministre de l’Intérieur : membre d’Al Qaeda, qu’on a cru affilié à la mouvance Forzane Alizza, récemment dissoute, formé et entraîné dans les zones tribales du Wâziristan, à la frontière pakistano-afghane, surarmé, il voulait : « venger les enfants palestiniens de GAZA » et s’en prendre à la présence française contre l’Islam Taliban, en « loup solitaire » mû par une « mission ».
A la même heure, a eu lieu, à Jérusalem, l’inhumation des 4 victimes juives, franco-israéliennes, dans le plus profond recueillement. La communauté israélienne, d’origine française, est très présente et manifeste ses inquiétudes concernant ceux restés en France : ils seraient plus en sécurité en les rejoignant en Eretz Israël, seul havre de sécurité pour les Juifs du monde. Il n’y a jamais de solution toute-faite à ce type de drame et les ajustements dépendront de la conviction intime de chaque famille.