La tentative franco-palestinienne de contourner l’axe israélo-américain a échoué. La Secrétaire d’Etat US Hillary Clinton a déclaré lundi « que les pourparlers entre Israéliens et Palestiniens devaient être directs et non dans un cadre plus large, et pour l’instant ni les uns ni les autres n’étant prêts au dialogue, il n’est pas opportun de les réunir ». Elle a fait cette déclaration en présence du ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, à l’issue d’une rencontre entre les deux. Juppé a déclaré quant à lui « qu’il avait été agréablement surpris par le fait que les Palestiniens avait dit ‘oui’ à la proposition française et que les Israéliens n’avaient pas dit ‘non’ ! »
A Jérusalem, on s’est félicité de l’attitude américaine, « qui montre aussi que le message de Netanyahou a passé ». Le Cabinet du Premier ministre a rappelé « le refus de contacts avec une Autorité Palestinienne alliée au Hamas » et les lignes rouges énoncées par le Premier ministre à Washington. En début de semaine, l’émissaire spécial de Binyamin Netnyahou, Itshak Molkho s’est rendu à Washington, ainsi que les délégués terroristes Saeb Arekat et Nabil Abou Rodeyneh. Ils se sont entretenus séparément avec la Secrétaire d’Etat US. Selon les éléments obtenus par les Israéliens, il semblerait que les Etats-Unis réussissent à convaincre d’autres pays de voter contre la déclaration unilatérale d’un Etat palestinien à l’ONU au mois de septembre.
Les Etats-Unis considèrent que la gestion du conflit israélo-palestinien est de leur ressort exclusif, pour des intérêts qui leur sont propres. Israël suit cette ligne car l’Europe occidentale et la France en particulier sont considérés à la fois par Washington et par Jérusalem comme des intervenants trop partiaux envers la cause palestinienne pour des raisons à la fois mercantiles, électoralistes, ou liées à une longue tradition antisémite pour ce qui est du Quai d’Orsay plus particulièrement.