Tiré d'un blog anglais : "ça ne vous dérange pas si on continue à bricoler un peu tout en discutant, n'est-ce pas?"
Au cours de sa visite au Caire, il y a deux semaines, le Président Mahmoud Ahmdinejad a déclaré que l’Iran était, d’ores et déjà, « un Etat nucléaire ». Samedi 16 février, le guide suprême Ali Khamenei a jeté une lumière encore plus crûe, en disant : « L’Iran ne cherche pas à posséder des armes nucléaires, mais aucun pouvoir ne pourra empêcher l’accès de Téhéran à la bombe atomique s’il a l’intention d’en fabriquer une ».
Selon Debkafile : les dirigeants iraniens sont, par conséquent, assee francs concernant l’avancée de leur programme nucléaire : ils se sont procurés les composants d’une arme nucléaire – défiant ainsi les fameuses « lignes rouges » du Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahou – mais Téhéran n’a pas encore franchi le seuil consistant à les assembler – bien que cela pourrait facilement être accompli, sur le plan conceptuel.
Et si la République Islamique a acquis les composants et la connaissance suffisants pour fabriquer subrepticement une bombe, il en découle qu’il n’y a aucune objection à pouvoir en fabriquer de trois à cinq supplémentaires.
Le 12 février, Debkafile a révélé que des experts scientifiques iraniens assistaient au dernier test atomique nord-coréen. Six jours plus tard, le Sunday Times a répété la même histoire citant, comme responsable présent, Mohsen Fakhrizade-Mahabadi, l’expert principal iranien du programme d’armement nucléaire de l’Iran. Nos sources iraniennes doutent sérieusement que Mahabadi puisse avoir été là, parce qu’il a trop peur à l’idée de faire l’objet d’un kidnapping ou d’une tentative d’assassinat et s'abstient de jamais quitter l’Iran.
Nous avons aussi révélé comment fonctionne le partenariat nucléaire irano-nord-coréen et la division clandestine du travail entre eux. Leur accord – sur lequel Washington et Jérusalem préfère regarder ailleurs – assigne à l’Iran le développement de petites ogives nucléaires pouvant être transportées par des missiles et à la Corée du Nord, le développement de missiles balistiques, capables de faire atterrir une ogive sur n’importe quel point de la planète.
Les deux gouvernements travaillent en tandem sans difficultés, mettant régulièrement en commun les données obtenues des dernières avancées de leurs programmes respectifs.
Une des avancées de ce type a correspondu au lancement réussi d’un singe en orbite à une altitude de 120 kms, le 28 janvier, et à son retour apparent sur terre. Washington a tenté avec la dernière énergie, de balancer un seau d’eau glacée sur cet exploit iranien, mais Téhéran l’a contré en citant des sources occidentales, confirmant ce lancement.
Il reste une lacune dans ces comptes- rendus : Washington ne pose pas la question du lancement d’une capsule dans l’espace – mais seulement de savoir s’il y avait bien un singe à bord.
Cela dit, si on dditionne le test nord-coréen d’un “engin nucléaire miniature”, combiné à la capacité de l’Iran de lancer une capsule avec la charge d’un singe en orbite, cela ne fait qu'ajouter encore à leur capacité de pouvoir réaliser une ogive nucléaire, grâce à leurs technologies partagées.
Après avoir enregistré ces grands bons en avant menaçants, les responsables à Jérusalem ont été consternés d’apprendre qu’au lieu de planifier de quelle façon les court-circuiter rapidement, le cercle rapproché du Président Barack Obama à Washington étudiait un plan bizarre fondé sur l’objectif exactement inverse.
Il a fait surface dans un article publié, jeudi 12 février, par l’Ambassadeur Thomas Pickering, un diplomate américain vétéran, qui est très influent, au sein de l’encadrement de la politique iranienne d’Obama.
Selon ce qu’il a écrit : “ au cours des années passées, il (Khamenei) a diffusé une fatwa condamnant les armes nucléaires. Washington pourrait tirer avantage de ce fait pour rédiger une résolution du Conseil de Sécurité approuvant cette fatwa. Cela pourrait constituer une petite étape, visant à renforcer le profil international de Khamenei, tout en faisant simultanément, pression sur l’Iran pour l’obliger à suivre ses propres décrets religieux ».
Au lieu de démanteler ces programmes nucléaires conçus par des Etats-voyous, Pickering proposait, ni plus ni moins, que de légitimer la possession de la capacité nucléaire, par l’Iran, qui ne se trouverait qu’à la phase précédente, avant de se mettre à assembler une bombe. Pour la République chi’ite, l’approbation de l’ONU, en tant que puissance nucléaire, constituerait un triomphe inespéré, qui aurait des implications durant les années à venir, pour son statut et le façonnage du Moyen-Orient et du Golfe Persique.
Cela doterait aussi la fatwa de Khamenei d’une valeur religieuse surestimée – et pas seulement aux yeux des musulmans sunnites. Khamenei n’a ni l’autorité ni l’érudition pour se permettre d’édicter la moindre fatwa chi’ite contraignante. Pourtant, Pickering propose d’accorder une médaille d’honneur religieuse au Guide Suprême, titre qui lui est refusé même par les dignitaires chi’ites de Qom ou Nadjaf.
Cette fatwa a toujours été rejetée jusqu’à présent, comme une article de propagande conçu pour dissimuler les aspects militaires du programme nucléaire iranien et soutenir les prétentions de Téhéran, affirmant qu’il serait uniquement orienté vers des usages et la recherche pacifiques.
Ce stratagème, en flottaison, autour de la Maison Blanche, consistant à passer de la pommade dans le dos de Khamenei et à récompenser son décret en lui accordant une légitimité internationale, quelques semaines à peine avant la visite du Président Obama à Jérusalem, le 20 mars, provoque la consternation parmi ses hôtes israéliens. C’est un indicateur inquiétant de la direction vers laquelle se dirige la politique iranienne de l’Administration.
DEBKAfile Reportage Spécial 17 Février 2013, 1:59 PM (GMT+02:00)
Adaptation : Marc Brzustowski.