Dimanche matin, des inconnus ont mitraillé la voiture du procureur général d’Idlib, Nidal Ghazal, le tuant sur le coup ainsi que son chauffeur et le juge Mohamed Ziadeh qui les accompagnait. Les autorités accusent les groupes armés d’avoir commis ce massacre. Rappelons que les procureurs généraux sont en première ligne dans la répression, comme l’avait confirmé le procureur de Hama, Adnan Muhammad Al Bakour, qui avait fait défection fin août dernier, dénonçant le massacre ordonné par le régime aux fonctionnaires. Selon Bakour, les fonctionnaires qui n’exécutent par les ordres sont exécutés.
De ce fait, les experts lient unanimement l’assassinat du procureur d’Idlib à la répression, mais ils divergent sur commanditaires. Pour les uns, en soupçonnant Ghazal de vouloir déserter et rejoindre Bakour, ou constatant que les ordres de Damas ne sont pas scrupuleusement respectés, le régime l’aurait assassiné à travers les Services ou les miliciens, en attribuant le crime aux terroristes. A l’inverse, une autre version privilégie la piste des activistes qui l’auraient assassiné en réaction à la répression ; le procureur étant le plus haut fonctionnaire en prise directe avec le terrain et représentant du régime.
Cette hypothèse, conjuguée aux révélations relatives aux mutations effectuées récemment dans l’administration et les forces de l’ordre en fonction de la « confessions et de la confiance », inquiètent les hauts fonctionnaires. En effet, plusieurs sources syriennes affirment que le régime procède depuis plusieurs semaines à « déclasser » les fonctionnaires et les militaires Sunnites originaires des régions bombardées et les mutent vers des secteurs plus calmes (pour les fonctionnaires) et vers les forces de maintien de l’ordre. Celles-ci sont équipées uniquement de bouclier anti-projectiles et de matraques. Le régime craint leur désertion avec leurs armes et munitions s’ils sont maintenus dans les unités militaires opérationnelles.
Par ailleurs, le bilan de la répression s’est établi, ce dimanche, à 27 morts, selon les comités de coordination de la révolution syrienne. Les victimes ont essentiellement été recensées dans les région de Homs et d’Idlib, alors qu’à Damas, le régime a déployé un important dispositif pour empêcher des manifestations semblables à celles qui ont fait trembler le palais, samedi, de se reproduire. Les autorités ont saucissonné le quartier Mazzeh, dressant des barrages à chaque intersection. Une partie importantes des commerces de la capitale est restée fermée ce dimanche, en dépit des risques de sanctions par le régime ou par ses miliciens.
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