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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 09:20



Dora Marrache-copie-1

 

 

UN DISCOURS QUI PASSERA  À L’HISTOIRE

par Dora Marrache

 

pour © 2011 www.aschkel.info

 

"Le coeur du conflit israélo-palestinien, ce n'est pas l'absence d'un Etat palestinien, c'est l'absence de reconnaissance d'un Etat juif par les Palestiniens » (B .Netanyahou)

 

 

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Je voudrais commencer cette chronique en rendant un hommage tout spécial à notre Premier Ministre, Stephen Harper, dont l’attachement à Israël ne se dément pas.

Grâce au Canada et, seulement au Canada, qui avait fait savoir qu’il s’opposerait « au fait d’imposer à Israël de négocier sur les bases des lignes qui prévalaient avant la Guerre des Six jours », les chefs d’État réunis à Deauville pour le sommet du G8 n’ont pu, dans leur communiqué final, faire mention d’un futur État palestinien dans les frontières de 1967. On imagine aisément la déception de l’ « ami » d’Israël, le président Obama qui, soutenu par un grand nombre de pays, était convaincu que tous s’aligneraient sur la demande qu’il avait formulée pour un processus de paix basé sur « les lignes de 67 ».

 

Toute notre reconnaissance à notre Premier Ministre, Monsieur Stephen Harper dont nous, Juifs canadiens, ne pouvons qu’être très fiers.

 

Dans son discours du 19 mai, Obama a déclaré que « Les frontières d’Israël et de la Palestine doivent être fondées sur les lignes de 1967 avec des échanges mutuellement agréés ». Ces frontières souhaitées par Obama rendraient Israël très vulnérable et, une fois bien armés, les Palestiniens attaqueraient Israël.

 

Le président américain, mais aussi les medias et les politiques, nous rebattent les oreilles des frontières de l’État palestinien avant 67 et, ce faisant, ils falsifient l’histoire et désinforment leurs populations. En parlant de l’État palestinien dans les frontières d’avant 67, ils laissent entendre qu’Israël a spolié les terres de l’État palestinien. Mais quel État ? Quelles frontières ? Il n’existait pas d’État palestinien avant 67 ! Pas plus qu’il n’existait de Palestiniens ! Qu’on nous présente donc une carte de la Palestine avant 67 et qu’on nous montre les frontières de l’État de la Palestine !

 

Quant aux frontières avec l’Égypte, la Syrie, la Jordanie et le Liban, « elles n’étaient pas des frontières de paix, mais des frontières de guerres répétées parce que l’agression contre Israël était si attractive pour eux ».

 

Israël, entend-on dire sans cesse, est isolé dans les instances internationales ; Israël se trouve dans une position très délicate ; Israël fait face à de graves dangers si un État palestinien est proclamé. Et on laisse sous –entendre qu’Israël a tout intérêt à se plier aux desiderata des Palestiniens, aux diktats du Hamas,  s’il veut assurer sa sécurité. Quelle paix l’Occident propose-t-il aux Israéliens ? Une paix dans un État qui ne sera plus le leur puisque 5 millions, voire 7, en auront pris le contrôle, et d’où ils seront chassés à brève échéance.

 

Les prophètes de malheur ne manquent pas, mais heureusement le gouvernement israélien ne se laisse pas impressionner et a su tirer les leçons des sacrifices consentis dans le passé. Si Obama avait cru lancer un défi à Israël, Netanyahou lui a adressé, dans un discours qui passera à l’Histoire, une réponse cinglante. Bibi est,  sans l’ombre d’un doute, un orateur hors-pair qui a choisi de se démarquer par son refus de parler la langue de bois et le langage diplomatique.

 

Peut-être s’est-il demandé ce qu’aurait fait Churchill à sa place et il s’est dit qu’il aurait tenu tête. Benjamin Netanyahou a compris qu’il ne faut pas céder et se plier aux revendications territoriales des Palestiniens. Il a donc choisi de jouer cartes sur table en énonçant clairement la position d’Israël dans le processus de paix.

 

Ovationné par les membres du Congrès américain qui lui accordent un soutien inconditionnel, Bibi a été en revanche lourdement critiqué par les États arabes qui n’ont vu dans son discours rien de moins qu’ « une déclaration de guerre ».

Comment interpréter en effet la déclaration suivante au Congrès ?« Israël veut la paix. Israël a besoin de paix. Alors je dis au président Abbas: déchirez votre pacte avec le Hamas ! Asseyez-vous et négociez ! Faites la paix avec l'Etat juif ! Et si vous le faites, je vous le promets,  Israël ne sera pas le dernier pays à reconnaître un Etat palestinien en tant que nouveau membre de l'Organisation des Nations Unies. Il sera le premier à le faire. »

 

Et comme toujours, les Palestiniens sont soutenus par la Gauche et surtout par la Gauche israélienne dont le soutien est indéfectible. Peu lui importe la sécurité d’Israël, la Gauche est prête à tous les sacrifices pour être reconnue des Palestiniens, pour jouir de leur faveur, ce qu’elle n’obtient même pas d’ailleurs.

 

Avraham Burg, ancien président de la Knesset,  ainsi qu’une vingtaine de personnalités ont adressé une lettre ouverte aux chefs d’États européens, lettre dans laquelle ils les conjurent de voter pour un État palestinien , lors de l’Assemblée  générale des Nations-Unies, en septembre, à Durban : « En tant qu'Israéliens, nous déclarons que le jour où les Palestiniens proclameront leur indépendance dans un Etat souverain, destiné à vivre dans la paix et la sécurité aux côtés d'Israël, nous soutiendrons cette proclamation. »

La Russie voit aussi dans ce discours un obstacle à la paix. Aux-États Unis, Obama a salué « l'important pas en avant franchi par Israël dans le discours du Premier ministre ».Quant aux pays européens, s’ils feignent de saluer, comme Obama, « un pas en avant », ils ont choisi d’adopter une attitude mitigée, voulant ménager, passez-moi l’expression, la chèvre et le chou. Et ils précisent qu’ils attendent d’autres pas.

 

De toute façon, même si on donnait aux Palestiniens la totalité de Jérusalem (c’est d’ailleurs une de leurs revendications) et la Judée-Samarie, même si Israël était disposé à faire toutes les concessions possibles, voire à accepter que l’État soit réduit à peau de chagrin, Israël ne connaîtrait pas la paix pour autant. « Les territoires contre la paix » n’est rien d’autre qu’un beau slogan destiné à affaiblir Israël.  Souvenons-nous simplement de Gaza. En guise de paix, l’État d’Israël a reçu, comme l’a souligné Bibi « 12.000 roquettes tirées à partir de ces zones sur nos villes, sur nos enfants, par le Hezbollah et le Hamas ». Mais l’abandon de Gaza contre une promesse de paix aura eu à tout le moins eu un effet positif : il aura servi de leçon aux Israéliens.

 

Il faut qu’on comprenne – et tous les chefs d’État l’ont compris, mais feignent de l’ignorer- que la guerre n’est pas une guerre de territoires, mais bien une guerre idéologique entre la démocratie et les libertés d’une part, et l’Islam et les dictatures d’autre part.  Et il est vrai que, dans une certaine mesure, Israël est responsable de ce qu’on a choisi d’appeler « le printemps arabe » : l’État d’Israël, démocratie authentique, est vu par les Arabes comme un corps étranger dans la région- s’il en est un qui ne l’est pas, c’est bien l’État d’Israël-, il se greffe en plein cœur des dictatures, donc il donne « un mauvais exemple » aux peuples de la région que leurs dirigeants veulent voir soumis, et l’existence même de ce petit pays est à leurs yeux inacceptable. Tous le savent : les Israéliens, les Européens, les Américains et les Arabes eux-mêmes qui ne soutiennent les Palestiniens que dans l’espoir d’éradiquer l’État hébreu.

 

 

Toujours est-il qu’en cas de reprise du processus de paix- reprise fort improbable  non pas à cause du discours de Netanyahou,  mais du refus de négocier des Palestiniens dont le but est la reconnaissance unilatérale de leur État – certains points ne feront pas l’objet de négociations parce que, au risque de froisser son allié américain, Bibi leur a opposé une fin de non-recevoir.

 

En ce qui concerne les exigences des Palestiniens, il a dit

 

- NON au retour aux "frontières de 67"

- NON à la division de Jérusalem ;

- Non au retour des réfugiés.

- Non au gel de la colonisation ;

- Non à des négociations de paix avec le Hamas

 

Et en ce qui concerne la proclamation unilatérale, il a fixé des conditions drastiques certes, mais nécessaires pour assurer l’existence de l’État d’Israël

 

1. Retour aux "frontières de 67" ? NON !

 

Obama pourra se vanter d’avoir été le premier président américain à oser envisager la création d’un État palestinien dans les "frontières de 67". Certes, pour adoucir sa demande, il va « tolérer » des échanges de territoires par consentement mutuel, de façon à permettre « l’établissement de frontières sûres et reconnues pour les deux Etats ».  De quoi se plaindrait-on ? Tel-Aviv serait alors à 16 kms de la ligne verte et, avec Jérusalem, elle serait à portée de tir d ‘un État palestinien.

Obama ne s’attendait certainement pas à essuyer  un refus catégorique de la part du Premier Ministre  Netanyahou qui a fait valoir que, si en 67 ces frontières étaient défendables, elles ne le sont plus aujourd’hui puisqu’on ne fait plus la guerre de la même façon.

De toute façon, Mahmoud A-Zahar  a énoncé les prétentions du Hamas concernant les frontières : « Mais qui a dit que nous acceptions les "frontières d’avant 67" ? Peut-être voulons-nous parler des frontières d’avant 48 ! ». Il est donc clair que le Hamas exige la totalité du territoire israélien.

 

 

2. Le statut de Jérusalem : Enfin, il est fixé ! « Jérusalem ne doit jamais être divisée. Jérusalem doit rester la capitale unifiée d’Israël. » a déclaré Netanyahou. Et en mars 2010, il avait déclaré à l’AIPAC : « Jérusalem n’est pas une colonie. C’est notre capitale. »

 

Il est clair que Jérusalem ne peut être à l’ordre du jour d’éventuelles négociations, la ville est et  restera pour l’éternité, comme l’avait proclamé l’État d’Israël dès 1949, la « capitale éternelle » et  indivisible d’Israël.

 

Comment parler de  l’histoire du peuple juif sans évoquer en même temps celle de Jérusalem ? Ce sont là deux destins inextricablement liés alors qu’il n ‘existe pas la moindre preuve d’un lien entre l’Islam et Jérusalem. Les fouilles ont permis d’affirmer que son existence remonte à l’Antiquité et nous savons tous que, depuis la destruction du temple et la dispersion du peuple juif, les Juifs n’ont jamais cessé d’évoquer leur retour dans la Cité du Roi David.

 

Même quand Jérusalem a été occupée par d’autres peuples, les Juifs y ont toujours été présents. Et alors que les Juifs se tournent vers Jérusalem quand ils prient, c’est vers La Mecque que se tournent les Arabes, et ceux de Jérusalem, dans leurs prières,  tournent alors le dos à la ville sainte. Tout cela n’est-il pas largement symbolique et ne suffit-il pas à prouver à tous les détracteurs d’Israël qu’il existe des liens très forts entre Israël et Jérusalem ? Et il va sans dire que ces liens ne sont pas seulement d’ordre religieux.

 

On pourrait ajouter évidemment que le nom de Jérusalem apparaît 613 fois dans l’Ancien Testament alors qu’on ne le rencontre pas une seule fois dans le Coran.

Les Arabes l’ont appelée Al Qods, autrement dit la sainte, alors que la ville n’a aucune signification pour eux. Elle n’en a même pas eu à l’époque où le royaume hachemite en avait pris possession, c’est-à-dire de 48 à 67. Et voilà que depuis la Guerre des Six jours, maintenant que de facto la ville est réunifiée et qu’elle est administrée par les Israéliens, ils la revendiquent.

 

Pourquoi les Arabes insistent-ils tant pour que la ville soit partagée ? Pourquoi veulent-ils installer la capitale du nouvel État palestinien dans la vieille ville de Jérusalem alors qu’ils n’ont AUCUN DROIT sur cette ville ? Et si les Juifs demandaient en contrepartie que La Mecque soit divisée en deux ? Comment les Arabes réagiraient-ils ? « Et en réalité, disait Alain Legaret, ils se fichent complètement de ces territoires : ils veulent cette terre uniquement pour que les Juifs ne l'aient pas. »

 

N’en déplaise à tous les sympathisants de la cause palestinienne, qu’ils soient israéliens ou autres, la construction devra se poursuivre à Jérusalem car il ne s’agit nullement d’un territoire occupé. De toute façon, elle avait été gelée pendant dix mois et cela n’a pas permis le moindre progrès. Geler la construction, c’est reconnaître que ces territoires n’appartiennent pas au peuple juif, qu’ils ont été conquis. Or ce n’est nullement le cas !

 

Jaloux du succès remporté par Bibi au Congrès américain, Obama a déclaré au lendemain du discours de Netanyahou que « Jérusalem est un dossier très délicat » et il a ajouté qu’ « il faudra l’aborder ». Il feint d’ignorer que le Premier ministre israélien a été on ne peut plus clair et qu’il ne reviendra pas sur sa décision. D’ailleurs, quoi de plus rassurant que les propos qu’il a tenus  à son retour des Etats-Unis : «  Jérusalem est le fondement de l’unité d’Israël, et ce principe d’acier que j’ai martelé aux Etats-Unis a été compris. Il fait que le monde sache que nous serons toujours fidèles à Jérusalem, que nous ne bougerons pas de cette position même si nous tendons notre main à nos ennemis pour tenter de faire la paix avec eux. Mais aujourd’hui, les choses sont plus claires pour tout le monde ».

 

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3. Le droit au retour ? NON !

En quoi Israël serait-il responsable de la non-intégration des Palestiniens dans les pays arabes ? Ils ont fui Israël en 48, convaincus par leurs frères arabes qu’ils reviendraient une fois tous les Juifs exterminés. Le scénario ne s’est pas déroulé comme ils l’escomptaient, les Juifs sont sortis vainqueurs. Alors, si les Arabes ont perdu la guerre qu’ils ont eux-mêmes initiée contre Israël, ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes.

 

Par ailleurs, si l’on se fie à la version originale de la  Résolution 242 du Conseil de sécurité, on s’aperçoit qu’elle insiste simplement sur « la nécessité de parvenir à un juste règlement du problème des réfugiés ». Est-ce que cela implique qu’Israël doive  les absorber ? Nullement !

 

Faut-il rappeler qu’en fait il y a eu échanges de populations. : 500.000 Arabes ont quitté Israël en 48 et 900.000 juifs ont été chassés des pays arabes à la même époque. Ces Juifs se sont intégrés partout où ils sont allés, Israël a aidé tous ceux qui ont choisi de s’y installer et jamais on n’a vu de camps de réfugiés juifs . Pourquoi les Arabes (Palestiniens) n’en ont-ils pas fait autant ? Pourquoi « leurs frères arabes » ne leur sont-ils pas venus en aide et les ont-ils parqués dans des camps ?  Et si demain les Palestiniens ont un État, ne serait-il pas normal que ce soit dans cet État pour lequel ils ont tant souffert qu’ils choisissent de s’installer ? Que viendraient-ils faire au milieu de leurs ennemis ?

 

 

En réalité, ils revendiquent le droit au retour non pas pour s’installer  parmi les Juifs, mais parce qu’ils savent pertinemment que le retour des réfugiés signera la fin de l’État hébreu

 

4. La Judée-Samarie : « En Judée-Samarie, le peuple Juif n’est pas un occupant étranger. Nous ne sommes pas les Britanniques en Inde. Nous ne sommes pas des Belges au Congo »  a dit Netanyahou dans son discours.

 

Ce territoire abrite 2000 ans d’histoire juive et ce n’est pas parce qu’il est tombé aux mains des Jordaniens en 48 que les Juifs sont dépossédés de leurs droits sur cette partie de la terre d’Israël.

 

On parle sans cesse de territoires occupés illégalement. Et on n’a pas tout à fait tort. En effet, la Judée-Samarie était occupée illégalement, non par Israël, mais par la Jordanie depuis 1948. Le mot même de Cisjordanie a été inventé par référence à la Jordanie, effaçant du même coup toute connotation biblique. Avant 48, les Occidentaux n’employaient que le terme Judée-Samarie et Israël n’a fait que libérer ce territoire. Faut-il rappeler que la Résolution 242 du Conseil de sécurité dans la version en langue anglaise, contrairement à celle en français,  ne prône pas le retrait de tous les territoires occupés depuis la Guerre des Six jours, mais des territoires,  et que jamais l’ambiguïté n’a été levée ?

 

Certes, Netanyahou s’est dit prêt à certaines concessions territoriales en Judée-Samarie : « Je suis prêt à faire des compromis douloureux pour parvenir à cette paix historique. En tant que leader d’Israël, il est de ma responsabilité de diriger mon peuple vers la paix ».

 

Il n’est donc pas exclu que les forces israéliennes doivent se retirer d’une partie de la Judée-Samarie, il a d’ailleurs annoncé que certaines localités juives de Judée-Samarie se retrouveront au-delà des frontières d’Israël : « Je reconnais que, dans une paix véritable, nous serons obligés de renoncer à des parties de la patrie juive. » Certes, on comprend le mécontentement des habitants des localités de Judée-Samarie qui risquent de tomber aux mains des Palestiniens.

 

Ce qu’on sait en revanche, c’est que les implantations ne sont pas concernées et que Bibi n’abandonnera que les terres qui ne mettront pas en danger la sécurité d’Israël.  Car la Judée-Samarie est indispensable à la sécurité d’Israël.

 

Bien sûr, nombreux sont ceux qui, comme Danny Danon, président du Likoud mondial,  souhaiteraient voir Netanyahou proclamer l’annexion par Israël de la Judée- Samarie. Et on le comprend très bien en regardant une carte : la chaîne de montagnes de Judée-Samarie surplombe Tel-Aviv. Alors inutile d’imaginer ce qui se passerait si les Palestiniens en avaient le contrôle.

 

Mais il nous semble prématuré de nous en en inquiéter et il faut comprendre que si le Premier ministre veut dissuader la communauté internationale de reconnaître un État palestinien, il se doit de poser des gestes destinés à la rassurer.

Par ailleurs, il est fort à parier que les pourparlers de paix ne reprendront pas vu que les Israéliens ne négocieront jamais avec le Hamas.

 

5. Le Hamas : Comment la communauté internationale peut-elle envisager Israël négociant avec un gouvernement dont la Charte prône l’élimination d’Israël et de son peuple ? « Depuis 1948, les Arabes ont toujours eu le même but,nous dit Alain Legaret. Ils sont pour le partage : la terre pour les Arabes, la mer pour les Juifs. Point. Tout autre partage accepté par eux ne sera qu'une étape pour se rapprocher du but. Et en réalité, ils se fichent complètement de ces territoires : ils ne veulent cette terre uniquement pour que les Juifs ne l'aient pas.»

 

6. Proclamation d’un État palestinien

 

Quant à la reconnaissance par l’État d’Israël d’un État palestinien, elle ne peut se faire que si certaines conditions sont remplies : démilitarisation de l’État palestinien, contrôle par l’armée israélienne de la vallée du Jourdain qui sépare Israël de la Jordanie et, condition sine qua non, la reconnaissance d’Israël en tant qu’État juif : "Si nous obtenons la garantie d'une démilitarisation et les dispositions qu'Israël requiert en matière de sécurité, et si les Palestiniens reconnaissent Israël en tant qu'État-nation du peuple juif, nous serons prêts à un véritable accord pour parvenir à la solution d'un État palestinien démilitarisé aux côtés de l'État juif », a affirmé Benjamin Netanyahou.

 

On devine que, pour les Palestiniens, il est hors de question d’accepter les conditions imposées par le gouvernement israélien :« Le Hamas ne reconnaîtra pas Israël comme un Etat », a tenu à préciser le directeur politique du Hamas et il a qualifié d’ « erreur historique » la reconnaissance d’Israël par Arafat.

 

On sait également que les dirigeants du Hamas ne changeront pas , comme ils l’ont dit, un iota dans leur Charte. Alors comment espérer qu’ils reconnaissent Israël quand c’est l’éradication pure et simple de cet État qu’ils visent ? Quand bien même ils déclareraient le contraire, faudrait-il les croire ?

 

Bien sûr, il s’en trouve parmi les Israéliens qui reprochent à Netanyahou de n’avoir pas insisté sur les dangers que représente la création d’un État palestinien.

Bien sûr, si jamais cet État était créé, les espoirs de paix seraient anéantis à tout jamais. Une fois qu’ils auront obtenu de la communauté internationale la reconnaissance de leur État, les Palestiniens décideront alors de libérer la Palestine.

 

 

En conclusion, disons que la reprise des négociations est impossible, la demande du Hamas fermant définitivement la porte au dialogue. Et comme Mahmoud Abbas a déclaré qu’il est «  hors de question de renoncer à la collaboration avec le Hamas », le problème est réglé : en l’absence d’un interlocuteur valable, Israël n’aura rien à négocier. Et c’est à se demander si, dans une certaine mesure, cette réconciliation de deux frères ennemis, n’est pas une chance pour Israël.

 

 

Quant à la proclamation unilatérale de l’État palestinien, elle sert essentiellement à faire pression sur Israël, à l’intimider  pour qu’il cède aux pressions d’Obama et aux pressions internationales. Mais tout porte  croire que Netanyahou restera inflexible, il sait que la survie d’Israël  dépend des décisions qu’il prendra et il ne se laissera nullement intimidé par Obama qui, de toute façon, sacrifierait volontiers Israël pour gagner l’amitié des peuples arabes.

 

Faisons confiance au Premier ministre israélien, ayons confiance aussi en Tsahal et il est fort probable que ce sont les autres qui vont devoir se plier aux exigences d’Israël. Israël aurait certainement consenti des sacrifices et aurait gelé en 2010 la construction de logements à Jérusalem-Est si les Palestiniens avaient accepté de reconnaître Israël comme un État juif.  Alors, tant et aussi longtemps qu’ils opposeront un refus catégorique à une demande on ne peut plus justifiée, ce sera le statu quo qui prévaudra même si, au dire de la France, il « n’est pas tenable ».

 

Dora Marrache

Chroniqueuse Radio-Shalom Montréal

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H
<br /> Magnifique.<br /> <br /> <br />
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  • : Le blog de Gad
  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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