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16 avril 2010 5 16 /04 /avril /2010 08:13

 

 

Pour aschkel.info et lessakele

 

 

Offrons-nous une étude de texte après le dernier crachat de Zecchini.

Par Occam 

 

 

 

 

Israël crée un indice de l'incitation au terrorisme, Laurent Zecchini (Le Monde) -


- "Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, l'a affirmé sans ambages : la décision palestinienne de baptiser une rue de la localité d'El-Bireh, voisine de Ramallah, du nom de Yéhia Ayache est une "ignoble glorification du terrorisme"."
    Le ton est d'emblée ironique, on sait à quoi s'en tenir : Israël s'est sans doute encore rendu ridicule. Quelle nouvelle stupidité haineuse a encore commis l'Etat hébreu aujourd'hui ?
   
"Les Israéliens ont un souvenir douloureux de cet ancien chef des Brigades Ezzedine Al-Qassam, la branche armée du Hamas, assassiné par Israël en 1996, surnommé "l'ingénieur" en raison de son expertise dans la fabrication des bombes utilisées dans les nombreux attentats-suicides qui se sont succédé au milieu des années 1990."
    Naturellement, aucune mention du nombre de morts civils dont Ayache porte la responsabilité : 90. La description est neutre, il s'agit uniquement d'un "expert", le lien avec le terrorisme est à peine allusif. La seule mention d'un qualificatif apparemment péjoratif concerne Israël, avec le verbe "assassiner".
   
"L'Autorité palestinienne a rétorqué que les rues de plusieurs villes israéliennes portent le nom d'anciens terroristes juifs de la guerre d'indépendance."
   
 
On n'en saura pas plus : aucun exemple de nom. Pour Zecchini, apparemment, la réponse palestinienne est parfaitement valide. Il n'existe qu'une rue portant le nom d'un membre de l'Irgoun, Menahem Begin, et il porte uniquement la responsabilité de l'attentat de King David - qui ne visait pas les Arabes, et où les sionistes avaient prévenu les Britanniques qu'il fallait évacuer le bâtiment. Et qui plus est il s'agit tout de même d'un ancien Premier Ministre d'Israël. Ce n'est certainement pas en raison de l'attentat de King David que son nom a été attribué à une rue, alors que c'est uniquement pour des faits de terrorisme que les Palestiniens honorent Ayache et Mughrabi.
   
"La rue Yéhia-Ayache a fait parler d'elle après l'inauguration avortée de la place Dalal-Moghrabi : le 11 mars, une cérémonie officielle devait avoir lieu à Ramallah à la mémoire de cette ancienne militante palestinienne du Fatah, considérée comme l'une des responsables du "massacre de la route côtière", en mars 1978, dans lequel 37 civils israéliens avaient péri."

    Ainsi Dalal Mughrabi est une "militante". Si vous vous mettez à tuer des civils, vous pourrez donc expliquer que vous pratiquez du militantisme politique ; c'est bon à savoir. "Considérée comme l'une des responsables"... ? On frise le révisionnisme historique : à part Zecchini, personne n'a jamais remis en cause sa responsabilité dans l'attentat terroriste, et certainement pas les Palestiniens eux-mêmes, puisque c'est précisément et explicitement pour cette raison qu'ils honorent Mughrabi ! Mais grâce à ce ton suspicieux, Zecchini peut laisser entendre que l'accusation est sans doute une nouvelle élucubration d'une "justice militaire" israélienne inique... bien joué !


    
"Celle-ci [l'incitation à la haine], cela va sans dire, est d'origine palestinienne : le système n'est pas conçu pour surveiller la violence des colons juifs extrémistes."
  
  Bien sûr que non ! Le baromètre concerne l'incitation officielle à la haine, par exemple dans les discours, les articles, les inaugurations... Il s'agit de mesurer l'implication des officiels dans la valorisation du terrorisme et de la haine. Il ne s'agit pas du tout de mesurer les violences elles-mêmes, qui sont déjà par ailleurs largement répertoriées. Et surtout, si l'on mentionnait les violences juives, il faudrait aussi mentionner les violences arabes contre les Juifs - les jets de pierres et de cocktails Molotov quotidiens, les profanations de tombes, les tirs, etc. - et il est clair que ce n'est pas le pacifisme palestinien qui en sortirait grandi ! Par cette absurde réplique de Zecchini, le journaliste fait d'une pierre deux coups : 1- établissement d'une fausse symétrie, il n'y a donc rien à reprocher particulièrement à la politique officielle palestinienne ; 2- rappel qu'au fond le coeur véritable du conflit, c'est encore et toujours la présence insupportable de Juifs en Cisjordanie (mantra à répéter quotidiennement pour être un bon Européen qui a tout compris au conflit et qui possède la recette de sa résolution).
   
- "Pour le gouvernement israélien, il est urgent de recenser les rue Ayache et les place Moghrabi, mais aussi les articles de presse ou les déclarations de responsables palestiniens qui incitent à "la terreur", "à la création d'une atmosphère de violence", à la "diabolisation", bref à l'"antisémitisme"."
   
 
Superbe moment d'ironie. Pour Zecchini il est clair qu'il est absurde de s'occuper de cela alors qu'il y a tant de véritables "urgences" en sommeil (sans doute l'expulsion des Juifs de Cisjordanie, coeur du conflit etc. etc. et amen). En terminant sa liste par un "bref à l'"antisémitisme"", Zecchini parvient génialement à faire croire qu'Israël accuse d'antisémitisme quiconque ose le critiquer, comme si ce n'était qu'un vocable politicien et idéologique. Car Zecchini dit bien "bref", et non "et l'antisémitisme". Pour Zecchini il est évident qu'aucun officiel palestinien ne tient jamais de propos antisémites, et il est évident que quiconque prétend le contraire n'est qu'un militant sioniste extrémiste de droite. Zecchini ferait bien d'ouvrir parfois des journaux palestiniens et non pas seulement le Haaretz : les Juifs descendants de "singes et de porcs", ce n'est pas tout à fait une opinion politique, non ?

"Résistance" en Cisjordanie, "terrorisme" en Israël... la polémique perdure depuis la création de l'Etat juif, mais cet indice de l'incitation peut-il vraiment contribuer à "promouvoir une culture de paix" ?"

    Magnifique conclusion de Zecchini, qui excelle dans l'aveuglement moral. On apprend que la qualification de terrorisme n'est qu'une affaire de point de vue. Tuer intentionnellement 37 ou 90 civils pour effrayer une population, est-ce du terrorisme ? Tout dépend du point de vue, car c'est peut-être de la résistance ! On notera que ce relativisme ne s'applique que si l'on tue des Juifs ; jamais un journaliste ne remettra en question le fait que tuer des civils afghans ou des civils irakiens soit du terrorisme (taliban ou djihadiste). Ce n'est que s'il s'agit de civils israéliens qu'on se  demandera si parler de terrorisme n'est pas être trop pro-israélien. La langue française est pourtant assez claire sur le sujet, mais les passions anti-israéliennes sont toujours les plus fortes. Entre l'idée que les Israéliens sont intrinsèquement coupables et le respect de la langue française, c'est forcément le second qu'il faut sacrifier !
    Enfin, le sublime et brillant retournement sophistique de Zecchini : ce n'est pas la  valorisation du terrorisme comme modèle pour la jeunesse qui ne "contribue pas à promouvoir une culture de paix", mais la dénonciation de cette pratique ! Soutenez officiellement le terrorisme, pas de problème si vous êtes palestinien ; mais dénoncez cet appel à la haine, et on vous répliquera sentencieusement : monsieur,  vous mettez en péril la culture de la paix. Salauds d'Israéliens, qui entretiennent la guerre en dénonçant la culture de la haine !

 

 

OCAAM1

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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