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11 mars 2012 7 11 /03 /mars /2012 18:14

 

 

Le Front Sud d’Israël, appel d’air consacré à ranimer le narratif palestinien ?

 

Par Marc Brzustowski

 

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Jihad Islamique, dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es... vraiment : une marionnette.

 

Pourquoi ici, pourquoi maintenant ? Ce sont les deux premières questions qui nous viennent à l’esprit, à chaque fois que la guerre terroriste, dite de « basse intensité » (cela dépend pour qui !) reprend ses quartiers et se taille sa une médiatique à pleines dents sur les écrans, dans un cri d'alerte rouge.

 

Depuis une dizaine d’années, il s’est, rarement, passé six mois sans que le front Sud se réchauffe. Longtemps, le Hamas s’en tenait à son cycle de « Hudna », puis de nouvelle accélération, jusqu’au moment où le coût de cette guerre d’usure devient trop élevé pour la stabilité du régime islamiste qu’il impose à Gaza. La dernière intervention terrestre de la campagne « Plomb Durci » a eu un effet dissuasif sur le zèle guerrier du groupe politiquement dominant. De même, semble t-il, que la guerre du Liban 2 a eu l’effet de voir le Hezbollah s’intéresser de plus près à son statut politique à Beyrouth, tout en maintenant ses expéditions aventuristes dans différents points du globe. Mais, pas trop près de la frontière-nord d'Israël. Aucun des deux fronts n'a jamais été définitivement "nettoyé", autrement que par des mesures, somme toute, "homéopathiques".

 

Pour les mêmes raisons, mais avec des prises de partis opposés, ces deux mouvements terroristes internationaux sont sur la sellette. L’un, au Liban, parce qu’il est trop proche du pouvoir de Damas et des intérêts iraniens dans la région ; l’autre, parce qu’il a tenu à prendre discrètement ses distances avec ces deux pouvoirs et à se rallier aux « printemps arabes », alias des Frères Musulmans, via le Qatar, la Turquie, les grands frères du Caire, de Libye et de Tunisie.

 

Les récents bafouillages du discours du Hamas, lorsqu’une partie du mouvement prétend qu’elle ne se mêlerait pas de répliquer à une frappe israélienne contre le programme nucléaire de Téhéran, et que le démenti d’Al-Zahar survient aussitôt pour corriger le tir et ne pas se couper complètement des Mollahs, nous apportent une des réponses à notre question ci-dessus :

 

La « cause » et la légitimité palestiniennes reposent toujours sur celui qui crie le plus fort et se lance sans compter dans la surenchère. Le Hezbollah a un mal fou, localement, à se faire prendre au sérieux, lorsqu’il parle de « résistance » au Sionisme et envoie ses troupes trucider les rebelles syriens qui cherchent à destituer un champion de la « Cause », le Terminator d’Homs, de Hama, Deraa, Idlib, Rastan… La publicité désastreuse que cela lui attire est hautement préjudiciable à la conservation de ladite cause comme un joyau dans son écrin. De son côté, le Hamas est tiraillé entre ses anciennes affiliations et le désir de retour dans le giron des « Frères » qui ont récupéré tous les bénéfices de la « révolution » au Caire. Il cherche sa voie en frayant avec Mahmoud Abbas, par l’entremise de Khaled Meshaal et du Caire, pendant que les maîtres de Gaza tentent de conserver leur statut de fer de lance de la lutte armée, quels que soient les intérêts de ceux (Assad, Khamenei, demain les "frères"?) qui l’alimentent.

 

La fenêtre d’opportunité est donc grande ouverte pour les « outsiders », en route pour constituer des milices aussi imposantes que celle qui domine le champ politique actuellement : clairement, pour Téhéran et Damas, le Hezbollah ni le Hamas ne sont opérationnels, ni le second assez fidèle, à cette heure. Le prétexte offert par l’élimination d’un chef des Comités populaires de la Résistance est trop beau, pour que le Jihad Islamique ne reprenne le flambeau qui s’estompe et qu’il puisse briller aux yeux de ses principaux fournisseurs.

 

Est-ce à dire que, pour des raisons tactiques ("d'image"), Israël devrait s’abstenir de frapper préventivement un chef terroriste dont le renseignement établit qu’il est sur le point de passer à l’acte, par un nouvel attentat via le Sinaï ? Jérusalem, qui adopte un « profil bas » en ce qui concerne les bouleversements régionaux en cours, pour ne pas être accusé de les fomenter, devrait-il s’abstenir, par crainte d’un retour de flamme terroriste et médiatique, qui couvrirait les atrocités des régimes-voyous, principales cautions de la Cause palestinienne ? Devrait-il brader sa sécurité à cause du « chantage à la guerre de l’image » ? La réponse, ici, est simple : s'abtenir de le faire, la fois précédente, en août 2011, a directement conduit à la mort 8 Israéliens, sur l'autoroute d'Eilat. Tsahal ne frappe jamais que des satrapes aux ordres d'autres voyous s'étant constitués en Etats. C'est lorsque cet "ordre du monde", obéissant à des maffias, aura été bousculé que la lumière éclairera la fin du tunnel...

 

Il est, de plus en plus, clair qu’à mesure que le fossé s’approfondit, entre les peuples et les dictateurs, les rebelles, par l’entremise des medias arabes, sont les premiers à dénoter qu’il n’y a aucune commune mesure entre terrorisme d’Etat à la syrienne, à la chi’ite libanaise et à l’Iranienne, et les mesures sécuritaires arrêtées par Israël. L’Etat hébreu n’est pas à l’origine de ce changement de paradigme, au Moyen-Orient. C’est, généralement, le bon sens de cette même « rue », éduquée dans la haine, qui prend ses distances avec la marotte des dictateurs. La propagande terroriste laisse encore des traces profondes dans la mentalité de la "rue arabe", qui continue de l’instrumentaliser.  Mais, lorsqu’elle resurgit, c’est, le plus souvent, pour stigmatiser les dictateurs de façon bien plus véhémente que l’Etat juif, qui "n'en a jamais fait autant". Ainsi, tour à tour, les adversaires des conflits civils vont s’affubler des traits de « l’ennemi intime » qu’est traditionnellement, le « Sioniste ». En réalité, ils s'en détournent pour se mobiliser et se focaliser sur le vif de leurs intrigues : la liberté ou la mort.


D’autre part, ce sont les « gardes noires » les plus fidèles aux capitales commanditaires du terrorisme, qui ressentent l’urgence, pour leurs patrons, de ranimer les images d’Epinal de la lutte sacrosainte. A cette heure, le Jihad islamique est l’un des rares qui ne soit pas occupé à réprimer des élans de liberté quelque part au Moyen-Orient. Politiquement, il n’est pas à la veille de bénéficier de l’aura du Fatah ou du Hamas. La voie vers le Sinaï lui semble grande ouverte pour étendre son prestige. Mais, Le Caire, par exemple, dispose encore de « garde-fous », précisément, le Fatah et le Hamas, pour maintenir une influence l’empêchant de pousser trop loin la surenchère terroriste. Sa marge de manœuvre dépend entièrement du fait que ni Fatah ni Hamas ne voudront jamais passer pour les « gardiens d’Israël » aux yeux de la rue palestinienne. Ils sont donc les champions du chaos. Depuis la Seconde Intifada, le Palestinien de la "rue", d’après bien des sondages, est « addictif» aux expressions de haine bruyante, mais s’éloigne tendanciellement de la « lutte armée » concrète. La seule façon de maintenir la cause vivace se tient, essentiellement, dans la posture de rejet de l’entité voisine, comme une seconde nature ou le reflet qui nourrit son existence, aux yeux des autres Arabes, qui ont d'autres dictateurs à fouetter. C’est celle que promeuvent, main dans la main, Abbas et Meshaal, posant pour la postérité immobile. En réalité, leur « réconciliation » n’a d’effet suggestif que sur les chancelleries. L’homme de la rue la regarde d’un air goguenard ou désillusionné. La foi qui lui manque est celle qui le verrait se battre réellement pour un énième "Etat Arabe", avec les mêmes conséquences que les autres... En ce sens, l’absence même de processus diplomatique est la marque que la situation, telle qu’elle est, s’installe dans les consciences. Elle équivaut au langage du corps qui exprime ce que la parole, éteinte par idéologie, s’interdit de dire.

 

Cette radicalisation des situations de conflit opérée par des groupes, au départ, marginaux qui s’essaient à exister, au nom de qui les paient et les arment, comme un autre langage corporel, traduit la marginalisation de plus en plus criante (comparée aux aspirations de Homs ou de tant d’autres villes-martyres) de la cause palestinienne, face aux besoins chroniques de stabilisation du Moyen-Orient, agité par des prédateurs féroces. Que les seuls à avoir un minimum de prestige « politique » (Hamas, Fatah), même gagné à coups de soulèvements calculés, de qassams et d’attentats-suicide au cours des dernières décennies, soient impuissants et silencieux, face à ceux qui, de l’extérieur, donnent le ton, fait seulement étalage de leur dépendance fondamentale à l’égard de centres nerveux, des cerveaux, qui sont les véritables dirigeants de la « lutte palestinienne ». Eux-mêmes ne sont là que pour illustrer le mythe, à défaut de l’incarner encore. La puissance dissuasive de la neutralisation préventive des attentats, combinée à celle des principaux projectiles tirés contre la muraille magnétique du "Dôme de Fer", rend tendanciellement le "jeu" toujours plus coûteux, pour ceux qui s'y risquent. C'est le principe érigé en philosophie, par Zeev Jabotinsky, qui trouve sa concrétisation technologique, grâce à la science du renseignement, anticipant sur une paix et une coexistence longtemps remise à demain et qui sera celle du "long chemin" (Moshé "Boogie" Ya'alon). 

 

Il est grand temps, pour les chancelleries occidentales, de reconnaître que, malgré tous leurs efforts pour la maintenir sous pression, la baudruche se dégonfle et que les vrais enjeux sont-ont toujours été- ailleurs… 

L'actuel combat n'en est vraiment un que dans le mental des ingénieurs-terroristes iraniens à Gaza, qui s'ingénient à trouver une faille dans la "muraille"... Si, demain, le territoire d'Israël est devenu étanche aux Grads et autres joyeusetés, que leur restera t-il pour faire valoir leur prétexte d'anéantissement fantasmé?

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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