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Les scénarios les plus sombres circulent actuellement sur l’évolution envisageable de la situation de la Grèce à court terme, de même que ses effets de contagion à d’autres pays, et les impacts envisageables sur les marchés financiers. Les actifs grecs et actifs sensibles à la crise de la dette euro dans leur ensemble continuent de « pricer » un scénario de plus en plus sombre. Le rendement 2 ans grec a atteint 29.50% tandis que le rendement 10 ans a franchi les 18%.

Dans ce contexte, les mécanismes traditionnels d’aversion au risque sont actuellement en place : prises de profits sur les marchés boursiers, rebond de la volatilité boursière, statut de valeur refuge du CHF, du JPY mais aussi de l’USD, et enfin repli des devises à haut rendement et émergentes.

A noter que l’USD/TRY a ainsi franchi ses plus hauts de 2011 hier, tandis que les devises CEMEA (Central Europe Middle East Africa), jusque là épargnées ont fini par céder.

L’EUR/PLN a en effet rebondi de 3.9450 à 3.99 hier.

L’EUR/CHF enfin a franchi un nouveau plus bas historique, à 1.1946.

La crainte à ce jour est qu’un défaut potentiel de la Grèce n’entraîne un risque bancaire majeur. Tous les regards se portent déjà sur les craintes de crise de liquidité dans le système interbancaire, avec en toile de fond le souvenir de la faillite de Lehmann. Ceci n’est pas le scénario central des marchés mais force est de constater qu’à l’heure actuelle aucun scénario ne peut être totalement écarté.

Rappelons toutefois que la situation actuelle est, pour l’heure, sensiblement différente de ce que nous avons vécu en 2008. Le scénario de risque qui est craint aujourd’hui est une crise bancaire d’abord européenne, alors que la faillite de Lehmann avait touché l’ensemble du système bancaire mondial.

Il n’est donc pas surprenant que le mouvement actuel de panique des marchés ne soit pas perceptible sur les marchés interbancaires. A la veille de la faillite de Lehmann aucune tension n’était perceptible.

Une crise de liquidité interbancaire se traduit par un écartement brutal des spreads sur les marchés interbancaires. Il faudrait toutefois une crise majeure dans le système bancaire européen, avec des craintes de conséquences sur le système interbancaire mondial pour qu’un tel scénario soit de nouveau envisageable. L’actualité est préoccupante mais nous n’en sommes pas là….

Un article rédigé par Olivier BOUILLAUD, Conjoncturiste.