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13 juillet 2011 3 13 /07 /juillet /2011 10:53

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Moshé Ya’alon : Abbas ou l’épouvantail de septembre face à l’ONU

 

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

Mahmoud Abbas tempête, de façon inhabituelle, contre l’Administration Obama : il la rend directement responsable et comptable de la « politique raciste » de l’Etat d’Israël. Pire, il l’accuse, tout simplement, d’avoir « saboté le processus de paix » !. Le moins qu’on puisse dire est qu’Abu Mazen fait chauffer les turbines, dans l’art de détourner les faits pour tenter de rassembler ses soutiens à travers le monde : il en aura besoin, en vue de son happening, devant l’Assemblée générale de l’ONU, en septembre.

 

Le Comité exécutif de l’OLP a convenu que la réunion du Quartet à Washington, lundi, s’est soldée par un fiasco. Le « processus de paix » est au point mort et, finalement, Abbas n’attendait pas mieux pour lancer son offensive incertaine. Il en déduit que l’Amérique soutient Netanyahou et que le monde ne dispose donc plus que d’un unique outil pour freiner la « politique expansionniste » israélienne : la déclaration unilatérale, l’appel au boycott d’Israël sous toutes ses formes…. Et le refus de tout retour aux négociations.

 

Moshé « Booguy » Ya’alon s’est montré très circonspect, quant aux résultats que peut escompter ce front unilatéral palestinien. Sans en minimiser l’ampleur, il s’agit, selon lui, d’un de ces nombreux épouvantails sortis des placards de l’Autorité palestinienne. L’agitation dont fait preuve le cercle rapproché autour d’Abbas contient plus de menaces virtuelles que d’options réelles. Ces tactiques et manipulations visent à faire peur, sans être en mesure de soulever de véritable lame de fond.

 

Le Ministre des affaires stratégiques d’Israël sait qu’Abbas prend au sérieux le consensus américain au Sénat et au Congrès, qui, le cas échéant, suspendrait toute contribution financière en sa faveur. L’Administration Obama, au contraire, plaide pour la poursuite de cette assistance, tout simplement, parce que, dans la semaine qui suivrait, le Hamas serait en mesure de prendre le contrôle de toute l’infrastructure abandonnée à son sort par les USA.

 

De même, Abbas vitupère et menace officiellement, mais c’est, peut-être, la sensation angoissante d’être assis sur un siège éjectable qui ne demande qu’à décoller qui stimule une telle activité diplomatique, chez lui.

 

En matière de « délégitimation d’Israël », un certain nombre de cartouches récemment sorties du fourreau, se sont avérées être surtout des pétards mouillés : ainsi les fameuses flottille 2 et flytille ont surtout démontré le ridicule des antisionistes de tout poil, ne parvenant guère à franchir la moindre ligne jaune, ni à décoller des aéroports ou à s’éloigner trop loin des côtes. Mais il ne faut jamais mésestimer la perversité de ces campagnes : elles ont pour cible tout présence juive en Eretz et sur terre, de façon générale, aussi bien à Lod, Haïfa ou Ramleh que Paris ou Londres, et non le démantèlement de telle ou telle implantation, selon le discours officiel de l’OLP.

 

L’échec prévisible d’Abbas, se contentant d’une déclaration unilatérale symbolique, mais non-validée par le Conseil de Sécurité, signera vraisemblablement l’enterrement de première classe du « processus de paix ». Les Palestiniens auront alors joué leur va-tout pour tenter de détourner à leur profit le « printemps arabe ». Les capitales arabes ne les considèrent plus que comme quantité négligeable, face à l’ampleur des changements qu’il faudrait entreprendre au Moyen-Orient.

 

Les lignes de fracture se creusent entre les différents protagonistes majeurs de la région. Au-delà du discours anti-israélien, partagé par tous, les intérêts sont très divergents :

 

- la Turquie se rapprochait de l’axe irano-syrien, mais sent qu’il lui est préférable de rester neutre ou/et membre de l’Otan. Ankara fait pression humanitaire, non plus sur Israël, via le Mavi Marmara, mais contre Damas, avec l’ouverture de sa frontière aux réfugiés syriens. Erdogan prépare son armée à toute éventualité sur cette frontière incertaine, en protectrice des Musulmans menacés de massacres. Sa légitimité, même teintée d'hégémonisme, se colore de ce soupçon de démocratie qu'on ne saurait trouver chez aucun de ses voisins et alliés potentiels... Et ce n'est pas bon pour leur propre publicité.

 

- La Jordanie a surpris en s’opposant à toute déclaration palestinienne unilatérale. Mais, c’est tout simplement qu’elle se sait menacée de disparition et de coup d’état palestinien, dès qu’un état jumeau, animé par le Fatah et le Hamas, viendrait concurrencer le royaume hachémite, en chevauchant son propre territoire.

 

- L’Arabie Saoudite et les Emirats du Golfe ont intérêt à maintenir bon leur axe sunnite, de Riyad jusque par les voies maritimes qui assurent leurs exportations, via le Canal de Suez. Leur stratégie est celle de l'endiguement, et leur souci majeur : le nucléaire iranien, source de toutes les guerres futures au Moyen-Orient. Ce que les Occidentaux préfèrent ne plus regarder en face, ivres des premières senteurs de "Printemps".

 

- L’Egypte doit équilibrer ses rapports entre les deux clans,  arabes sunnites et expansionnistes chi’ites, de Téhéran à Beyrouth, alors que la case Damas est la plus menacée par ce fameux « Printemps ».

 

Trop de paramètres peu favorables s’accumulent pour faire de ce mois de septembre le moment crucial d’un tournant stratégique de grande ampleur. Au contraire, les acteurs régionaux sont trop préoccupés par ailleurs pour offrir à Abbas et aux clans palestiniens toujours aussi divisés, autre chose qu’une manne symbolique sans conséquence sur le terrain.

 

Les bouleversements de ces derniers mois expliquent, en partie, la sensation qu’au-delà des discours, Israël n’est pas aussi isolé qu’il n’y paraît : les Grecs et même les Turcs l’ont démontré dernièrement, autour de ces flottiles qui ne virent jamais le large. Bulgarie, Roumanie et d’autres, telles que les anciennes républiques d’Asie Centrale : Turkménistan, Kazakhstan, Azerbaïdjan, sont aux premières loges et ont intérêt à tout, sauf à un nouveau séisme régional, qui ne ferait qu’en accentuer les failles et porter la région au bord du précipice…

 

L’Iran gagne du temps pour finaliser son programme nucléaire, instrument de tous les chantages planétaires et régionaux. Mais les soubresauts de Damas lui font également perdre un terrain précieux, nécessaire à son encerclement de l’Etat hébreu, qui sert à rendre ses menaces crédibles, vis-à-vis du reste du monde.

 

Abbas ne sait pas exactement quel chemin emprunter pour assurer sa survie politique au-delà de quelques mois. Mieux vaudrait, pour lui, qu’en sous-main, Israël et l’Amérique l'aide à se prémunir contre ses « amis ». Sachant que, de ses ennemis, il n’est toujours pas capable de se charger… 

 

L'arme fatale de Mahmoud Abbas risque donc fort de rester : le reality-show aux effets fort nocifs pour la diplomatie internationale...

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3 mai 2011 2 03 /05 /mai /2011 10:58

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Osama, le mort utile et le Poker menteur de l’aide américaine aux états-croupion, du Pakistan à l’Autorité Palestinienne.

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

Nous sommes au lendemain de l’élimination spectaculaire de l’homme le plus « recherché » de la planète, Ousama Ben Laden, qui filait une retraite paisible à 100 mètres, à peine, d’une Académie militaire pakistanaise.

 

Certes, l’embarras du Premier Ministre du Pakistan, Al-Zardari est perceptible, d’avoir ainsi ignoré que le guide suprême du Jihad global partageait le même palier que lui. L’élite de l’ISI, les services secrets d’Islamabad, n’échapperont pas à une commission d’enquête interne. Elle permettra, sans doute, de les blanchir de s’être ainsi laissés dupés (disons : graissé la patte) par le barbu, au moment de lui fournir, en 2005, en bonne et due forme, un permis de construire un quartier- général dans leur périmètre. Rappelons-nous seulement, avec une pensée émue pour le contribuable américain, que, durant l’exercice 2010 du budget américain, ont été respectivement dépensés :

 

 environ 75 milliards de $ pour l’Afghanistan,

65 milliards de $ en Irak,

et 3, 25 milliards de $ au Pakistan. 

 


En protégeant Ben Laden, le Pakistan a, de fait, alimenté les réseaux d’al Qaeda dans le monde et participé au maintien du front Taliban contre la coalition en Afghanistan. Autant dire qu’on a incinéré, sans risque d’obtenir le moindre résultat, quelque chose comme l’addition de ces trois sommes, arrondies à 143, 5 milliards de $, voire plus, pour permettre à Ben Laden de prolonger ses vacances sécurisées à Abbottabad. Ce n’est que la rançon de la gloire…

 

L’Amérique a, également, soutenu, ces derniers mois, un autre mouvement « démocratique », en aidant les manifestants de la place Tahrir, à renverser Moubarak sans ménagement. L’ancien leader est même menacé d’exécution capitale, actuellement.

 

Cette même Egypte organise, au nez et à la barbe de l’Administration Obama, la réconciliation « historique » des frères ennemis du Hamas et du Fatah. Avec un avantage politique certain au premier, qui pourrait rafler tous les suffrages et postes d’ici moins d’un an. Déjà le Hamas terroriste partagera le luxe de participer à l’utilisation des fonds américains, au sein d’un Conseil conjoint à la « sécurité » : à savoir comment emprunter le plus court chemin pour la « conquête d’Al Qods » (i.e : Jérusalem) en infraction totale d’un présumé « processus de paix » pavé de bonnes intentions et tapissé de monnaie américaine et européenne ?

 

Ainsi, à l’annonce de la disparition de l’archi-terroriste d’al Qaeda, son homologue de Gaza, Ismaïl Haniyeh a-t-il condamné le lâche assassinat d’un frère-martyr. Le Hamas en a profité pour réitérer ses exigences qu’Abbas congédie le trésorier général du denier occidental, la mascotte des marchés et du FMI, Salam Fayyad. Et, bien évidemment, qu’il reprenne le chemin de la guerre existentielle contre Israël.

 

Voilà donc trois exemples récents de « fructueuse coopération » à la sauce Mc Donald’s, qui laissent pantoises les consciences encore tourmentées par des idéaux, sans doute, d’un autre temps… : justice, droits civiques, lutte contre le terrorisme et la barbarie…

 

Concernant l’Egypte comme « l’Autorité bicéphale palestinienne », cette aide massive et trébuchante reste conditionnée à la poursuite erratique du maintien des traités et processus de négociation enlisée. Ceci n’empêche guère chacun des partenaires financiers du contribuable de défier à tour de rôle, et de mordre la main qui le nourrit. L’Administration escompte, néanmoins, conserver la gestion politico-financière des évolutions sur ces deux sphères d’influence, en particulier, grâce aux 1, 7 milliards de $ annuels fournis au Caire.

 

C’est ainsi que la remise en selle des Frères Musulmans, probable parti dominant à l’assemblée égyptienne, compte sur l’effet « modérateur » de l’argent frais américain et européen. Il en va strictement de même, en ce qui concerne le Hamas : dans les principes, il est hors de question de négocier directement avec le mouvement classé terroriste, malgré les souhaits de Carter, Malley, Mary Robinson, Erdogan ou Hessel et bien d’autres, en Europe. Dans les faits, on compte sur la « pondération » de la confrérie et l’association avec Abbas, pour que les terroristes se « réforment » à la mode déjà éprouvée par ses rivaux…

 

De façon perverse, le mode américain de gestion des risques et conflits ressemble de plus en plus à une incitation directe à l’exercice de la « Taqqiya » : cette ruse conseillée au combattant de l’ombre arabo-musulman pour une conquête du monde toujours remise au moment où il cessera d’être en position de faiblesse.

 

Le calcul mercantile, qui a franchi tous les seuils de cynisme depuis bien longtemps, revient à constater froidement que ni le terrorisme ni l’appétit de richesses ne disparaîtront du monde qu’ils mènent. On ne le refait pas à coups de bonnes idées et de valeurs inaliénables, comme le croient encore les pro-démocrates de plus en plus isolés dans les foules du « printemps arabe ». Mais on influe sur les « irréductibles » en espérant qu’ils deviennent, un jour, plus « raisonnables ».

 

On n’applique jamais au terrorisme, finalement, que les vieilles recettes de la criminologie du XVIIIè siècle (Ecoles Beccaria et Bentham : Moral Calculus) : par la sanction ou la restriction de marge de manœuvre, parfois la coercition, -la carotte et le bâton- le criminel ou le malintentionné « comprend » son intérêt à réintégrer, progressivement, le « droit commun », par pur utilitarisme. En fait, cette théorie surannée n’a jamais expliqué ni le recours à la récidive, encore moins celui de la surenchère ou du renforcement dans l’attrait sacré du franchissement des lignes rouges.

 

Surtout, ce raccourci utilitaire élude totalement le conflit idéologique, l'affrontement des Dieux et Valeurs, dans les cieux orageux qui conduisent les peuples à se construire ou se détruire, pour ce en quoi ils croient, soit bien plus lourd qu'une poignée de $. 

 

Il en va de même aux Etats-Unis, dans les zones de « non-droit » des quartiers squattés par les gangs : sachant qu’il vaut mieux amadouer la violence qu’escompter l’éradiquer, la police passe des « accords » de contrôle territorial avec tel ou tel gang, en tentant de redéfinir au fur et à mesure les "règles du jeu ».

 

On assiste à un jeu d'ombres avec les apparences, qui pourrait bien ne leurrer personne, à très court terme : l’OLP, parvenu sans mal à moquer son monde, depuis 1993, et le Hamas, toujours sur liste noire, s’entendent pour mettre en avant un gouvernement « d’experts », chargés de proroger la légende : les gestionnaires s’occuperont de la finance, pendant que les terroristes endosseront les uniformes flambant neufs du bon docteur Jekyll Dayton et Mister Hyde.

 

Les partisans de l’intégrité morale des Etats-Unis, au Congrès et au Sénat, réclameront soit l’abandon pur et simple de certaines aides, soit leur suspension et conditionnement à certaines règles tacites.

 

Concernant la lutte anti-terroriste, l’élimination de Ben Laden est une bonne chose, évidemment. On ne peut que s’en réjouir. Le symbole, mais surtout le planificateur de la mort de milliers de personnes a cessé de proférer ses menaces.

 

Al Qaeda étant constitué de cellules atomisées, pouvant reprendre diverses étiquettes et sigles, c’est surtout le messager de ce courant radical qui  a mis un terme à sa sinistre carrière. Le mouvement est appelé à se recycler.

 

Sa mort est opportune, dans le contexte des révoltes arabes, pour afficher le degré d’obsolescence du Jihad contre l’Occident et espérer que les « rues arabes » se tournent vers d’autres idéaux que l’Islamisme pur et dur. Mais que leur donne t-on à se mettre sous la dent, sinon la Charia ?

 

L’offre politique et surtout, économique (en termes de développement endogène) est drastiquement limitée : en l’absence d’une ambition de l’ordre d’un « Plan Marshall » (notamment pour cause de crise globale, mais pas seulement) de développement aux institutions et reconversion des ressources, appliqué aux pays de cette région, on continue de tromper les foules, tout en tentant de réguler la violence et les conflits.

 

Les frères musulmans et leur marionnette du Hamas organisent le spectacle pour les années à venir : ils ont, dans leurs réserves un thème inépuisable à dépenser à profusion : l’union sacrée en vue de la « conquête d’al Qods ». 

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1 mai 2011 7 01 /05 /mai /2011 13:45

 

ANALYSE-A-LA-UNE

Tirs à vue sur Kadhafi et sanctions « ciblées » contre le «réformatueur » en Syrie ;

 

… ou la Justice internationale en drôle de dame de petite vertu

 

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele 

 

Il est certain que l’élimination furtive de Mouammar Kadhafi, lors du raid de l’OTAN du samedi 30 avril, présenté comme purement « fortuit », comportait l’éventualité de s’extraire du « bourbier » libyen dans les heures à suivre. Décapité, le régime aurait fini, après le maintien résiduel de quelques poches de résistance, par déposer les armes et négocier une transition et/ou les conditions d’un exil familial. Il est très peu probable que le largage de trois missiles sophistiqués sur une résidence huppée d’un quartier gouvernemental soit dû aux hasards de la guerre. Elle "n'"a emporté "que" son fils Saïf al-Arab et trois de ses petits-enfants

 

Saïf al-Arab, dernier fils de Mouammar, était, sans doute, le moins engagé dans la direction des affaires, au sein de l’appareil libyen. Sa mort, conçue comme un « martyre », offre un certain nombre d’opportunités à son père pour chercher vengeance, directement, contre les pays impliqués et renforcer son offensive de reconquête des régions rebelles.

 

- S’il s’est, jusqu’à présent, abstenu de frapper directement les pays engagés, en Libye ou chez eux, la porte des représailles est, désormais, entrouverte. Il pourrait donc sortir ses missiles les plus performants de leurs étuis, ainsi que ses forces commandos pour des opérations spectaculaires.


- Il est susceptible de réactiver les filières terroristes qu’il peut couvrir de sa manne pétrolière pour porter des coups sévères aux membres de la coalition.


- Il dispose d’un outil de propagande, démontrant que les « civils » ne sont pas épargnés par les frappes occidentales, qui ne viseraient que la conquête de ses puits de pétrole. Cet argument pourrait sérieusement diviser les rares pays arabes et africains qui consentent encore à cette opération.


- La Russie et la Chine, hostiles aux frappes, pourraient être rejointes par la Turquie, l’Inde, et le Brésil, afin de remettre en cause, au Conseil de Sécurité de l’ONU, le genre de coups permis et ceux qui ne le sont pas, dans l’ordre de mission de l’Alliance…

 

En bref, plutôt que d’éteindre l’incendie, en « tuant le serpent dans l’œuf », cette « erreur de ciblage » pourrait bien avoir ravivé les flammes et apporté de l’eau au moulin du clan Kadhafi, en vue d’un nouveau cycle de violence…

 

Elle tend à confirmer, néanmoins, que des membres importants de la sécurité libyenne sont sur le point de trahir le Tyran, si ce n’est déjà fait, en apportant à l’Alliance des informations précises sur ses déplacements. Des rumeurs ont circulé dans les cercles décisionnaires occidentaux, affirmant que le chef des services secrets libyens, Abdullah Sanoussi, s’était échappé de Tripoli et faisait route vers le bastion de la Rébellion pour se rallier à elle. Il aurait même subi un interrogatoire de la part de ses homologues occidentaux. D’autres prétendent que Sanoussi, appartenant à une grande tribu originaire de Cyrénaïque, serait sous pression intense pour qu’il franchisse le Rubicon et s’exfiltre, ainsi que sa famille… (sources : Debkafile)

 

 

 

Comparativement, les « sanctions symboliques » arrêtées vendredi 29 avril par la Maison Blanche, contre trois membres de l’establishment syrien, s’enkystent dans le refus clair de soutenir l’autre rébellion, d’égale valeur humanitaire, contre le régime damascène.

 

En effet, elles sont porteuses du toujours même message creux de la part de l’Administration Obama : si les « durs » du gouvernement, de l’armée et du renseignement syrien font l’objet de sa désapprobation, Obama fait dire à son porte-parole, Jay Carney que : « Les Etats-Unis encouragent Bachar al-Assad à un « changement d’attitude » et à « honorer ses promesses faites d’instaurer des réformes » (????).

 

Ces pichenettes financières qui ne touchent réellement aucun des membres de son entourage, n’entretenant aucun commerce avec l’économie américaine, épargnent clairement le premier responsable de la répression en Syrie : Assad. Celui-ci est présenté comme un réformateur, de profil « pro-occidental », mais isolé, solitaire au milieu des loups qui rôdent et hurlent leurs appels aux Gardiens de la Révolution de venir « finir le travail ».

 

Il est, pourtant, évident que l’Administration américaine a commencé de se concerter avec cet autre membre de l’OTAN, qui a un intérêt énorme à rétablir  la stabilité dans la région : la Turquie frontalière.

 

L’armée de ce « réforma-tueur » en Syrie a laissé plus de cent morts dans les dernières 48H, principalement à Deraa et Homs, sans parvenir à éradiquer les racines de la contestation.

 

Les services occidentaux partagent l’évaluation pessimiste des décideurs turcs, qui pensent qu’à ce stade, Bachar al-Assad est débordé par les quelques 6 à 7 millions de contestaires (sur une population totale de 26 millions d’habitants) qui défient ouvertement son régime. Les centres névralgiques de l'agitation se répartissent, aussi bien au Sud-Est qu’au nord ou au centre et le long des régions côtières du pays. Les villes périphériques de Damas sont entre les mains des rebelles. Le tyran damascène a lancé toutes ses forces armées et de sécurité dans la bataille pour sa survie, sans autre résultat probant que l’accumulation de massacres en série.

 

A ce stade, le « soutien réservé» de la Maison Blanche et de ses alliés à ces tueries, assorti d’une vague demande de réformes, équivaut à un permis de tuer sans limite, sachant pertinemment que le peuple syrien souhaite sa chute et ne reviendra jamais en arrière. Ni pour les réformettes d’Obama, ni à aucun prix.

 

A la fin de la semaine dernière, Erdogan était suffisamment préoccupé des suites pour envoyer une délégation du renseignement turc à Damas, et mettre en garde le dictateur sur le fait qu’après plus de 800 morts, la répression devait cesser, sans quoi son gouvernement ne pouvait que sauter, à moyen terme.

 

Vendredi 29 avril, son Ministre des affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, de l’Intérieur, Osman Gunes, son chef d’Etat-Major, Aslan Guner, celui du renseignement, Hakan Fidan et son ambassadeur en Syrie, Omer Onhon, se sont réunis pour se concerter, à Ankara, sur la suite des évènements : selon eux, il est trop tard, désormais pour que la rébellion soit freinée, voire stoppée.

 

Le peuple syrien se trouve pris entre le marteau alaouite et l’enclume occidentale, tiraillé entre les pressions des pro-iraniens au sein de l’élite, prêts à un massacre de grande envergure, et les craintes turques de voir le mouvement s’étendre aux Kurdes vivant sur son territoire. Dans les tribunes, ils ne récoltent que le mutisme complice de l’Administration américaine et des Européens.

 

Les « appels à des réformes », de la part de Washington et Bruxelles équivalent à une fin de non-recevoir et à la trahison délibérée d’une population menacée de quasi-génocide. Que les forces militaires ne soient pas extensibles et difficiles, logistiquement, à déplacer d’un théâtre d’opération à un autre, est admissible, sur un plan matériel. Manquer d’équilibre dans la répartition et la fermeté des messages n’insiste que sur la vision de court-terme et l'incompétence qui se pose en gouvernance mondiale, sous l’égide d’Obama.

 

Celui-ci a toujours refusé de se confronter aux forces pro-iraniennes dans la région, souhaitant les intégrer à sa vision d’un Moyen-Orient pacifié. Il veut aussi ménager son "allié" turc n'agissant que selon ses intérêts propres et ses rêves d'hégémonie régionale. Les peuples paient chèrement cette obsession et cette absence de leadership mondial. Quant aux alliés, Sarkozy ou Cameron, disons-le, leurs déclarations restent sans effet concret sur ce dossier.

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 09:34

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

La relation incestueuse envers le régime d’Assad équivaut à complicité de crime contre l’humanité

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 

Dans le monde orwéllien virtuellement démocratique dans lequel baigne les sociétés occidentales, les idiots utiles de la Diplomatie [et du "Monde Diplomatique", comme Alain Gresh] n’aiment rien tant que nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Au moment-même où l’on nous bassine de droit d’ingérence au nom de la « responsabilité de protection » des populations civiles mises en danger par leurs propres dictateurs, le dernier vestige de ce que le Moyen-Orient a pu importer des méthodes totalitaires des années 30 en Europe, le Régime syrien des Assad, empêche les ambulances de parvenir jusqu’aux blessés de la répression, en guise de dissuasion des manifestations.

 

 

Selon le Pr. néo-zélandais W. Harissis, Bachar el-Assad va bien au-delà des critères longtemps admis de l’autoritarisme traditionnel dans le monde arabe. C’est un idéologue rigide cocooné par des sycophantes (délateurs professionnels), des gangsters (les fameux Shabbiha) et les vils flatteurs des cercles diplomatiques, notamment français et américains. Son père et lui ont mis en place une police secrète de masse (la Moukhabarat) en copiant au millimètre le dispositif de la Stasi, dans feue l’Allemagne de l’Est. Ils ont ainsi su tirer le meilleur parti de l’appareil répressif hérité des régimes fascistes européens d’avant la Seconde Guerre Mondiale. Jusqu’à un certain point, le Baath syrien serait, pour un peu, encore en mesure de mobiliser des foules sur commande, par l’intimidation et la contrainte.

 

 

Mais c’est le même homme que le Quai d’Orsay comme le Département d’Etat sont parvenus à s’auto-persuader qu’il s’agissait là du type-même du « réformiste » qui parviendrait à renverser la tendance au Levant, à donner des gages à son peuple et à rompre avec l’Iran des Mollahs. Lorsque, dans l’actuel soulèvement tout nous prouve le contraire. Ainsi, pour calmer la rue, il a évoqué la levée de « l’Etat d’urgence » qui court depuis 1953, alors qu’il dispose de tous les moyens de terreur pour continuer de régner sans partage sur les corps et les esprits de Syrie. De même, il a accordé la citoyenneté à la minorité kurde, comme si celle-ci allait se rendormir, après des décennies d’exclusion et de négation de ses droits élémentaires. Il a pu ainsi satisfaire « l’enthousiasme » malsain de ces mêmes idiots utiles de France et d’Amérique, incapables de toucher du doigt la lame tranchante comme un couperet de la réalité syrienne : celle d’un fascisme réel dont la seule loi fondamentale est la loi de la jungle.

 

La vision qui court, comme la rumeur, malgré de timides indignations de circonstance, dans les cercles diplomatiques concernés est que l’actuelle clique au pouvoir serait le dernier « rempart » avant que le pays ne sombre dans un « trou noir » : celui du renversement par des islamistes sunnites fanatiques. On veut penser et laisser accroire que la chute d’Assad ouvrirait toutes grandes les portes à ces éléments musulmans radicaux et même certains suggèrent, pour se couvrir, que « cela mettrait Israël en danger mortel ».

 

Seulement voilà : un tel argument n’a jamais été utilisé, au moment où il s’agissait de passer Hosni Moubarak par-dessus bord. Lequel était bien un dictateur pur sucre sachant, au besoin, utiliser les méthodes musclées, moins par idéologie anti-réformiste que par maintien de l’ordre paternaliste et goût du lucre.

 

 

D’autre part, un tel discours sélectif n’a qu’une vocation : celle de servir les intérêts du régime et de ceux qui le soutiennent en Europe de l’Ouest et en Amérique. Il évacue le fait indéniable que Bachar el Assad reste et a été, au cours des 8 années précédentes, le protecteur patenté d’al Qaeda et des insurgés baathistes en Irak, de l’armement massif du Hezbollah au Liban et de sa parfaite coordination avec le Hamas de Gaza. Il est celui-là même qui a su faire dériver la colère islamiste contre l’Occident au moment des caricatures danoises, comme de maintenir la chape de plomb du « camp du refus » de toute paix avec Israël et au Liban. Le siège du Boycott d’Israël s’est installé à Damas, ainsi que les quartiers-généraux de tout ce que la planète compte de terroristes invétérés. On le voit même comme instrumental dans le transfert des armes de destruction massive de son puissant voisin irakien, au moment de sa propre éviction.

 

Actuellement, Téhéran supplée au maximum en moyens de répression dont Damas a besoin, selon des communications interceptées. Assad profite ainsi de la longue expérience des Pasdaran et des Bassidjis, qui ont su venir à bout des protestations post-électorales de juin 2009. L'Iran procède à l'inverse pour armer les Chi'ites du Bahrein et du Golfe et rétablir l'équilibre de la terreur.

 

 

Bachar peut ainsi mobiliser toutes ses forces de sécurité, son armée et ses voyous pour régler son compte à son peuple, sans que ses soutiens, occupés ailleurs, n’élèvent trop la voix. Les fameux Shabbiha, gangsters munis d’armes automatiques foncent sur les foules en grosses voitures blindées, avec ordre de tirer pour tuer et d’empêcher les ambulances d’approcher pour ramasser les blessés. L’objectif « militaire » est de laisser les gens mourir dans la rue, de façon à ce que le peuple de Syrie comprenne le sort qui lui sera réservé, avec le plein consentement de la sacrosainte "Communauté Internationale". Ils accomplissent ce job avec « loyauté », notamment à Deraa, Banias, Lataqiyeh et Hama (ville martyre en 1982). Ils font même mieux que cela, puisqu’ils tirent également sur les éléments de l’armée qui seraient réticents à disperser les rassemblements, comme pour les éperonner. Ils se mêlent également à la foule, en tirant sur l’armée pour faire croire que les civils tueraient des militaires, comme cela a été le cas avéré à Ras al-Naba’a, un quartier de Banias. Les troupes sont, de cette façon, incitées par autoprotection, à ouvrir le feu sur le moindre attroupement, avant que ne se forment les manifestations. Des cas, de plus en plus fréquents, d’officiers tirant sur d’autres officiers et soldats récalcitrants, se multiplient. Si bien qu’on ne sait plus qui tue qui.

 

Les Shabbiha représentent une force armée de 9 à 11 mille hommes aguerris. Sélectionnés parmi les éléments alaouites les plus loyaux et disciplinés, leurs « compétences » dans l’art du combat de rue ont été encadrées par des instructeurs du Hezbollah et des gardiens de la révolution iranienne. Leur activité "normale" est d'être le "maillon fort" du trafic d'armes et de drogue organisé pr l'Iran et sa milice supplétive libanaise. Ils tiennent des bastions imprenables tout le long de la côte, comme têtes de réseaux de tous les trafics qui servent à maintenir le niveau de vie des tribus liées au clan des Assad. Cette répartition maffieuse des richesses ne se construit pas sur une préférence purement « ethnique », puisque les autres clans alaouites sont maintenus dans une situation d’appauvrissement déplorable et subissent la même terreur que les autres communautés.

 

Mais une grave crise humanitaire est sur le point de s’étendre, en parallèle des troubles. Les avant-postes et barrages routiers de l’armée coupent les routes principales qui relient le sud du pays au nord et au centre, ainsi que les communications téléphoniques et internet. La simple livraison de nourriture a été interdite en bien des endroits, concernant les villes sous état de siège, en signe de punition collective. On a assisté à l’arrestation massive de milliers de personnes, y compris des membres de l’establishment appelant à l’abandon de la répression et à l’engagement de négociations « réformatrices ». Des journalistes fidèles au pouvoir ont été embastillés, parce qu’ils auraient rédigé des articles en ce sens, qui, bien évidemment, ne sont jamais parus.

 

Ces derniers jours, les manifestants ont, également, commencé à répliquer par armes à feu, spécialement à Deraa, au Sud et Banias au nord. Une embuscade bien planifiée s’est jouée sur la route côtière reliant Lataqiyeh et Banias. 9 officiers et soldats ont trouvé la mort. Difficile, dans cette mêlée, d’établir les moindres responsabilités.

 

En fait, une guerre civile est à l’œuvre, provenant de trois sources et angles de tirs différents : elle implique l’armée et les forces de sécurité, les manifestants au milieu, et les fameux Shabbiha. Le grabuge est tel que les pertes humaines et les circonstances exactes de leur mort sont presque impossibles à évaluer.

 

Le cauchemar d’Assad commence vraiment, avec l’entrée de l’université et de la ville d’Alep dans la bataille.  10 000 manifestants y ont défilé le 12 avril, alors que des snipers sont placés sur les toits. C’est, en effet, le foyer commercial des Sunnites qui se joignent désormais à la révolte. Malgré un verrouillage complet de l’Université de Damas, la sécurité d’Assad n’est pas parvenue à enfoncer une brèche dans les rangs des protestataires.

 

Mais le comble est atteint avec le soulèvement des couches alaouites défavorisées, minorité qui constitue, au total 1, 4 million des 26 millions d’habitants. L’insurrection alaouite se concentre autour de la tribu Knaan paupérisée, du village de Bhama (montagnes du nord syrien). Les habitants des montagnes druzes sont en armes, ainsi que certains groupes dans les villes kurdes comme Kamishli et les tribus Shamma du Sud-Est, près de la ville frontalière d’Abu Kamal.

 

Les conditions insurrectionnelles et humanitaires sont largement remplies par le peuple de Syrie pour que son dossier vaille bien celui des insurgés libyens. Même s'ils réalisent tout ce que la Maison Blanche et l'Elysée n'ont jamais osé rêver : rompre l'échine de l'axe irano-syrien. Mais Washington s’est empressé de déclarer, avant même que les incidents ne prennent une telle tournure, que « les Etats-Unis n’interviendraient pas en Syrie ». Le Département d’Etat et les chancelleries européennes animées par la diplomatie française ont, délibérément choisi de « faire un exemple » avec Kadhafi pour mieux laisser toute lattitude à la répression syrienne, relayée par l’Iran, le Hezbollah et la Turquie. Ce n’est pas une « erreur » de stratégie mal ajustée, c’est une faute pour qui ferme les yeux. Il est vrai qu'Assad n'a que de la misère à revendre et point de pétrole.

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 10:11

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Interrompre l’afflux de missiles russes au profit d’un

Hezbollah Bis à Gaza.

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 

Il n’y a pas de hasard si c’est Avigdor Lieberman qui, avec son compère Uzi Landau, a affiché son mécontentement quant à la trêve consentie par Israël au défiant et menaçant Hamas. Non seulement, il est le leader de la droite dite « dure » au sein de la coalition de gouvernement, mais il est également Ministre des Affaires étrangères. A ce titre, il a été l’artisan du rapprochement avec la Russie et les pays d’Asie Centrale sous l’influence de la puissante fédération moscovite.

 

Or, l’incident majeur du nouveau front-test qui a opposé Hamas à Tsahal, ces derniers jours et qui pourrait bien déboucher, dans des temps rapprochés sur une conflagration de grande ampleur, est l’utilisation d’un missile Kornet russe contre un bus scolaire civil par le groupe terroriste.

 

Ce crime de guerre manifeste n’a, d’ailleurs, pas empêché l’hypocrite Amr Moussa, secrétaire de la Ligue Arabe, d’exiger de l’ONU la mise en place d’une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de Gaza ! Ce, une semaine après la rétractation du Juge Goldstone dans le Washington Post et alors que le monde, appelé à la rescousse de Benghazi, préfère pieusement ignorer les massacres de Deraa, Banias, Lataquiyeh,  Deir Ez Zor, en Syrie.

 

Or, voilà : s’il y a bien un intermédiaire régional, parrain du terrorisme, qui a pu prodiguer des missiles russes Kornet à un groupe terroriste, théoriquement confiné par un embargo à Gaza, c’est bien le régime alaouite sur la sellette, chez lui. Un autre danger balistique provient du pillage récent d’un arsenal : celui des stocks d’armes, souvent de fabrication russe, et jusque-là en possession de Kadhafi, réalisé par les rebelles, nouveaux alliés de la « Communauté internationale ».

 

Troisième source d’inquiétude géographique : le Sinaï, sous la houlette des tribus bédouines est, depuis la chute de Moubarak, une plaque tournante des trafics : armes, drogue, traite humaine, tout passe par la nouvelle escale des filières de l’esclavage, que les Occidentaux appellent pudiquement : « marche vers la démocratie et le progrès ».

 

Dans quel ordre exact faut-il reconstituer le puzzle pour retracer l’itinéraire des missiles antichars se portant à l’épaule et qui permettent, depuis un fourré à 6 kms de la route en question, de viser et de tirer sur un bus de gamins en train de chanter autour de leur madrikha ?

 

Il reste encore une adresse de faiseur de guerres maître chez lui : Bachar el Assad, le principal client local de la Russie, qui offre à sa flotte le débouché sur la Méditerranée de Tartous. Damas est la gare de triage du terrorisme régional, en direction du Hezbollah, du Jihad en Irak et des islamistes gazaouïs. La confusion régnant en Egypte a permis aux chefs de réseaux chi’ites de s’évader de la prison d’El Arish et de reformater leur état-major, à partir de Beyrouth, tout en maintenant les contacts, par Frères Musulmans interposés, avec leurs obligés de Gaza.

 

Israël fournit des drones perfectionnés et diverses techno ou nanotechnologies au fabricant de ces missiles. Les Kornet ne peuvent être assemblés nulle part ailleurs qu’en Russie, aux usines KBP. La vente d’armes comporte des clauses restrictives qui, généralement, font que leurs acheteurs sont considérés comme les utilisateurs directs des produits fournis. Moscou est loin d’être aussi regardant en ce qui concerne son petit commerce fructueux avec l’Iran et les Syriens. Lorsqu’Israël est en mesure de prouver que les armes de cette industrie tombent régulièrement en des mains classées terroristes, les partenaires commerciaux de l’Etat Hébreu, comme les Etats-Unis peuvent émettre et appliquer des sanctions contre les entreprises, russes ou autres, démasquées.

 

La Syrie est un violateur patenté des contrats qu’elle passe avec Moscou, la Russie étant parfaitement informée que, depuis 1973, cet état ne fait plus la guerre que par procuration, au Liban ou ailleurs et qu’il emploie des supplétifs pour imposer sa politique de terreur. Si le Hezbollah en était, jusqu’à présent, le principal bénéficiaire, désormais, les troubles régionaux offrent de nouvelles perspectives aux parrains internationaux du terrorisme.

 

Si la trêve actuelle sert quelqu’un, c’est donc ce groupe Hamas en reformation selon les critères de combat et d’attentats du Hezbollah. Ehud Barak peut tirer une relative satisfaction des bonnes performances de Kipat Barzel (le « dôme de fer ») et relancer les crédits de cette industrie de défense. Mais, il faudra entre une et deux années supplémentaires pour offrir aux villes israéliennes un bouclier antimissiles aériens crédible.

 

 

La faille dans cette couverture reste que les missiles antichars portables sont peu repérables par les radars des avions. En donnant dans le crime de guerre, se sachant couvert par « la communauté internationale » qui n’ose ni s’en prendre à la Syrie pour ses tueries à domicile, ni répudier un bien utile « rapport Goldstone », le Hamas vient d’inaugurer un nouveau style d’attentats, qu’il peut tenter de répliquer aussi souvent que cela lui chante.

 

L’Iran et la Syrie, par l’entremise du Hezbollah, revoient la planification des attaques qui ont une chance de marquer les esprits, selon la rhétorique de la terreur. Avec 40 000 missiles au nord et 10 000 au départ de Gaza, ils ont les réserves suffisantes pour tenir des mois de conflit ouvert, malgré l’interception de quelques-uns par le nouveau miracle de l’industrie Rafaël. Avec l’afflux de chargements en provenance de Libye et le transfert des armes qui feraient mieux de ne pas rester stationnées sur le sol syrien -sait-on jamais-, le premier effet des « révolutions » risque fort de concerner d’abord la prolifération balistique tous azimuts.

 

Ce casse-tête est partiellement interrompu par l’arraisonnement de navires ou l’élimination de trafiquants professionnels, à Dubaï ou Port-Soudan. Il est peu probable qu’un « nouvel ordre international » sous l’égide de régimes ouverts à des solutions pacifiées pour la région, éclose dans les mois et années à venir. Déniaiser les élucubrations de stratèges, tels qu’Obama et ses acolytes de la « responsabilité de protection » à géométrie variable, se garder du cynisme commercial russe, sont de l’ordre de la priorité vitale, si on veut repousser l’échéance d’un embrasement généralisé au Moyen-Orient. 

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10 avril 2011 7 10 /04 /avril /2011 19:58

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

 

Pourquoi il faut ouvrir l’œil sur Damas et Le Caire quand pleuvent les Grads sur le Sud.

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

lessakele/le-hamas-tente-t-il-de-sauver-la-face-d-assad-quand-les-kurdes-et-villes-de-syrie-sont-dans-la-place-

 

Chaque jour qui passe, Assad espère pouvoir poursuivre le massacre à huis-clos, pendant que le Hamas occupe la scène médiatique en bombardant Ashkelon, Ashdod, BeerSheva…

 

 

Ce jour, les nouvelles en provenance de Banias (port du nord syrien) et de bien d’autres secteurs, comme Deraa, Deir Ez Zor, annoncent leur quota de morts, alors que les communications avec les villes-cibles du régime Assad sont coupées. A Banias, le frère de Bachar, le sanguinaire Maher a lancé sa 4è division blindée alaouite et au moins 4 personnes ont laissé la vie ; à Deir-Ez-Zor, au moins vingt autres ont connu le même sort, à Deraa, l’armée tire à balles réelles sur les foules assemblées pour les funérailles des « martyrs » de vendredi dernier. Des dépouilles n’ont pas été retournées à leurs familles, des opposants sont kidnappés et ne réapparaissent jamais… etc.

 

 

Le Hamas, quant à lui, entretient une terreur suffisante sur les villes du sud israélien pour maintenir les citoyens près des abris, mais surtout escompter que son offensive durera le temps nécessaire :

 

- Pour que Bachar reprenne la main sur les villes syriennes en effervescence

- Pour que l’opinion publique se détourne des guerres « ratées » de l’oncle Obama : le statuquo se prolonge en Libye. L’Amérique est déjà sur le repli et Kadhafi maintient sa progression, menaçant toujours les « rebelles »

- Pour que la Ligue Arabe vienne à sa rescousse, dans un bon vieil élan de « solidarité », exigeant le même traitement envers Jérusalem qu’à Tripoli :

- C’est Amr Moussa qui a, aujourd’hui, fait la demande d’une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de la Bande de Gaza

- Si l’exigence paraît inconsidérée aujourd’hui, qu’en serait-il dans 4 mois d’ici, alors que la proclamation d’un Etat Palestinien, conjointe au Fatah et au Hamas, enfin réconciliés par l’entremise égyptienne, tiendrait l’agenda de l’ONU ?

 

 

L’objectif, jusqu’en fin septembre 2011, sera donc de maintenir, autant que faire se peut, le front ouvert avec Israël, tout en programmant ce processus de « réconciliation » avec le Fatah d’Abbas, par l’entremise de la médiation égyptienne. Par Palestiniens interposés, ce sont, en fait, les anciens frères ennemis égyptiens et syriens qui tentent de reformer le couple mythique du panarabisme de Nasser et Hafez el Assad, jusqu’à la « trahison » d’Anouar el Sadate, qui a permis l’entrée massive des Etats-Unis dans la danse, au Moyen-Orient. Celui-ci, en recherchant la protection américaine, a perturbé le jeu classique des Arabes réfugiés derrière le bouclier soviétique, durant la guerre froide. Si l’Union soviétique a été mise sur la touche en Afghanistan, l’Amérique, par son implication dans des guerres coûteuses et pas aussi victorieuses qu’elle aurait pu l’escompter, se trouve, aujourd’hui sur une pente déclinante similaire. Elle n’est, en tout cas, plus en mesure d’imposer ses vues, à travers des dictatures réputées plus ou moins « modérées », mais désormais incapables de tenir leurs peuples.

 

 

C’est l’enseignement que le monde arabe peut, d’ores et déjà, tirer du fiasco libyen, où Obama a, ni plus ni moins « planté là » Français et Britanniques, en leur confiant les rênes et le droit d’accolade avec leurs nouveaux amis rebelles. L’Administration américaine s’est lancée dans une guerre par procuration, sous couvert de l’ONU, sans la moindre intention de joindre les moyens à la parole et en laissant le front tourner au vinaigre ou à la guerre de position (éembourbement"), puisque les protagonistes se valent, en matière de vertu « démocratique ».

 

 Le sud d’Israël, à ce rythme, n’est donc pas près de connaître l’accalmie. Il s’agira, pour les propagandistes palestiniens, de faire admettre aux Occidentaux, par différentes opérations alternantes, de tirs de missiles, puis de « pacifiques » embarcations turques et d’autres nationalités, que le dernier obstacle à la paix, c’est le blocus de la Bande de Gaza. De son côté, l’Egypte ne devrait guère être trop regardante à rouvrir, un jour ou l’autre, le passage de Rafah, pour que les groupes terroristes puissent s’approvisionner en armes de plus en plus lourdes, étendant toujours plus leur rayon d’action.

 

Le Hezbollah, au nord, pourrait, également, entrer dans la danse, à la mesure d’une pacification dans le sang en Syrie, de façon à ne pas être surpris par une rupture soudaine de son approvisionnement en armes, pour causes de troubles politiques persistants.

 

 

D’ici là, donc, pour l’état-major irano-syrien téléguidant le Hamas, coordonné par le Hezbollah à Beyrouth, il faut tout faire pour tenir le challenge. Assad doit être en mesure de mâter son peuple, tout en annonçant des « réformes inspirées du modèle européen » (sic.). Les frères musulmans en Egypte tenteront de « faire le ménage » et de discréditer le Conseil militaire mis sur pied pour assurer une « transition démocratique ». L’Iran continuera, avec le Hezbollah, de mettre l’Arabie Saoudite sous pression au Bahreïn, au Yémen, à Oman et, surtout, à partir de l’Irak, nouveau fief qui permet de défier tous les pays sunnites environnants, en maintenant le contrôle sur le Liban et, au besoin, en appuyant la répression alaouite à Damas.

 

La cerise sur le gâteau consistera à persuader Mahmoud Abbas que l’Amérique n’a plus la main dans la région et qu’il a tout à gagner à rejoindre le « camp du refus », jusqu’à présent, domicilié en Syrie (QG des principaux groupes terroristes palestiniens), mais qui a toutes les chances de progresser, sous couvert de « révolte arabe ».

 

Or, à moins d’un an des présidentielles américaines, Obama aura besoin d’un semblant de « victoire diplomatique » sur le papier, pour masquer son bilan déplorable dans tous les autres domaines économiques et stratégiques. Comme Dhimmi Carter en 1978, aux prises avec les Sandinistes au Nicaragua ou les Mollahs en Iran, comme Clinton et la robe de Monica Levinsky, en 2001, la configuration qui s’offrira au locataire de la Maison Blanche, sera qu’il aura, au moins, obtenu une « soudure » entre les frères ennemis palestiniens. Le monde arabe, selon ses conseillers, pourrait retrouver une presque stabilité à l’occasion d’un traité arraché à un Israël considéré comme globalement « récalcitrant », lorsqu’aucune clause de sécurité ne va plus de soi…

 

 

Reste donc un impondérable : comment Jérusalem réagira t-il à cette succession de « coups d’état » en douceur, et de rapprochement régional entre les anciens dictateurs et les Islamistes que les Occidentaux, dans leur myopie, confondent avec un élan irréversible vers la « démocratie » ?

 

Sur le plan militaire, une victoire sur le Hamas impliquerait d’entrer en force à Gaza, sur le modèle de l’opération « Plomb Fondu », en menant la guerre de façon plus profonde et systématique encore. En attendant, il faudra des trésors de précision et de renseignements pour porter des coups suffisamment dissuasifs aux groupes terroristes gazaouïs. Sur le plan diplomatique et médiatique, une telle action d’envergure impliquerait, un détournement de l’attention publique des autres mouvements en cours dans le monde arabe. Et l’on peut compter sur les relais habituels  de la presse occidentale et du "Quartette" pour pousser les hauts cris d’orfraie, lorsque leurs propres armées sont impliquées et également piégées dans des guêpiers de type libyen.

 

 

L’engagement de Bachar al Assad auprès de Kadhafi ne laisse que peu de doute sur la diversion tentée pour y attirer des Européens inquiets à cause d’éventuelles vagues migratoires pouvant s’échouer sur leurs côtes (Lampedusa). L’avertissement de la Ligue Arabe, réclamant une « zone d’exclusion aérienne » au-dessus de Gaza, tient de l’aveu que la Libye, là où elle ne s’est jamais réellement engagée, n’était qu’une mise en bouche, contraignant l’OTAN et l’ONU à ne pas faire « deux poids-deux mesures » et à se tourner vers le véritable objectif de la Conférence de l’Organisation Islamique.

 


La diplomatie israélienne devra jouer de subtilité pour démontrer aux Américains et Européens qu’ils feraient mieux d’y regarder à deux fois avant de se laisser entraîner au fond du piège de leurs bons sentiments, et à quel type de ruse ils s’exposent, se mirant dans leur reflet du miroir aux alouettes d’une prétendue « démocratie en marche ». Il ne suffit pas de se contenter d’une vague « supervision » du haut des cieux pour que le processus s’enclenche…  Encore faut-il la détermination nécessaire à faire tomber des régimes aussi répressifs que celui de Kadhafi, Assad et Ahmadinedjad. Sans quoi, ils n’auront bientôt plus que leurs yeux pour pleurer sur l’immobilisme de leurs campagnes de promotion. 

 

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 15:30

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

Le Hamas tente t-il de sauver la face d’Assad, quand les Kurdes et

villes de Syrie sont dans la place ?

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 

  

 

D’après les témoignages d’observateurs des droits de l’homme, depuis Lataqiyeh, par téléphone, en direction de la chaîne al Jazeera, jamais, jusqu’à présent, les foules n’avaient été aussi nombreuses, dans toutes les villes importantes de Syrie. Elles s’amplifient à mesure que le jour avance, après la prière du vendredi. On déplore au moins 13 morts à Deraa, dont l’hôpital général a été pris pour cible par l’armée. Cette ville du sud a longtemps été le centre de la rébellion, où la mosquée Omari s’est, d’abord, changée en hôpital de campagne, avant que s’y perpétue un « nouveau massacre », selon un tweeter de @Syrian Jasmine. Des milliers de protestataires des villes et villages environnants d’Houran ont forcé la sécurité à se replier pour tenter de contenir l’afflux massif de la population se jetant au secours des habitants de Deraa pris en tenaille. L'Agence officielle du pouvoir, SANA, annonce également la mort d'au moins un policier et d'un chauffeur d'ambulance, accusant "des hommes armés".

 

L’armée et la police empêchent les ambulances d’arriver jusqu’aux blessés. Assad veut son quota de morts, faute de soins, pour rétablir l’équilibre de la terreur.

 

Des vidéos Youtube d’Harasta, près de Damas ou Lataqiyeh exposent les images des centaines de manifestants contre le régime.


 

 

 


 

 

A Kfar Sousa, la foule chante D.ieu et la liberté à la sortie de la mosquée Rifaï, la police riposte à coups de barre de fer et de matraques électriques. Des combats violents ont éclaté à Homs et de nombreux blessés sont à déplorer, là où le gouverneur s’est fait congédié par le pouvoir, hier.

 

Ironie des noms, la zone de Tikiya près de « Hamas » (sic.) est totalement encerclée par les forces de l’ordre, qui utilisent des canons à eau et des gaz lacymogènes pour étouffer le rassemblement.

 

Al-Kiswah, Jassem sont entrées en rébellion ouverte, en soutien de Douma.

 

Les Kurdes et de nombreux autres, dont les Sunnites d’Alep, sont entrés en action, alors que des snipers tirent des toîts contre la foule. Si Alep, centre politique et économique de la communauté sunnite, entre dans la « Valse avec Bashar », qui pourra les arrêter ?  La foule grossit à al-Qamishli, Ras al-Ain, Amuda, al-Darbasiyah et Deir Ez-Zor, fiefs kurdes, où des policiers en civil ont pris la tête de contre-manifestations organisées par le régime. Les Kurdes répliquent avec dédain à la proposition de naturalisation syrienne qui leur a été faite hier par Assad.

 

Même si les communications sont fréquemment coupées et que le clan Assad fait tout pour éviter que l’information sorte du pays, en arrêtant des journalistes, notamment de la chaîne saoudienne al-Arabiya, des bloggeurs se sont exfiltrés avec peu de matériel vers Beyrouth, en soudoyant des contrebandiers, de façon à tenir la presse, autant que faire ce peu, informée.

 

Demain, à l’aube, la rébellion syrienne aura pris conscience de la marée humaine, capable d’emporter le pouvoir des gangs maffieux des Assad et de les jeter, un jour ou l’autre, par-dessus bord…

 

Hassan Kamel, un membre de la direction du Parti Démocratique Kurde a fait savoir que de céder la citoyenneté à son groupe ethnique n’avait réussi qu’à remplir les rues et que l’objectif des Kurdes est l’obtention de la liberté, de la démocratie et l’expression de leur identité culturelle. Bachar al-Assad n’est pas parvenu à générer les dissensions inter-ethniques qu’il appelait de ses vœux, en attisant les tensions. Même au sein de la minorité alaouite, on a pu assister à des règlements de comptes entre groupes rivaux, du fait que cette minorité vit sous la même terreur que les autres. Avec, pour certains seulement, des avantages substantiels par prélèvement sur les trafics, par le racket.

 

Le signal que le terrorisme contre sa propre population est impuissant à contenir le vent de la liberté a, sans doute, sifflé de façon stridente aux oreilles des chefs du Hamas, à Gaza comme à Damas. Ces derniers sont dans l’obligation de se trouver rapidement une porte de sortie. Certes, ils convoitent leur domiciliation au Caire, profitant de la protection des Frères Musulmans, qui sont les grands vainqueurs des manifestations de la Place Tahrir en février. Mais y bénéficieront-ils de la même sécurité que sous les bons offices de la Moukhabarat tortionnaire des Assad ? On sait ce qu’on perd, mais pas ce qu’on trouve.

 

Dès lors, déclencher une guerre à outrance contre Israël est bien imprudent de leur part, à l’heure où un missile est si vite tombé, que ce soit à Port-Soudan, à Gaza ou ailleurs… Ils auraient tant souhaité commettre tranquillement un crime de guerre contre un bus scolaire et pouvoir, ensuite, décréter un « cessez-le-feu", jusqu’au prochain crime. Tsahal et ses forces aériennes ne leur en ont pas laissé le loisir… 

 

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 11:23

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

 

Wikileaks, boute-feu, jette de l'huile iranienne au Bahreïn et change Dagan en Nostradamus

 

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

 

 

Une fois de plus, pas grand-chose dont on ne se doute déjà, dans les dernières publications d’Assange sur Wikileaks. On veut croire que ce pourfendeur de diplomatie correcte se veut le chevalier blanc qui impose enfin une transparence diafane sur le monde des coups tordus obscurs venus de nulle part et des crocs-en-jambe entre alliés.

 

Mais l’effet d’aubaine de ce nouveau business à sensation est surtout d’être sans la moindre retenue et de mettre les pieds dans le plat au moment opportun pour envoyer une bombe incendiaire dans le lit du voisin. Ma foi, celui-ci s’en dépêtrera comme il peut et tant pis si cela fait des morts et quelques dirigeants cocus de plus sur la planète.

 

 

Off-the-record, off-limits, le Mammouth Wikileaks écrase les prix du scoop! Place à l’info politique pornographe, celle qui voit tout, partout, tout le temps. Rêve démiurgique, antitotalitaire, qui, précisément, dépasse son maître : trop d’information, non seulement tue l’info, mais peut aussi participer du déséquilibre du monde.

 

Un paramètre que n’a pas intégré la tendance, c’est que les pays les plus démocratiques et les mieux sécurisés ne craignent guère un scandale de plus ou de moins. Cette façon de procéder les rafraîchit, dans le flux en tir tendu de l’évènementiel qui blase. Une presse déjà libre peut se permettre un écart de plus. Par contre, les pays en effervescence, les pouvoirs fragilisés peuvent se trouver d’autant plus déstabilisés que la révélation aurait pour effet de venir amplifier la rumeur et, qui plus est, servir le thé au « Jasmin » (c’est de saison dans le monde arabe) aux agitateurs et dictateurs qui ont, le plus, intérêt à ce que les autres tombent avant eux.

 

Voilà, c’est dit : il existe un contrat moral implicite entre presse et liberté, qui puisse aussi « s’encombrer » d’une déontologie poussant à ce que la liberté progresse et non qu’elle fasse machine arrière par vent debout. Assange n’en a cure.

 

Ainsi, l’ami « Weaky leaks » (tuyau faiblard) nous confirme que des liens épisodiques seraient bien en train de se développer entre les services secrets israéliens et des émirats proches de l’Arabie Saoudite, comme le Bahreïn, sous les coups de boutoir de l’Iran, actuellement. Téhéran ne cherche rien d’autre que la cuiller de caviar que lui tend Assange, lorsqu’Ahmadinedjad lance les chiens hurlants de sa presse orientée et sous contrôle pour exploiter le vent des révoltes, notamment, chi’ites. Mais, cela va de soi, il fera aussi tout pour que celles-ci ne viennent pas ébranler son propre régime et celui de ses comparses, comme Assad dans la tourmente depuis 3 semaines.

 

Mossad Chief Meir Dagan (Photo: Amit Shabbi)

 

Méïr Dagan et/ou ses proches lieutenants auraient donc rencontré le roi Hamad al-Khalifa, qui admet, dans un câble de 2005, que ces relations iront en s’amplifiant. Cette date correspond, précisément, au retour d’Ahmadinedjad à l’avant-scène, là où les négociations sur le nucléaire vont aller de provocation en provocation et où l’hégémonie iranienne menace les voisins, attendant seulement le signal du retrait américain d’Irak.

 

Un autre câble israélien perçoit le Maréchal Tantawi, actuel chef suprême du Conseil militaire égyptien, comme un « obstacle » au contrôle des trafics d’armes vers Gaza, alors qu’il loue les efforts de son compère du renseignement, Omar Souleiman, dans le même domaine. Pas de doute, les papiers d’Assange ne semblent pas tomber au hasard, mais cibler précisément des personnalités encore en fonction, comme pour brouiller un peu plus des relations déjà tendues ou en « griller » d’autres auprès des foules, jugés trop « proches » de leur indispensable "ennemi sioniste". Et, s’il ne le fait pas exprès, le résultat sera, sans doute, le même aux prochaines élections de septembre en Egypte.

 

Dans un autre document de 2009, un membre du renseignement extérieur (Mossad, pour les férus de sensations fortes), prévoit que le Hezbollah se prépare pour une guerre longue, d’au moins deux mois, contre Israël (soit le double de la période précédente en 2006) : il évalue sa capacité de nuisance à 20 000 missiles opérationnels immédiatement. Le groupe terroriste libanais compte lancer entre 400 à 600 roquettes par jour contre Israël, dont au moins 100 sur Tel Aviv, perçu comme centre névralgique à affaiblir en priorité.

 

 

En novembre 2009, Yoav Galant, responsable de la région sud, aurait informé les Américains qu’Israël n’en aurait pas assez fait, précédemment (« Plomb fondu »), qui prenne la mesure réelle des priorités sécuritaires, au sujet de la menace venant du Hamas : sur le court terme, que le groupe terroriste soit juste assez fort pour maintenir le cessez-le feu, qui régnait de facto sur la Bande de Gaza, depuis lors ; de moyen terme, l’empêcher de renforcer sa mainmise politique. L’objectif de long terme resterait qu’Israël ne soit pas conduit à devoir reprendre le contrôle et la pleine responsabilité de la population de Gaza, à la place, soit du Hamas, soit d’une Autorité Palestinienne qui n’est pas près d’y revenir.

 

Shin Bet Chief Yuval Diskin (Photo: Gil Yohana)

 

Faire dire à Yuval Diskin, alors chef du service intérieur (Shabak), que certains dirigeants des partis arabes israéliens abusent des droits démocratiques dont ils ne partagent pas les valeurs, tient, aujourd’hui, de l’enfance de l’art, depuis la « loi Azmi Bishara » et la disparition de celui-ci à l’étranger.

 

 

Quant à prouver la hauteur de vision du chef de l’Aman, Amos Yadlin, dès 2007, affirmant que le régime d’Assad ne survivrait pas à une autre guerre contre Israël, mais surtout, celle de l’ancien directeur du Mossad, Méïr Dagan,  que tous les régimes limitrophes, dont l’Egypte, la Jordanie, la Syrie et le Liban, sont instables, tout cela est déjà largement documenté par l’information officielle en temps réel, sans qu’Assange n’y ajoute son grain de sel. Cela tient au plus, de l’hommage du vice publivore à la vertu du culte de la discrétion.

 

On retrouve, également, deux autres larrons de l’actualité dans ces indiscrétions pour débutants : Bachar al Assad, encore lui, aurait refusé d’intercéder dans le dossier Guilad Shalit. De même, le cacique syrien se serait opposé, avant de revenir sur ce point, au retour de la dépouille d’Elie Cohen (pendu en 1965), même dans le cadre de pourparlers de paix, en faisant une clause non-négociable de fierté nationale. En d’autres termes, il n’a jamais souhaité avancer d’un iota, ne serait-ce que sur des sujets symboliques, contrairement à tout ce que les diplomaties française et américaine ont laissé croire ces dernières années. Par contre, l’opportuniste Saïf al Islam Kadhafi, aujourd’hui sous les projecteurs, aurait proposé ses services aux Américains pour faire avancer cette cause. On voit, par là, que la « valeur » de cette détention, contraire à toute loi de la guerre et autres conventions de Genève, du jeune soldat franco-israélien va bien au-delà des relations conflictuelles entre Hamas local et Israël, mais qu’il est la condition de survie du groupe terroriste sur la scène internationale.

 


Merci, Julian Assange, de nous inonder de tout ce que nous savions déjà. Sans vous, la face du monde en serait au point auquel elle ressemble étrangement aujourd’hui…

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23 mars 2011 3 23 /03 /mars /2011 17:50

 

ANALYSE-A-LA-UNE

 

Le Serment du Hamas à Khartoum : faire oublier la Libye/Syrie, maintenir l’attention médiatique, creuset de la Cause et entraîner l’Egypte à sa suite.


 Photo: Noam Moscowitz

 

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info


Depuis le 6 mars 2011, nous (Aschkel et moi-même) n’avons cessé d’insister sur le tournant stratégique menant droit au risque de nouveau Jihad, relancé lors de la « Conférence pour al Qods » à Khartoum, en présence de Youssouf al Qaradawi, Khaled Meshaal et Mohammed Sayyed du Hezbollah. On y aurait décelé la présence des services secrets des Pasdaran iraniens supervisant le sens à donner, par détournement, au vent des « révolutions arabes ».


 

 

Effectivement, depuis, avec l’arraisonnement du Victoria par les Commandos du Shayeret 13, on ne compte plus les convois d’armes interceptés au Soudan, en Egypte, en Turquie, théoriquement à l’intention des Jihadistes de Gaza. Tout cela sentait très fort les préparatifs de nouvelle guerre.

 

Le déroulement des évènements internationaux, la focalisation de l’attention publique sur l’intervention militaire en Libye, les manifestations en Syrie, semblent avoir sonné l’hallali pour le déclenchement de l’offensive.


 

 

S’appuyant sur les justifications incessantes de Mahmoud Abbas et son incitation permanente au meurtre, depuis 2009, pour ne pas reprendre les pourparlers de paix, il fallait d’abord frapper les imaginations de stupeur par les 5 crimes odieux d’Itamar, contre la famille Fogel.

 

Ce sont ensuite les villes côtières et désertiques en proximité de Gaza, Ashkelon, Ashdod, Beersheva qui ont constitué les premières cibles, dans un contexte rappelant dangereusement que « Plomb Durci » était loin d’avoir achevé son travail de rétablissement de la dissuasion.

 

Mais, but ultime de la rhétorique génocidaire, c’est le cœur que le Jihad glocal incarné par les séides irano-égyptiens du Hamas veut frapper : Jérusalem. Aujourd’hui, une femme de 60 ans a trouvé la mort, 5 personnes au moins sont dans un état critique, 26 autres blessées. Un tel phénomène ne s’était pas produit dans la capitale réunifiée d’Israël depuis le 6 mars 2008, date de l’attentat à la Yéshiva du Mercaz-Harav, qui avait fait 8 morts parmi les étudiants.

 

Que doit penser la conscience du monde de ce détournement terroriste du train de l’histoire vers la « démocratisation » ? Israël doit-il hésiter une seule seconde à détruire un à un tous les foyers bactériens qui sèment le vent du Jihad, au moment où d’autres espéraient déposer les tyrans, abattre leurs statues et ouvrir une nouvelle page de la situation au Moyen-Orient?

 

Mahmoud Abbas, le « modéré » a décidé de se tourner vers le Hamas et de lui proposer de se « réconcilier », mais avec le sang pas encore séché de qui ? Il a délégué le négociateur Nabil Shaat, un professionnel du « processus de paix » fondu aux discussions avec Jérusalem pour trouver un terrain d’entente avec les frères jihadistes. Ce pacte a-t-il été signé à Itamar, sur la tête de 3 enfants juifs et de leurs parents ?

 

Abbas peut-il ignorer qu’il n’a rien d’autre à offrir à ses vis-à-vis que de fermer les yeux sur leur projet de relancer la 3è Intifada, scellé à Khartoum, en présence de non-nationaux palestiniens et au service de causes externes : comme celles du Soudan, de la Syrie et de l’Iran, avec la bénédiction du « très modéré » Youssouf al Qaradawi, celui-là même qui prêche les attentats-suicides sur Al-Jazeera depuis des décennies ?

 

Israël doit dire, haut et clair, que, tout comme le Tyran de Tripoli, on doit mettre un terme à la tyrannie du Hamas sur la cause arabe et palestinienne, sans quoi ni l’une ni l’autre ne connaîtra jamais, ni les joies de la démocratie, du pluralisme et encore moins n’appréciera les petits bonheurs quotidiens de la paix.

 

Jérusalem doit présenter la réalité au monde : un noyau dur d’extrémistes veut tenir le sort des peuples et le dénouement de l’histoire au creux de sa main, en déclenchant des attentats en Israël et dans le monde entier. Le Hamas, le Jihad islamique, inféodé à Téhéran et ceux qui les commanditent depuis Khartoum, Damas et Le Caire ont, d’ores et déjà, décidé que le destin de l'Orient leur appartenait, contre les aspirations des peuples et qu’eux-seuls devaient donner le tempo des évènements à suivre en cascade.

 

A la même heure, l’Algérie s’embrasait pour conquérir sa liberté. Au moins une centaine de manifestants, dont un bébé de sept mois, étaient blessés à balles réelles et lacrymogènes à Alger. Un jeune de 16 ans a eu l’œil crevé par une balle en caoutchouc.  Le sort de Mouammar Kadhafi n’est toujours pas prêt d'être réglé, on ne dispose pas d'un Etat-Major coordonné pour ce faire. Trois personnes ont été tuées, lors de funérailles, près d’une mosquée à Deraa, en Syrie et de nombreux échanges de feu ont été tirés, avec la présence des escouades dites « anti-terroristes » syriennes, dans cette ville frontalière. Car réclamer sa liberté, voilà qui est "terroriste" pour le clan des faiseurs de guerre. Et Bachar al-Assad a limogé son chien, le gouverneur, accusé d'avoir la rage.

 

Les Palestiniens, quant à eux, ne renonceront jamais à la violence ni au terrorisme qui sont toutes deux, sage-femme et mère porteuse de leur cause. L’invitation de Mahmoud Abbas, courtisan du Hamas, au Quai D’Orsay, par Alain Juppé et François Fillon, ce même jour, tombe comme un pavé dans un jardin ensanglanté et laisse entrevoir que la diplomatie occidentale n’a toujours rien appris des conditions initiales susceptibles de conduire le Moyen-Orient vers une ère de renouvellement des comportements, qui soient, un jour, enfin, propices à la paix. 

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 18:40

 

ANALYSE-A-LA-UNE

par Marc Brzustowski

 

Pour © 2011 lessakele  et © 2011 aschkel.info

 

Photo: AP

 

Le monde entier le dit fou et, chaque fois, Mouammar Kadhafi démontre, au contraire la finesse de son sens stratégique et la haute perception de ses intérêts immédiats. L’adjoint de son Ministre des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, vient de faire savoir que la Libye était prête à se conformer positivement à toutes les contraintes imposées par le Conseil de Sécurité de l’ONU.

 

Un peu plus tard, c’est Moussa Koussa, le redouté chef des services de renseignements libyen (alias Ministre des Affaires étrangères) qui a déclaré le cessez-le-feu unilatéral et l’arrêt immédiat de toutes les opérations militaires. Le Régime s’offre même le luxe d’inviter toutes les organisations gouvernementales et non-gouvernementales (ONG) à vérifier, par une commission d’enquête, « l’invalidité des prétentions » (selon Tripoli) de massacres perpétrés sur son territoire durant la répression du dernier mois. Il ouvre « tous les canaux de dialogue avec quiconque intéressé par l’unité territoriale de la Libye », façon de faire comprendre qu’il n’accordera aucune autonomie que ce soit à quelque bastion cyrénaïque qu’il n’aurait pas encore eu le temps d’exterminer.

 

Si la France et la Grande-Bretagne ont orchestré cette résolution, Washington a fait savoir que les Etats-Unis laisseraient les Européens mener la danse. Les raisons à cela sont que Washington ne semble pas avoir décelé, parmi les rebelles, d'aspirations particulièrement "démocratiques", qu'on se demande s'il ne s'agit pas de politiques irresponsables qui passent plus de temps à parler du conflit qu'à réellement combattre (par quoi ils ont pu trouver un interlocuteur en France). L'Amérique, après avoir évincé Moubarak du pouvoir, peine à trouver le soutien de la junte égyptienne. Aucun pays arabe important ne s'est joint à la coalition, à commencer par l'Arabie Saoudite, aux prises avec ses propres problèmes,mais surtout, tournant le dos à Obama depuis l'éviction d'un ami cher au Caire. 

L’Italie, la Norvège, le Danemark et la Belgique se sont portés volontaires pour assurer la logistique des bases aériennes nécessaires à l’intervention.

 

En offrant ce cessez-le-feu et en invitant une commission d’enquête, Kadhafi fait le pari de moyen-terme que l’Europe perdrait la justification de son intervention et que les désagréments internes, propres à chaque système politique, ne manqueront pas d’affaiblir encore leur détermination à l’attaquer, sur la base d’une résolution onusienne déjà faible. Il sait que ces Européens passent leur temps à renâcler aux demandes américaines de participation plus intensive en Afghanistan. Les partis politiques et la population ne soutiendront une réaction musclée que s’ils ont la preuve que les violations dont il est question sont majeures et flagrantes. Le contrecoup intérieur à une déclaration de « bonne volonté » de Kadhafi sera difficile à contourner pour les plus « va t-en-guerre » , comme Cameron et Sarkozy. C’est encore plus pertinent, puisque l’Allemagne, le plus important pays de l’Union, s’est contenté de s’abstenir, lors du passage de la résolution 1973.

 

Kadhafi peut donc confortablement évaluer qu’il a annihilé, à ce jour, suffisamment de rebelles et repris assez de leurs bastions pour instituer, à son avantage, une « drôle de guerre » et un jeu de « chat et de la souris » avec la surveillance internationale, tout en poursuivant des opérations de police dans les quartiers insoumis,  en s’en tenant à une guerre et une répression de « basse intensité », sous les « radars » de ses adversaires.

 

Le but est de préserver l’essentiel de ses forces et, au final, de renforcer ses positions autour de Benghazi, pour le moment où le niveau de distraction des forces internationales sera devenue la norme.

 

Parallèlement, il laisse aussi du temps aux avions des alliés de se déployer pour organiser un maillage de la zone d’exclusion aérienne plus difficilement franchissable.

 

Les Européens et leurs alliés pourraient continuer d’exiger le retrait de Kadhafi -ce que vient de lui intimer Hillary Clinton - et de sa clique du pouvoir et des principales villes classées « rebelles », à l'Est et y compris dans l’Ouest, comme Misrata, Zawiya, en assurant une autonomie territoriale à la recherche d’un statut spécial pour la Cyrénaïque, autour de Benghazi. Mais un découpage territorial en "principautés" est-il judicieux? Aucune de ces exigences n'est explicitement incluse dans la résolution de l'ONU, sinon qu'il faudra, là encore ramener au Cnoseil de Sécurité la "preuve" que c'est la seule solution viable pour la protection des populations...

 

Plus le temps passera et plus l’intervention directe contre Kadhafi deviendra difficile à déclencher, lui laissant le temps de reconstituer ses domaines et d’y faire circuler ses agents… Un vrai profil de bête politique prêt à tous les stratagèmes pour survivre et se maîntenir en haut de l'affiche...

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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