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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 14:27

 

 

[Dimanche 06/12/2009 9:58]

 




 

Selon la chaîne britannique BBC en arabe et le journal Al Hayat paraissant à Londres, quatre médecins français auraient examiné la semaine dernière le jeune soldat Guilad Shalit, à l’endroit où il est séquestré depuis plus de trois ans par le Hamas de Gaza. Ils auraient pénétré dans la région par le point de passage de Rafiah, accompagnés du médiateur allemand, et sous escorte particulièrement musclée du Hamas. Cette information n’a pas été confirmée par la famille de l’otage. La presse israélienne reste très sceptique.

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 14:47






Entretien

Dan Meridor : "Les Palestiniens n'ont pas la volonté de reprendre les négociations"

 

Selon Dan Meridor, le ministre israélien, les Palestiniens doivent reconnaître Israël comme l'Etat du peuple juif.REUTERS/© Reuters Photographer / Reuters

Selon Dan Meridor, le ministre israélien, les Palestiniens doivent reconnaître Israël comme l'Etat du peuple juif.

Jérusalem Correspondant



Vice-premier ministre israélien et ministre chargé des services de renseignement et de l'énergie atomique, Dan Meridor est membre du Likoud (droite), le parti du premier ministre Benyamin Nétanyahou.



Les Palestiniens ont répondu par la négative à M. Nétanyahou, qui a proposé un moratoire partiel de la colonisation juive en Cisjordanie. Quelle est votre réaction ?

Ce moratoire est une seconde étape importante. La première était la déclaration du premier ministre par laquelle il a accepté le principe de "deux Etats pour deux peuples". C'était une décision difficile. Le moratoire a pour objet de faciliter la reprise des négociations avec les Palestiniens, et c'est également une décision difficile. Mais c'est notre intérêt, comme celui des Palestiniens. J'espère qu'ils le comprendront ainsi même si je constate qu'ils ne montrent aucune volonté de reprendre les négociations. Je rappelle que celles qui se sont déroulées avec Ehoud Olmert (ancien premier ministre israélien) lors de nombreuses réunions, au cours desquelles il a offert des concessions sans précédent sur tous les sujets, n'ont reçu aucune réponse positive.

M. Olmert s'est contenté de propositions verbales, qui ne figuraient sur aucun document...

Mais pourquoi Mahmoud Abbas n'a-t-il pas dit, verbalement, "Oui, j'accepte" ? C'est quand la réponse est favorable, que l'on peut ensuite traduire cet accord par écrit. Olmert avait tout accordé : un Etat palestinien, des frontières acceptables, des concessions sur Jérusalem et sur la question des réfugiés... Les Palestiniens ont attendu des décennies, ils ont combattu, pour se voir offrir de telles concessions, et Mahmoud Abbas n'a même pas répondu ! Or il n'y a pas de chances que nous revenions aujourd'hui sur ce que Olmert a offert à l'époque.

Après les élections, une nouvelle condition a été avancée par Abou Mazen (surnom de M. Abbas), celle d'un gel total de la colonisation, qui n'avait jamais été formulée auparavant. Au cours des six années qui se sont écoulées depuis la signature de la "feuille de route", en 2003, les constructions n'ont pas cessé, et cela n'a pas empêché Abou Mazen de négocier avec Olmert ! Peut-être les Palestiniens avancent-ils ces pré-conditions parce qu'ils ont peur de signer un accord...

Les Américains, au moins jusqu'à une date récente, ont également exigé un gel total de la colonisation...

C'est vrai, mais l'administration Obama parle désormais d'une simple limitation. Nous sommes maintenant très proches de ce que les Américains voulaient. Nous sommes prêts à accepter beaucoup de choses dans des négociations avec les Palestiniens, mais encore faut-il qu'ils acceptent de négocier. Les choses peuvent paraître acceptables aujourd'hui, en Cisjordanie, parce qu'il n'y a pas de problème de terrorisme, que la situation économique s'améliore pour les Palestiniens. Mais à long terme, ce ne sera pas durable sans un accord.

Les Palestiniens peuvent opter pour une dissolution de l'Autorité palestinienne. Israël, dans ce cas, n'aurait-il pas beaucoup à perdre ?

Les deux parties auraient beaucoup à perdre. Je pense que 80 % des Israéliens sont en faveur de la solution de deux Etats, même s'il y a de nombreuses questions à régler, comme les frontières, Jérusalem, la sécurité, les réfugiés. La question de l'occupation est solvable, mais si les Palestiniens ne veulent pas reconnaître Israël comme l'Etat du peuple juif, alors nous n'aurons pas d'accord. Cette terre, que nous appelons la Judée-Samarie, est notre terre historique, où la Bible a été écrite, où les rois juifs ont régné. Pourtant, nous sommes d'accord pour la partager.

La question est de savoir comment : s'il s'agit de partir de 1967, notamment s'agissant des frontières, nous pouvons trouver un accord ; s'il s'agit de revenir à 1948, il n'y aura pas d'accord. Si Abou Mazen déclare qu'il accepte que le droit au retour des réfugiés s'applique dans un futur Etat palestinien, mais en aucun cas en Israël, il aura passé le test du leadership.

L'Iran a aujourd'hui rejeté une solution internationale pour enrichir son uranium. Cela renforce-t-il votre détermination à porter un coup d'arrêt à son programme nucléaire ?

Si à la fin du différend avec les Occidentaux, l'Iran se retrouve avec l'arme nucléaire, cela aura plusieurs implications : d'abord, cela risque d'être la fin du régime de non-prolifération nucléaire, parce que d'autres pays, tels l'Egypte ou l'Arabie saoudite, seront tentés de se doter de l'arme nucléaire, ce qui peut entraîner une prolifération nucléaire à travers le monde. D'autre part, les Etats-Unis et l'Europe ont noué depuis des décennies des relations solides avec les pays du Golfe, l'Arabie saoudite et d'autres pays modérés de la région. Ils ont des liens, notamment pétroliers, très forts avec eux. Si l'Iran se dote de l'arme nucléaire, ces pays qui ont aujourd'hui peur de l'Iran seront forcés de se rapprocher de Téhéran, parce qu'ils n'auront pas d'autre alternative.

Enfin, la lutte qui traverse tout le monde musulman, entre modérés et extrémistes, risque de tourner à l'avantage des seconds. Pour Israël, ce serait bien sûr très dangereux. Il est donc essentiel que nous - Israël, mais aussi le reste du monde -, ne laissions pas l'Iran se doter de l'arme nucléaire. C'est maintenant qu'il faut adopter de lourdes sanctions contre l'Iran, parce que l'horloge tourne. Les Iraniens sont des gens rationnels : s'ils voient le prix à payer, il est possible qu'ils renoncent. Mais il faut agir, maintenant !

Propos recueillis par Laurent Zecchini
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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 10:36


L’Egypte saisit des armes et des explosifs destinés à Gaza, à Rafah
jeudi 3 décembre 2009 - 18h33
Logo MédiArabe.Info

Le quotidien « Al Quds Al Arabi » souligne que la police égyptienne, qui a renforcé les mesures de sécurité dans le Sinaï depuis le début de la semaine, a découvert hier mercredi une nouvelle cache d’arme du côté égyptien de Rafah. Les forces de l’ordre ont ainsi saisi d’importantes quantités d’explosifs, deux ceintures piégées prêtes à l’emploi et des grenades. Cet arsenal était dissimulé près de la bouche d’un tunnel qui relie l’Egypte à Gaza. Quelques jours avant la fête d’El-Aïd El-Adha, six jeunes palestiniens, entrés clandestinement en Egypte, avaient été arrêtés en possession d’importantes sommes d’argents. Sans doute ils se rendaient en Egypte dans le cadre du commerce clandestin à travers les tunnels, ou pour les achats de l’Aïd.


© Nos informations, analyses et articles sont à la disposition des lecteurs. Pour toute utilisation, merci de toujours mentionner la source « MediArabe.info »

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4 décembre 2009 5 04 /12 /décembre /2009 10:21





SVP, SIGNEZ EN MASSE !

Le père de Guilad demande à ce
que les 300 millions de dollars
d'aide qui  vont être donnés par les USA pour Gaza soient
conditionnés à la libération de son fils.

http://dogood.aish.com/gilad/

 Ca ne  vous prendra que quelques
secondes. Je vous en prie, Merci.
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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 16:39

[Mercredi 02/12/2009 22:41]

 


Après 3 ans de réarmement massif sous l'oeil attentif de la Finul.....





On s’en doutait un peu (!!) mais maintenant, c’est officiel : le nouveau gouvernement libanais vient d’annoncer que « le Hezbollah ne serait pas désarmé », comme le demandent pourtant les différentes résolutions de l’ONU, et notamment la 1701 dont Tsipi Livni chantait les louanges à l’issue de la Deuxième Guerre du Liban.

Ce point faisait partie d’une déclaration plus large de politique générale, dans laquelle le nouveau gouvernement libanais exposait son programme pour les quatre années à venir. Sûr de lui et de son pouvoir de nuisance, le chef terroriste Hassan Nasrallah avait déclaré mardi que « l’Histoire du conflit israélo-arabe avait prouvé qu’il n’y avait que la lutte armée qui permettait de libérer les territoires conquis par Israël ».

Dans son discours prononcé avec courage…depuis son bunker, Nasrallah avait également attaqué les Etats-Unis les qualifiant « de plus grand exportateur de terrorisme au monde », et en appelant les pays du monde à s’unir contre « les velléités belliqueuses de Washington ». Aucun pays ni organisations internationales n’ont pour le moment réagi à cette grave déclaration du gouvernement libanais, étant probablement trop occupés à surveiller ce qui se passe à Efrat ou à Elon Moreh.

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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 08:30

www.michelgurfinkiel.com

 

http://www.michelgurfinkiel.com/articles/260-Proche-Orient-Les-Palestiniens-et-largent-sale.html

 

Proche-Orient/ Les Palestiniens et l’argent sale

 

 

 

PAR MICHEL GURFINKIEL.

 

 

 

La construction de nouvelles unités d’habitation israéliennes en Cisjordanie ou à Jérusalem-Est est-elle « le principal obstacle » au processus de paix israélo-palestinien ? Matt Rees ne le croit pas. Ce journaliste britannique, qui fut longtemps le chef du bureau du magazine Time à Jérusalem, écrit aujourd’hui des romans policiers à succès qui se déroulent dans les Territoires palestiniens. Selon lui, l’ « obstacle » majeur, ce serait « la guerre que se livrent les différentes factions palestiniennes ». Et celle-ci n’aurait pas tant pour mobile le pouvoir ou l’idéologie que l’argent.

 

Dans une interview accordée le 8 octobre dernier à l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, à l’occasion de la sortie de son dernier roman, Meurtre chez les Samaritains (Editions Denoël), Rees fait remonter cette situation à Yasser Arafat, qui fut pendant près de cinquante ans, de la fondation du Fatah en 1959 à son décès en 2005, le maître presque absolu du mouvement palestinien. Arafat détournait l’aide internationale – essentiellement américaine et européenne - vers des comptes secrets dont il détenait seul la signature. Ceux-ci seraient passés aujourd’hui sous le contrôle de Mahmoud Abbas, qui lui a succédé à la fois à la tête du Fatah et à celle de l’Autorité palestinienne. Rees parle d’un détournement de 300 millions d’euros, soit plus de 400 millions de dollars. En 2003, le représentant du FMI dans les Territoires palestiniens, Karim Nashashibi, Palestinien lui-même, avait indiqué un autre montant : 900 millions de dollars. Soit 600 millions d’euros actuels.

 

Pour s’assurer sa part de la manne, le Hamas, organisation islamiste soutenue par l’Iran, s’est emparé de Gaza. A la suite de la guerre de l’hiver dernier, une conférence internationale a affecté une aide de 5,2 milliards de dollars à la « reconstruction » de l’enclave. Une partie seulement de cette aide a été acheminée. Mais d’après Matt Rees, « rien n’est arrivé sur le terrain ».

 

Le détournement de l’aide internationale n’est pas la seule source de financement du Fatah et du Hamas. Les deux organisations réinvestissent les capitaux ainsi captés dans de multiples activités économiques, tantôt licites en soi (placements, prises de participation dans des sociétés), tantôt illicites (trafics divers et contrebande). Global Financial Integrity (GFI), une organisation américaine spécialisée dans la lutte contre l’argent sale et les paradis fiscaux, vient d’épingler l’axe Iran-Hezbollah-Hamas dans un article paru dans le dernier numéro de la New York Review of Books sous la double signature de son directeur, Raymond Baker, et de sa « conseillère spéciale »,  la magistrate et eurodéputée franco-norvégienne Eva Joly.

 

Selon ces deux auteurs, « les Gardiens de la Révolution islamique iranienne seraient impliqués dans des trafics de pétrole, d’armes, d’électronique et de biens de consommations, pour un chiffre d’affaires annuel d’un montant de 12 milliards de dollars ». Des « partisans du Hezbollah » seraient mêlés « à la contrebande de cigarette aux Etats-Unis et à la contrebande de diamants au Sierra Leone ». Quant au Hamas, « on pense qu’il est un acteur actif en matière de criminalité et de blanchiment d’argent en Amérique latine, dans le triangle situé au confins du Brésil, de l’Argentine et du Paraguay ».

 

Les flux annuels d’« argent sale » porteraient, selon la Banque mondiale, sur des sommes situées « entre 1000 et 1600 milliards de dollars ». Les capitaux ainsi générés et peu à peu « blanchis » représenteraient des montants beaucoup plus élevés. L’interaction entre cette forme de criminalité, le terrorisme et les régimes ou mouvements totalitaires constitue, d’après Baker et Joly, une « menace contre la sécurité internationale ».

 

La New York Review of Books est une revue marquée à gauche et globalement anti-israélienne. Eva Joly a été élue eurodéputée sur une liste écologiste peu favorable à l’Etat juif. Cela ne fait que donner plus de poids au réquisitoire.

 

 

 

© Michel Gurfinkiel, 2009

 

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 23:59

Le point de vue de Ziyad Makhoul (L’Orient-Le Jour du 1er décembre 2009)

Cosmétique de la séduction : Hassan Nasrallah peine à cacher ses mensonges. Le Hezbollah serait plus divisé que jamais


Nasrallah a dit tout et son contraire


mardi 1er décembre 2009 - 17h56, par Chawki Freïha - Beyrouth

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La conférence de presse-discours de Hassan Nasrallah, tenue lundi 30 novembre 2009 pour annoncer la "Charte politique du Hezbollah", fait couler beaucoup d’encre au Liban. Surtout en raison des contradictions du secrétaire général du parti de Dieu. Il a en effet appelé à la déconfessionnalisation politique du Liban, tout en réitérant son attachement politique et idéologique au concept iranien de Wilayat e-Faguih et à la Résistance islamique face à Israël et aux Etats-Unis. Il a insisté sur l’unité du Liban, mettant en garde contre toute velléité de confédéralisme, tout en insistant sur la nécessité de l’armement du Hezbollah... En un mot, Nasrallah veut tout le Liban à lui tout seul. Disant tout et son contraire, il a peiné à cacher ses mensonges.


L’article de Ziyad Makhoul dans L’Orient-Le Jour (lire l’article dans son integralité en bas de cette page) résume bien la manœuvre de Hassan Nasrallah et sa tentative de séduction menée lundi 30 novembre 2009. Mais l’exercice du secrétaire général semble périlleux : selon le journal koweïtien « Al Seyassah », la direction du Hezbollah est de plus en plus divisée entre deux courants : le premier, dirigé par le N2 du parti, Naïm Qassem, est foncièrement pro-iranien et lutte contre le retour du parti sur la scène politique. Ce courant veut placer l’appareil militaire du Hezbollah sous les ordres directs des Gardiens de la Révolution iranienne, et se consacrer à la lutte armée estimant que la politique intérieure libanaise est risquée. Ce courant comprend en majorité les cadres originaires du Sud du Liban qui considèrent que leur survie et leur enrichissement dépendent de l’Iran. En face, un courant plus pragmatique mené par le secrétaire général qui tente de jouer sur les équilibres régionaux et maintient des liens solides avec la Syrie. Cette aile, dite plus modérée, est constituée essentiellement de cadres originaires de la Bekaa.


Selon « Al Seyassah », le congrès du parti, tenu récemment - de manière discrète, sur plusieurs mois - a connu de vifs échanges entre les deux courants, notamment pour le remplacement au sein du Conseil consultatif (Majliss échoura, équivalent au Conseil suprême) de l’ancien chef militaire Imad Maghnieh, assassiné à Damas le 12 février 2008. Le chef des Pasdarans au Liban, Hassan Mehdaoui, a vivement critiqué l’aile modérée, accusée de vouloir empêcher l’Iran d’intégrer la direction politique du Hezbollah, et a menacé de priver tous les cadres hostiles à la mainmise iranienne sur le Hezbollah de leur couper les vivres. Il aurait réussi à obtenir le report de la désignation du successeur de Moghnieh jusqu’à ce qu’un candidat de consensus soit trouvé.


Ce contexte a obligé Hassan Nasrallah à adopter hier un ton très doux dans la forme, mais très radical dans le fond. Ce qui a fait dire à Ziyad Makhoul que Nasralllah s’est maquillé. Mais le mensonge est si grotesque qu’il n’a pu le cacher.


Chawki Freïha


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Commentaire de Makhoul :

Le maquillage utilisé par le secrétaire général du Hezbollah pour peinturlurer la charte du troisième millénaire de son parti est impressionnant de nuances, de subtilités, de volonté de plaire ; voire de draguer ouvertement. Hassan Nasrallah va jusqu’à citer, en le transcendant, le pape Jean-Paul II : Beaucoup d’entre nous considèrent que ce pays n’est pas seulement un message, mais une véritable bénédiction. Hassan Nasrallah va jusqu’à s’inspirer, certes sans prononcer le mot magique de définitive, du testament d’un homme pour l’instant toujours irremplaçable, cheikh Mohammad Mehdi Chamseddine, un testament qu’il a pourtant toujours ostensiblement ignoré : le Liban est reconnu comme la patrie des ancêtres et des générations futures, une patrie que nous voulons pour tous les Libanais sans distinction.


C’est coquet. Très coquet, même. Ce travail sur la forme a dû être pensé, repensé, puis repensé de nouveau, depuis mai 2000 et le retrait israélien ; depuis 2005, bien sûr, et l’assassinat de cet homme pour lequel le Hezb et ses caciques ressentaient une fascination/répulsion inouïe : Rafic Hariri ; depuis, aussi, mai 2008 et la criminelle et illégale décision du parti de Dieu de retourner ses armes vers l’intérieur, et, enfin, depuis juin 2007, lorsque, malgré toutes les prévisions d’un 8 Mars persuadé de remporter les législatives, le 14 Mars avait gagné la majorité parlementaire.


L’âge a sûrement ses raisons. Le Hezbollah veut montrer qu’il a effectivement dépassé son insupportable crise d’adolescence, qu’il est désormais ce parti (jeune) adulte qui s’est (plus ou moins) assagi. Le/la politique ont aussi les leurs, de raisons ; le pouvoir est un nectar diabolique, une addiction pure et simple : les cadres hezbollahis se sont mis à la députation, le travail sur les lois a remplacé les kalachnikovs, et quelques années plus tard, ils ont commencé à siéger au gouvernement, se sont pris au je(u), en ont compris l’intérêt et adoré les dorures – Hussein Hajj Hassan prononçant à Rome, à l’occasion du sommet de la FAO, le discours du Liban, restera probablement comme un moment d’anthologie dans les archives de la banlieue sud.


Le pragmatisme et le bon sens ont absolument leurs raisons. Le Hezbollah a l’intelligence de voir un peu plus loin que le court terme, il sait qu’il est obligé, c’est vital pour sa dimension nationale, de caresser l’électorat aouniste dans le sens du poil ; un électorat capable de suivre Michel Aoun jusque sur Pluton ou aux enfers, certes, mais un électorat qui, dans son immense majorité, refuserait net ne serait-ce que l’ébauche d’une république islamique.


Il n’y a rien à dire : le maquillage est parfait et le document rendu public au lendemain de la fête de l’Adha ne ressemble, à vue de rétine, de tympan et de narine, à rien avec la déclaration de guerre primitive de l’an 1985.


Mais dans le fond, c’est pratiquement la même chose. Les gens évoluent ; le monde entier a changé ces 24 dernières années ; le Liban a changé ; l’ordre mondial a changé… Hassan Nasrallah est une bête politique : un coup le baume, un autre la blessure. Béante la blessure. Le Hezbollah se libanise ? À la bonne heure. Sauf qu’il ne se libanisera effectivement et absolument que lorsque son secrétaire général annoncera au monde la fin au Liban de la primauté de la wilayet el-faqih, un concept, n’en déplaise à Hassan Nasrallah, aussi politique que religieux ; lorsqu’il annoncera donc la fin d’une allégeance, certes objet en ce moment de mille et une rumeurs, de mille et une fluctuations, au régime des ayatollahs.


Reste l’essentiel, c’est-à-dire le pire : la morgue est là. Perché avec toute l’assurance et le dédain du monde sur son Olympe de missiles et autres armes en tout genre, un arsenal assuré, selon lui, d’une pérennité au moins équivalente à celle de l’État d’Israël, Hassan Nasrallah a délibérément, purement et simplement dynamité la table de dialogue que Michel Sleiman est censé présider dans les semaines ou les mois à venir à Baabda. Et mis le monde en général et les Libanais en particulier devant un fait suraccompli : que c’est le Hezbollah qui détiendra à jamais la décision de guerre et de paix. Et toute la rhétorique possible et imaginable, de cette cohabitation entre une résistance populaire et une armée nationale qui protège la patrie jusqu’à sa reconnaissance explicite d’une nécessaire édification d’un État fort et juste avec une armée capable de protéger le pays, n’y changera rien. Absolument rien.


Il y a dans cet affligeant c’est comme ça et pas autrement, dans ce nos lois ou le chaos, dans ce cha’ou aw ‘abou version 2006 de funeste mémoire, quelque chose de très simple : son gigantisme. Tout la nouvelle charte du Hezbollah, dans son esprit comme dans sa lettre, peut être résumée par : c’est comme ça et pas autrement. Une équation d’un radicalisme et d’un fondamentalisme effrayants et effarants. Comme une monarchie de droit divin. Ou un ayatollahland.


Alors pourquoi ce très (trop) soft nip / tuck ; pourquoi cette chirurgie esthétique de (petite) surface ? Des changements de l’Iran ? Des changements en Iran ? La Syrie ? Une excuse anticipée pour une nouvelle danse de mort que le Hezbollah initierait si Téhéran se trouvait acculé, sur le nucléaire ou sur autre chose ? Ou est-ce que ce serait, chimériquement, le début d’un long, très long processus d’une évolution naturelle, IRA en Sinn Féin, d’une évolution en profondeur du Hezbollah ?


Le problème n’est pas là. Le problème reste qu’encore une fois, son urgente, son indispensable libanisation n’est toujours pas sur l’agenda du Hezbollah.

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 15:43
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La position de l'UE sur Jérusalem compromet les négociations de paix (Israël)


L'intention de l'Union européenne (UE) d'appeler à la division de Jérusalem pourrait davantage compromettre les chances de relancer les négociations de paix au Moyen-Orient, a affirmé mardi le ministère israélien des Affaires étrangères.


"Le processus conduit par la Suède compromet la capacité de l'UE à participer comme médiateur important dans le processus politique entre Israël et les Palestiniens", a averti le ministère dans une déclaration.


La déclaration a indiqué qu'après les mesures significatives prises par Israël pour permettre la reprise des négociations avec les Palestiniens, une allusion au moratoire de 10 mois sur la construction de nouveaux logements en Cisjordanie, "l'UE doit maintenant faire pression sur les Palestiniens pour qu'ils retournent à la table de négociations. Des mesures telles que celles proposées par la Suède ne peuvent être que contre- productives".


La déclaration fait suite à un reportage du quotidien local Ha'aretz affirmant que la Suède, qui assure actuellement la présidence tournante de l'UE, fait pression pour une résolution qui appelerait officiellement à la division de Jérusalem.


Les ministres de l'UE devraient se rencontrer le 7 décembre pour une réunion de deux jours à Bruxelles sur le processus de paix. Ils produiront, à l'issue de la rencontre, une déclaration présentant les grandes lignes de la politique de l'union au Moyen- Orient.


Selon Ha'aretz, les ministres des Affaires étrangères de l'UE devraient officiellement appeler la semaine prochaine à la division de Jérusalem pour servir comme les capitales d'Israël et du futur Etat palestinien.


Israël mène une campagne diplomatique pour empêcher l'UE de rendre public un tel appui, mais les diplomates proches des délibérations au sein de l'UE pensent que cette initiative est pratiquement inévitable, a indiqué Ha'aretz.


Le projet de texte suédois représente la première articulation officielle de l'UE d'une solution pour le statut de Jérusalem, l'une des principales questions de l'accord sur le statut final entre Israël et les Palestiniens, a indiqué le journal.


Le document a exprimé la préoccupation de l'UE vis-à-vis de l'impasse dans le processus de paix et appelle à une reprise immédiate des négociations entre Israël et les Palestiniens.


L'objectif, selon le document, est "un Etat palestinien indépendant, démocratique, viable et contigu composé de la Cisjordanie, de Gaza et ayant Jérusalem-Est comme capitale".


Le projet de déclaration fait directement allusion à la situation à Jérusalem-Est, appelant "toutes les parties à s'abstenir des actions provocatrices" et indiquant que le Conseil de l'UE "n'a jamais reconnu l'annexion de Jérusalem-Est".


Jérusalem-Est, conquis par Israël en 1967 et a annexé plus tard, est considéré par la communauté internationale comme un territoire occupé. Israël considère Jérusalem comme sa capitale indivisible, pendant que les Palestiniens reclament la partie Est de la ville sainte comme capitale de leur futur Etat.

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1 décembre 2009 2 01 /12 /décembre /2009 10:06


Comment le Plan Fayyad pour la création unilatérale d’un Etat sape les fondements juridiques de la diplomatie israélo-palestinienne

25/11/2009
Alan Baker  |  Général

En Août 2009, le Premier ministre palestinien, Salam Fayyad, a publié un plan pour pouvoir proclamer unilatéralement la création d'un Etat. Ce plan  implique de nombreuses composantes de gouvernance qui existent déjà. Elles composent les accords d’Oslo et permettent aux Palestiniens de développer leur Etat et de renforcer leurs capacités dans le processus de paix. Dans ces conditions, il n'est donc pas nécessaire de lancer une initiative unilatérale hors du processus.

 

Le seul cadre juridique valable signé entre Israéliens et Palestiniens demeure l’accord intérimaire de 1995. Il représente les origines statuaires de l’Autorité et il assume la gouvernance palestinienne et ses institutions. L’accord intérimaire affirme sans équivoque : « aucune partie n’initierait ou ne prendrait une mesure qui changerait le statut de la Cisjordanie et la bande de Gaza et cela dans l'attente des résultats des négociations sur le statut final et permanent. »

En Novembre 2009, le chef des négociations palestiniennes, Saeb Erekat, a confirmé publiquement  que les discussions avec le Secrétaire Général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et le responsable de la politique étrangère de L’Union Européenne, Javier Solana ont soulevé le soutien à une résolution du Conseil de sécurité appelant à la création d'un Etat palestinien le long des frontières d'avant la guerre de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale,  et conformément à l'objectif déclaré dans le plan Fayyad.

Le plan Fayyad comprend donc des éléments qui concernent l'avenir de Jérusalem, du tracé des frontières et des aspects économiques et font partie intégrante du processus des négociations sur le statut final. S'il est traité unilatéralement, il nuirait au processus et violerait les engagements solennels pris par les Palestiniens.

 

Toute action unilatérale qui porte atteinte au cadre intérimaire des Accords d’Oslo pourrait compromettre le processus de paix et supprimerait la base de l’existence même de l’Autorité palestinienne. Cependant, si le plan Fayyad, serait adapté et intégré dans le cadre d'une éventuelle reprise des négociations, sur la base de l'infrastructure existante dans les Accords d’Oslo, alors ce plan pourrait servir de point de départ constructif pour tout nouveau cycle de négociations.

Toutefois, il semble bien que le plan Fayyad est une action unilatérale hors du cadre des négociations bilatérales et en fait, ce plan est présenté sous la forme d’un ultimatum. Si Israël ne donne pas suite aux demandes des Palestiniens alors les Palestiniens agiraient unilatéralement en dehors du cadre des négociations. Le plan Fayyad implique plusieurs questions centrales et notamment les divers aspects de l'avenir de Jérusalem tel que l’aéroport d'Atarot, ainsi que le tracé des frontières dans un but précis de gagner l’appui international et la reconnaissance du Conseil de Sécurité.

Ce plan est rédigé dans un langage pragmatique et clair pour influer, entre autres, les dirigeants politiques de l’Union Européenne.

Dans ce contexte et au-delà des gestes dramatiques, la diplomatie, dont celle incluant Israéliens et Palestiniens- ne peut procéder à des gestes unilatéraux ou à des menaces et s’égarer du contexte juridique ou du cadre de procédure auxquels les deux parties se sont engagées. Logiquement parlant, toute tentative pour avancer vers une sorte de relation pacifique entre Israéliens et Palestiniens ne peut être fondée que sur un processus de dialogue et d’acceptation mutuelle et de négociations sincères établies dans un cadre viable et acceptable pour tous.

Le plan Fayyad va donc à l’encontre du concept même du processus de négociation classique, et en tant que tel, il ne peut être acceptable – ni par  Israël et ni par les autres partenaires internationaux et  les signataires des différents accords signés entre Israël et les Palestiniens.

Selon les médias, le plan de Fayyad contient un additif confidentiel: il sera présenté au Conseil de sécurité, et sera probablement approuvé par les Etats européens et, éventuellement, par les Etats-Unis…Un élément supplémentaire et menaçant qui ajoute à la confusion et au manque de sérieux.

Agir unilatéralement en dehors du processus, pourrait gravement compromettre le cadre lui-même et porter préjudice au propre statut de Salam Fayyad ainsi qu’à l’intégrité constitutionnelle de l’Autorité palestinienne. Dans ce contexte toute déclaration unilatérale d’un Etat palestinien pourrait déclencher une série de réactions, légales ou politiques, qui pourraient créer de sérieux dommages et irréparables au processus de paix.

 Rappelons que l’accord intérimaire a établi dans ses dispositions finales (article XXXI) une équation stricte pour faire face aux actions unilatérales de l'une des parties :

"Aucune partie n’initiera ou ne prendra une mesure qui changera le statut de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza et cela dans l'entente des résultats  des négociations sur le statut final et permanent."

Cette clause impose une obligation vitale et réciproque sur chaque partie. En d'autres termes, les Palestiniens ne déclareront pas unilatéralement la création d'un Etat, et les Israéliens ne déclareront pas l’annexion des territoires. Le tout est destiné à assurer que toute activité structurelle grave ne serait que le résultat d’un processus bilatéral.

Ouvrir et violer une telle disposition intégrante de l’accord qui sert de fondement pour l’existence et le fonctionnement de l’Autorité Palestinienne pourrait ouvrir l’accord et mettre en péril sa validité et, ce faisant, démêler potentiellement la raison d'être de l’autorité de l’Autorité Palestinienne ainsi que la prémisse délicate sur laquelle elle repose.      

Rappelons que les Etats de l’Union Européenne,  la Fédération de Russie, les USA, l’Egypte, et la Norvège sont signataires de l’accord intérimaire en tant que témoins. Il semble donc irréaliste que des pays européens, les USA, les Nations-Unies ou les membres responsables du Conseil de Sécurité agiraient d’une manière  qui violerait leurs propres engagements et les documents signés par les Palestiniens et les Israéliens.

 

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30 novembre 2009 1 30 /11 /novembre /2009 23:07



Analyse de Khaled Asmar - Beyrouth


Liban : interrogations sur la politique générale du nouveau gouvernement et risque d’un retour à la case départ

Pour garder son armement, le Hezbollah fait diversion et revendique la déconfessionnalisation politique


lundi 30 novembre 2009 - 17h57, par Khaled Asmar - Beyrouth
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Le président libanais, Michel Sleimane, élu en mai 2008 comme étant le président de consensus, semble avoir du mal à respecter ce qualificatif. Il se rapproche de plus en plus de la Syrie et multiplie les initiatives pour réconcilier les anciens alliés de Damas entre-eux et cautionne le Hezbollah. Le secrétaire général de ce dernier, Hassan Nasrallah, vient de revendiquer la déconfessionnalisation politique avant tout dialogue concernant son désarmement.


Une source proche de la Majorité fait part de son amertume quant au changement de cap opéré par le président Sleimane, qui ne cesse de remercier la Syrie pour avoir aidé à la formation du gouvernement libanais, dans lequel l’opposition menée par le Hezbollah garde une large marge de manœuvre et peut, à tout moment, bloquer l’Exécutif. Par son comportement depuis la désignation de Saad Hariri à la tête du gouvernement, fin juin dernier, Sleimane a multiplié les démarches pour affaiblir le chef de file de la Majorité et encourager l’opposition dans ses revendications, au nom de « l’Union nationale ». Dès la composition de celui-ci, Sleimane s’est rendu à Damas pour faire allégeance à Bachar Al-Assad, après avoir cautionné les positions syriennes en déclarant que « le tracé des frontières entre les deux pays ne pouvait se faire qu’après le retrait israélien des Fermes de Chebaa ». Ce faisant, le Président libanais a lié encore une fois le sort de son pays à la bonne volonté de la Syrie.


Les souverainistes libanais, qui se sont réjouis d’avoir dissocié les deux dossiers à la faveur du retrait militaire syrien du Liban, en 2005, savourent leur amertume. Au fil des jours, leur rêve de souveraineté se transforme en cauchemar, d’autant plus qu’ils se souviennent, sans doute tardivement et très discrètement, que Michel Sleimane n’était autre que le commandant en chef de l’armée pendant les années d’occupation syrienne. De ce fait, « il ne peut être hostile à Damas ». Ils se souviennent de « la neutralité de l’armée face au Hezbollah, quand celui-ci a attaqué Beyrouth à plusieurs reprises ». Ils se rappellent du rôle - réel ou supposé - de Sleimane dans la fuite de Chaker Al-Abssi du camp palestinien de Nahr El-Bared. « L’exfiltration du chef du Fatah Al-Islam, un pur produit syrien, aurait ainsi été l’acompte versé par Sleimane à la Syrie pour lui permettre d’accéder à la présidence de la République », nous concède un membre de la majorité [Lire à cet égard notre analyse du 12 septembre 2007]


Les souverainistes reconnaissent une part de responsabilité dans la situation postélectorale. Ils estiment avoir « commis une erreur en lançant l’idée d’un gouvernement d’union nationale à l’issue des législatives, dans l’objectif de rassembler ». Mais ils regrettent aujourd’hui que « ce précepte d’union nationale ait été repris par l’opposition pour placer la barre des revendications assez haut ». La majorité a ainsi cédé sur la Présidence du Parlement, puis sur l’entrée au gouvernement de candidats battus aux législatives, et plus récemment sur la question du désarmement du Hezbollah. La déclaration de politique générale que le gouvernement s’apprête à exposer au Parlement pour obtenir sa confiance comprend en effet une « reconnaissance de la Résistance ». Pour les Chrétiens de la majorité, ainsi que pour une bonne partie des électeurs sunnites, notamment du Nord du pays, « il s’agit d’une concession grave faite au Hezbollah, en violation du principe de l’Etat souverain, et en contradiction avec les résolutions internationales, notamment la 1701 ». L’ancien président de la République et chef du parti Kataëb, Amin Gemayel, a vivement critiqué cette légalisation, « comparée aux accords du Caire de 1969 qui accordaient à l’OLP de Yasser Arafat tous les droits au Liban, au détriment de l’Etat libanais ». Le député sunnite Ahmed Fatfat a également dénoncé la clause relative à l’armement de l’opposition, évoquant une fronde qui secoue la base électorale du Mouvement du Futur.


Pour en arriver là, Michel Sleimane avait quasiment forcé le gouvernement à « évacuer » la question du désarmement des milices, proposant un dialogue national à la Présidence de la République autour de la « stratégie nationale de défense », chère au Hezbollah. Quant au Président du Parlement, Nabih Berri, il a tenté une opération de diversion, en proposant la création d’une commission chargée de la « déconfessionnalisation politique », conformément aux accords de Taëf, signés en novembre 1989, mais jamais appliqués. La manœuvre de Berri consiste à « lier le désarmement à la déconfessionnalisation ». Mais la Majorité, toutes composantes confondues, dénonce cette tentative, rejetant en bloc la déconfessionnalisation ainsi proposée. Car, pour elle, « il est inconcevable de traiter cette question alors que le Hezbollah est armé jusqu’aux dents et avant que l’Etat ne contrôle l’ensemble du territoire. C’est seulement quand le Liban est pacifié et quand toutes les milices remettent leurs armes aux forces légales que la déconfessionnalisation devient possible ».


Mais le Hezbollah ne l’entend pas de cette oreille. Son secrétaire général, Hassan Nasrallah, vient d’annoncer, dans l’après-midi du lundi 30 novembre, ce qui ressemble à la « feuille de route » du Hezbollah, imposant ses conditions tant au désarmement de la résistance qu’à la démocratisation du pays. Prononçant un long discours retransmis à la télévision, Nasrallah - que le congrès du parti, tenu discrètement durant plusieurs mois, l’a reconduit à sa tête - a affirmé que « le Liban doit œuvrer davantage pour l’armement que pour la pacification, car le désarmement ne peut avoir lieu avant la libération totale des Fermes de Chebaa, des monts de Kafarchouba et du village d’Al-Ghajar encore occupés ». Pour lui, « le désarmement de la résistance doit rester en dehors de tout dialogue tant que l’armée et les forces de sécurité libanaises sont incapables de protéger le Liban et les Libanais, et tant que les services de l’Etat sont absents dans plusieurs régions du pays ». Avec cette équation, les Libanais se retrouvent devant l’énigme de l’œuf et de la poule !


Prenant les devants, Hassan Nasrallah a également justifié la participation de l’opposition à l’Exécutif en estimant que « la démocratie consensuelle au Liban exige un gouvernement d’union nationale, en attendant la déconfessionnalisation politique qui favorisera l’émergence d’une majorité susceptible de gouverner et d’une minorité appelée à s’opposer. En attendant, Majorité et Opposition sont condamnées à gouverner ensemble ». Un nouveau concept de la démocratie !


En définitive, les Libanais craignent un retour à la case départ, et redoutent particulièrement un rapprochement forcé entre le Hezbollah et l’armée libanaise aux ordres - ou à juste titre sans ordres - alors que le Président de la République se révèle sans réelle envergure et démuni de tout charisme. Bien au contraire, il cautionne le Hezbollah et caresse l’ancien occupant dans le sens du poil. A peine débarrassé des accords du Caire et de la déclaration de politique générale de 2005 qui légitimaient respectivement l’armement du Fatah et du Hezbollah, l’Etat libanais se retrouve aujourd’hui menotté par la Résistance, et menacé par des ripostes promises par Israël, sans oublier l’omniprésence du rêve de la Grande Syrie qui caresse toujours Damas et ses alliés.


Les Libanais redoutent que Saad Hariri ait été « littéralement domestiqué », comme le fut son père Rafic Hariri avant son assassinat. Dans les années 1990, l’ancien Premier ministre s’était en effet occupé des affaires économiques du Liban, laissant au Hezbollah et à la Syrie la gestion de la Résistance et des affaires stratégiques. Son fils et héritier semble sur le point d’accepter aujourd’hui le même scénario. Le plus inquiétant reste la campagne médiatique orchestrée par les milieux proches de Damas contre l’Eglise maronite, avec à sa tête le Patriarche Sfeir, opposé à la politique libanaise de la Syrie. Un travail de lobbying est mené au sein de l’Eglise à travers au moins un évêque pour, du moins infléchir les positions du Patriarcat, sinon le sortir du jeu politique. Parallèlement, une autre campagne est menée contre les Forces Libanaises, principal pilier de la Majorité et foncièrement hostiles à l’hégémonie syrienne sous toutes ses formes.


L’ambiance qui règne au Liban rappelle celle qui avait précédé la répression des Forces Libanaises et l’arrestation de leur chef Samir Geagea, en 1994, après un attentat monté de toutes pièces par les Syriens et leurs agents libanais afin de l’attribuer aux Forces Libanaises, sur la voie de leur dissolution. A l’époque, le procureur de la République Adnan Addoum, l’agent Elie Hobeïka et le juge d’instruction Mounif Aweidate, sous les ordres du gouverneur syrien du Liban Ghazi Kanaan, avaient mené ce complot de bout en bout pour incriminer Geagea et décapiter les Chrétiens. L’histoire menace de se répéter mais à la différence que les protagonistes sont, cette fois-ci, prévenus [Lire à cet égard notre lettre ouverte à Saad Hariri du 28 septembre 2008].

 


Khaled Asmar


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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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