Pendant la première semaine qui a suivi le séisme en Haïti, un seul hôpital s’est montré réellement performant: celui des équipes de secours israéliennes. Pourtant, dès le départ, quelque 1800 sauveteurs avaient accouru de l’ensemble de la planète, pour se répartir en 43 groupes. Les E-U avaient dépêché plusieurs milliers de soldats pour faire respecter le calme et cesser les pillages.
Au total, pas moins d’une douzaine d’hôpitaux de campagnes ont été établis. La France et les E-U ont bien rehaussé le niveau après un peu plus d’une semaine, mais le travail vraiment efficace a été fourni par les sauveteurs israéliens, auxquels d’aucun avait lancé un regard condescendant, voire amusé, en raison de l’éloignement géographique d’Israël et de sa population insignifiante à côté de celles de l’Europe ou de l’Amérique.
La CNN, sur place, s’était étonnée de voir qu’une équipe de médecins américains avait dû s’adresser aux Israéliens pour sauver des patients menacés d’une mort certaine par infection généralisée. Un médecin américain, interrogé, s’était avoué incapable d’expliquer ce phénomène, lui-même n’ayant pas parcouru une distance tellement grande pour arriver sur place. Il s’est même déclaré assez frustré.
Une enquête menée par la Mena apporte d’importants éléments de réponse. Un capitaine de réserve de Tsahal s’est expliqué: « Les équipes de secours sont entraînées et soudées bien avant que ne surviennent les catastrophes. Les médecins, infirmiers et techniciens connaissent parfaitement leur rôle. Ils suivent des entrainements et peuvent intervenir en quelques heures sur simple appel téléphonique. Le matériel est également prêt et vérifié régulièrement. »
Il a expliqué que du matériel particulier est disponible selon le type de catastrophe. En cas d’alerte, le matériel adapté est chargé sur un avion. Les 40 médecins, 45 infirmiers et 250 membres des équipes de recherches et de secours sont arrivées en Haïti bien avant que ne se forme le monstrueux embouteillage qui a bloqué l’aéroport local.
Le principe: « mieux vaut prévenir que guérir » est donc appliqué à la lettre par des équipes qui comptent parmi les plus sérieuses des grands hôpitaux israéliens et qui sont prêtes bien avant les catastrophes, alors que les autres pays n’envisagent de s’organiser qu’après qu’elles ne se produisent.
« La question, conclut avec philosophie l’infirmier de Tsahal, n’est pas de savoir si une catastrophe peut se produire, mais quand elle arrivera. Quand ont s’y prend après, c’est très difficile, voire impossible à réaliser. »
Les actions menées par les volontaires israéliens ne datent pas d’hier. En janvier 2006, à la suite de l’effondrement d’un immeuble de Nairobi, au Kenya, Moody Awori s’était adressé au ministre des Affaires étrangères, Tzippi Livni, sachant qu’il ne trouverait pas porte close.
En 2005, presqu’en même temps que l’expulsion des Juifs de Goush Katif, des volontaires avaient rejoint la Nouvelle Orléans, en été 2005, après le passage de l’ouragan Katrina sur la région. A ce moment, Shaul Mofaz, commandant de l’expulsion, et alors ministre de la Défense, avait fait transiter une aide de 80 tonnes de tentes et de matériel varié.
En 2004, ce ne sont pas moins de 82 tonnes de médicaments qui ont été acheminées vers l’Indonésie et le Sri Lanka, après le tsunami qui avait laissé 250 000 personnes sans domicile.
Trois ans plus tôt, en janvier 2001, un séisme de 7.9 degrés de magnitude sur l’échelle de Richter avait secoué l’Inde, tuant plus de 15000 personnes. Là encore, les équipes israéliennes avaient assisté 12 naissances, dépêché sur place 27 médecins spécialisés, 24 sages-femmes, et des équipes du Maguen David Adom (Etoile de David rouge).
D’autres opérations, en 1999, ont aidé la Turquie après l’important tremblement de terre qui secoua son sol, et apporté de l’aide aux réfugiés albanais du Kosovo.
Les aides proposées en 1994, au Rwanda, à la communauté juive de Buenos Aires, à la Bosnie en 1992, etc., montrent que les systèmes de secours d’Israël sont une machine humanitaire bien rodée et prête à intervenir partout dans le monde.