Il y a, à Gaza, 6 villas fortifiées comme celle de Ben Laden à Abbottabad
DEBKAfile Reportage exclusif May 3 mai2011, 5:37 PM (GMT+02:00)
Adapté par Marc Brzustowski
Pour © 2011 lessakele et © 2011 aschkel.info
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Une résidence d’Al Qaeda - à Gaza
Israël a une histoire commune avec Al Qaeda, bien que ce fait soit généralement occulté par ses dirigeants ou les medias (qui préfèrent le terme de “Jihad Global”). Comme l’Iran et ses supplétifs, l’organisation de feu Osama Ben Laden a déclaré la guerre aux Juifs et a établi ses réseaux autour des frontières d’Israël : au Liban, en Syrie, en Jordanie, dans la Bande de Gaza et le Sinaï égyptien.
En diffusant leurs reportages sur sa mort, lundi 2 mai, les chaînes de télévision israéliennes ont prétendu, de façon inexacte, qu’Al Qaeda n’avait jamais attaqué Israël, alors que, dans le courant de la seule année passée, les cellules d’Al Qaeda basées dans la Bande de Gaza ont perpétré un grand nombre des attaques au mortier lancées en direction de la frontière israélo-gazaouïe et les localités civiles juives.
Une de ses cellules a kidnappé et mis à mort le militant pro-palestinien italien Vittorio Arrigoni, le 14 avril, une « opération » dirigée par un opérateur d’Al Qaeda de Jordanie, appelé Abdul Rahman al-Briziti. Ces atrocités auraient dû attirer l’attention sur cette filière des fugitifs d’Al Qaeda venus grossir les rangs du terrorisme palestinien à Gaza. Mais, cela n’a pas été le cas, bien que beaucoup reviennent de théâtres de guerre au Yémen et en Somalie, par le Soudan, d’autres d’Irak, par la Jordanie et la Péninsule du Sinaï, ou comme infiltrés depuis la Syrie et le Liban. Il y a à peine six mois, les services anti-terroristes américains, israéliens et égyptiens (alors dirigés par Hosni Moubarak) travaillaient ensemble pour mener une opération ciblée contre le chef de l’armée de l’Islam pour la région du Sinaï, Jemal Mohammed Namnam et ses deux associés, Islam Yassin et Mohammed Yassin.
Leur mort à tous trois, les 11 et 17 novembre 2010, a fait avorter les attentats terroristes de grande ampleur qu’ils se préparaient à lancer dans la Péninsule égyptienne et qui aurait entraîné des frappes contre les Américains pilotant la Force Internationale d’interposition dans ses quartiers généraux d’El Arish et de Charm El Cheikh, et l’enlèvement d’Américains et d’Israéliens, pris en otages, dans des lieux confinés tenus secrets, à l'intérieur de la Bande de Gaza contrôlée par le Hamas.
Nos sources anti-terroristes révèlent que des unités d’Al Qaeda se sont incrustées dans des secteurs au sud, au centre et au nord-est de la Bande de Gaza : le groupe du sud est basé dans les quartiers du nord et du sud de Khan-Younès, une ville de 220 000 habitants, à 4 kms à l’est de la côte méditerranéenne et à 1, 5 km de la frontière israélienne.
Un second groupe contrôle plus ou moins la ville de Deir al Balakh, une ville de 150 000 hbts, dans la région centrale (de la Bande de Gaza). Un troisième s’est enfoncé dans les quartiers de Zeitun et Nuseyrat de Gaza-City.
Les sources anti-terroristes de Debkafile dévoilent que ces opérateurs d’Al Qaeda ont bâti par leurs propres moyens au moins six villas fortifiées dans ces localités. Comme la villa-forteresse d’Abbottabad où Osama Ben Laden a été tué dans la nuit de dimanche par une équipe des Navy Seals américains, les villas de Gaza disposent d’une sécurité maximale et dominent les lignes d’horizon alentour.
Le succès des agences américaines, israéliennes et égyptiennes dans la mise en échec d’une attaque terroriste dans le Sinaï a été minimisé par Washington et Jérusalem, conduite qui mérite une explication dans le nouveau climat contre Al Qaeda.
Le fait est que la communauté internationale a assigné au groupe extrémiste Hamas un rôle-clé dans le processus de paix palestino-israélien, et qu’il est, par conséquent, préoccupé de devoir soigner sa réputation. Donc, de grands efforts sont faits pour éviter d’embarrasser le Hamas en le montrant du doigt – non seulement parce qu’il héberge, mais également, qu’il active des cellules d’Al Qaeda pour commettre des actes terroristes contre Israël. Le Hamas jouit d’une relative impunité pour l’ouverture de tunnels de contrebande qu’il alimente conjointement avec l’Iran et Al Qaeda et dont il préfère nier l’existence, même si ces tunnels constituent des branchements de la toile d’araignée de la contrebande de grande ampleur entre le Hamas, l’Iran et Al Qaeda, reliées à la Somalie, à l’Erythrée, au Soudan et à la Péninsule Arabe, incluant le Yémen.
De quoi le Hamas aurait-il l’air, s’il était mis à jour sous la même lumière crue qu’Al Qaeda ? Ses parrains seraient-ils capables d’assainir suffisamment ces islamistes pour les asseoir face à Israël, en tant que codirigeants légitimes de la future Palestine, y compris dans la Bande Occidentale [de Judée-Samarie/Cisjordanie].
Par conséquent, durant l’année passée, des agents des gouvernements américains, français, italiens, suisses et norvégiens ont travaillé dur afin de remettre à neuf le Hamas et de le rendre respectable aux yeux de l’Occident. Ils ont donc choisi de croire le Premier Ministre à Gaza, Ismaïl Haniyeh, lorsqu’il éclatait de rire à la moindre suggestion que son organisation maintient des liens opérationnels avec Al Qaeda ou que le moindre de ses Jihadistes était présent sur le territoire.
Mais tout leur laborieux travail a été défait, lundi 2 mai, quand la mort soudaine du dirigeant d’Al Qaeda a pris par surprise le Premier Ministre du Hamas. Balbutiant ouvertement ce qu’il ressentait réellement, Haniyeh a condamné l’assassinat de Ben Laden comme « la continuation de l’oppression américaine qui fait couler le sang des Musulmans et des Arabes ». Bien que le Hamas marque ses différences avec Al Qaeda, son groupe, a-t-il déclaré, condamne l’assassinat d’un « guerrier saint musulman et arabe » et prie pour que « l’âme de Ben Laden repose en paix ».
Le responsable du Hamas a été l’unique dirigeant musulman au monde à condamner carrément les Etats-Unis pour avoir tué le maître-terroriste – un aveu qui trahit la véritable nature du Hamas derrière sa façade diplomatique contrite à l’intention de l’Occident.
Alors que certains responsables israéliens ont tenté de prétendre qu’Haniyeh s’était emporté, les sources palestiniennes de Debkafile rapportent qu’il était authentiquement consterné par la mort d’Osama Ben Laden et qu’il a laissé parler son cœur. Lors de conversations privées, les dirigeants du Hamas confessent qu’ils considèrent vraiment les Etats-Unis comme le pire oppresseur, dont les mains sont maculées du sang des Arabes du Moyen-Orient, à égalité avec Israël. En dépit de leurs différences idéologiques, ils considèrent sincèrement Al Qaeda et ses combattants comme d’héroïques moudjahidins et des alliés très prisés.
En cela, ils sont secrètement alignés sur Téhéran, qui, lui aussi, derrière ses dénonciations démonstratives d’Al Qaeda, utilise ses services, sous couverture, principalement en Irak, afin de tuer des Américains.
L’absence de toute remontrance américaine ou israélienne concernant Haniyeh est liée à la date de son discours : mercredi 4 mai, Khaled Meshaal s’envolera vers le Caire à partir des quartiers généraux du Hamas à Damas, pour serrer dans ses bras Mahmoud Abbas du Fatah, et officialiser un pacte d’unité enterrant la hache de guerre, qui date d’il y a 4 ans, et qui scelle la division de leurs organisations et la séparation entre la Bande de Gaza et la Bande Occidentale [de Judée-Samarie].
L’accord a bénéficié de la médiation de l’Egypte, afin d’atteindre le principal objectif partagé par les trois parties, à savoir de conférer respectabilité et légitimité à l’organisation terroriste Hamas – et par définition, à son partenariat opérationnel avec Al Qaeda.
L’Administration Obama et l’Europe semblent ne trouver aucune difficulté à réconcilier l’assassinat du dirigeant d’al Qaeda, à l’issue d’une traque de 10 ans et la consolidation de son organisation et de ses cellules terroristes dans la Bande de Gaza et le Sinaï, avec la bénédiction du Caire, de Ramallah et de leurs soutiens occidentaux.