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18 novembre 2010 4 18 /11 /novembre /2010 13:40

 

 

INTERNET MAROC ISRAËL - UN PROJET EXTRAORDINAIRE PAR SON AMPLEUR - RETROUVER VIRTUELLEMENT SES RACINES. DES AMÉRICAINS CARTOGRAPHIENT DES SITES JUIFS D’AFRIQUE DU NORD EN UTILISANT GOOGLE EARTH ET LES DERNIÈRES TECHNOLOGIES INTERNET.

NOV 201018

Par IsraelValley Desk
Rubrique: Histoire
Publié le long

 

SOURISSelon Haaretz, dans un article intitulé ‘‘Cyberespaces et lieux juifs’’, un groupe de juifs bénévoles du monde entier essaie de recréer virtuellement les communautés juives dans les pays arabes et musulmans. Objectif : permettre aux Israéliens, dont les parents sont originaires de ces régions, de retrouver «virtuellement» leurs racines.

La transmission des connaissances historiques entre les générations se faisaient jusque là par le truchement de la mémoire et de la documentation écrite. Aujourd’hui, Internet ouvre de nouvelles perspectives pour préserver «l’histoire et la culture des communautés juives des pays arabes et musulmans, dont beaucoup ne sont pas facilement accessibles», écrit le journal.

Des dizaines de sites Internet ont ainsi vu le jour, qui rassemblent et répertorient une masse de documents sur les communautés juives spécifiques (anciennes photographies, informations historiques sur les gens et les lieux, vidéos…).

L’une des dernières initiatives a été lancée par une organisation appelée Diarna («diarna» signifie «notre maison» en judéo-arabe). Elle consiste à utiliser la technologie satellite de Google Earth pour réaliser la cartographie du plus grand nombre possible de sites culturels juifs dans le monde arabe, mais aussi en Iran, en Afghanistan, en Turquie, etc.

Le projet, intitulé ‘‘Diarna: Mapping Mizrahi Heritage’’ (Diarna: Cartographie Mizrahi du patrimoine), a été développé ces dernières années par un groupe d’universitaires, historiens, acteurs de la société civile, gourous de la technologie, photographes et résidents des pays concernés, précise Haaretz’.

Les promoteurs du projet «ont réalisé les possibilités offertes par Google Earth et les nouvelles technologies pour constituer une base de données des documents relatifs aux sites du patrimoine juif et dont certains sont en voie de disparition», explique Jason Guberman-Pfeffer, coordinateur et directeur exécutif de Diarna. Cette organisation à but non lucratif, dédiée à la cartographie numérique du patrimoine juif, est basée à Boston, aux Etats-Unis, mais ses membres, tous des bénévoles, sont recrutés aux quatre coins du monde.

Le site Web du projet, ‘‘Diarna.org’’ propose des images en rotation de 360 degrés avec des zooms en option pour permettre aux internautes d’obtenir des vues assez nettes, par exemple, des tombes d’Esther et Mordechai à Hamadan, en Iran, de la synagogue de Magen Avraham à Beyrouth ou encore de l’école de l’alliance israélite en plein cœur de la médina de Tunis.

Au cours des deux dernières années, les membres de Diarna ont amassé des milliers de photographies, de vidéos et d’autres informations, et ont effectué 12 missions exploratoires. Ils ont réussi à documenter 650 sites dans presque tous les pays de la région, dont 400 dans le seul Maroc, ainsi que sur de minuscules communautés juives à Oman, Koweït, Arabie saoudite et Soudan, aujourd’hui disparues.

Évidemment, la plupart des sites sont déjà connus et ont été documentés. L’apport de Diarna consiste dans l’assemblage des documents d’archives, des nouveaux visuels récoltés, y compris les données géo-cartographique, et des nouvelles informations historiques, et leur présentation d’une manière cohérente et accessible, dit Guberman-Pfeffer, l’un des promoteurs du projet. Il ajoute: «Dans de nombreux cas, nous documentons des sites qui n’ont pas été vus depuis des décennies ou n’ont jamais été documentées».

Beaucoup des sites et communautés juifs ayant déjà disparu, «les générations [juives] futures perdent des liens tangibles avec le Moyen-Orient, qui est très riche en patrimoine culturel juif. Mais si les membres de ces communautés sont partis, ils ont néanmoins laissé derrière eux leurs structures et leurs sites anciens», explique encore Guberman-Pfeffer. Il ajoute: «Comme les souvenirs s’estompent et les structures physiques se désintègrent, nous sommes dans une course contre la montre pour préserver un patrimoine culturel inestimable avant qu’il ne soit perdu à jamais. Nous sentons l’urgence de la capture de ces souvenirs avant que les fils de la mémoire ne s’effilochent et disparaissent complètement».

La collecte des images et documents, surtout dans certains pays où la communauté juive est surveillée de près, n’est pas, on l’imagine, de tout repos. Mais, ne pouvant envoyer des chercheurs et des photographes américains ou juifs dans certains pays, pour d’évidentes considérations de sécurité, les membres de Diarna font généralement appel aux résidents locaux, souvent non-juifs, qui sont disposés à les aider.

Source: http://kapitalis.com/fokus/63-maghreb/1689-israel-utilise-les-tic-pour-localiser-les-sites-juifs-dans-le-monde-arabe.html

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 22:29

 

 

17 novembre 1797. Louis XVI commande à Malesherbes un rapport sur la situation des Juifs de France en vue d’améliorer leur situation.

Malesherbes vient alors d’achever la législation sur les calvinistes et Louis XVI aura pour lui ce mot : 
« M. de Malesherbes, vous vous êtes déjà fait protestant. Maintenant, je veux que vous vous fassiez juif. Je vous demande de vous occuper d'eux. » 
Malesherbes réunira une commission de juristes et consultera les juifs alsaciens et portugais. Cerf Berr représente les communautés d'Alsace. Lopes Dubec et Furtado représentent les Juifs Portugais du Sud de la France. Malesherbes leur soumet des questions destinées à orienter ses conclusions. Le questionnaire de Malesherbes fait une grande place à l’intégration proffessionelle des Juifs en France. Pour les Juifs, il offre une double possibilité : expliquer l’origine de la situation particulière des Juifs en France, notamment professionnelle, et celle d’exprimer des revendications claires sur leurs droits. La réponse des portugais sur l’absence de Juifs dans l’agriculture en France est instructrice sur l’un des mobiles de leur orientation professionelle dans l’Europe chrétienne : « Les Juifs furent « agricoles » en France tant qu'ils crurent qu'on respecterait leurs propriétés ; mais ils furent souvent désabusés de cette espérance. Les persécutions de toute espèce, les expulsions et les confiscations qu'ils éprouvèrent, en les rendant défiants, les détournèrent insensiblement de l'agriculture et leur firent perdre le goût d'une occupation qui plus que toute autre, demande un état permanent. On pourrait appliquer ici aux Juifs une réflexion bien judicieuse de l'illustre auteur des deux mémoires sur les Protestants ; il observe au Roi, que le citoyen qui ne s'occupe pas de lui seul et qui pense à sa famille doit craindre pour ses enfants et ses petits-enfants, que les successeurs du Roi n'aient pas la même façon de penser que lui, surtout dans une matière où on croit la religion intéressée et où les Ministres de la religion catholique ont quelquefois abusé de l'empire que leur donne leur caractère sur un roi pieux. »

La convocation des Etats généraux mettra un terme au travail entrepris et l’égalité des droits aux Juifs sera octroyée par la révolution et non par le roi.

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17 novembre 2010 3 17 /11 /novembre /2010 06:35

 

Le tombeau de Rachel - lieu-saint juif et non une mosquée - Nadav Shragai 
16/11/2010 

jcpa

 

 

 

Articles associés

 

Bann-perfidie-et-mensonges-islamiques.jpg

Nadav Shragai

Le 21 octobre 2010, à Paris, le Comité exécutif de l’UNESCO (Organisation internationale pour l’Education, la Science et la Culture) a défini le tombeau de Rachel comme étant également une mosquée. 

Cette douteuse affirmation de l'UNESCO s'inscrit dans le cadre d’une série de résolutions condamnant Israël. Elle appelle le gouvernement israélien à revenir sur sa décision d’inclure le tombeau de Rachel, et le tombeau des Patriarches à Hébron, dans la liste des sites du patrimoine national de l'Etat juif. 
Un examen attentif du dossier dévoile que la définition du tombeau de Rachel comme mosquée, est en contradiction flagrante avec les preuves historiques irréfutables et aux traditions ancrées dans les écrits, aussi bien musulmans que juifs, et que nous avons  pu consulter sérieusement.  

Le seul lien musulman sur ce site sacré découle de la personnalité de Rachel et non de celle de Bilal ibn Rabah (premier muezzin de Mahomet). Les sources historiques indiquent que le statut temporaire que les musulmans se sont octroyé sur la propriété du  caveau n'était que pour une courte période, est n'était pas en conséquence directe avec les mouvements de violence et des injustices employés contre les Juifs. Pour mieux comprendre cette question et les enjeux actuels rappelons quelques vérités historiques:

* Le tombeau de Rachel est situé dans la banlieue nord de Bethléem, à 460 mètres de la frontière municipale de Jérusalem, il est considéré voilà plus de 1700 ans comme un lieu saint des Juifs, et littéralement appelé "la tombe de notre maman Rachel". 

* Des trois côtés du complexe funéraire jouxte un cimetière musulman dont les nombreuses tombes appartiennent à la tribu bédouine Taamra. Les relations des musulmans avec le tombeau de Rachel remontent à l'origine de cette tribu. Elle a enterré ici ses morts depuis le 18ème et 19ème siècle en raison de la proximité du tombeau de Rachel. Le chercheur, Eli Schiller, explique ce phénomène par la foi populaire musulmane qui prédit: « un défunt enterré aux côtés d’une  personnalité sacrée recevra une bénédiction  dans l’au-delà.» 

* La proximité de ce cimetière à la tombe de Rachel a provoqué dans le passé de nombreuses frictions et affrontements entre Juifs et Arabes en particulier sur les modalités de la purification des corps dans l'enceinte du caveau.

* Selon de nombreuses sources historiques, la tribu Taamra et les résidents arabes de la région ont empêché les Juifs à se recueillir devant la tombe. Leur refus a été catégorique même durant le jour de souvenir et de commémoration de la "mère Rachel". Ils avaient extorqué  systématiquement des sommes d'argent importantes sous la menace et le chantage, condition préalable  à toute visite. 

* Dans ce contexte, le philanthrope,  Moshé Montefiore, a obtenu des Turcs une licence pour pouvoir bâtir dans le complexe une pièce supplémentaire et celle-ci fut construite en 1841. 

Le but était d'écarter les musulmans du site sacré et de cesser l'harcèlement des Juifs. 

* Auparavant, le préposé des avoirs espagnols à Jérusalem, Abraham Baker Abraham, a obtenu de l’Autorité ottomane musulmane (1830 et 1831) des décrets reconnaissant les droits des Juifs sur le lieu, ordonnant la population locale de ne pas perturber les visites et prières. 

* Contrairement au Mont du Temple, et au Caveau des Patriarches qui sont des lieux saints pour les Juifs, mais ont servi de mosquées aux musulmans, la tombe de Rachel n’a jamais servi de mosquée aux musulmans. Malgré l’attachement des musulmans à ce lieu, il a toujours été utilisé pour le culte des Juifs et presque exclusivement par eux. 

* L’identification du complexe comme la mosquée de Bilal ibn Rabah (premier muezzin de Mahomet) a été publiée en septembre 1996, suite aux émeutes provoquées par l'ouverture du tunnel jouxtant le Mur occidental du Temple et parallèlement au début des travaux de fortification dans l'enceinte du caveau de Rachel. Des travaux nécessaires effectués pour contrecarrer les jets de pierres et les tirs ciblés  des Palestiniens contre les visiteurs juifs. 

* Jusqu'en 1996, les écrits et documents, musulmans et palestiniens, ont identifié le lieu comme « « Koubat Rachel » (dôme de Rachel) voire la tombe de Rachel, et non pas celle de la mosquée du muezzin du Prophète. 

Le tombeau de Rachel à versé beaucoup d'encre dans la tradition juive, et sur ce sujet on note une abondante littérature. Les récits de pèlerins juifs, chrétiens, et musulmans ont identifié et enregistré le lieu, comme la tombe de Rachel. 

 Depuis la nuit des temps, les visiteurs juifs venaient ici pour prier, et pour solliciter grâce et miséricorde. Le site s'est transformé rapidement en un "minuscule  mur de lamentations" pour les juifs du monde entier. Ici, les gens versaient leurs chagrins et leurs larmes, racontaient leurs petits malheurs, et suppliaient la maman Rachel à retrouver réconfort et guérison. Le tombeau est aussi devenu pèlerinage pour les femmes qui n'arrivent pas à enfanter. 

La tradition juive considère les "larmes de Rachel" comme un pouvoir inédit. Dans le judaïsme, on raconte qu'ici, les sanglots, les voix plaintives, et les supplications seront toujours entendus. 

Selon le livre de la Genèse, chapitre 35: Rachel est décédée en donnant naissance à Benjamin, et elle fut ensevelie « sur le chemin   d’Ephrata qui est Bethléem ». Le pèlerinage est devenu une longue tradition dans l'Histoire du peuple juif, et les larmes de la mère Rachel ont été identifiées par des écrivains et poètes et commentateurs bibliques, et exprimés dans les écrits pour évoquer des catastrophes, difficultés ou malheurs qui ont frappé le peuple juif à travers l'Histoire. 

Les visiteurs font toujours le lien entre l'image de Rachel et le lieu de sépulture. « Le bâtiment avec le dôme et l’olivier » est devenu un symbole juif. La deuxième pièce annexée à la structure originale par Sir Moses Montefiore en 1841, n’a fait qu’accroître l’attachement à l'endroit sacré. La structure tombale figure sur de milliers de peintures, photographies, timbres, gravures et objets d'art. Elle figure également dans les livres sacrés juifs. Cependant, le visiteur d'aujourd’hui aura du mal à identifier le lieu selon les descriptions d'autrefois. Pour des raisons de sécurité, on a installé des blocs de béton armés, et des tranchées couvertes de filets de camouflage. 

Selon la décision du gouvernement israélien du 11.9.2002, l’enceinte sacrée visitée par des millions de juifs depuis la guerre des Six jours fut intégrée dans la zone de la barrière de sécurité qu’Israël a construite au sud de Jérusalem. La tombe est donc abritée par des fortifications et entourée de murailles de béton, fortifications et positions de tir. 

Selon la tradition musulmane, l’origine du nom de Rachel dérive du mot errance car Rachel est morte lors de l’un de ses voyages et fut enterrée sur la voie qui achemine vers Bethléem. Le nom de Rachel est cité dans l’une des sourates du Coran. La légende est identique et elle raconte comment Joseph, son fils, pleure sur la tombe de sa mère, au moment où il traversait le lieu avec ses geôliers. 

Le tombeau de Rachel a été considéré durant plusieurs siècles telle une tombe de « Vali » (saint musulman). Le bâtiment n'a reçu sa forme qu’en 1622. Mohamed Pacha, gouverneur de Jérusalem, a permis aux Juifs de cloisonner les murs que supportent les quatre arches du dôme érigés autour de la tombe. Pour la première fois, le tombeau de Rachel s'est transformé en un site fermé. Le gouverneur turc a voulu entre-autres empêcher les bergers arabes de camper avec leurs troupeaux dans l'enceinte du site. Mais selon la version d'un voyageur anglais : « Pour rendre plus difficile l’accès aux juifs ». Malgré l’affinité des musulmans à ce site, le tombeau de Rachel a toujours été l'un des lieux saints les plus importants du judaïsme.  Depuis le Moyen Age,  écrivains et pèlerins, Juifs et Musulmans, et parmi eux, le célèbre historien arabe, Mujir al Din,  vivant au 16ème siècle, ont considéré la tombe de Rachel comme un lieu saint juif. Entre 1841 et 1948, les fonctionnaires juifs détenaient exclusivement les clés du site. Contrairement à l’accord d’armistice signé avec la Jordanie en 1949, le royaume hachémite n'a pas autorisé aux Juifs de se rendre sur le site et cela depuis la guerre de l'Indépendance à la guerre des Six Jours (1948-1967). 

Depuis 1967 à ce jour, des millions de Juifs du monde entier et d'Israël ont visité le site. Selon la tradition juive, Rachel est décédée le 11ème jour du mois de Heshvan. En octobre 2010, plus de cent mille juifs se sont recueillis devant le tombeau. 

En 1997, durant les émeutes déclenchées dans le cadre de la première Intifada, des centaines de résidents de Bethléem et du camp de réfugiés Aida ont également assiégé la tombe de Rachel. Ils ont mis le feu à l’échafaudage installé autour de la tombe dans le cadre des travaux de protection du chantier, et ils ont tenté de s’introduire dans le site. A leur tête, le gouverneur de Bethléem, délégué de l’Autorité palestinienne, Mehmed Rachid el Jaabari. Tsahal a dispersé les manifestants et on a enregistré plusieurs blessés. L’un d’eux, Kifa Barakat, commandant de la Force 17, la garde présidentielle du dirigeant de l’Autorité palestinienne, Yasser Arafat. 

Durant les années 1996- 2000, le calme et l’ordre public ont été violés par les Palestiniens. En septembre 2000, pendant le déclenchement de la deuxième Intifada et les hostilités qui ont duré 41 jours, les Juifs ne pouvaient se rendre sur le site de la tombe de Rachel. Un scénario répétitif des émeutes meurtrières de 1929. Cette année là, le Wakf, l'Autorité religieuse arabe, a revendiqué le droit sur la tombe de Rachel en soulignant qu’elle fait partie du cimetière musulman adjacent. Il a réclamé de reprendre l’ancienne pratique des musulmans qui avaient  purifié leurs morts dans la salle d’attente du tombeau de Rachel. 

71 ans plus tard, en l’an 2000, les Musulmans ont radicalisé leur position par une affirmation absurde. Ils ont cessé d’appeler la tombe de Rachel Koubat Rachel comme ils l’ont fait durant des centaines d’années et l’ont intitulé « mosquée Bilal ibn Rabah » 

Bilal Ibn Rabah, d’origine éthiopienne, d'Abyssinie, est connu dans l’histoire de l’Islam comme l'esclave noir qui a servi dans la résidence du prophète Mohamed comme premier muezzin, c’est-à-dire l’homme chargé d'appeler les musulmans à la prière, et cinq fois par jour. Lorsque Mohamed est mort, Ibn Rabah est allé mener les combats de l’islam en Syrie, et fut tué en 642 après l’ère chrétienne, et enterré à Damas…Malgré les vérités et documents historiques irréfutables, le vice ministre des Cultes auprès de l’Autorité palestinienne a défini la tombe de Rachel comme un lieu islamique et l'UNESCO a osé croire cette affirmation dur comme fer. 

La Cour suprême israélienne de Justice a souvent répondu à des pétitions palestiniennes  souhaitant modifier le tracé de la barrière de sécurité et qui sépare la tombe de Rachel. Les juges ont statué que l’équilibre devrait être maintenu entre la liberté du culte et la liberté de la circulation des habitants. 

Enfin, soulignons que certaines traditions chrétiennes situent même la naissance de Jésus au tombeau de Rachel. Ce lieu saint fut d’ailleurs christianisé à l’époque byzantine et dans les années 80 il était l’une des étapes de la plupart des pèlerinages chrétiens. 

- Extraits et commentaires de l'article de Nadav Shragai  publié sur le site du JCPA- CAPE en hébreu. Voire l'intégralité également sur le site en anglais avec les notes de référence. 
 

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11 novembre 2010 4 11 /11 /novembre /2010 13:36

 

 

 

Les biens volés aux Juifs constituaient 30 % du budget de l'armée allemande

10.11.10

Le ministre allemand des Finances bien plus impliqué dans le mouvement nazi et la persécution des Juifs que ce qui était connu. Un groupe d'historiens qui a enquêté sur la sombre période du 20e siècle dresse un tableau accablant. Selon Hans-Peter Ulmann, le ministre transférait les fonds issus du vol des Juifs à l'armée allemande. Une contribution qui constituait 30 % du budget de l'armée allemande.

Un survivant de la Shoah. 
PHOTO: AP , JPOST

L'étude vient corroborer un ouvrage récemment publié, selon lequel le corps diplomatique allemande jouait un rôle très important dans la persécution des Juifs.

Le passé du ministre conduit tout droit au sein du régime national-socialiste d'Hitler. Ulmann affirme que l'Allemagne n'a pas examiné cette partie de la vie de son ministre des Finances.
Il révèle également que les détenteurs de bons du Trésor allemand étaient conscients que l'argent prêté à l'Allemagne servait à l'accomplissement des objectifs nazis.

Diplomatie allemande: Attention, un scandale peut en cacher bien d’autres (There are ministries in Berlin which to this day have not examined their role during the Nazi years)

28 octobre, 2010

Chez notre ami jcdurbant

Ribbentrop with Hitler and Weisacker friends (affter Russia pact)Ribbentrop with Mufti friend (1942)Immediately after World War II, senior officers in the French foreign service conspired to rescue Haj Amin Al-Husseini, the former mufti of Jerusalem, who had taken up residence in Nazi Germany during the war and who was answerable, upon Germany’s defeat, for various war crimes, including active support for the extermination of the Jews. The French, having sheltered him in Paris for months, eventually let him escape to Egypt in 1946 carrying aforged passport. The Quai’s flirtation with Islam over the years resulted in official France turning a blind eye to the mass immigration of Arabs and Muslims. The result, today, is street violence, ethnic rioting and terrorist activity. It is not just Israel or the Jews who have been betrayed, but France itself. David Pryce-Jones
Quelqu’un m’a demandé pourquoi je ne dis plus qu´Israël doit être détruit… J´ai répondu qu´il n’était plus nécessaire de le dire, vu que ce régime est déjà en voie d´être détruit. Mahmoud Ahmadinejad
Pourquoi accepterions-nous une troisième guerre mondiale à cause de ces gens là?
Daniel Bernard (ambassadeur de France, après avoir qualifié Israël de “petit pays de merde”, Londres, décembre 2001)
Les Israéliens se sont surarmés et en faisant cela, ils font la même faute que les Américains, celle de ne pas avoir compris les leçons de la deuxième guerre mondiale, car il n’y a jamais rien de bon à attendre d’une guerre. Et la force peut détruire, elle ne peut jamais rien construire, surtout pas la paix. Le fait d’être ivre de puissance et d’être seul à l’avoir, si vous n’êtes pas très cultivé, enfant d’une longue histoire et grande pratique, vous allez toujours croire que vous pouvez imposer votre vision. Israël vit encore cette illusion, les Israéliens sont probablement dans la période où ils sont en train de comprendre leurs limites. C’était Sharon le premier général qui s’est retiré de la bande de Gaza car il ne pouvait plus la tenir. Nous défendons absolument le droit à l’existence d’Israël et à sa sécurité, mais nous ne défendons pas son droit à se conduire en puissance occupante, cynique et brutale … Michel Rocard
Cet attentat odieux a voulu frapper les israélites qui se rendaient à la synagogue, il a frappé des Français innocents qui traversaient la rue Copernic.Raymond Barre (le 3 octobre 1980, TFI, suite à l’attentat de la synagogue parisienne de la rue Copernic, 4 morts, 20 blessés)
“c’était des Français qui circulaient dans la rue et qui se trouvent fauchés parce qu’on veut faire sauter une synagogue. Alors, ceux qui voulaient s’en prendre aux Juifs, ils auraient pu faire sauter la synagogue et les juifs. Mais pas du tout, ils font un attentat aveugle et y a 3 Français, non juifs, c’est une réalité, non juifs. Et cela ne veut pas dire que les Juifs, eux ne sont pas Français.”
C’est « une campagne » « faite par le lobby juif le plus lié à la gauche » (…) « je considère que le lobby juif – pas seulement en ce qui me concerne – est capable de monter des opérations qui sont indignes et je tiens à le dire publiquement. »
(le 20 février 2007 sur France Culture diffusée le 1er mars)
Il y a une clique qui depuis 1979 me poursuit pour me faire apparaître antisémite.
(le 6 mars 2007 sur RTL)
Est-ce que tous les fonctionnaires de l’Etat qui étaient en fonction à l’époque auraient dû abandonner leurs responsabilités? (…) Quand on a des responsabilités essentielles dans un département, une région ou à plus forte raison dans le pays on ne démissionne pas. On démissionne lorsqu’il s’agit vraiment d’un intérêt national majeur» (…)«car il fallait faire fonctionner la France» (…) «ils ont essayé tant bien que mal de limiter ce drame qu’a été la persécution des Juifs». «Et n’oublions pas quand même qu’en France, c’est le pays où le nombre de Juifs sauvés a été le plus élevé” Raymond Barre
La situation est tragique mais les forces en présence au Moyen-Orient font qu’au long terme, Israël, comme autrefois les Royaumes francs, finira par disparaître. Cette région a toujours rejeté les corps étrangers.Dominique de Villepin (Paris, automne 2001)
Le point de départ, c’est ce tabou absolu qu’est la fin possible d’Israël. Je pense que, ne serait-ce que pour l’exorciser, il faut en parler. Que se passera-t-il le jour où Israël sera lâché par les Etats-Unis, son seul véritable allié ? J’ai voulu travailler sur ce scénario pour montrer à quel point les dirigeants israéliens actuels menaient une politique suicidaire. Les romans servent aussi à cela. (…) Après tout, c’était un roman, je n’étais pas obligée de coller à la stricte vérité, je pouvais – je devais même – donner libre cours à mon imagination ! Ce qui a été le plus dur, ou le plus excitant, c’est que la réalité ne cessait de me rattraper. J’ai inventé le personnage de Sokolov avant que Liebermann n’accède au pouvoir, j’ai inventé cette épidémie de peste qui affole la planète avant qu’H1N1 ne panique la terre entière, j’ai inventé le coup de gueule de la secrétaire d’Etat américaine avant que le vice -président américain Joe Biden ne se mette en colère contre Israël pour la poursuite de sa politique de colonisation ! A un moment, j’ai eu peur de ne plus surprendre. (…) c’est après avoir imaginé dans mon roman que les juifs seraient accusés d’avoir empoisonné l’eau de la Mecque, que j’ai découvert qu’il s’était produit exactement le même phénomène au Moyen-Âge. Immense émotion. (…) Je pense qu’à trop tirer sur la corde, les dirigeants israéliens pourraient un jour la faire rompre. On a vu au printemps dernier que les Etats-Unis étaient capables de s’emporter contre ce pays qu’ils soutiennent à bout de bras. Moi, je crois qu’il faudrait un Obama à Israël, et aux Palestiniens aussi. Encore une fois, pas forcément pour régler les problèmes d’un coup de baguette magique, c’est malheureusement impossible, mais au moins pour changer la perception que le monde a de cette région. La chance pour qu’il émerge trois Obama en un minimum de temps est malheureusement très faible. Il faut y croire. (…) cela n’a pas toujours été facile. Les autorités israéliennes étaient à cran à l’époque où j’étais là-bas. Les journalistes français étaient considérés par beaucoup au sein du gouvernement comme pro-palestiniens et donc anti-israéliens, voire pire, tout simplement parce qu’ils allaient faire leur boulot en allant raconter, outre les soubresauts de la société israélienne, ce qui se passait dans les territoires palestiniens, qui n’était pas souvent très beau à voir car ces territoires étaient bouclés à double tour par les Israéliens. J’ai eu droit à ces critiques, comme certains autres. Mais je m’en suis remise.Alexandra Schwartzbrod
Je suis extrêmement troublée car il y a là presque toute la trame de ce roman sur lequel je travaille depuis trois ans : Israël montré du doigt par le monde entier à cause d’une opération qui a dérapé, la brouille entre la Turquie et Israël, les Arabes israéliens accusés de manquer de loyauté envers l’Etat hébreu, le secrétaire-général de l’ONU qui monte au créneau, l’administration américaine qui sent qu’elle doit bouger… Je suis troublée mais pas surprise. Je n’ai pas bâti cette trame au hasard. Ce roman est extrêmement réfléchi. J’ai voulu raconter ce qu’il risquait de se passer si les dirigeants israéliens continuaient à se comporter comme ils le font depuis un certain temps : en gouvernant main dans la main avec l’extrême droite et avec un sentiment total d’impunité. Je ne pensais simplement pas que la réalité rejoindrait aussi vite la fiction.Alexandra Schwartzbrod
Et si Israël disparaissait ? (…) Tout débute par l’explosion d’une usine bactériologique en Russie qui libère le fléau de la peste. Des pèlerins contaminent La Mecque en plein hadj. Alors que les morts se comptent par centaines de milliers, la rumeur d’un complot juif enfle. Les bruits atteignent l’Etat hébreu, qui se retrouve au bord de la guerre civile. Le Point
“Adieu Jérusalem”, dit le titre en forme d’épitaphe : et c’est bien d’un adieu qu’il s’agit, lancé à une certaine idée fraternelle et ouverte de l’humanité, sacrifiée sur l’autel des intégrismes de tous poils, barbes ici, papillotes là. (…) Tout commence en Russie, dans une usine chimique à la Tchernobyl dont l’explosion engendre une contamination qui ramène sur le devant de la scène ce vieux mal qui répand la terreur : la peste noire, laquelle éclate, par pèlerins qui en véhiculent le germe, lors du grand rassemblement du hadj à La Mecque. Et comme toujours, quand le mal rôde, il faut un bouc émissaire. L’Histoire montre assez que les Juifs ont en la matière une bonne longueur d’avance : rien d’étonnant à ce que la colère arabe s’enflamme contre eux, et rien d’étonnant à ce que le conflit déjà exacerbé largue toutes les amarres pacifiques pour devenir affrontement irrationnel et suicidaire. Le Dauphiné
Les romans sont parfois de magnifiques ouvrages géopolitiques si l’auteur allie le talent d’écriture à de solides connaissances. C’est le cas d’Alexandra Schwartzbrod, journaliste à Libération, qui fut en poste à Israël de 2000 à 2003.Pascal Boniface
Il ne viendrait à personne l’idée d’accuser de racisme quelqu’un qui critiquerait le gouvernement américain, russe, chinois ou autre. S’élever contre la politique étrangère de George Bush par exemple en condamnant la guerre d’Irak, s’inquiéter de la situation des droits de l’homme en Chine ou du sort des Tchétchènes en Russie ne conduit pas à être accusé de racisme antiaméricain, antichinois ou antirusse. Si quelqu’un vient à critiquer l’action de Nicolas Sarkozy, on ne lui reprochera pas immédiatement de verser dans la francophobie. Il y a bien une spécificité israélienne en la matière. On confond très souvent à dessein l’opposition à la politique d’un gouvernement, la critique légitime qui peut en être faite, et une opposition à l’existence même de l’État ou une haine raciale contre son peuple. (…) De même, antisémitisme et antisionisme ne sont pas assimilables. L’antisionisme est l’opposition à l’existence de l’État d’Israël. (…) Confondre volontairement antisémitisme, antisionisme et critique de l’action du gouvernement israélien est malhonnête intellectuellement ... Pascal Boniface
Pouvez-vous imaginer la Chine, l’Iran ou même la Grande-Bretagne, envoyer un haut diplomate à une discussion qui définirait leur pays comme un État voyou? Participant au debat de Cambrige sur Israel Etat-voyou (oct. 2010)
Il y a des ministeres a Berlin qui a ce jour n’ont toujours pas examine leurs roles pendant les annees du nazisme. Der Spiegel
That is a first step — but it doesn’t go far enough. It plays to public interest in the history of the Foreign Ministry, but for this reason the findings should be made accessible for general research and passed on to the federal archives. The ministry should also look into the art collections at German embassies. Along with the Goethe Institute, every single embassy should have its history investigated. (…) Every ministry should investigate its own role during the Nazi era. That applies to institutions like the health or economy ministries, where, as yet, no investigations have been made. Claudia Roth

 


Attention, un scandale peut en cacher bien d’autres!


Alors que nos spécialistes en relations internationales à la Pascal Boniface  ne manquent jamais une occasion d’apporter leur petite contribution a la dernière mouture de la Solution finale  (attention pas des juifs cette fois-ci on est entre gens bien eleves mais de leur seul Etat mais non pas bien sur – cherchez l’erreur – des Etats americain, russe, chinois ou francais?) …


Ou que nos anciens diplomates ou révolutionnaires a la Hessel ou Debray  se recyclent dans les appels au boycott d’Israel ou les prestations de pom pom girls pour des organisations solution-finalistes comme le Hamas …


Pendant que, lorsqu’ ils ne priment  pas des ouvrages sur l’inexistence de non, pas la France, nos valeureux journalistes  jouent a la politique-fiction (non, pas: Et si la France disparaissait?) et que nos universites (Cambridge , s’il vous plait!) organisent des debats sur la voyoutude de non, pas l’Iran ou la Coree du nord que certains puissent se rejouir d’avoir “gagnés”…


Voici que l’on decouvre, a la faveur d’une enquete de quatre  historiens depeches par l’ancien ministre des Affaires étrangeres allemand Joschka Fischer sur le secret de polichinelle du passe nazi de l’ancien ministere de l’artisan du Pacte germano-soviétique et des Accords de Munich …

Que, 65 ans apres la guerre, nombre de ministeres allemands n’ont toujours pas termine leur dénazification !

 

 

Interview With Green Party Chief Claudia Roth

US historian Peter Hayes discusses the role of the German Foreign Office in the Nazi era

Germany’s Nazi diplomats

Débat relancé sur la diplomatie allemande sous le nazisme

L’Express/Reuters

25/10/2010

Le ministère allemand des Affaires étrangères a joué dans l’Holocauste des Juifs un rôle plus actif qu’on ne l’avait pensé jusqu’à présent, révèle une étude de quatre historiens paraissant jeudi en Allemagne.

Plusieurs dizaines d’années après l’effondrement du IIIe Reich, le ministère est resté un havre pour les anciens diplomates nazis, dévoile cet ouvrage collectif intitulé” Das Amt und die Vergangenheit” (Le Pouvoir et le passé).

Selon la thèse du livre, qui remet en cause le mythe voulant que les diplomates allemands aient gardé les mains propres, le ministère était parfaitement au courant des massacres des Juifs et “activement impliqué” dans ces initiatives.

Le livre, qui suscite la polémique outre-Rhin dès avant sa distribution, démontre aussi comment des dignitaires et sympathisants du régime nazi ont pu conserver un emploi au lendemain de la Seconde Guerre mondiale à l’abri du bouclier de respectabilité du ministère.

Depuis 1945, le ministère des Affaires étrangères allemand avait été plusieurs fois passé au crible, mais il en était sorti blanchi de toute tache du passé. C’est la décision de son ancien “patron” Vert Joschka Fischer, en 2005, qui a ‘soulevé le lièvre’.

“Le ministère des Affaires étrangères a pris part aux crimes nazis et, en tant qu’institution, a même été impliqué dans le meurtre de Juifs”, assure Eckart Conze, un des quatre historiens désignés par Fischer pour fouiller le passé du ministère sous le IIIe Reich.

“On peut en effet confirmer que le ministère était une organisation criminelle”, a-t-il affirmé au magazine Der Spiegel. Au sein de ce service, chacun, selon lui, savait que des Juifs étaient massacrés en Europe de l’Est.

“CHACUN A LA COMPTA SAVAIT CE QUI SE PASSAIT”

Joschka Fischer a mis sur pied cette commission d’historiens à la suite de critiques d’anciens diplomates sur son interdiction de diffuser les nécrologies d’anciens nazis dans le bulletin interne du ministère.

Une centaine d’entre eux, à la retraite ou en activité, s’étaient insurgés notamment contre son refus de publier une biographie de Fran Krapf, un ancien diplomate au passé nazi bien fourni.

Joschka Fischer a déclaré au Spiegel que la lecture de l’ouvrage des quatre historiens, une somme de 800 pages, l’avait “rendu malade”.

Selon ce document “Les diplomates étaient au courant de la politique envers les Juifs à tout moment et étaient activement impliqués” dans les massacres “à travers l’Europe”.

Dans une note de frais dont fait état Eckart Conze, un diplomate décrit ainsi le motif de son déplacement: “Liquider les Juifs à Belgrade.”

“Chacun à la comptabilité du ministère savait ce qui se passait”, ajoute-t-il en précisant que les fonctionnaires des Affaires étrangères étaient impliqués dans des tractations visant à déporter des Juifs en Grèce, France, Hongrie et Serbie.

Les auteurs de “Le Pouvoir et le passé” affirment encore que les chanceliers allemands de l’après-guerre, comme Konrad Adenauer ou Willy Brandt, ont facilité les carrières de diplomates au passé nazi en les nommant dans des pays arabes ou latino-américains ou leurs promotions passaient plus inaperçues qu’ailleurs.

Selon Eckart Conze, 573 des 706 fonctionnaires du ministère étaient membres du parti national socialiste en 1943 et ils en formaient encore plus de 40% de la hiérarchie dans les années 1950.

“L’Allemagne a jeté un regard honnête et douloureux sur son passé”, a déclaré à propos de cet ouvrage Elan Steinberg, vice président du Rassemblement des survivants et descendants de l’Holocauste, une organisation américaine.

Voir enfin:

Une étude accablante sur la diplomatie allemande nazie

RTL

28/10/2010

En bref – L’essentiel de l’info

28/10/2010 – 15h20

Selon une étude menée par quatre historiens publiée jeudi en Allemagne, le ministère allemand des Affaires étrangères a joué un rôle plus actif qu’on ne l’avait pensé jusqu’à présent dans la persécution et l’extermination des Juifs durant la Seconde Guerre Mondiale. Après la chute du régime de Hitler en 1945, tout avait été fait pour masquer le rôle joué par le ministère dans l’appareil nazi. En 2005, le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Joschka Fischer avait diligenté une commission indépendante d’historiens pour éclaircir cette page sombre de l’histoire allemande. Dimanche, une association de survivants de l’Holocauste s’est félicité du travail de mémoire réalisé.

En détails

Un des historiens responsables pour l’étude, Eckart Conze, a affirmé à l’édition dominicale du Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAS) que le “ministère des Affaires étrangères a participé activement dès le début à toutes les mesures de persécution, privation de droits, expulsion et d’anéantissement des juifs”.

Dans les archives, les historiens — deux Allemands, un Israélien et un Américain — sont notamment tombés sur des justificatifs de voyage du responsable du service des juifs, Franz Rademacher, qui inscrit comme motif d’un déplacement à Belgrade: “Liquidation des juifs à Belgrade et discussion avec des émissaires hongrois à Budapest”.

Par ailleurs, et malgré les efforts de dénazification, nombre d’anciens hauts diplomates de l’époque nazie ont tranquillement repris leurs fonctions au  ministère à partir de 1951, lorsqu’une loi a permis la réintégration dans la fonction publique de 150.000 anciens fonctionnaires épurés.

Dans les années 1960, souligne par ailleurs le rapport, un des principaux responsables de la politique étrangère du pays avait été Ernst Achenbach, un ancien diplomate qui s’était occupé des déportations lorsqu’il avait été en poste pendant la guerre à Paris. M. Achenbach, qui avait par la suite occupé un poste clé à la commission des  Affaires étrangères du parlement, s’était opposé jusqu’en 1974 à la ratification d’un accord avec la France visant à faciliter la mise en oeuvre de peines prononcées à l’encontre de criminels de guerre nazis.

“L’Allemagne a entrepris de se pencher honnêtement et douloureusement sur son passé”, a affirmé dans un communiqué Elan Steinberg, vice-président de l’Association américaine des survivants de l’Holocauste et de leurs descendants  à New York. “Les entreprises du passé qui ont visé à exonérer le ministère des Affaires étrangères et son personnel des crimes de l’Holocauste sont désormais catégoriquement réfutées”, a-t-il ajouté

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 20:16

 

 

RICHARD ROSSIN
http://laregledujeu.org/2010/11/10/3290/de-lunesco-et-ses-majorites/

tombeau_rachel

Le tombeau de Rachel

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Histoire appartient, parait-il, aux vainqueurs. Ce qui se passe est probablement gravissime et c’est d’ailleurs cette conscience qui a fait que le négationnisme est juridiquement condamnable. Pourtant, il est même des chefs d’État qui le pratiquent sans le moindre état d’âme. Ah ! Les États et les âmes. D’autres se contentent de protester mollement.

Des dénis d’Histoire il y en eut de nombreux. Je me souviens avoir mis en garde des cénacles chrétiens qui s’amusaient beaucoup à entendre Arafat (du nom de la montagne de la révélation de Mohamed, pseudonyme choisi à dessein) prétendre qu’il n’y avait jamais eu de Temple juif sous le dôme d’Omar. En effet, s’il n’y avait pas eu de Temple, il n’y avait pas eu là de marchands et donc pas de Jésus les chassant. Cela provoquait une certaine perplexité mais pas de nature à les faire réfléchir plus loin, l’Église leur parait tellement forte et absolument éternelle mais peut être rêvaient-ils simplement de voir disparaitre finalement le peuple qui les a précédés, dont est issu leur prophète et qui a survécu à leurs persécutions comme à leurs yeux fermés. Sans même remarquer que cela annoncerait leur propre disparition.

Le déni persiste devant la mort : les chrétiens sont pourchassés partout dans le monde musulman, vraiment partout, et au proche Orient il n’y a qu’en Israël que leur nombre augmente ; pourtant les congrégations sont nombreuses parmi les chrétiens d’Orient et souvent même d’Occident qui condamnent ce pays pour persécutions à l’exception de tout autre pays. Ce n’est pas la peur qui les fait parler mais les préjugés. A moins qu’il s’agisse d’une alliance autour du complexe du père ? Mais qu’importent ces recherches étiologiques : il faut d’abord traiter urgemment la fièvre épidémique, c’est un symptôme mortifère.

On m’a susurré à l’oreille que Charles Martel à Poitiers 732 aurait disparu des manuels scolaires, je n’ai pas vérifié mais je ne serai pas étonné puisqu’aujourd’hui l’UNESCO (qui a pourtant échappé au censeur égyptien Farouk Hosni) en est à rebaptiser les monuments du patrimoine culturel juif.

Bien sûr, il est possible d’avoir une vision angélique du monde arabe qui revendique le tombeau des Patriarches et celui de Rachel. En effet, Abraham, sous la pression de son épouse Sarah, est celui qui a chassé dans le désert Ismaël, leur ancêtre mythique et Rachel était l’épouse de Jacob qui s’appelait déjà Israël. Ce serait grandeur d’âme, nous avons déjà parlé.

Le monde occidental, à la fin du cauchemar de la deuxième guerre mondiale que son absence de vigilance et sa lâcheté avaient laissée exploser, développa une belle idée sur les cendres de la même idée que le premier conflit mondial avait fait naître. Je veux parler de l’Organisation des Nations Unies (ONU) successeur de la SDN. Et cette organisation en a créé une autre centrée sur la culture : l’UNESCO, celle qui sauva notamment le site d’Abou Simbel que les égyptiens, indifférents à leur patrimoine, allaient noyer dans le lac Nasser.

Nous assistons à un revirement complet de l’intérêt pour le patrimoine au point de revendiquer celui des autres, avec des arguments douteux pour s’y rattacher et une volonté farouche de ne jamais partager. Je comprends maintenant leur étonnement en 1967, lorsqu’Israël ne rebâtit pas le Temple sur son ancien site sur lequel s’élève aujourd’hui le dôme d’Omar et la mosquée El Aqsa… Eux l’auraient fait. Tout est mosquée. La déligitimisation passe par la culture.

Quant à l’ONU, elle est vraiment héritière de la Société des Nations (SDN) d’avant 1939, à vouloir à tout prix la paix on n’obtient que la guerre. L’assentiment à tout asservit et il faudra bien à terme une libération. L’Histoire ne se répète peut-être pas mais elle devrait bien servir d’exemple.

En matière de culture qui est l’objet de l’UNESCO, il est utile de rappeler encore en ce qui concerne le tombeau de Rachel qu’il avait été en 1615 attribué en exclusivité aux Juifs par le pacha de Jérusalem puis le site avait été acheté par le dirigeant juif anglais Moses Montefiore en 1841 aux autorités turques et qu’enfin c’est en 1996 que pour la première fois apparait le terme de « mosquée de Bilal bin Rabah » sans le moindre effet religieux évidemment. Aucun culte ne s’y est jamais célébré et les arabes eux-mêmes, que le lieu n’avait jamais intéressé et pour cause, ne l’avaient auparavant appelé autrement que tombeau de Rachel ; ce n’est qu’un lieu de pèlerinage pour les Juifs. On a le sentiment qu’à l’UNESCO la culture et la connaissance sont devenus du yaourt.

Dès lors, comment ne pas comprendre que cet organisme prétende organiser à Téhéran un colloque de philosophie  du 23 au 25 novembre 2010 ; l’Iran d’aujourd’hui est effectivement, de notoriété publique, un haut lieu de la philosophie et de la tolérance. Le grand Cyrus, dont le cylindre d’argile portant son Édit de Tolérance est exposé au siège de l’ONU à New York, doit se retourner dans sa tombe. Ahmadinedjad à propulsé en arrière l’Iran à des années lumières avant Cyrus, à l’âge de la pierre pour la lapidation.

L’UNESCO ne s’intéresse plus à ses valeurs de culture, d’éducation, d’amitié entre les peuples, de dialogue entre les civilisations, les cultures et les peuples, fondé sur le respect de valeurs partagées par tous ; les résolutions de l’UNESCO, comme celles l’ONU d’ailleurs, ne sont que le résultat des votes de pays avec leurs majorités automatiques. C’est une faillite absolue qui limite la démocratie à son apparence, ses votes mais sans ses valeurs, c’est une démagocratie, une tyrannie. Demain l’organisme nous apprendra qu’il n’y a jamais eu de négriers musulmans et que l’esclavage n’a jamais existé dans le monde arabe, majorité oblige. Le politique s’est emparée de l’Histoire. Faut-il laisser ce gouffre financier pour les contributeurs occidentaux aux mains de prédateurs qui se désintéressent de la culture et ne contribuent pas ? depuis des années est

 

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10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 17:04

 

 

Tombeau de Rachel - B.Netanyahou à Ban Ki Moon "N'effacez pas 4000 ans d'histoire et ne déformez pas des faits historiques simplement par intérêt "

 

Ban Ki Moon, Ashton Obama and Co poussent des cris d'Orfraie lorsque les juifs construisent sur leurs terres mais n'hésitent pas à les spollier de leur patrimoine

 


Rachel's Tomb

 

Il faut rappeler que le tombeau de Rachel a été attribué en exclusivité aux Juifs par le pacha de Jérusalem en 1615.

 

 En 1830, les Turcs ont également émis un « firman » donnant force juridique à la reconnaissance du caractère juif de la Tombe de Rachel.

 

 

 

"N'effacez pas 4 000 ans d'histoire"

Les Nations unies ne devraient pas effacer 4 000 ans d'histoire liant le peuple juif au Tombeau des Patriarches et à la Tombe de Rachel. C'est ce qu'a déclaré le Premier ministre Binyamin Netanyahou lors de sa rencontre avec le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, lundi soir à New York.

Le Premier ministre, Binyamin Netanyahou, rencontre le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. 
PHOTO: AP , JPOST

"La nation juive jouit de liens forts avec ces deux sites depuis près de 4 000 ans", a-t-il poursuivi, avant de l'appeler à rectifier les récents commentaires de représentants de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture), selon lesquels ces deux lieux constituent des "territoires palestiniens occupés". L'organisation a également classé les sites comme hébergeant d'abord, et avant tout, les mosquées Al-Haram Al-Ibrahimi et Bilal Bin Rabath.

"Plus d'un milliard de personnes reconnaissent ce lien, qui est précisé dans la bible", a ajouté Netanyahou. "Ne déformez pas des faits historiques simplement par intérêt politique." La semaine dernière, l'Etat hébreu a annoncé qu'il ne coopérerait pas avec l'Unesco concernant les décisions prises pour ces deux sites.

Enfin, le Premier ministre a profité de sa rencontre avec Ban Ki-moon pour lui faire connaître l'intention israélienne de se retirer du secteur Nord du village de Ghajar, situé sur la frontière israélo-libanaise. Dès son retour en Israël, Binyamin Netanyahou soumettra ce projet au vote du cabinet de sécurité.

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9 novembre 2010 2 09 /11 /novembre /2010 07:32

 

http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=19381109

La nuit du 9 au 10 novembre 1938 reste l'un des plus tristes moments de l'histoire allemande.

Après les accords de Munich, les habitants du Reich (y compris les habitants de l'ex-Autriche) croient la paix préservée et, comme les autres Européens, manifestent leur jubilation ! Adolf Hitler est dépité par les acclamations populaires dans son pays même. «Avec ce peuple, je ne puis encore faire une guerre», se plaint-il (*). Lui-même s'en veut d'avoir cédé à Munich en concédant un compromis !

Il déplore aussi qu'une fraction seulement du demi-million de Juifs allemands aient émigré au bout de cinq ans de brimades et de lois antisémites. Il veut accélérer le mouvement pour que le Reich devienne enfin «judenrein» (sans aucun Juif).

Et voilà que se présente l'occasion de reprendre la main !... C'est l'agression le 7 novembre d'un conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris, Ernst vom Rath, par un jeune juif polonais.

 

Herschel Feidel Grynszpan tue Vom Rath pour venger sa famille

Les origines du pogrom

À l'annonce de la mort de vom Rath, dans la soirée du 9 novembre, tandis que Hitler et tous les dignitaires nazis se retrouvent à Munich pour commémorer le putsch de la Brasserie, le ministre allemand de la propagande Joseph Goebbels dénonce un «complot juif» contre l'Allemagne. Soucieux de revenir au coeur du système de pouvoir, il convainc le Führer de frapper les consciences allemandes et de les retourner à l'occasion d'une opération spectaculaire comme il en a le secret.

Ayant rallié le Führer à son idée, Goebbels mobilise dans la nuit du 9 novembre les militants nazis, avec le concours des Gauleiter (gouverneurs de régions) réunis à Munich. Il jette les militants nazis dans les rues pour un pogrom de très grande ampleur à l'image des émeutes antijuives qu'encourageait au XIXe siècle l'administration du tsar.

Le drame

Les sections d'assaut nazies («Sturm Abteilung» ou SA), fortes de plus d'un million de membres, et les Jeunesses hitlériennes s'en prennent aux synagogues et aux locaux des organisations israélites, ainsi qu'aux magasins et aux biens des particuliers.

Les agresseurs sont pour la plupart en tenue de ville pour laisser croire à un mouvement populaire spontané.

Près d'une centaine de personnes sont tuées à l'occasion de ce gigantesque pogrom. Une centaine de synagogues sont brûlées et 7500 magasins sont pillés.

La violence dépasse les bornes à Berlin et Vienne (annexée au Reich en mars 1938), où vivent les plus importantes communautés juives. Très rares, notons-le, sont les Allemands qui tentent de secourir leurs concitoyens persécutés.

Poésie déplacée

Le petit peuple berlinois donnera à ces premières violences antisémites planifiées en Allemagne le nom poétique de «Nuit de Cristal» (en allemand«Reichskristallnacht»), en référence aux vitrines et à la vaisselle brisées cette nuit-là. À cette appellation passée dans l'Histoire mais empreinte d'un certain cynisme, les historiens allemands préfèrent celle de «Novemberpogrom» (lepogrom de Novembre).

La communauté juive sera taxée d'une énorme amende pour cause de tapage nocturne (ça ne s'invente pas). 35.000 juifs environ seront aussi arrêtés et envoyés dans des camps. Ils seront pour la plupart libérés contre rançon et sous réserve de présenter un visa d'émigration. L'extermination n'est pas encore d'actualité mais l'exode va s'accélérer dans les mois suivants malgré les obstacles dressés par les autres pays.

Par ailleurs, conséquence notable de la Nuit de Cristal et des débordements cafouilleux des SA, la gestion de la «question juive» (en allemand «Judenfrage») va échapper à Goebbels et revenir désormais à Heydrich et Himmler, autrement dit auxSS (Schutzstaffel), le corps d'élite fanatique de l'État hitlérien.

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7 novembre 2010 7 07 /11 /novembre /2010 12:09

 

 

Interview de David G. Littman et de Paul B. Fenton sur « L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 »

http://veroniquechemla.blogspot.com/2010/11/interview-de-david-g-littman-et-de-paul.html


L'exil+au+Maghreb+Condition+sous+islam.jLe 9 novembre 2010, sera publié le livre « L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 » de Paul B. Fenton et David G. Littman aux Presses universitaires de Paris Sorbonne. Cet ouvrage majeur présente une anthologie chronologique de récits de témoins oculaires en Algérie et au Maroc. Puis, par une sélection d’archives du Quai d’Orsay, du Foreign Office, de l’Alliance israélite universelle(AIU) et de son homologue britannique l’Anglo-Jewish Association, il décrit les efforts diplomatiques déployés en faveur des Juifs maltraités au Maghreb. Il démythifie la « tolérance interconfessionnelle égalitaire et harmonieuse sous l’islam incarnée par al-Andalous ».


Comment est né ce livre ?
David+Littman.jpg
David G. Littman : Je me suis intéressé au destin des Juifs du Maghreb lors d’une mission humanitaire au Maroc en 1961 pour amener des enfants Juifs clandestinement en Israël (« Opération Mural »).
Dès 1969, j’ai effectué des recherches sur leur histoire et celle des Juifs d’Orient, au quai d’Orsay, puis à la bibliothèque de l’Alliance Israélite Universelle (AIU) où ces archives étaient alors peu explorées. J’y ai découvert les fragments d’une mémoire collective faite de persécutions, de brimades et d’humiliations, dont la période coloniale et l’exode dès 1948 avaient presque effacé le souvenir.
J’ai confronté ces témoignages avec les rapports de l’homologue britannique de l’Alliance, l’Anglo-Jewish Association (AJA), et les documents du Foreign Office (FO) à Londres.
Les archives de l’AIU ont constitué une source incontournable : elles éclairent de l’intérieur la condition abjecte de la grande majorité des Juifs du Maghreb, détruisant des mythes.
En 1972, j’ai discuté à Jérusalem avec deux historiens éminents du judaïsme oriental, Shlomo Dov Goitein et Hayyim Zeev Hirschberg. Le premier m’a vivement encouragé à poursuivre mes recherches originelles et le professeur Hirschberg m’a proposé de me concentrer sur le Maroc et de collaborer à l’ouvrage qu’il écrivait sur l’histoire des Juifs du Maghreb.
Afin d’assurer une vision équilibrée, Hirschberg a proposé de compléter la documentation de l’AIU avec des récits de voyageurs non-Juifs du XIXe siècle et des siècles précédents.
Par son intermédiaire, j’ai rencontré en 1975 un doctorant, Paul B. Fenton qui avait visité des communautés juives en voie d’extinction au Maroc et m’a communiqué des sources hébraïques et arabes.
Malheureusement, le professeur Hirschberg est mort en janvier 1976 – six mois après une longue période de travail en commun chez moi – sans avoir achevé l’ouvrage projeté.
J’ai décidé de poursuivre ce thème d’étude que j’ai évoqué dans plusieurs articles et une monographie (1985) sur la mission au Maroc en 1863-1864 de Sir Moses Montefiore.
A partir de 1986, mes obligations de représentant d’organisations non gouvernementales (ONG) à la Commission des droits de l’homme aux Nations unies à Genève et ma collaboration à d’autres travaux historiques m’ont éloigné de ce projet.
Beaucoup plus tard, je l’ai repris avec mon ami devenu professeur, Paul B. Fenton.
C’est donc le fruit d’un labeur entamé il y a 40 ans que nous présentons dans notre livre.
Quelles sont les originalités de ce livre ?
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Paul B. Fenton : Fruit de longues années de recherche, c'est la première tentative de cerner la réalité historique de la condition sociale et juridique des Juifs en Algérie et au Maroc sous l'islam, depuis le haut Moyen-âge jusqu'à l'époque de la colonisation.
L'originalité du livre tient surtout à la richesse de ses sources documentaires. A ce jour, aucun autre livre n’a fourni un corpus aussi considérable et varié de textes juridiques, littéraires et historiques, souvent extraits d'éditions rares ou inédites, car provenant d'archives.
Voyageurs, aventuriers, diplomates, médecins, juristes, chroniqueurs et enseignants - Juifs, chrétiens et musulmans - y sont mis à contribution dans une vaste anthologie qui fournit aux lecteurs et chercheurs les sources premières, et, pour certaines, traduites en français pour la première fois, entre autres, de l'anglais, de l'allemand, de langues scandinaves, de l'arabe, de l'espagnol, de l'hébreu et du hollandais.
Chaque document est présenté et commenté de façon à mettre en évidence la singularité de son témoignage.
Carte+Alg%C3%A9rie.jpg
Le tout est accompagné d'une riche iconographie de documents historiques, de gravures artistiques et de photographies journalistiques, souvent méconnus.
Comment vous êtes vous répartis entre co-auteurs le travail ?
David G. Littman : J’avais réuni une immense documentation provenant de l’AIU et du Foreign Office, en plus des rapports de voyageurs dont certains étaient en français et d’autres que j’avais fait traduire dans cette langue. Paul B. Fenton a traduit et présenté des textes juridiques musulmans, des chroniques arabes et hébraïques et des textes judéo-arabes.
Nous avons approfondi la recherche des récits de voyageurs, et il a effectué un nouvel examen des dossiers de l’AIU relatifs au Maroc, avec une attention particulière pour les documents en hébreu qui y sont nombreux.
Nous avons ensemble choisi des illustrations.

Carte+Maroc.jpg
Pourquoi ce titre qui se réfère à la galût ?
Paul B. Fenton : Les Juifs du Maghreb ont désigné leurs souffrances par ce terme : galût, mot hébreu qui signifie « exil » ou « captivité ».
David G. Littman : J’ai constaté lors de ma mission humanitaire en 1961 que les Juifs du Maroc cherchaient par tous les moyens à quitter leur pays natal pour retourner dans leur terre ancestrale.
Pourquoi avoir centré votre livre sur le Maroc et l’Algérie ? Ces deux pays sont-ils représentatifs de la condition juive au Maghreb ?

Paul B. Fenton : Depuis l’époque de l’expulsion des Juifs d’Espagne, le Maroc et l’Algérie comptaient la plus grande présence juive en « terre d’islam ». Ces deux pays ont été très tôt des pôles d’intérêt pour les Européens. On y trouve donc le plus grand nombre d’informations de sources juives, européennes et musulmanes, sur la condition des Juifs sous l’islam.
A la différence de l’Egypte et du Liban où il y avait des communautés chrétiennes importantes, les pays du Maghreb constituent un paradigme unique : du fait de la quasi-disparition des chrétiens, ils abritaient dès le XIIe siècle une population composée essentiellement de musulmans et d’une minorité juive.

Delacroix+mari%C3%A9e+juive+Alger.jpg
Combien de Juifs vivaient au Maghreb durant la période étudiée ?
David G. Littman : Ce nombre a varié au fil des siècles, en fonction des vicissitudes subies par les Juifs ; il est difficile à évaluer.
Probablement moins de 50 000 Juifs ont survécu au Maghreb au Moyen-âge, mais à l’aube du XXe siècle ce nombre s’est élevé à plus de 200 000 âmes et en 1948 il a dépassé 400 000 âmes – et plus de 500 000 si l’on y inclut les Juifs de Tunisie.
De nombreux centres d’études rabbiniques se trouvaient au Maghreb. Quelle est la place du Maghreb dans le judaïsme et l’histoire des Juifs ?
Paul B. Fenton : Il faudrait un nouveau livre pour répondre à cette question.
Andreas+Mattha%C3%BCs+Wolfgang+Juif+Alge
Tahert en Algérie, mais surtout Fès au Maroc, étaient des foyers rayonnants de culture juive dès le Xe siècle lorsque leurs savants entretenaient une correspondance régulière avec les grandes yechivoth (académies talmudiques) de Babylonie.
Salomon b. Juda, Juif de Fès, est même devenu le recteur de l’académie de Jérusalem en Orient.
En Occident, le Maghreb a également fourni à l’Espagne des érudits comme le juriste Isaac al-Fasi (originaire en fait de Constantine) et le poète et grammairien Dunach b. Labrat, qui ont contribué aux débuts de l’essor de la culture judéo-andalouse.
Depuis, une chaîne continue d’éminents rabbins a traversé les siècles, dont la figure de proue fut sans doute au XVIIIe siècle R. Hayyim Ibn Attâr.
De plus, les rabbins de l’Algérie furent les premiers à répondre massivement à l’appel du sionisme spirituel au XIXe siècle et vinrent renforcer la présence juive en Eretz Israël.

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Vous présentez 300 documents et 73 illustrations dans votre livre. Comment les avez-vous choisis ?
David G. Littman : Notre critère de choix était le sujet traité : les relations quotidiennes et traditionnelles entre Juifs et musulmans.
Votre première partie est constituée de 135 témoignages oculaires de voyageurs européens. Quelles sont vos sources ?
David G. Littman : Ces très nombreux récits proviennent d’origines diverses : française, anglaise, allemande, hollandaise, italienne et scandinave.
Leurs descriptions des humiliations obligatoirement infligées aux Juifs maghrébins concordent toutes. Elles les présentent dans toute leur rigueur dès le XIIe siècle.
Nous en reproduisons beaucoup d’exemples émanant de voyageurs, de diplomates, de médecins et d’esclaves pris par les corsaires barbaresques.
Fran%C3%A7ois+Claudius+Comtt+Calix+March
De nombreux voyageurs partageaient l’antijudaïsme de l’époque. Cependant, sous leur plume, on note un accent de compassion, voire de commisération face aux souffrances des Juifs. Prenons le cas du révérend Lancelot Addison qui résidait comme aumônier à Tanger (acquis par Charles II d’Angleterre) de 1662 à 1669. Il décrit la condition des Juifs comme « une autre forme d’esclavage » (doc. A 45). A la même période au Maroc, Germain Mouette écrit : « Il leur [Nda : les Juifs] est très rarement fait justice dans ce pays ». (doc. A 47)
Les documents qui émanent de témoins oculaires objectifs et de victimes donnent un reflet fidèle de la réalité maghrébine. Ils font entendre les voix du petit peuple.
Que répondriez-vous à ceux alléguant que vous auriez brossé un tableau à charge ? Y a-t-il des récits donnant une image différente de la condition juive au Maghreb et nuançant ce tableau sombre ?
David G. Littman : Nous avons publié des documents montrant que certaines autorités musulmanes pouvaient manifester une compréhension favorable aux Juifs à différentes époques. Sans la protection (« dhimma ») du sultan, le sort des Juifs aurait été encore pire.
La publication de ces centaines de témoignages, à forte charge émotive, ne vise pas un dessein polémique. Nous ne souhaitons pas attiser de vieilles rancunes ou freiner les tentatives de dialogue interreligieux.
Nous sommes persuadés – comme Bat Ye’or l’a affirmé dans ses écrits – que tout dialogue entre Juifs et musulmans qui ne reconnaîtrait pas la réalité historique de la dhimmitude, est condamné à s’enfermer dans des boniments infructueux et obérant un avenir fondé sur l’acceptation de l’altérité dans l’égalité.
Quant à l’allégation que nous aurions brossé « un tableau à charge », ces 720 pages démontrent la vacuité et l’inutilité de ce genre d’allégations polémiques et « politiques ».
Notre livre ne prétend pas être exhaustif, mais nous défions celui ou celle qui voudrait apporter une contradiction de réunir autant de textes qui montreraient que les Juifs ont vécu heureux et égaux aux musulmans au Maghreb durant la période étudiée.
Magna est veritas, et praevalebit / La vérité est puissante, et triomphera.

Au fil des siècles, quelles sont les lignes de continuité et les évolutions ?

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Paul B. Fenton : Même si, lors de sa conquête de l’Afrique du Nord et d’autres régions, l’islam a épargné « les gens du Livre » (Juifs, chrétiens), tandis que les autres peuples conquis devaient embrasser la nouvelle religion ou être massacrés, la théologie et la législation musulmanes ont tout mis en œuvre pour contraindre les Juifs et les chrétiens à se convertir.
Les brimades physiques et économiques liées au statut du dhimmi ont fini par éroder les communautés chrétiennes au Maghreb. Des communautés chrétiennes jadis florissantes : le christianisme nord-africain préislamique avait donné un des pères de l’Eglise, St Augustin, mort à Hippone (aujourd’hui Annaba, Algérie).
Les communautés juives ont tenu bon, mais au prix d’immenses sacrifices. Leur histoire est ponctuée par une longue série de massacres, de persécutions et de conversions forcées, dont le paroxysme est marqué par leur extermination à l’époque des Almohades (1147-1269) et par l’activité anti-judaïque du théologien Abd al-Karîm al-Maghîlî (vers 1493) de Tlemçen dont les prédications haineuses peuvent être comparées à l’œuvre de Luther.
Les écrits de ce théologien musulman feront parties des premiers textes imprimés au Maroc au XIXe siècle et il restera une référence jusqu’à la colonisation.
J’ajouterais que les débuts de la colonisation française, tant en Algérie qu’au Maroc, ont correspondu à des périodes de grandes souffrances pour les Juifs, boucs-émissaires traditionnels de la frustration musulmane.
Le décret Crémieux de 1870, qui a octroyé la nationalité française aux Juifs nés en Algérie, les soustrayant ainsi à leur statut dhimmi, a provoqué une recrudescence considérable de l’antisémitisme arabe en Algérie.
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Si les Juifs ont pu se maintenir au Maghreb, c’est grâce à « la raison d’Etat » qui reconnaissait dans leur industrie commerciale et leurs habiletés intellectuelles et artistiques une source d’exploitation utile.
C’est cette double prospérité, spirituelle et économique, maintes fois pillée par leurs concitoyens musulmans, qui leur donna la force de survivre.

L’idée dominante, y compris dans des manuels scolaires français d’histoire, est celle d’une coexistence interreligieuse heureuse et égalitaire sous l’islam. Votre livre dépeint une image sombre et bouleversante de la condition juive sous l’islam : celle de la dhimmitude faite de souffrances, d’humiliations, de massacres, de conversions forcées, de viols, de pillages, émaillée d’accusations de crimes rituels, etc. Pourquoi ce contraste ? Y a-t-il eu des périodes de tolérance ou des amitiés entre Juifs et musulmans ?
Paul B. Fenton : D’aucuns veulent nous faire croire que l’expérience juive au Maghreb était d’une sérénité idyllique que seul l’avènement du sionisme au XXe siècle est venu troubler.
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Les témoignages rassemblés dans notre livre, émanant de sources juives et non juives, sont accablants : ils révèlent une succession ininterrompue de souffrances à travers les siècles.
Il faut en finir une fois pour toutes avec le mythe de l’« Age d’or ». Il n’y a jamais eu une coexistence interreligieuse heureuse et égalitaire sous l’islam.
Ce n’est que sous les protectorats français et espagnol que le judaïsme maghrébin a connu une ère de répit et de bonheur. «L’invité ne se rappelle que de la dernière nuit », dit le dicton judéo-arabe. Ce sont les souvenirs de cette période prospère qui ont faussé notre vision historique.
Cependant, la mémoire juive collective a manifesté toute sa clairvoyance au lendemain de la décolonisation, sinon on ne comprend pas pourquoi le judaïsme nord-africain a choisi, dans sa quasi-totalité, de quitter sa patrie ancestrale.
Cela n’empêche pas qu’il y eut, sur le plan individuel, des fortes amitiés entre Juifs et musulmans, tant qu’elles n’étaient pas troublées par l’hostilité collective.
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Votre seconde partie est constituée des archives de l’AIU et des diplomaties française et britannique. L’AIU a été fondée en 1860 par six juifs français qui ont exprimé dans leur Appel leur pensée conjuguant le judaïsme et des idées de la révolution de 1789 : égalité des droits, liberté, etc. Ces fondateurs ont combattu pour toutes les minorités religieuses persécutées, en particulier pour les Juifs au Maroc, les chrétiens au Liban, les protestants en Espagne. Ils ont accordé un intérêt prioritaire à l’accès à l’éducation et à la culture françaises en vue de l’émancipation et la « régénération » des Juifs, afin que ceux-ci deviennent des citoyens modernes, dans le monde entier. Que révèlent les archives de l’AIU ?

David G. Littman : Les premiers documents remontent aux débuts de la pénétration de l’AIU au Maroc avec la fondation de la première école juive à Tétouan fin 1862.
En 1863, Adolphe Crémieux est devenu président de l’AIU.
Des centaines de lettres confirment indiscutablement les récits de voyageurs européens à l’âge du libéralisme et de l’émancipation.
Jean-Jules-Antoine+Lecomte+du+Nou%C3%BF+
Dans leur grande majorité, ces documents décrivent la situation avilissante et vulnérable des Juifs dans les pays du Maghreb et les humiliations qu’ils subissaient. La précarité de leur situation s’aggravait dans certaines régions plutôt que d’autres.
Ces textes révèlent le courage extraordinaire des représentants de l’AIU qui s’efforcèrent de protéger les populations locales et, avec abnégation, défendirent des causes humanitaires face aux multiples périls, agressions et injustices dont souffraient quotidiennement leurs coreligionnaires.
Les archives de l’AIU fournissent des documents historiques de première importance relatifs à des événements qui ont été complètement oubliés par des chroniqueurs, tels le massacre des Juifs de Casablanca et de Settat en 1907 – une cinquantaine de Juifs furent tués, des centaines blessés, femmes et filles subirent les pires outrages, des Juifs enlevés ont été ensuite vendus – et le pogrom de Fès en 1912 au cours duquel plus de soixante israélites sont morts, une cinquantaine furent blessés, le tiers du mellah a été livré aux flammes, le quartier Juif entièrement mis à sac, une population juive de 10 000 âmes réduite à 8 000 par l’exode et survivant par la charité.
Ce pogrom de Fès a marqué profondément la mémoire collective du judaïsme marocain et constitue l’un des facteurs majeurs de l’exode massif des Juifs marocains au lendemain de l’indépendance de leur pays ancestral en 1948.
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Dans ces archives de l’AIU, on relève aussi des récits captivants de portée plus générale, décrivant, entre autres, des événements publics, des coutumes locales, des faits folkloriques, des superstitions.
Grâce à ces documents, on peut dresser un tableau comparatif de la condition juive dans diverses régions du Maghreb de cette époque, ainsi que des réactions des individus et de la collectivité juive.
La documentation de l’AIU relative au Maroc est probablement la plus complète. Elle reflète les multiples aspects de l’existence juive au Maroc dans les domaines sociaux, culturels et éducatifs que d’autres auteurs ont décrits plus en détail.
Les lettres provenant de ces archives, publiées pour la plupart pour la première fois dans notre livre, ont été sélectionnées en fonction de la lumière qu’elles projettent sur les relations judéo-arabes au Maroc. Elles illustrent l’état d’humiliation perpétuelle, d’hostilité latente et, à l’occasion, de violence physique qui fut le lot presque quotidien des masses juives au Maroc jusqu’à l’orée de la Première Guerre mondiale.
Quel est le rôle des Juifs français et britanniques, notamment de Sir Moses Montefiore, à l’égard de leurs coreligionnaires au Maroc et en Algérie ?
David G. Littman : Je donnerai quelques exemples sur le Maroc, une situation bien différente de celle des Juifs en Algérie après la conquête française (1830).
En cette période de grandeur impériale, certains milieux de la noblesse et du clergé en Angleterre étaient animés par des aspirations messianiques. Mûs par l’humanisme de cette époque libérale, les Juifs y étaient reconnus comme héritiers d'un passé glorieux, digne de sympathie et d’intérêt, notamment là où l'Angleterre avait des préoccupations politiques et stratégiques. En 1837, la jeune reine Victoria a anobli Moses Montefiore, apparenté à la famille Rothschild.
A Londres, le Board of Deputies – organisation représentant les Juifs britanniques -, sous la présidence de Sir Moses, avait établi un comité de secours aux Juifs du Maroc pour assister ceux de Tétouan et de Tanger réfugiés à Gibraltar et à Algésiras durant la guerre hispano-marocaine (1860). Il en est résulté la première école de l’AIU à Tétouan fin 1862 avec, à ses débuts, un effectif de plus de 100 élèves sous la protection conjointe des Français et des Anglais.
Grâce à son étroite collaboration avec Lord Palmerston, Premier ministre, et au dynamique Earl Russell, ministre des Affaires étrangères, Sir Moses Montefiore avait rempli des missions à l'étranger en faveur de ses coreligionnaires. L’Angleterre le soutint par une aide diplomatique lorsqu’il décida de partir au Maroc dès que furent connues ce qu’on appelait les « atrocités marocaines » mettant en cause l'Espagne catholique. En fait, « l’affaire de Safi » en 1863 a concerné la mort subite du consul espagnol et l’accusation par le sous-consul que le domestique Juif du consul avait empoissonné ce diplomate avec la complicité d’autres Juifs. Espérant améliorer leur situation misérable et libérer les Juifs injustement incarcérés, Montefiore, octogénaire, a entrepris une mission humanitaire au Maroc où il avait aussi de proches parents.
La plupart des lettres provenant du Maroc se terminent par un appel lancé aux gouvernements britannique et français pour «soulager les Juifs du Maroc de l'oppression des autorités maures». Des supplications furent offertes dans toutes les synagogues, et le 17 novembre 1863 Sir Moses quitta Douvres.
Ayant rencontré le Premier ministre à Madrid, Montefiore et sa suite furent reçus cérémonieusement par le gouverneur britannique à Gibraltar et par la communauté juive, ainsi que par les Juifs réfugiés du Maroc. Puis ils traversèrent le détroit de Gibraltar sur un navire dépêché par l’Amirauté jusqu’à Mogador.
Le 1er février 1864, Montefiore fut accueilli à Marrakech par le sultan lors d’une cérémonie fastueuse.
Le 5 février 1864, Sir Moses a reçu un dâhir (édit impérial) destiné à « rendre justice aux Juifs », c’est-à-dire la justice islamique selon la sharîa.
A son retour, il en fit part à la reine d’Espagne, à l’empereur Napoléon III et à la reine Victoria quand il les rencontra. Il donna à chacun de ces souverains un exemplaire de ce dâhir qui a été loué chaleureusement par la Chambre des Communes.
L’accumulation des doléances après sa mission au Maroc indique, paradoxalement, que ce dâhir provoqua l'effet contraire de celui recherché. Comme le fit remarquer dans son rapport (AIU, 1876) l'orientaliste français Joseph Halévy, ce dâhir fut rédigé en des termes trop vagues pour qu'il pût avoir une valeur pratique quelconque.
Un autre dâhir (« une mise au point ») l’a suivi selon le chroniqueur de la cour, al Nasiri, annulant le premier qui «présentait simplement un clair énoncé de la loi religieuse, pilier du pacte de protection », c’est-à-dire la dhimma.
En 1950, André Chouraqui écrivait : « Bien que leur situation se soit améliorée progressivement depuis l’établissement du protectorat français [Nda : 1912], les Juifs sont encore politiquement des dhimmis » (La condition juive de l’israélite marocain, préface de René Cassin).
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Votre iconographie remarquable de 73 illustrations, dont dix en couleurs - cartes, tableaux (Delacroix, Dehodencq), photos –, revêt plusieurs dimensions : historique, géographique, artistique, sociologique, religieuse… On a l’impression qu’elle a longtemps été méconnue, voire en partie ignorée…
 

Paul B. Fenton : Les illustrations ont été sélectionnées surtout en fonction de la lumière qu’elles jettent sur les relations judéo-musulmanes. Il serait trop long de détailler chaque illustration.
Un exemple : la gravure de Césare Biseo des Têtes de rebelles marocains suspendues aux portes de la ville de Fès, publiée par Edmondo De Amicis, dans son superbe ouvrage sur Le Maroc.
De Amicis explique que les têtes de rebelles étaient apportées et présentées au sultan.
« Après quoi les soldats impériaux prennent aux cheveux le premier Juif qu’ils rencontrent, le forcent à vider la cervelle et à remplir le crâne d’étoupe et de sel. On suspend ces têtes à une des portes de la ville ».
Cette corvée ignoble, qui faisait partie des mesures vexatoires à l’encontre des Juifs, leur était dévolue depuis des siècles. Il est vraisemblable qu’elle est à l’origine du terme même qui désignait le quartier Juif au Maroc, le mellâh, « lieu de salaison » !
Pour illustrer un aspect des nombreuses humiliations subies par les Juifs en Algérie, Honoré Fisquet montre dans son Histoire de l’Algérie (1842), peu après la conquête française, dans un croquis dessiné sur le vif un gamin qui saute sur le dos d’un vieux rabbin pour jeter son chapeau dans la fange sans que sa victime ose le réprimander pour son impudence.

Comment le Maroc et l’Algérie présentent-ils les Juifs dans leur histoire nationale ?
Paul B. Fenton : L’immense contribution des Juifs à l’économie et à la culture de l’Algérie et du Maroc a été longtemps ignorée, voire effacée par les autorités publiques.
Rappelons que la ministre de la culture Khalida Toumi, dans un entretien à un journal arabophone As-Shourouk, en février 2009, a parlé de « déjudaïser la culture algérienne ». Sait-elle seulement que, grâce à leur importation de blé en Algérie les Juifs ont maintes fois sauvé les populations musulmanes de la famine aux XVIIIe et XIXe siècles ?
Au Maroc aussi, on déjudaïse. Les noms Juifs de ruelles des mellahs, vidées de leurs Juifs, ont été islamisés. Rien ne figure dans les manuels scolaires sur la présence deux fois millénaire de ces Juifs qui étaient là avant l’arrivée des Arabes. De nombreux jeunes ignorent jusqu’à l’existence passée des Juifs dans leur pays.
S’il est vrai que l’on a inauguré en 1997 à Casablanca un musée du judaïsme marocain, le seul musée Juif dans tout l’espace arabo-musulman, ce fut une initiative du Conseil des communautés israélites du Maroc et non d’un organisme arabe.
Cependant, on assiste timidement, surtout au Maroc où l’hébreu est enseigné dans plusieurs universités, à l’éclosion d’un certain intérêt pour l’histoire des Juifs du pays. Quand on commence à gratter les archives commerciales, juridiques et sociales, le fait est inévitable.
Mais beaucoup de ces études sont encore empreintes des clichés et de parti pris anti-Juifs.
Ceux-ci défigurent même les pages d’un grand universitaire marocain qui eut le mérite de susciter l’intérêt pour l’histoire des Juifs du Maroc. Malheureusement, quand on lit de près ce qu’il écrit, on y discerne une tendance « révisionniste » qui passe sous silence les pages ensanglantées et minimalise constamment les souffrances, en suggérant souvent que ce sont les Juifs eux-mêmes qui les ont provoquées !


Paul B. Fenton est professeur de langue et de littérature hébraïques de l’Université Paris-Sorbonne. Il est spécialiste de la civilisation juive en « terre d’islam ». 

David G. Littman est licencié en histoire moderne et sciences politiques de Trinity College Dublin. Il a publié de nombreux articles sur les Juifs du Maghreb et de l’Orient. Depuis 1986, il se consacre à la défense des droits de l’homme aux Nations unies. 

Paul B. Fenton et David G. Littman,  L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 ». Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2010. 800 pages. ISBN:  978-2-84050-725-3
Livre disponible à la librairie des PUPS - 8, rue Danton, 75006 Paris - dès le 9 novembre 2010 et dans les autres librairies le 25 novembre 2010
AGENDA DES AUTEURS

SALON DES ECRIVAINS DU B'NAI B'RITH LE 14 NOVEMBRE 2010

Les deux auteurs seront présents au 15e Salon des écrivains du B'nai B'rith qui aura lieu le 14 novembre 2010, de 14 h à 19 h, à la Mairie du XVIe arrondissement de Paris, avenue Henri Martin, 75116 Paris. Renseignements : 01-55-07-85-45.

CONFERENCE A L’AIU LE 17 NOVEMBRE 2010

Le Collège des études juives & la Bibliothèque de l’Alliance israélite universelle organisent, dans le cadre du 150e anniversaire de l’Alliance, et en présence d’Albert Memmi, la conférence, suivie d’une réception, Les Juifs du Maghreb, de l’exil à l’exode, le mercredi 17 novembre 2010 de 19 h à 21 h 30 à l’occasion de la parution de L’exil au Maghreb avec les deux auteurs, Paul B. Fenton et David G. Littman, ainsi que Jean-Pierre Kuperminc (directeur de la Bibliothèque de l'AIU) et Shmuel Trigano (université Paris X).
A l’Alliance israélite universelle : 45 rue la Bruyère, 75009 Paris
Entrée libre. Réservation souhaitée au 01 53 32 88 65 –biblio@aiu.org


A lire sur le blog :
Sur la dhimmitude 
Interview de Bat Ye’or sur la dhimmitude

Sur la fascination des artistes pour l'Orient
Les Orientales


Visuels de haut en bas :

Couverture du livre
Salomon Al-Qâbiz, Ayyelet ahabîm 
(« Biche d’amour »),
ms. de Fès, XVIIIe siècle
Bibliothèque de San Lorenzo de El Escorial,
ms. héb. G-III-13

David G. Littman
© DR

 
Paul B. Fenton
© DR
Carte des communautés juives d’Algérie au XXe siècle
© DR

Carte des communautés juives du Maroc au XXe siècle
© DR

Eugène Delacroix,
Mariée juive à Tanger (Rachel Azencot-Benchimol),
huile sur toile,
1838 [coll. privée]

Andreas Matthaüs Wolfgang,
« Juif d’Alger » (ca 1710), dans Costumes algériens, Augsburg, ca 1710

Eugène Delacroix 
Mawlây Abd’al-Rhaman (1789-1859), sultan du Maroc, quittant le palais de Meknès,
mars 1832,
huile sur toile, 1845,
Toulouse, musée des Augustins,
© Giraudon/The Bridgeman Art Library

François Claudius Compte-Calix, 
« Marchand Juif d’Alger », 
gravure, ca 1850,
Coll. P. Fenton, Paris

Sanya, 
« Synagogue d’Alger », 
(ca 1840),
Paris, 
musée d’art et d’histoire du Judaïsme

Eugène Delacroix, 
Musiciens Juifs de Mogador,
huile sur toile, 1847,
Paris, musée du Louvre RF 1561
© RMN/Jean-Gilles Berizzi

Alfred Dehodencq, 
L’Exécution de la Juive (Solika Hatchuel, martyrisée en 1834),
huile sur toile, 1861,
Paris, musée d’art et d’histoire du Judaïsme 
© RMN/Hervé Lewandowski

Logo de l'AIU 


Jean-Jules-Antoine Lecomte du Nouÿ,
Le Samedi dans le quartier Juif,
huile sur toile, 1883,
Paris, musée d’art et d’histoire du Judaïsme
© RMN/Hervé Lewandowski
Alfred Dehodencq,
Fête juive à Tétouan
huile sur toile, ca 1858,
Paris, musée d’art et d’histoire du Judaïsme
© RMN/Jean-Gilles Berizzi
« Festin Juif », Algérie, 1835,
dans Émile-Aubert Lessore et William Wyld,
Voyage pittoresque dans la Régence d’Alger,
Paris, Charles Motte, 1835, pl. 39,
Coll. P. Fenton, Paris
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6 novembre 2010 6 06 /11 /novembre /2010 19:05

 

 

Merci à Marc-André pour l'envoi de ce texte

Pour aschkel.info et lessakele.

 

Un prêtre livre 52 000 Juifs aux nazis


Par Marc-André Charguéraud

 

 

La Shoah revisitée (http://la.shoah.revisitee.org)

 

Copyrigth Marc-André Charguéraud. Genève. 2010 

 

             En trois mois le président  de la Slovaquie Mgr. Tiso

            envoie  60% des Juifs du pays à la mort en Allemagne   

 

 

 

De mars à juin 1942, la Slovaquie a livré aux Allemands 60% des Juifs qui vivent sur son territoire, soit 52 000 sur 87 000. [1] « Le premier pays après le Reich à déporter des Juifs » vers les camps de la mort en Pologne.[2] Si nombreux, si tôt, pendant les premières semaines de la Shoah, si rapidement, en trois mois, un triple record qui condamne les dirigeants politiques du pays et au premier rang son président, un prêtre catholique, Mgr. Josef Tiso.

 

Les témoins ne se font aucune illusion sur le sort de ces Juifs. Mgr. Guiseppe Burzio, le chargé d’affaires du Vatican à Bratislava, télégraphie à Rome le 9 mars 1942, le Premier Ministre Vojtekh Tuka lui a confirmé que « la déportation de 80 000 personnes en Pologne à la merci des Allemands équivaut à en condamner une grande partie à une mort certaine ».[3] Simultanément Mgr. Angelo Rotta, nonce à Budapest, écrit à Pie XII : (les déportés) sont promis « à une destruction certaine et à la mort. Ils placent leurs espoirs et leur confiance dans sa Sainteté. »[4] Peu après le début des déportations, le Vatican réagit. Il ne s’engage pas et se contente d’envoyer deux notes d’une portée limitée à Tuka. Rome y explique que c’est une erreur de croire que l’on envoie les Juifs dans le gouvernement central pour le service du travail : ils y sont exterminés.[5]

 

Le gouvernement slovaque ne peut pas plaider l’ignorance. Les Allemands lui demandent 20 000 travailleurs robustes, il propose 20 000 Juifs et insiste pour que les familles les accompagnent. Des ouvriers, les enfants et vieillards qui partent ? Les autorités slovaques veulent être assurées que ces Juifs ne reviendront jamais en Slovaquie. Pour obtenir l’accord des Allemands, elles vont leurs verser 500 Reichsmark par Juif déporté.[6] C’est l’unique fois en Europe qu’un pays paie les nazis pour qu’ils le débarrassent de façon définitive de ses Juifs.

 

La Slovaquie est profondément antisémite. Le 9 septembre 1941, son Parlement adopte un « Code juif » qui reprend toutes les mesures antijuives allemandes. Il exclut la plupart des Juifs de la vie économique, politique et sociale du pays. Les Allemands applaudissent, soulignant que ce code a été publié par « un Etat dirigé par un prêtre catholique ».[7]

 

Le 26 avril 1942, une lettre pastorale publiée par les évêques slovaques répète les vieilles accusations : « L’influence juive a été pernicieuse (...) non seulement économiquement mais aussi dans les sphères culturelles et morales, ils ont fait du mal à nos fidèles. »[8] En conséquence les évêques ne s’opposent pas « aux actes légaux du gouvernement lorsqu’il prend des mesures pour éliminer l’influence néfaste des Juifs »[9] C’est un encouragement au gouvernement d’aller de l’avant.

 

Le premier ministre Tuka est à l’image du pays. Ses propos antisémites rivalisent avec ceux des nazis. « Ma mission est de débarrasser la Slovaquie de cette peste… les Juifs sont une race asociale, inassimilable ; ce sont des éléments pernicieux et délétères qu’il faut éliminer sans égards… Pour libérer la Slovaquie de la peste hébraïque, il n’y a d’autres moyens que la déportation forcée en masse ».[10]

 

Mgr. Tiso est sur la même longueur d’onde. Dans un discours, le 15 août 1942, il ajoute une référence chrétienne aberrante : « que l’élément juif ait mis en péril la vie des Slovaques, je pense que plus personne n’a besoin d’en être convaincu… Les choses seraient bien pires si nous n’étions débarrassés d’eux. Et nous faisons cela selon le commandement de Dieu : Slovaque, va, débarrasse-toi de ton parasite…»[11]

 

« Le malheur, c’est que le président de la Slovaquie est un prêtre. Que le Saint-Siège ne puisse mettre Hitler au pas, tous le comprennent. Mais qu’il ne puisse retenir un prêtre, qui le comprend ? » écrit Mgr.Domenico Tardini dans une note interne du Vatican. Il ajoute : « Il y a deux fous : Tuka qui agit et Tiso, un prêtre qui laisse faire ! »[12] En fait le président Tiso est heureux qu’un autre fasse la « sale besogne ».

 

En juin 1942 Mgr.Tiso décide de mettre fin aux déportations sans que les Allemands ne réagissent. Il pouvait donc résister aux pressions de ses propres ministres et éviter les déportations massives du printemps 1942.[13] D’autant plus que, comme le souligne un historien, « la déportation ne fut pas le fruit de pressions allemandes mais d’une demande des Slovaques ».[14]

 

Le 26 juin 1942, dépité par cet arrêt des déportations, l’ambassadeur d’Allemagne à Bratislava Hans Ludin se contente d’en dresser le constat dans une note à Berlin : « L’évacuation des Juifs de Slovaquie est dans l’impasse. A cause de l’influence du clergé et de la corruption de quelques fonctionnaires, 35 000 Juifs ont bénéficié d’une considération spéciale sur la base de laquelle ils ne doivent pas être évacués…»[15]

Le Vatican a protesté sans éclats, la population n’a réagi que devant la brutalité des milices slovaques pendant les arrestations et l’embarquement des Juifs dans les wagons. Pour le gouvernement, il faut garder quelques « bons Juifs » et leurs familles. Les fonctionnaires, les entrepreneurs, les financiers qui sont essentiels à la vie économique et administrative du pays.

Pendant deux années, le Président Tiso résiste aux offensives de ses ministres et des Allemands pour que la « solution finale » reprenne.  « C’est le premier pays satellite où les Allemands rencontrent une résistance suffisamment forte pour qu’ils doivent interrompre leurs plans pour une solution finale », écrit un historien.[16]

 

L’Armée rouge approchant, la résistance slovaque se soulève le 29 août 1942. La Wehrmacht occupe le pays et réprime l’insurrection. La Gestapo arrive, 13 à 14.000 Juifs sont déportés sous prétexte qu’ils aident les résistants. Le 29 octobre 1944, Mgr. Burzio reçoit un message pressant de Pie XII : « Rencontrez immédiatement le président Tiso et informez-le que Sa Sainteté éprouve un profond chagrin qu’un très grand nombre de personnes, contrairement aux principes de justice et d’humanité, souffrent dans ce pays du fait de leur nationalité et de leur race. » Message que le pape réitère dans une forme analogue le 21 novembre.[17]

 

Sans résultat. Tiso n’est plus à même d’agir. Il n’en continue pas moins à répéter sa haine à l’égard des Juifs. Le 8 novembre 1944, il écrit à Pie XII : « Le gouvernement de la République slovaque a mené les actions dont il est accusé contre les Tziganes et les Juifs non pas en raison de leur nationalité ou de leur souche, mais au nom du devoir de défendre la nation contre des ennemis qui depuis plusieurs siècles oeuvraient à sa destruction. »[18]

 

Sur 70 000 Juifs qui furent déportés de Slovaquie, 65 000 ne sont pas revenus.[19]Le pire, dont on parle insuffisamment, ce sont les 52 000 Juifs qui ont été volontairement livrés aux Allemands par le Président Tiso et son Premier Ministre Tuka. Tiso est un prêtre. Pie XII pouvait donc le convoquer à Rome, le destituer et pourquoi pas, le menacer d’excommunication et  passer à l’acte si nécessaire.[20]Le pape s’est contenté de le rappeler à l’ordre à plusieurs reprises et de lui retirer son titre de Monseigneur.[21]

 

Copyrigth Marc-André Charguéraud. Genève. 2010

 



[1] MORLEY John, Vatican Diplomacy and the Jews during the Holocaust, 1939-1943, New York, 1980,  p. 84.

[2] FRIEDLANDER, Saul, Les années d’extermination, l’Allemagne nazie et les Juifs, 1939-1945, Seuil, Paris, 2008, p. 301.

[3] BLET  Pierre, Pie XII et la Seconde Guerre Mondiale, Perrin, Paris, 1997, p. 193.

[4] FABRE Henri, L'Eglise catholique face au fascisme et au nazisme, Editions Espaces de Liberté, Bruxelles, 1994, p. 330.

[5] HILBERG Raul, La destruction des Juifs d'Europe, Fayard, Paris, 1988, p. 637.

[6] GUTMAN Ysrael, ed. Encyclopedia of the Holocaust. Macmillan Publishing, New York-London, 1990, p. 1365.

[7] FABRE, op. cit. p. 327. PHAYER John Michael, The Catholic Church and the Holocaust, 1930-1965,  Indiana University Press, Bloomington, Indiana, 2000,  p. 87

[8] Morley, op. cit.  p. 85.

[9] VAGO, Bela et MOSSE, George, Ed. Jews and non Jews in Eastern Europe, 1918-1945, John Wiley, New York, 1974, p. 226.

[10]FABRE, op. cit. p. 336.

[11] MICCOLI Giovanni, Les dilemmes et les silences de Pie XII, Editions Complexes, Bruxelles, 2000, p. 361.

[12]FABRE, op. cit. p. 332. Mgr. Tardini est Secrétaire de la Congrégation des Affaires ecclésiastiques.

[13] 4 000 Juifs seront encore déportés entre juin et novembre 1942.

[14] FRIEDLANDER, op. cit. p. 468.

[15] FRIEDLANDER, op. cit. p. 469.

[16] VAGO et MOSSE, op. cit. p. 237. Citant Léon Poliakov.

[17] GRAHAM RobertPius XII and the Holocaust, Catholic League for Religious Civil Rights, Milwaukee, Wisconsin, 1988,  p. 65 et 67.

[18] MICCOLI, op. cit. p. 336.

[19] FRIEDLANDER, op. cit. p. 642.

[20] FABRE, op. cit. p. 353.

[21] PHAYER, op. cit. p. 14.

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30 octobre 2010 6 30 /10 /octobre /2010 23:51

 

 

 

documentaire

Merci à Roland pour l'envoi de ce texte


Retrouvez notre série documentaire adaptée d'un cours du Professeur Rina Neher - (la quatrième partie est en cours de réalisation)

LE PEUPLE JUIF EN TERRE D'ISRAEL DEPUIS L'ÉPOQUE ROMAINE ENTRE CONTINUITÉ ET TRADITION 3/4 

LE PEUPLE JUIF EN TERRE D'ISRAEL DEPUIS L'ÉPOQUE ROMAINE ENTRE CONTINUITÉ ET TRADITION 2/4

Le peuple juif en terre d'Israël depuis l'époque romaine entre continuité et tradition 1/4

     ISRAEL-DIASPORA

Actuel paradoxe du Peuple juif

 

« Israël est le seul peuple à avoir traversé toute l’histoire sans solution de continuité, sans conversion, sans mutation. Il possède à lui seul, cette vertu unique….de l’ancien qui revit, sans brisure, ni altération, dans le nouveau » André Néher       

       Pendant 2000 ans, les Juifs exilés par les Romains, après la destruction du deuxième Temple, ont prié pour revenir sur leur terre, le Royaume d’Israël.

       Pendant 2000 ans, malgré les souffrances, les humiliations, les pogromes, les massacres, ils n’ont jamais renoncé au rêve de revenir sur cette terre promise, la Terre d’Israël.

   On ignore souvent qu’une présence juive a toujours persistée sur cette terre convoitée par de multiples envahisseurs. Assyriens, Perses, Grecs, Romains, Byzantins, Arabes, Croisés, Ottomans, Britanniques, Jordaniens s’y sont succédés, détruisant, incendiant, exilant, massacrant, avilissant, ou empêchant le retour du peuple juif.

Une remarquable étude de  l’historienne Renée Néher dément l’idée très répandue que la présence juive en terre d’Israël avait disparu avec la chute du second Temple. « Cette version a été volontairement déformée par des doctrines religieuses ou politiques. La présence massive en Eretz Israël n’a cessé ni avec la destruction du Temple en 70, ni avec la révolte de Bar Kochba en 135. C’est bien plus tard et progressivement que la population juive deviendra clairsemée, sans cependant jamais disparaître complètement. L’intolérance des chrétiens byzantins au Ve siècle, puis celle des Άbassides et des Fātimides musulmans aux IXe et Xe siècles, enfin et surtout les carnages des croisés en 1099 et leur intolérance dans le royaume chrétien latin de Jérusalem, sont les moments de crise où culminent tragiquement les persécutions contre les Juifs ».

      Quel est le mystère de la pérennité de ce peuple juif ? N’est-il pas remarquable de constater que toutes les grandes civilisations égyptiennes, babyloniennes, assyriennes, grecques et romaines, à certains moments de leur histoire, aient été associées ou confrontées au destin du peuple juif ? Or voici que ces empires, les plus puissants de leur époque, ont totalement disparu ou sont simplement réduits à l’état de vestiges, alors que le peuple d’Israël tel le phénix, renaît des cendres des bûchers, des pogroms, des Croisades, de l’Inquisition et de la Shoah.

   Aujourd’hui, alors que l’Etat d’Israël existe à nouveau depuis plus de six décennies, prés de la moitié des juifs demeurent encore paradoxalement en exil ! « La diaspora, aurait dû, normalement, succomber à ce qui s’avérait être apparemment l’apogée et le succès du sionisme : la création de l’Etat d’Israël ».  Les raisons invoquées pour surseoir au retour sont multiples, raisons économiques, culturelles et paradoxalement « religieuses ». Certains ont peur de ne pas retrouver leur statut socio-économique, d’autres critiquent « la mentalité israélienne » et d’autres encore considèrent que l’exil, émanant d’une décision divine, attendent un ordre divin pour décider de leur retour.

  La longueur de l’exil ferait-elle oublier qu’il s’agit d’une situation anormale et provisoire et que la notion d’exil ou galout est consubstantiellement reliée au retour ou géoula ?  Le Baal Shem Tov est précis : « L’oubli, c’est l’exil, mais la mémoire est le secret de la délivrance ».

    N’est-il pas venu le temps de sortir de «  la tension déchirante de l’homme juif en diaspora » dont parle André Néher ?  Le juif de la  golah habitué à survivre au milieu des nations,  doit pour cela, abandonner son identité «mixte » de juif et autre-chose, juif et français ou juif et américain… et retrouver son identité originelle, celle de l’hébreu solitaire face aux nations mais dont l’histoire est indissociable de celle du genre humain.

 

EXIL et DIASPORA       

« Mon cœur est en Orient et je suis en Occident, comment pourrais-je trouver plaisir à ce que je mange… Yéhouda HaLevy. Le Kuszari

      Selon Léon Askenazi, il faut distinguer la galout, l’exil proprement dit, de la diaspora,tefoutsot en hébreu. On est en galout lorsqu’on ne peut pas revenir a sa métropole, soit parce qu’elle n’existe plus, soit parce qu’on en est totalement empêché. Par contre,  on est volontairement en diaspora car on peut mettre fin à cet éloignement par sa volonté. « La situation géographique par rapport a la métropole est apparemment la même, mais la situation existentielle est très différente ».

    La notion d’exil est une constante dans l’histoire de l’humanité. Adam et Eve éconduits du Jardin d’Eden où ils furent créés pourraient représenter l’archétype du premier exil. Dans l’histoire d’Israël on peut dire que le phénomène de l’exil fut connu et prévu depuis Abraham, qui s’appelait encore Abram. «Sache le bien, tes descendants seront étrangers sur une terre qui ne sera pas à eux, ils y seront asservis et opprimés durant quatre cents ans ». L’exil est donc bien d’une durée limitée et sa fin fixée d’avance, le texte continue « et alors ils sortiront avec de grandes richesses ».  Genèse 15, 13 et14.

    Avant le début de l’exil de Babylone, Jérémie a lui aussi, annoncé que l’exil serait limité à soixante dix ans. Cyrus accordera le retour des exilés et le second Temple sera inauguré exactement soixante dix ans après l’incendie du premier Temple. Mais on sait, aussi que la majorité du peuple préféra rester en exil et le deuxième Temple fut brulé par les Romains, quatre cent quatre-vingt années dix après le premier.

   Et aujourd’hui,  de nouveau, alors que plus de six millions de juifs ont le bonheur de vivre le retour d’Israël sur sa terre et que l’on voit se réaliser sous nos yeux la prophétie d’Ezéchiel (36,8) : « Vous montagnes d’Israël, vous serez recouvertes d’une végétation luxuriante et vous porterez vos fruits pour mon Peuple » ….une partie de peuple demeure encore en exil !    

 

ERETZ ISRAEL EST-ELLE UNE TERRE COMME LES AUTRES ?

 

« Israël et sa terre sont en relation de corps et d’âme ». André Néher

 

         Selon André Néher, il y a ceux qui pensent qu’Eretz Israël est une terre comme les autres, que certains appellent Israël et d’autres Palestine, une terre qui ne serait qu’un accident l’histoire et dont la destinée pourrait être régie par des normes historiques ou par des pourparlers de paix et à l’opposé, il y a ceux qui voient « dans la terre d’Israël et dans Jérusalem, la « Jérusalem céleste » et la « Jérusalem universelle », la Jérusalem de chaque homme, terre promise de chaque homme, l’idéal qui ne trouve peut-être pas de meilleure expression métaphorique pour n’importe quel homme ». André Néher poursuit : « Or il ne s’agit pas pour le peuple juif d’une terre comme les autres, ni d’une terre-pas-comme-les-autres, mais d’un sublimé, métaphorique. Pour les juifs, la terre d’Israël n’est pas une terre comme  les autres, mais c’est aussi une terre. Les deux propositions sont inséparables l’une de l’autre. Il y a là une imbrication du physique et du métaphysique qui constitue l’un des éléments de cet irremplaçable ».  

    Abraham Isaac HaCohenKook dans son livre OROT (premier chapitre, premier paragraphe) écrit : “ La Terre d’Israël n’est pas une réalité extérieure, un bien extrinsèque à la nation ; elle n’est pas uniquement un instrument visant à établir notre unité globale et affermir notre existence matérielle ou même spirituelle. Non, la Terre d’Israël est une entité consubstantiellement rattachée à la nation par un lien de vie, toute entière affectée de caractères internes spécifiques à sa réalité. Aussi, est-il impossible de rendre compte du contenu de la sainteté du sol d’Israël et d’exprimer la profondeur de son amour, en se basant sur les seules données de la raison humaine.

L’HEURE EST-ELLE ARRIVÉE ?

 

« Pendant 2000ans, le Juif a porté en lui cette espérance de redevenir l’Hébreu. Aujourd’hui l’histoire a réalisé cette espérance ». Léon Askénazi

 

      On assiste aujourd’hui à une grande illusion médiatique. Nombre d’intellectuels et personnalités juives, vivants en diaspora multiplient les appels et les pétitions,  pour ou contre Israël, selon leurs orientations politiques ou philosophiques.  Partagés entre leur ambition hexagonale et leur attachement ou leur rejet de l’Etat hébreu, mandatés par aucune autorité officielle, ils expriment ainsi, leur désir d’apporter un soutien épistolaire à Israël en se parant souvent de l’habit confortable du « politiquement correct » ou au contraire, ils s’alignent sur toute l’argumentation des opposants à l’Etat d’Israël. Ces icones médiatiques ignorent que le destin de l’Etat hébreu ne se joue pas à Paris, à Bruxelles ou même à New York mais à Jérusalem.

   En exil on a vite oublié que les juifs furent pendant des siècles considérés comme « le peuple errant », réduit à l’état de fossile destiné à servir de « témoin » à l’Histoire ! Les juifs furent aussi pendant des décennies appelés  « israélites », soupçonnés de double allégeance, ils sont encore, aujourd’hui écartelés entre leur  nationalité accordée par le pays d’accueil et leur identité ancestrale. Les juifs de la diaspora souffrent d’une affection bimillénaire, la maladie de l’exil.

   Le danger pour les juifs n’est plus en Israël mais dans les pays où se multiplient les actes antisémites, dans ces pays qui feront passer leurs intérêts avant vous, juifs de l’exil. Etant minoritaires dans vos pays d’accueil, on  risque de vous rappeler, à nouveau, votre double allégeance, songez-y !

Juger Israël à l’aune de la morale est la plus grande hypocrisie du siècle. Tous ceux qui énoncent des critiques moralisantes vis-à-vis d’Israël devraient faire leur examen de conscience. « Les peuples qui ont fait ce qu’ils ont fait au peuple juif, l’Église qui a fait ce qu’elle a fait au peuple juif, ne peuvent pas aujourd’hui aborder les comportements de l’État d’Israël, comme s’il s’agissait d’un peuple sans passé. L’Allemagne aimerait être née en 1945, mais elle ne l’est pas ; la France souhaiterait que le régime de Vichy ait été une parenthèse illégale de l’Histoire, et que le maréchal Pétain n’ait été que le héros de Verdun, mais ce n’est pas le cas ; l’Espagne voudrait fêter 1492 comme la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb, mais cette date est aussi celle de l’expulsion des Juifs et le symbole des bûchers de l’Inquisition. »   

   Dans les Psaumes de David on dit : « ayinou qué holmim » , nous étions comme des rêveurs. Nous étions, en effet comme des juifs qui rêvaient et qui priaient pour revenir sur notre terre. La subtilité  de la langue hébraïque nous apprend que la racine halom est la même que haklama qui veut dire convalescence et Israël est seul pays ou l’on peut guérir de la maladie de l’exil !

   N’oublions pas aussi que dans cette même racine se retrouve dans le mot lohem, combattant et milhama,  guerre et que c’est au moment du retour des exilés que surgit toujours Amalek.

   Ce n’est qu’à ce prix qu’Israël passera du temps de David,  lui qui à dû gagner toutes les guerres à celui de Salomon, son fils qui a pu construire le Temple de la Paix à Jérusalem !

   L’école de pensée affirmant que « le jour où on devra recevoir la Terre d’Israël, eh bien on la recevra » est en désaccord avec le Rambam qui affirme que chaque génération est tenue de prendre possession de la Terre d’Israël et que ce commandement n’a jamais cessé de tout temps. L’argument majeur des tenants de l’interdiction de toute initiative humaine,  que seul Dieu peut décider de la fin de l’exil est démentie par le Maharal de Prague et par Nahmanide qui nous rappellent que le commandement d’habiter Israël  a sa source dans la Thora « Vous prendrez possession du pays et vous y habiterez ».  Nombres 33,53.

   André Néher en conclue que seul l’Etat d’Israël, dans sa dimension physique et métaphysique, est capable de concilier les « patients » et les « impatients » du messianisme, le sacré et le profane et les trois inconciliables, c'est-à-dire la rencontre des trois peuples bibliques et de tous les hommes, à partir du défi de leur altérité. 

   « Car mon Temple est destiné à être Maison de prière pour tous les Peuples » Isaïe, LVI, 6-7

 

Roland Yéhouda DAJOUX

JERUSALEM

daju@netvision.net.il

 Renée Neher, La vie juive en Terre Sainte sous les Turcs ottomans, Calmann Lévy

  André Neher. Jérusalem, vécu juif et message. 

 Léon Askénazi  La parole et l’écrit. Albin Michel

  L’attitude à l’égard d’Israël: le peuple, la terre, l’Etat. Concilium 98 (octobre 1974), 87-94

Ilan Greislammer, Repenser Israël ; Géopolitique d’une paix.

  Léon Askénazi, La parole et l’écrit II

  L’attitude à l’égard d’Israël: le peuple, la terre, l’Etat. Concilium 98 (octobre 1974), 87-94

 

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A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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