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30 avril 2008 3 30 /04 /avril /2008 18:28
La France "ne transigera pas avec la sécurité d’Israël", affirme Nicolas Sarkozy à Tunis
30 avril 2008 - AP

La France "ne transigera pas avec la sécurité d’Israël", a affirmé mercredi à Tunis le président Nicolas Sarkozy, tout en se faisant l’avocat d’un futur Etat palestinien "moderne, démocratique et viable".

"Il n’y a pas de raisons d’attendre (...) il faut un Etat moderne, démocratique, viable pour les Palestiniens et jamais on ne trouvera la solution si on ne reconnaît pas cela", a-t-il déclaré dans un discours à l’Institut national des sciences appliquées et de la technologie (INSAT) sur son projet d’Union pour la Méditerranée (UPM).

"J’irai le dire en Israël au mois de juin prochain", a lancé le président français, pour qui "la garantie de la sécurité d’Israël, c’est qu’Israël ait à ses frontières un Etat viable, un Etat démocratique, un Etat moderne, un Etat où il y aura la Cisjordanie et Gaza".

Nicolas Sarkozy assure pour cela soutenir "de toutes ses forces le président de l’Autorité palestinienne Abou Mazen", notamment dans son action pour le développement des Territoires et la formation des jeunes.

"En même temps, je le dis ici dans un pays arabe, la France ne transigera pas avec la sécurité d’Israël, parce qu’il y a la Shoah, parce qu’il y a l’histoire du XXe siècle et parce que c’est un fait politique majeur", a-t-il souligné avec gravité. "De la même façon, j’ai dit à nos amis israéliens qu’il fallait mettre un terme à la colonisation, qui ne renforçait pas l’intérêt d’Israël."

Si la question israélo-palestinienne ne s’inscrit qu’"en arrière plan" du projet d’UPM, "cela ne doit pas nous empêcher d’agir", a insisté M. Sarkozy en clôture de sa visite d’Etat en Tunisie.

"Cela doit nous encourager à agir parce que tous ceux qui nous ont précédés ont échoué à faire la paix et que tous ceux qui nous disent qu’il faut attendre sont des fatalistes", a-t-il insisté. "Parce que le temps travaille contre la paix et parce qu’il y a eu trop de souffrances et qu’il est temps de mettre un terme à toute cette souffrance."

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28 avril 2008 1 28 /04 /avril /2008 23:16
Nous voulons une méditerranée libre et fraternelle avec Israël 
 
Ftouh Souhail, Tunis
 
 
Dans le cadre des consultations sur le  Projet de «  l’Union Pour la Méditerranée » le président français Nicolas Sarkozy effectue une visite d’Etat en Tunisie, du 28 au 30 Avril 2008. La Tunisie a déjà réitéré un accueil favorable à cette initiative  française avant même son approbation par le Conseil européen du 13 mars 2008 (1).
 
Parce que l'histoire du bassin méditerranéen est une histoire d’échanges, celle d'un "carrefour de civilisations", pour reprendre l'expression de Fernand Braudel (2) nous  lançons un enthousiaste appel, depuis la  Tunisie,  en faveur l’Union  Pour la Méditerranée. Ce projet  est une  véritable initiation pour la paix et la coopération entre les cultures et les peuples, une  invitation  des pays concernés à  surmonter leurs différends.
 
C’est le seul  Projet qui viendrait faire la réconciliation entre Israël et les pays arabes de la  Méditerranée. Si nous reprenons les mots  du Président Sarkozy,  ces pays pourraient partager le rêve des « pères fondateurs de l’Europe, qui ont fait travailler ensemble des gens qui se haïssaient pour les habituer à ne plus se haïr ». C’est  pour cela  que  nous considérons ce  projet  comme courageux, un projet de dialogue et de paix.
 
 
Encouragés et émus par l’amitié et l’authenticité  que vont dégager les échanges méditerranéens, nous souhaitons que le Président français s’inscrira dans l’histoire comme  l’Homme qui conduira le mieux la réconciliation méditérrano –israélienne. Son  message qui  reste réaliste et visionnaire devait nous inspirer un réel espoir pour la paix. C’est en ce sens qu’il  a déjà  exprimé son lyrisme pour valoriser le Projet  méditerranéen « le plus beau et le plus grand idéal humain, au nom de nos enfants qui, un jour, nous demanderont compte de ce que nous avons fait » (Discours du 23 octobre 2007 à Tanger).
 
 
C’est par l’Union Pour la Méditerranée que se concrétisera la paix. Si la rencontre d’Annapolis n’était  pas une conférence de paix au sens où le furent Oslo et Camp David (symboles de l’échec israélien à vouloir une paix que les Palestiniens n’étaient pas prêts à appliquer) l’Union Pour la Méditerranée pourra être, en revanche,  le cadre par lequel, l’ensemble des pays arabes du méditerranée, feront savoir aux Palestiniens qu’ils n’accepteront  d’autre solution que celle de la paix  et que  la reconnaissance de l’Etat d’Israël  comme un pays souverain et la garantie de la sécurité de ses frontières seront le socle de la  Paix au Proche Orient .
 
 
Les représentants de la société civile euro- méditerranéenne devront être conscients que l’adhésion d’Israël au sein de la future Union  est  la condition sine qua non à la paix et  la sécurité en méditerranée. Dans ce contexte, les pays riverains ne peuvent s'ignorer : les interdépendances sont trop fortes. C'est ce constat qui conduira aux premiers pas de la coopération euro méditerranéenne.
 
La présence d’Israël au sein de la future Union pour la Méditerranée apportera  une approche inédite et progressive du partenariat entre les deux rives de la  Mare Nostrum. Parce qu'ils partagent une géographie commune, les pays du pourtour méditerranéen doivent faire de cet espace un lieu de réconciliation.
 
L'Union pour la Méditerranée sera un succès si elle réussit à engager l’Etat d'Israël parmi ses membres dans le cadre de projets communs. Elle contribue ainsi à la prospérité du bassin méditerranéen et la lutte contre le terrorisme.  Avec l’adhésion  d’Israël, la Méditerranée retrouvera  peu à peu sa vraie nature pacifique, mélange d'unité et de complexité. La fracture observée aux temps de la guerre froide ne devrait pas se prolonger (3).
 
Garantir la place dédiée à Israël dans la future Union permettra de rénover l’approche stratégique de la Méditerranée  en développant une vision plus coopérative de la sécurité dans un effort de dialogue avec les riverains. Les pays arabes, membres de la future Union Pour la Méditerranée  peuvent même se compléter avec Israël pour participer à la stabilisation de ce théâtre toujours fracturé, qui tarde à retrouver une dynamique de paix et de coopération.
 
Il n’y a que quelques jours, M. Henri Guaino, envoyé spécial du Président français, Nicolas Sarkozy, auprès du Président  tunisien, a estimé que  l’Union Pour la  Méditerranée allait  « redonner  une dynamique à  une grande volonté d'unité qui reste très forte chez les peuples méditerranéens par-delà  tous  les  conflits et toutes les tragédies qui divisent cette région ». Le responsable français a ajouté, lors de sa  rencontre avec le Président Ben Ali : « Nous avons la conviction que les positions de la France et de la Tunisie sur cette question sont tout à fait identiques. Nous allons pouvoir, ensemble, faire démarrer ce grand projet historique  » (4).
 
 
La Tunisie pourrait bien relancer le processus de la réconciliation en appuyant l’adhésion d’Israël à ce vaste Projet méditerranéen. D’ailleurs nous avons constaté  un signe encourageant puisque,  juste avant l’arrivé du Président Sarkozy à Tunis, des congressistes franco-israéliens et des entrepreneurs travaillant en Israël ont fait le déplacement en Tunisie pour assister à la 2è édition du Forum Euro Méditerranéen du Capital Investissement et du Financement des PME.(5)
 
 
La future union s’articulera autour de projets concrets avec une priorité donnée à la coopération environnementale et scientifique : lutte contre le changement climatique, dépollution de la Méditerranée, agroalimentaire, énergie solaire ainsi qu’un grand volet sera consacré à l’éducation et à la culture. Nous ne pouvons qu'espérer que les pays du sud de la méditerranée continuent de développer des relations amicales avec Israël. Israël peut beaucoup pour aider ses voisins arabes à se développer économiquement et socialement. Israël est à la fine pointe d'une technologie innovatrice qui malheureusement manque cruellement  à ses voisins arabes (6).
 
 
Notre pays, qui est très engagé avec la France dans les préparatifs en cours du Projet pour la Méditerranée,  pourra servir d’exemple en soutenant cette démarche visant l’intégration d’Israël dans ce vaste Projet. La Tunisie,  en se  positionnant comme un pays des plus modérés dans la région, pourra appuyé tous les efforts destinés à permettre  de  retrouver la voie de la réconciliation avec les  israéliens.  Nous espérerons  surtout que le  Sommet qui se tiendra à Paris le 13 juillet 2008 (7) rendra  à Israël  cette place qu’elle mérite dans le pourtour méditerranéen.
 
Le Conseil européen, qui a approuvé le principe d’une Union Pour la Méditerranée (qui englobera les États membres de l’UE et les États riverains de la Méditerranée)  ne devra pas perdre de vue qu’Israël est aussi un pays riverain de la Méditerranée et qu’un nouvel âge prometteur des relations euro méditerranéennes passe nécessairement  par l’intégration d’Israël dans son milieu méditerranéen. 
 
Il n’est pas possible donc d’exclure Israël de participer à la  réunion des pays méditerranéen du 13 juillet 2008, ni de l’empêcher à prendre part dans la rencontre des chefs d’État et de gouvernement des pays riverains de la Méditerranée avec les pays de l’UE le 14 juillet 2008 à Paris.
 
Le  peuple  juif, dont l’histoire est millénaire et qui a  vécut longtemps dans la solitude et l’isolement,  attend aujourd’hui de la  France, connue dans sa Grandeur et sa Générosité, quelle rende à Israël la place qu’il mérite lors de  la  création de  " l’Union pour la Méditerranée", qui sera lancée officiellement à Paris le 13 juillet 2008. C'est un enjeu majeur non seulement pour la France mais aussi pour ses partenaires européens et méditerranéens s'ils ne veulent pas décevoir les attentes des populations du pourtour méditerranéen.
 
Nous espérons que la  prochaine  Présidence française de l’Union européenne, qui  va réunir les pays méditerranéens  au  sommet de Paris au mois de  juillet 2008,  nous assure qu’Israël en fera partie.

Le destin la Méditerranée ne pouvant être lié à un conflit à l’issue aussi incertaine (8). La pacification et le développement de cet espace  dépendent d’un rôle israélien actif. C'est ainsi qu'il sera un facteur de stabilité et de paix ;  un espace de stabilité et de paix respectueux des droits de l'Homme, de développer les échanges culturels pour favoriser le dialogue et la compréhension mutuelle.

Le peuple israélien, qui a choisi courageusement de continuer le processus de paix, attend  aujourd’hui un geste positif en provenance  des autres  peuples  de la Méditerranée.
 
Il faut  garder en  mémoire que, durant "l'Ancien Empire Romain", Israël n'était pas un membre ami de l'empire. Les armées romaines occupaient le territoire et les juifs  n'aspiraient qu'à s'en débarrasser. Cette situation s'est terminée par la destruction de Jérusalem, épouvantable catastrophe qui a marqué à jamais la conscience du peuple juif.
 
Cet triste épisode de l’histoire nous prouve qu'au contraire, aujourd'hui, Israël est en passe d'entretenir d'excellentes relations avec les pays méditerranéens, débris de l'ancien empire romain, et peut-être même devenir un membre moteur de la future Union  Pour la Méditerranée souhaitée par le président Français.
 
L’Union Pour la Méditerranée sera le meilleur accomplissement en face des tentatives des fondamentalistes, qui aujourd’hui encore, enseignent la haine. Le président Français pourra être le précurseur de la vision de la Grande Union Méditerranéenne, qui permettra  la prospérité  entre les deux rives de la méditerranée.

Pour ce qui me concerne, j'avoue être encore dans un doute consternant quant à la certitude de l'éventualité que certains pays vont entraver ce projet. Avec la contribution  active d’Israël  à ce vaste Projet, la méditerranée sera  un foisonnement d'idées intéressantes.
 
Il faut dire aussi que les intérêts des pays de la méditerranée et d'Israël sont semblables: nous voulons une méditerranée démocratique, libre et fraternelle. Pas à la botte de dictateurs et d'islamistes qui bafouent Dieu et l’Humanisme
 
Ftouh Souhail, de Tunis 
 
(1) Un compromis franco-allemand est  intervenu le 3 mars2008  à Hanovre, lors d’une rencontre entre le Président français et Angela Merkel. Ce compromis est différent  du  projet  initial d’Union Méditerranéenne, évoqué par  Nicolas Sarkozy  lors  de sa campagne électorale (discours de Toulon du 2 février 2007) et son discours d’investiture. L’Appel de Rome relatif à  l’Union Pour la Méditerranée  a réuni par la suite  la France, l’Italie et l’Espagne (20 décembre 2007) afin de réfléchir aux lignes directrices du projet lancé par le Président français.
 
(2) Fernand Braudel, La Méditerranée : l'espace et l'histoire, Flammarion, 1985
 
(3) Pendant les temps de la Guerre froide, la Méditerranée, écartelée entre des perspectives stratégiques antagonistes, a été une zone de conflits latents et un espace opérationnel sensible. La matérialisation de deux blocs fracturait l'espace méditerranéen, en faisait une zone de contacts militaires à hauts risques, accompagnés de pressions idéologiques souvent fortes.
 
(4) Source : www.infotunisie.com    du jeudi 24 avril 2008
 
(5) La Tunisie a abrité, du 24 au 26 avril,  la 2è édition du Forum Euro Méditerranéen du Capital Investissement et du Financement des PME.» .Ce forum dont le thème est  « Le Capital Investissement, accélérateur de croissance dans les pays riverains de la Méditerranée » est organisé par l’association EuroMed avec la participation de quelque 500 congressistes, entrepreneurs, gestionnaires de fonds d’investissement, banquiers et décideurs économiques, venus des pays riverains de la  Méditerranée. Source : www.israelvalleys.com  en ligne le 24 avril  Par Dan Assayah.
 
(6) Les 27 pays de l'UE et Israël affichent des performances très supérieures à celles des autres pays méditerranéens et se rangent parmi les 34 pays les plus développés du monde
.
(7) Les chefs d’État et de Gouvernement des pays riverains de la Méditerranée vont se réunir avec les pays de l’Union Européenne le 14 juillet 2008 à Paris pour définir leur vision commune. Ce sommet sera précédé d’une réunion des pays du pourtour Méditerranéen le 13 juillet, et devrait fixer les principes et l’organisation de l’Union pour la Méditerranée avec pour objectif de mettre en œuvre une approche fondée sur des projets communs entre les deux rives .
 
(8) La Syrie et le Liban n'ont pas réagi officiellement  sur la question de leur association à l’Union Pour la Méditerranée ;  leur présence pourrait être fatale au projet
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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 17:50
Le legs pernicieux de Lee Harvey Oswald


par Daniel Pipes
Jerusalem Post, 22 novembre
2007
VO: http://www.danielpipes.org/article/5136

Qu’est-ce qui ne va pas avec le libéralisme américain? Qu’est-il arrivé au Parti démocrate sûr de lui, optimiste et pragmatique de Franklin D. Roosevelt, Harry Truman et John F. Kennedy? Pourquoi Joe Lieberman, leur plus proche successeur actuel, a-t-il été écarté du parti? Comment l’anti-américanisme a-t-il pu infecter les écoles, les médias et Hollywood? Et d’où vient la fureur aveugle des démocrates mise en lumière par des conservateurs tels qu’Ann Coulter, Jeff Jacoby, Michelle Malkin et le Media Research Center?

Par un véritable tour de force (en français dans le texte), James Piereson, membre du Manhattan Institute, propose une explication historique à la fois inédite et convaincante. Son livre, Camelot and the Cultural Revolution: How the Assassination of John F. Kennedy Shattered American Liberalism (Camelot et la révolution culturelle: comment l’assassinat de John F. Kennedy a ébranlé le libéralisme américain – Éd. Encounter), attribue l’origine du glissement du libéralisme vers l’anti-américanisme au fait, en apparence mineur, que Lee Harvey Oswald n’était ni un ségrégationniste, ni un combattant de la guerre froide, mais un communiste.

Voici l’argumentation de Piereson:

Pendant les quelque 40 ans qui précédèrent l’assassinat de Kennedy, le 22 novembre 1963, le progressisme/libéralisme était la philosophie publique dominante et quasi-exclusive; Kennedy, centriste ferme et réaliste, était issu d’une tradition qui poursuivait avec succès l’expansion de la démocratie et de l’état providence.

En revanche, les républicains comme Dwight Eisenhower n’avait guère d’alternative intellectuelle à opposer au libéralisme et se contentait de ralentir son avance. Les «vestiges» conservateurs menés par William F. Buckley Jr. n’avaient pratiquement aucun impact politique. La droite radicale, incarnée par la John Birch Society, éructait un fanatisme insensé et inefficace.

Piereson explique que si l’assassinat de Kennedy a si profondément affecté le libéralisme, c’est parce qu’Oswald, un communiste inspiré par la Nouvelle Gauche, a abattu Kennedy pour protéger le règne de Fidel Castro à Cuba contre un président qui, pendant la crise des missiles de 1962, avait brandi l’option militaire américaine. En bref, Kennedy est mort parce qu’il s’était montré particulièrement ferme dans la guerre froide. Les libéraux ont renâclé devant ce fait qui contredisait leur système doctrinal et ils ont préféré présenter Kennedy comme une victime de la droite radicale et un martyr de la cause libérale.

Ce phantasme politique suppose deux gestes audacieux. Le premier concernait Oswald:

  • Ignorer ses idées communistes et le faire passer pour un extrémiste de droite. Ainsi, le procureur de la Nouvelle Orléans Jim Garrison affirma qu’«Oswald aurait été plus à l’aise avec Mein Kampf qu’avec Das Kapital».
  • Minimiser son importance jusqu’à la totale insignifiance (1) en émettant des théories à propos de 16 autres assassins ou (2) en imaginant une énorme conspiration dans laquelle Oswald était un instrument de la mafia, du Ku Klux Klan, des Cubains anti-Castro, des Russes blancs, des magnats du pétrole texans, des banquiers internationaux, de la CIA, du FBI, du complexe militaro-industriel, des généraux ou du successeur de Kennedy, Lyndon Johnson.

Une fois Oswald presque supprimé du tableau, voire transformé en bouc émissaire, les membres de l’establishment au pouvoir – Johnson, Jacqueline Kennedy, J. Edgar Hoover et beaucoup d’autres – passèrent à un deuxième geste, ahurissant: ils attribuèrent la culpabilité de l’assassinat non pas à Oswald, le communiste, mais au peuple américain en général et à la droite radicale en particulier, qu’ils accusèrent d’avoir tué Kennedy parce qu’il aurait été trop mou dans la guerre froide ou trop favorable aux droits civils des Américains noirs. Voici quatre exemples parmi les éléments cités par Piereson pour étayer cette déformation délirante des faits:

  • Le juge de la Cour suprême Earl Warren décria ce qu’il considérait comme «la haine et la rancœur injectées dans le cœur de notre nation par des bigots».
  • Le leader de la majorité du Sénat Mike Mansfield pesta contre «la bigoterie, la haine, les préjugés et l’arrogance qui se sont concentrés dans ce moment d’horreur pour entraîner sa perte».
  • Le membre du Congrès Adam Clayton Powell conseilla à la ronde: «Ne pleurez pas pour Jack Kennedy, pleurez pour l’Amérique.»
  • Un éditorial du New York Times regretta «la honte que toute l’Amérique doit boire pour payer le prix du vent de folie et de haine qui a frappé le président John F. Kennedy».

Piereson voit dans cette «dénégation ou ignorance volontaire» des motivations et de la culpabilité d’Oswald l’origine réelle du virage vers le pessimisme du libéralisme américain. «L’accent réformiste du libéralisme américain, auparavant empreint de pragmatisme et d’élan vers l’avenir, a été submergé dès lors par un esprit d’auto-condamnation nationale.»

Le fait de considérer les États-Unis comme grossiers, violents, racistes et militaristes a fait passer l’effort central du libéralisme du pôle des affaires économiques à celui des questions culturelles (racisme, féminisme, liberté sexuelle, droits des homosexuels). Cette évolution a contribué à l’éclosion du mouvement de contre-culture de la fin des années 1960. Dans une vision plus large, elle a nourri un «reste d’ambivalence» quant à la valeur des institutions traditionnelles américaines et au bien-fondé du déploiement de la puissance militaire américaine, lequel continue de caractériser l’attitude générale du libéralisme, 44 ans plus tard.

C’est ainsi que le legs pernicieux d’Oswald a persisté jusqu’en 2007, continuant de léser et de pervertir le libéralisme et ainsi de polluer le débat national.

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16 avril 2008 3 16 /04 /avril /2008 09:26

The problem for Obama is that he first said, through campaign spokesman Bill Burton in an email to the news site Raw Story back in January, that “[h]e has no recollection of ever meeting him [Auchi].” Then, in an interview with the Chicago Sun Times, Obama let on that he “may” have met Auchi at the Four Seasons reception sponsored by Blagojevich.

The question will almost certainly be asked how Obama could forget meeting his longtime friend’s very important business partner twice in such a short period of time.

This is especially true since Auchi apparently attended at least one Obama fundraiser. Joseph Cacciatore, whose family once owned a 62-acre plot of land bought by Rezko and was in the process of developing with Auchi, says he met Auchi a few years ago:

Cacciatore can’t suppress at least a touch of admiration for the dapper, sophisticated Auchi. He said they met at an Obama fundraising party that Rezko gave at his home several years ago.

“He was well dressed,” Cacciatore said. “He seemed distinguished.”

Both men say they don’t know each other.

And Obama isn’t the only one who wished to downplay this relationship with Auchi. Raw Story reported that shortly after rumors began circulating that Obama met with Auchi, two websites connected to Auchi’s holding company, General Mediterranean Holding, were scrubbed of any mention of his trip to Illinois.

Obama himself has been extraordinarily vague about any possible meetings, saying that while he very well may have met Auchi, he doesn’t recall it.

Why is this so important? Establishing a previous relationship between Obama and Auchi opens a fresh line of questions about the real estate deal on his home involving Rezko and Obama –questions about the source of money that Rezko used to buy a side lot to Obama’s mansion at a time when he told a court he was flat broke and heavily in debt.

According to a story in the TimesOnline, another holding company belonging to Auchi, Fintrade Services SA, loaned Mr. Rezko $3.5 million dollars just three weeks before Obama and Rezko closed the sale on the property simultaneously –a stipulation by the previous owners that both the lot and house be sold at the same time– thus allowing Obama to purchase his dream house.

Over the years, Auchi loaned Rezko a considerable amount of money: more than $27 million, according to prosecutors. To pay off the debt, Rezko gave Auchi a bigger stake in that showpiece 62-acre land development on the south side of Chicago. In return, Auchi kept Rezko’s head above water as his numerous business ventures including real estate, pizza resturants, and property management were in various stages of failure. There is also the fact that Rezko was facing several lawsuits in connection with these enterprises.

It was another $3.5 million loan from Auchi late last year that caused a federal judge to revoke Rezko’s bail and send him to jail. Given Rezko’s numerous contacts in the Middle East, including his friendship with the Emir of Qatar, it worried the judge that Rezko might leave Chicago for friendlier climes and not return.

Auchi has a reputation in Great Britain of collecting politicians “the way that other people collect stamps.” The list of current and former British politicians working for one of Mr. Auchi’s numerous enterprises is an eye opener.

Norman Lamont retired from government to a seat on the board of the financial arm of General Mediterranean Holding, which runs Auchi’s many businesses. Lord Steel, the former leader of the Liberal Democrats and the current presiding officer of the Scottish Parliament, is also on the board. Lady Falkender, Harold Wilson’s former secretary, has worked for Auchi, as has Gerald Malone, a former Tory Minister you’ve probably forgotten about. Keith Vaz, the former New Labour Foreign Office Minister once accepted a directorship from Auchi.

Given Auchi’s checkered past, it’s amazing that politicians with any integrity would have anything to do with him. First, there is Auchi’s conviction in the notorious Elf case in France, where company directors and officers of the state owned oil company used the firm as “a private bank for executives who spent £200 million on political favors, mistresses, jewelery, fine art, villas and apartments.”

Beyond Elf, there is Auchi’s involvement in the Oil-for-Food scandal through his ownership of the the PNB Paribas bank, where the money for the program was held in an escrow account. BNP Paribas “was the sole bank administering the $64 billion UN programme. An investigation by the US House Committee on International Relations found that BNP Paribas made payments without proof that goods were delivered and sanctioned payments to third parties not identified as authorized recipients.”

The scheme earned BNP and Auchi $700 million in fees. It also earned his old friend Saddam Hussein more than $10 billion. Auchi acted as a conduit for arms during the Saddam years and was also involved in several oil deals with western nations at that time and bribing several Iraqi officials in the process, according to a court in Milan. “The name Nadhmi Auchi was just another name for Saddam’s intelligence service, or so we thought,” said Nibras Kazimi, a former Iraqi dissident who is now a visiting scholar at the Hudson Institute in Washington D.C.

So Auchi –friend of Saddam, international fraudster, and business partner to one of Chicago’s premiere fixers– gave Rezko the money that allowed Obama to purchase his house. Without the loan, Rezko would not have been able to afford the $125,000 downpayment on the lot and Obama would not have been able to meet the terms set by the sellers.

Did Auchi know that part of that money would be used to help Obama purchase his house? Did Obama know where Rezko’s money came from?

Rezko Witness Leaves New Questions about Obama Real Estate Deal Unanswered




Obama's connection to a shady Iraqi-born British businessman was confirmed in bombshell Rezko trial testimony on Monday. Who is Nadhmi Auchi and why might Obama be back in hot water over the real estate deal on his house?

The star witness at the Tony Rezko fraud trial in Chicago may have gotten Barack Obama in hot water again over his long term relationship with the Chicago “fixer,” as well as his connection to a shady billionaire who may have played a key role in the real estate deal involving Obama’s home.

Stuart Levine testified that Senator Obama and his wife were guests at Tony Rezko’s house at a party honoring Iraqi-born British billionaire Nadhmi Auchi in early April 2004, according to press reports. This was the second event attended by Obama where Auchi, convicted of fraud in Europe, was the guest of honor. Earlier that month on April 3, Obama met with a group of “Middle East bankers” including Auchi at a reception sponsored by Illinois

This is important to know because about the time of the loan to Rezko, Auchi was put on the State Department’s “undesirable alien” list and was prevented from getting a visa to the United States. Rezko told prosecutors that he tried to intervene on Auchi’s behalf with the State Department to get the ban lifted. Running into a stone wall at State, the prosecutors say that Rezko turned to “certain Illinois politicians to do the same.” Who would Rezko have turned to except Obama (and probably Governor Blagojevich)?

The fact that Obama knew Auchi from his trip to Chicago a year before alters what we had previously known about the billionaire’s visa problems. The question arises if any quid pro quo was given with regard to the Rezko loan, involving Obama’s possible intercession with the State Department on Auchi’s behalf. Going to bat for your patron’s business partner to solve a little thing like a visa problem is not a mortal sin. But connecting it to a loan that made it possible for Obama to purchase his house would be a little more serious and could involve the Senate Ethics Committee.

Obama denies helping Auchi in any way with his visa but can’t vouch for his staff:

Q: Did you ever help Auchi enter the country?

A: No

Q: Or your office?

A: “Not that I know of.”

That would seem to leave an “out” for the lawyerly senator but is inconclusive otherwise.

There will be many who say this just doesn’t matter: that Obama’s relationship with Auchi, like his relationship with bigoted preacher Jeremiah Wright, like his relationship with Pentagon bombers and domestic terrorists William Ayers and Bernadine Dorhn, like his relationship with some of the more unsavory elements of the Chicago political machine including Tony Rezko, is all guilt by association and an unfair attack on the candidate.

But the average voter might be asking right about now where does “guilt by association” end and the candidate being guilty of having monumentally bad judgment in picking his associates begin?

Rick Moran is PJM Chicago editor; his own blog is Right Wing Nut House.

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14 avril 2008 1 14 /04 /avril /2008 18:07
 Livni rencontre son homologue d'Oman au Qatar.


Les représentants de haute stature des deux pays se rencontrent pour la première fois depuis 7 ans. La Ministre des Affaires étrangères doit faire un discours à Doha, ce Lundi soir (14 avril).

Roni Sofer

Published:  04.14.08, 11:54 / Israel News
Tzipi Livni, Ministre des Affaires étrangères a rencontré lundi plusieurs responsables arabes de haut-rang, dans le cadre du Forum sur la Démocratie de Doha, durant sa visite dans la capitale du Qatar.

L'un de ces personnages importants que Livni a rencontré n'est autre que Yousouf n Allawi, le Ministre des Affaires étrangères d'Oman. Il s'agissait du premier meeting depuis 7 ans entre les représentants d'Israël et d'Oman, après que les liens diplomatiques furent réduits entre les deux pays, dès le début de la seconde Intifada.

 

Symbolic Seder

Livni: I'll leave empty chair at Passover seder to remember captives / Yael Branovsky

Foreign minister instructs Israeli embassies abroad to set place at Passover table for missing soldiers, urges foreign ambassadors to work towards freeing Shalit, Regev and Goldwasser
Full story
Il était aussi prévu que Livni rencontre Sheik Hamad Ben Khalifa al-Thani l'Emir du Qatar, le Premier Ministre Qatari et Ministre des Affaires étrangères, Sheik Hamad Ben Jassem ben Jabor al-Thani, ainsi que le Premier Ministre Turc, Recep Tayyip Erdogan. Elle devait également visiter des sites officiels dans l'Emirat et tenir un discours durant le Forum, lundi soir.

Livni cherche à faire usage de sa visite au Qatar pour accroître les relations avec Israël au niveau des ambassades.

 

De plus, la Ministre des Affaires étrangères cherche à créer des avancéen vue d'un front uni contre la menace iranienne et, selon les médias arabes, pour travailler à faire progresser la négociation pour la libération de Guilad Shalit, le soldat kidnappé.

 

 Quelques responsables Arabes ont annulé leur participation

Dès son arrivée à Doha, Livni a immédiatement été entourée par des dizaines de gardiens de la sécurité en armes, dont quelques-uns se trouvent être les gardes du corps privés de l'Emir local. Tout autre leader arrivant au Forum sur la démocratie a obtenu une voiture blindée, alors que Livni en a reçu quatre, par crainte d'une tentative d'assassinat.

Dès qu'elle est entrée dans le hall de la conférence, l'auditoire s'est levé pour l'accueillir et les dignitaires du Golfe se sont déplacés pour lui serrer la main, parmi eux des responsables d'Etats du Golfe qui n'ont  aucun lien diplomatique avec Israël.

La visite a bénéficié d'une très large couverture dans la presse qatarie. Al-Watan, le journal le plus lu du pays, a publié un entretien avec Livni, où elle mentionne que "L'Iran constitue une menace régionale et globale. Nous ne tolérerons pas un Iran doté de capacités nucléaires".

Plusieurs repsonsables arabes ont annulé leur participation à la Conférence de Doha, à cause de la présence de Livni, parmi eux, l'ancien Président iranien Mohammed Khatami, le porte-parole du parlement libanais Nabi Berri et l'ancien Ministre des Affaires étrangères Fawzi Salloukh (NdT : tous deux passés dans l'opposition pro-syrienne). Cependant, on note la présence à cette conférence de membres des parlements libanais et (même) syriens.

 

Itamar Eichner contributed to this report

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11 avril 2008 5 11 /04 /avril /2008 12:30
Petraeus and Crocker Meet the Real Enemy  
By Michael Reagan
FrontPageMagazine.com | Friday, April 11, 2008 There must have been times when Gen. David Petraeus and Ambassador Ryan Crocker thought they were back in embattled Sadr City when they faced Democrats on Capitol Hill this week -- no Iraqi insurgents or al Sadr militiamen could have been more hostile.

No wonder. The goals of the Democrats and both al Qaeda and al Sadr insurgents are the same: the defeat of the United States in the war in Iraq.

From the opening statement by Sen. Carl Levin -- a vitriolic tirade against the war -- to the less vehement but equally unfriendly statements by the Clinton woman and her rival for their party’s presidential nomination, Sen. Barack Obama, the Democrats made no secret of their burning desire to see the United States humiliated by a defeat in Iraq.

Clinton derided the obvious fact that a hasty withdrawal from Iraq would be dangerously irresponsible, and refused to admit that the surge is working: “I think it could be fair to say that it might well be irresponsible to continue the policy that has not produced the results that have been promised time and time again at such tremendous cost,” she told Petraeus, blithely ignoring the continuing successes of his strategy.

Let’s just get out and to hell with the consequences was the gist of what she said.

Obama defined success in Iraq as when “there's still corruption, but the country is struggling along, but it's not a threat to its neighbors and it's not an al-Qaeda base,” while failing to recognize that the near-immediate withdrawal of U.S. forces would create a nightmare situation in the entire region.

As Jacob Laksin wrote in FrontPageMagazine.com on April 10 ("Petraeus vs. The Party of Defeat"): “In the end, neither Democratic candidate gave any indication that they understand the stakes in Iraq. Nor was there any evidence that they -- or anyone else in their party -- would be willing to make the necessary if unpopular decisions needed for success.”

Laksin noted that Independent Sen. Joe Lieberman had described the Democrats’ attitude this week as “hear no progress in Iraq, see no progress in Iraq, and most of all, speak of no progress in Iraq.”

He could have added that his former party had reversed Gen. Douglas McArthur’s declaration that there is no substitute for victory to read, “There is no substitute for your country’s defeat when you want to win elections.”

Although targeted from the outset, both Petraeus and Crocker managed manfully to withstand the often nasty implications inherent in the Democrats’ questioning. Petraeus even treated Mrs. Clinton as if she were a lady, despite the fact that the last time he came to the Hill to talk about the situation in Iraq she all but called him a liar before his appearance.

Frankly, I don’t know how he sat there being so respectful of these people, when they are doing everything in their power to undermine what he’s doing. They are also giving hope, not to our troops, but to the enemy which is trying to kill them.

Sen. Jay Rockefeller helped to set the tone for his Democratic colleagues before the hearings when he accused his colleague, war hero Sen. John McCain, of what amounts to a war crime saying, "McCain was a fighter pilot who dropped laser-guided missiles from 35,000 feet. He was long gone when they hit. What happened when they [the missiles] get to the ground? He doesn't know. You have to care about the lives of people. McCain never gets into those issues."

Sen. Rockefeller was forced to apologize to McCain. He didn’t explain how he, as chairman of the Senate Intelligence Committee, did not know that when John McCain was flying missions over North Vietnam there were no such things as laser guided missiles.

If we had listened to the defeatist Democrats there wouldn’t be 175,000 trained Iraqi soldiers, 379,000 trained Iraqi police, 90,000 trained Sons of Iraq, and you wouldn’t have Maliki, a Shia leader, sending his military into Basra to fight Shia militias.

Instead, al Sadr would be running Iraq with the help of Iran, and bin Laden would be using Iraq as a training base for al Qaeda.

Mike Reagan, the eldest son of President Ronald Reagan, is heard on more than 200 talk radio stations nationally as part of the Radio America Network.
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4 avril 2008 5 04 /04 /avril /2008 15:21

vendredi 4 avril 2008

LES USA, LA FRANCE ET L'EGLISE CATHOLIQUE

Les USA, la France et l’Eglise catholique

Je tombe aujourd’hui, vendredi 4 avril, sur deux informations à la fois très distinctes et très complémentaires. Mais ces deux informations partagent une même qualité qui va irriter beaucoup de monde : elles parlent en bien des USA. La France et l’Eglise catholique ont des choses à apprendre des USA. Une véritable humiliation pour les anti-américains de tous poils. Lisez plutôt.

Vendredi 4 avril, à 10h51, Elizabeth Pineau, du bureau parisien de l’agence de presse britannique Reuters, écrit, dans une dépêche : « Bernard Kouchner qualifie de passéistes ceux qui, en France, dénoncent le rapprochement avec les Etats-Unis engagé par le président Nicolas Sarkozy (…) ‘Ce sont des passéistes. On ne bâtit pas une politique étrangère sur le seul anti-américanisme. Il y a une espèce de fixation malsaine, une courte vue, une espèce de paravent de l'impuissance’, a-t-il déclaré (…) Nicolas Sarkozy a envisagé pour 2009 un retour de la France dans les structures stratégiques de l'Otan (…) Il a aussi annoncé l'envoi de 700 hommes supplémentaires qui combattront aux côtés des Américains en Afghanistan ».

« ‘L'obsession atlantiste’ de Nicolas Sarkozy, selon l'expression de ses détracteurs français, a été dénoncée par les anciens ministres des Affaires étrangères socialistes Roland Dumas et Hubert Védrine, ainsi que par l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin. ‘Je crois qu'ils n'ont pas compris que le monde a changé’, a rétorqué Bernard Kouchner (…) ‘Nous sommes parfois aux côtés des Américains, comme en Afghanistan, et parfois nous ne sommes pas d'accord (…) a-t-il poursuivi (…) ‘Nous sommes au XXIe siècle et il faut recommencer de penser, il ne faut pas simplement penser sur le passé’. Paris peut parler ‘en même temps’ aux Américains et au président russe Vladimir Poutine, présent à Bucarest vendredi, a-t-il insisté. Est-ce que nos amis passéistes veulent bien le comprendre ? ».

Dans un article intitulé ‘L'Amérique de Benoît XVI, un modèle pour l'Europe catholique’, Sandro Magister, du journal italien La chiesa, reprit aujourd’hui, vendredi 4 avril, par E.S.M. écrit : « A la mi-avril, quand Benoît XVI atterrira à l’aéroport militaire de la Andrews Air Force Base de Washington, les États-Unis passeront en tête du classement des pays les plus visités par les papes (…) à Ratisbonne, le pape a montré au monde entier de quelles audaces il était capable (…) Pour Benoît XVI, les Etats-Unis sont un modèle à imiter par tous, en tant que pays né et fondé 'sur cette vérité évidente que le Créateur a doté chaque être humain de droits inaliénable', dont le premier est la liberté. Avec Benoît XVI, la punition que les Etats-Unis recevaient de la part du Vatican est levée. Il y a encore quelques décennies, ils étaient taxés d’être le temple du capitalisme calviniste, de la société de consommation, du darwinisme social, de la chaise électrique et de la gâchette facile partout dans le monde. Aujourd’hui ces façons de voir semblent largement abandonnées. L’Eglise de Rome a condamné avec force l’attaque militaire contre l’Irak de Saddam Hussein. Y compris Benoît XVI. Mais actuellement, elle ne demande pas le retrait des soldats et souhaite qu’ils restent en Irak (…) le jugement global sur les Etats-Unis a changé en bien, à l’inverse des jugements sur l’Europe, qui sont de plus en plus pessimistes. Benoît XVI a confié (…) ‘l’importance que le peuple américain a, dès le début, attribuée au rôle de la religion dans la création du débat public’. Un rôle qui ailleurs – comprendre: en Europe – ‘est contesté au nom d’une compréhension limitée de la vie politique’ (…) L’Eglise de Rome était plus souvent en accord avec les présidents républicains, de Reagan aux deux Bush, qu’avec le démocrate Bill Clinton (…) on compte environ 70 millions de catholiques sur une population totale de 300 millions, soit 23,9%. Ils forment néanmoins un bloc important – ils sont plus nombreux qu’en Italie – qui plus est dans un pays à forte dominante chrétienne, avec des indices de participation religieuse beaucoup plus élevés qu’en Europe. Lors des présidentielles de 2004, les catholiques ont contribué de manière significative à la réélection de George W. Bush (…) les autorités de l’Eglise apprécient le fait que tous les candidats aient donné une place prépondérante au facteur religieux. Car il en est ainsi aux Etats-Unis. Ils sont à la pointe de la modernité et en même temps la nation la plus religieuse au monde. Ils sont un modèle de séparation de l’Eglise et de l’Etat et en même temps un pays où les religions jouent un rôle important dans la vie publique (…) la part d’athées et d’agnostiques est très réduite. Ils forment respectivement 1,6% et 2,4% de la population, bien qu’ils semblent être beaucoup plus nombreux et bruyants dans les médias (…) Avec son prochain voyage, le pape allemand va regagner du terrain. Les Etats-Unis sont pour lui une terre très prometteuse. Un an après les Journées mondiales de la jeunesse en 1993, le diocèse de Denver avait enregistré 2.000 nouveaux convertis et une augmentation de 8% de la présence à la messe. La vieille Europe catholique peut en prendre de la graine ».

Ce sont cela, les deux bonnes nouvelles d’aujourd’hui, vendredi 4 avril : il existe des Européens, tel Bernard Kouchner et Sandro Magister, qui ne détestent pas les Américains. La réalité plutôt bienveillante à l’égard des USA n’a donc rien à voir avec la virtualité anti-américaine de nos médias. Sur ce, bon week-end. Miguel Garroté
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2 avril 2008 3 02 /04 /avril /2008 10:43

- Insert : on peut rappeler que dans ses écrits rassemblés par ses proches, Alexander Litvinenko a accusé le FSB de Poutine d'avoir hébergé et recruté Ayman Al-Zawahiri, le n°2 d'Al Qaeda en 1997, que celui-ci était bel et bien présent en formation dans ces bases de l'espionnage russe (en Géorgie, si mes souvenirs sont bons) ; il avait également dénoncé des manipulations de ces mêmes services, lors de mystérieux "attentats" contre la population russe imputés aux filières Tchétchènes, comme pour "garantir" l'engagement russe contre le terrorisme, alors même que ses services y seraient largement impliqués. Ses proches font remonter les filières djihadistes à leurs leviers de commande au Kremlin, sorte de continuation de la "guerre froide" par le biais des intermédiaires proche et moyen-orientaux (on pense alors à l'influence de la Russie sur la Syrie, mais aussi l'Iran... )

Jusqu'à présent, le "torchon brûle" entre Londres et Moscou, mais le Congrès américain s'est contenté d'un rôle d'observateur dans ce bras de fer. Il faut imaginer que, plutôt que raviver une nouvelle guerre froide, les principaux protagonistes puissent préférer s'affronter par personne morale interposée : dans ce cas, la couronne britannique et la Russie, dans le cadre d'une "mystérieuse" affaire d'espionnage, comportant des arrière-plans qui concernent certains oligarques russes, comme Berezovsky, également réfugié à Londres. Un imbroglio diplomatico-judiciaire de longue haleine, alors que l'ex-KGB a pris les rênes en main de l'avenir de la Russie, en renforçant ses positions dans toutes affaires énergétiques (Gazprom, etc.) et en poussant à l'exil ou en mettant en prison plusieurs des Oligarques comme Berezovsky (exilé) ou Khorodokovsky (emprisonné pour 9 ans, leader moral de l'actuelle opposition, autour de G. Kasparov), qui ont pu faire fortune durant l'ère Eltsine, en procédant aux mêmes arrangements avec des lois fluctuantes que les actuels gouvernants, mais en ouvrant le marché énergétique russe à des investisseurs étrangers, notamment américains, ceci "expliquant" une reprise en main nationaliste par le Kremlin. Tous les oligarques n'ont pas pour autant été systématiquement éliminés et certains ont su éviter de "politiser" leur savoir-faire économique et éviter les suspicions des maîtres actuels de la Russie...)



RIA Novosti

mardi 1er avril 2008, sélectionné par Spyworld
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La veuve et le père d’Alexandre Litvinenko, ex-agent des services secrets russes mystérieusement assassiné à Londres en novembre 2006, ont demandé lundi au Congrès américain d’adopter une résolution condamnant la Russie.

Elaboré par la républicaine Ileana Ros-Lehtinen et approuvé par la commission aux Affaires étrangères de la Chambre des représentants, le projet de résolution sera soumis mardi à l’examen de la Chambre.

Ce projet "servira les intérêts de la justice et de la sécurité", ont affirmé Marina et Valter Litvinenko dans leur lettre adressée au Congrès américain et citée par un communiqué de la Litvinenko Justice Foundation.

Le document appelle notamment le président George W. Bush et la secrétaire d’Etat Condoleezza Rice à faire pression sur les autorités russes pour élucider l’affaire Litvinenko et exprime des préoccupations quant à l’origine russe présumée du polonium-210.

Alexandre Litvinenko, ex-officier du Service fédéral de sécurité (FSB) russe naturalisé en Grande-Bretagne, est décédé en novembre 2006. Il aurait été empoisonné au polonium-210, substance hautement radioactive, selon les autorités britanniques qui n’ont pas jusqu’à présent publié les résultats de l’autopsie. La Grande-Bretagne impute la responsabilité du meurtre à l’homme d’affaires russe Andreï Lougovoï et demande son extradition, tandis que ce dernier rejette catégoriquement les accusations, les qualifiant de politiquement motivées. La Russie a refusé d’extrader Andreï Lougovoï conformément à la Constitution qui exclut l’extradition des citoyens russes.

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26 mars 2008 3 26 /03 /mars /2008 14:25

mercredi 26 mars 2008,


  
ISRAEL : un diplomate israélien parle

ISRAEL : un diplomate israélien parle.

En Suisse comme ailleurs, il est rare que les journalistes aillent interviewer un diplomate israélien. Ceci est d’autant plus regrettable que ces mêmes journalistes citent régulièrement et sans problèmes de conscience les propos de dirigeants du Hamas, du Hezbollah et autres organisations terroristes dont la seule vocation affichée est la destruction pure et simple d’Israël.

Andrea Vonlanthen a interviewé l’ambassadeur d’Israël en Suisse, Ilan Elgar, pour le magazine germanophone Spektrum, édition du 12 mars (1). Dans cette interview, Ilan Elgar commence par rappeler que le Hamas, le Hezbollah et l’Iran continuent de vouloir anéantir Israël et continuent de tout faire pour y parvenir. Ilan Elgar souligne que deux pays arabes seulement vivent en paix avec l’Etat d’Israël créé il y a soixante ans, à savoir l’Egypte depuis la fin des années soixante-dix et la Jordanie depuis le début des années quatre-vingt-dix.

Concernant la bande de Gaza, Ilan Elgar confirme que les terroristes du Hamas utilisent les civils palestiniens comme boucliers humains et tirent des roquettes sur Israël depuis les toits des maisons (ndlr 3500 roquettes ces 30 derniers mois). Concernant la Suisse, Ilan Elgar regrette les contacts que ce pays entretient avec le Hamas. Pour Ilan Elgar, ces contacts renforcent le Hamas et l’encouragent à ne pas changer sa politique d’anéantissement. Toujours à propos de la Suisse, Ilan Elgar regrette que ce pays ne se joigne pas aux autres pays occidentaux qui s’inquiètent face au nucléaire iranien (ndlr Ilan Elgar a tenu ces propos avant que la ministre suisse des affaires étrangères, vêtue d’un large voile islamique, signe en Iran un contrat gazier).

Concernant la presse suisse, Ilan Elgar déplore que beaucoup de reporters aient une idéologie bien établie et que l’objectivité soit si difficile. Ilan Elgar a récemment accueilli la confidence d’un reporter de la télévision suisse à qui on avait accordé 90 secondes de tournage seulement et avec l’obligation de produire des hard news sur Israël (ndlr il existe d’autres confidences du même acabit et la télévision suisse est encore plus tendancieuse que ses consoeurs françaises, ce qui n’est pas peu dire…). A propos du futur d’Israël qui fête cette année soixante ans d’existence, Ilan Elgar conclut avec cette maxime : « Celui qui chez nous ne croit pas aux miracles n’est pas un réaliste ».

Ilan Elgar, né à Tel Aviv en 1947, a effectué des études en sociologie et en anthropologie. Avant d’être nommé ambassadeur d’Israël en Suisse, Ilan Elgar a servi la diplomatie israélienne au Ministère des Affaires étrangères à Jérusalem, puis en Afrique, aux USA, en Scandinavie et en Allemagne.

Miguel Garroté

http://www.monde-info.blogspot.com


(1) traduction et adaptation : Miguel Garroté, monde-info.
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25 mars 2008 2 25 /03 /mars /2008 18:24
La mariée était trop belle: conciliation palestinienne de façade à Sanaa, Marc Brzustowski
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25/03/08

 

Un Monde réconcilié avec lui-même, vu du 80, Bd Auguste-Blanqui [siège du journal Le Monde]

Dans un article récent, Le Monde se fait une joie de nous faire part, de concert avec les très consensuelles agences Reuters et AFP, des vœux de "remariage" du Fatah et du Hamas. Pourquoi pas ? Cela vaut bien une saga élyséenne, c’est de saison. Sur la photo de famille recomposée, les représentants de ces deux entités et le président du Yémen se tiennent la main, sourient en se fondant gaiement dans un même élan enthousiaste vers cet avenir radieux de l’unité retrouvée. Il ne manque que les youyous couleur locale. Trop de scepticisme gâcherait la fête, ne cherchons pas la petite bête qui monde, qui monde….

Tâchons juste de croiser les agendas, d’interpréter qui sont les protagonistes réunis à Sanaa et de voir "ce qu’il s’en vient", comme disent nos amis québécois. Le 5 mars dernier, Le Monde titrait un éditorial, sur un ton fataliste, d’un sentencieux "Incontournable Hamas". On le devine à peine, ce mouvement subirait un véritable "ostracisme" en demeurant sur la liste des groupes "terroristes". A en croire notre référence éditoriale, c’est la principale cause qui fait que le processus de paix stagne. Remis en selle à Sanaa, le Hamas devrait "donc" progressivement devenir plus fréquentable. Peut-être pas tout de suite, mais wait and see

Que peut bien signifier une « réconciliation entre factions palestiniennes », signée à Sanaa, sous l'égide du président yéménite, Ali Abdallah Saleh, par Azzam Al-Ahmad, chef du groupe parlementaire du Fatah, et Moussa Abou Marzouk, numéro deux du bureau politique damascène du Hamas, à moins d’une semaine d’un Sommet arabe, tiens… justement, à Damas (les 29 et 30 mars prochain) ?

Pourquoi, à peine de retour à Ramallah, l’envoyé très spécial, Azzam Al Ahmad, se voit-il vertement démenti par les proches d’Abbas, comme Ahmed Qorei, qui préfère parler de l’événement comme d’un « malentendu » ? Autrement dit, un non-événement. De son côté, le porte-parole du Hamas faisait savoir que jamais son mouvement ne permettrait le retour des « forces corrompues » (entendez : le Fatah) à Gaza.  L’accueil est plutôt glacial, à Ramallah comme à Gaza-City. Dans les "territoires", on semble loin des tintements des cloches de Pâques que fait résonner la rédaction parisienne du Monde.

Pourquoi, si les frères ennemis veulent vraiment se réconcilier, ne sont-ce pas Mahmoud Abbas lui-même et Ismaïl Haniyeh - ou son patron, Khaled Meshaal - qui entament directement les pourparlers ? Et pourquoi au Yémen, et justement pas à Damas (rencontre infructueuse entre Abbas et Meshaal, le 21 janvier 2007), comme clou du sommet ? Ou à la Mecque (mardi 6 février 2007), comme au temps où les Grands de la région jouaient leur va-tout au Casino ou à la roulette palestinienne ?

A l’époque déjà, Le Monde militait activement pour la levée du boycott du Hamas par l’Europe et un retrait inconditionnel d’Israël aux "frontières de 1967". (Voir ici).

Il y a, dans les célébrations du Monde, de l’AFP et de Reuters, quelque chose qui cloche, qui donne l’air d’un remake interprété par des figurants dans un théâtre de banlieue. Si nous avons assisté à une mise en scène diplomatique d’une rare inanité, c’est sans doute que l’événement est ailleurs, et que Le Monde risque de nous faire manquer l’essentiel. Involontairement, le même texte nous égare :

« Le président Saleh a précisé qu'il demanderait au sommet arabe de Damas, les 29 et 30 avril, d'approuver officiellement l'initiative de Sanaa. »

Ets-il nécessaire de faire remarquer qu’à cette date, le « Sommet de Damas » aura remballé ses décors depuis environ un mois. Il est en fait prévu à la fin de cette semaine, les 29 et 30 mars. Il s’agit, bien entendu, d’une faute de frappe, d’un lapsus de pigiste, mais il y a là comme l’aveu involontaire que, pour tout le monde et pour ce journal en particulier, le Sommet Arabe de Damas arrive trop tôt… ou trop tard.

 

Une liberté d’expression dans la presse arabe, peu prisée dans les rédactions parisiennes, qui auront bientôt un train de retard

Le Sommet arabe de Damas, c’est l’Arlésienne. Tout le monde en parle et, pourtant, personne ne sait exactement qui s’y rendra. Et c’est fort ennuyeux pour Damas, principalement. Les dépêches se succèdent :

A l'instar du président égyptien Hosni Moubarak, le roi Abdallah d'Arabie saoudite a annoncé lundi (24 mars) qu'il boycotterait aussi le sommet arabe qui doit se tenir samedi prochain à Damas. Ceci, à cause de l'ingérence du régime syrien dans les affaires intérieures du Liban. (Guysen.International.News).

Plus tard, on apprend que la moitié des pays concernés ont décliné l’invitation. Sans l’Egyptien ni le Saoudien, il n’y a, pour ainsi dire, plus d’Arabes abonnés au sommet. Juste des pays de second ordre. Soit, comme à Sanaa, de simples émissaires, mais guère de vrais décisionnaires, capables de trancher dans le vif des problèmes régionaux. Autre point : les communiqués ne tiennent aucun compte du non-événement de Sanaa, mais bien plutôt du blocage du processus libanais devant mener à l’élection d’un Président. Nabil Berri, chef du parlement libanais, annonce que le scrutin, qui aurait dû intervenir in extremis cette semaine, est à nouveau reporté aux calendes grecques : ce n’est que la dix-septième fois…  Les désistements risquent de se produire à la chaîne et pourraient bien faire perdre la face à Damas, en tant qu’interlocuteur dans le monde arabe et leader du "Front du refus" dans la question palestinienne... mais aussi, dans la question libanaise.

Voilà où nous en sommes et quelles sont les lunettes à chausser pour lire le « non-événement » du Yémen, soit, géométriquement parlant, le pays-tampon entre les deux grandes puissances régionales : l’Arabie Saoudite et l’Iran.

Tout se passe comme si la cause palestinienne se trouvait repoussée à la périphérie, la Syrie et l’Iran tâchant, à tout instant, de la remettre sur le dessus de la pile des "dossiers chauds" à traiter en priorité. L’intensification des tirs de roquettes sur Israël, au début de ce mois, est intervenue comme la sonnerie du tocsin, rameutant les "Frères arabes" autour de la cause sacrée que nul ne peut délaisser. La vigueur de la réplique israélienne (1) aurait servi d’avertissement. L’attentat de Jérusalem, au Mercaz HaRav, survient comme la vengeance pour la mort inexpliquée d’Imad Moughniyeh, à Damas, lieu de tous les sommets, y compris terroristes. Mais les voix arabes sont discordantes, autour de ces deux séquences. Ainsi, le mardi 11 mars,

le journal koweitien Al Watan émet une critique sans précédent contre l'attentat de la yeshiva Merkaz Harav. Il qualifie l'attaque de ''meurtre barbare''. Dans un article publié ce mardi matin on peut lire : ''L'attentat reflète la voie extrémiste et inhumaine du Hamas et du Hezbollah [...] Il n'y a aucun rapport entre une attaque terroriste meurtrière et la mort non-préméditée de civils à Gaza en riposte aux tirs de missiles du Hamas.'' (Guysen.International.News)

On note une liberté de ton à Koweit-City, interdite aux chancelleries occidentales, dont la boussole est affolée par des notions de « disproportion », suggérant qu’Israël renvoie 5000 missiles sur Gaza, en gage de bon voisinage.

Les plus éclairés, dans la presse arabe, ne s’en laisseraient plus conter. Certains se sont méfiés ouvertement des manipulations irano-syriennes, lors du soudain réchauffement du front sud avec Israël. On peut lire, sous la plume d'un journaliste saoudien d'Asharq al awsat, Mshari Al-Zaydi, un texte intitulé : "Au nom de la cause palestinienne". Il y décrit méthodiquement l’enchaînement des causalités et responsabilités, sans, bien entendu, omettre de sacrifier au rituel de l’accusation de divers crimes imputés à Israël. Mais, pour lui, le Hamas est en charge de Gaza et Damas dirige le Hamas. L’ordre de lancer roquettes et missiles ne provient mathématiquement pas d’un désespoir viscéral lié à la situation des Palestiniens eux-mêmes, mais bien d’un échelonnement hiérarchique organisé, mu par des objectifs clairs et fixés à l’avance :

« Il est temps de parler franchement : sous le prétexte de combattre Israël, l’Iran et la Syrie sont tout simplement en train de pousser la cause palestinienne vers le gouffre. Ces Etats savent à quel point l’opinion arabe voue une haine sans limite à l’Occupant israélien. Dès lors, ils surinvestissent sur cette valeur sûre, non plus tant pour venir en aide au peuple palestinien, que par calcul visant à mobiliser l’opinion publique arabe et mettre dans l’embarras leurs opposants (les régimes réputés modérés), face à leurs propres peuples. C’est un jeu cynique et immoral qui illustre, de manière totalement éhontée, la commercialisation bon marché du sang et des larmes des populations de Gaza et du sud-Liban. »

Cette description de la mise en coupe réglée du sort des peuples débouche directement sur une suite d’interrogations quant à l’utilisation des combats à Gaza pour culpabiliser les pays arabes, réticents à assister au Sommet de Damas. Al Akhbar, journal libanais affilié au Hezbollah, titre :

"Que le sang des Gazaouis retombe sur la tête des Arabes !" ! (En anglais : "The Blood of Gaza is the Responsibility of Arabs").

Le 19 mars, Khaled Asmar (Mediarabe.info) ajoute que la Syrie, pays réputé "laïque", recourt aux lois islamiques pour faire plier les récalcitrants. Le site damascène, Souria-Al-Ghad, promulgue la fatwa d’Ahmed Assoun, le Mufti de Syrie, selon laquelle assister à l’entrevue de Damas est un « devoir religieux » et a force « d’obligation ». Lorsque cela ne suffit pas, l’Agence syrienne de propagande (Sana, 25 mars) donne la parole à Nasrallah, en équilibre instable entre menaces contre Israël et souhaits de succès au Sommet. Dans son discours de la veille, le dirigeant du Hezbollah s’inscrivait en faux contre un autre journal, koweitien cette fois, Al Seyassah, très en pointe en matière de diffusion d’informations déconcertantes pour la machine de guerre psychologique patiemment conçue par le gang des trois : l’axe irano-syrien, que le chef shi’ite représente à Beyrouth. C’est ainsi qu’une semaine auparavant, le 18 mars, ce quotidien annonçait que « les personnalités sudistes (maires et représentants de conseils municipaux) se sont engagées à informer Israël de l’emplacement des entrepôts de missiles du Hezbollah et à dénoncer le parti chiite s’il tentait de transférer des armes vers le sud du fleuve Litani ». « Certains citoyens affirment en effet "en avoir assez de servir de chair à canon" et réclament tout simplement le droit à vivre en paix » ! Nasrallah s’insurge contre la « panique » (sic) qui se serait emparée de son fief.

Au-delà des traces de ce droit de critique inédit, qui, prises séparément, passeraient pour atypiques, téméraires mais anecdotiques, il est certes encore tôt pour déclarer que les « lignes bougent ». Il ne s’agit pas, non plus, de l’affrontement confessionnel classique entre puissances sunnites et chi’ites, mais plutôt de la conviction, encore sourde, que la tentative d’imposer la terreur à tous, quelle qu’en soit l’origine déclarée (Al Qaeda, Hezbollah, Hamas, etc.), conduit essentiellement aux mêmes sources. Nasrallah, ou Al Zawahiri, Ben Laden, même combat, de Ryad jusqu’à Rabat. (Affaire Belliraj impliquant des membres d’Al-Manar. Voir ici).

Il n’est plus aussi sûr qu’au-delà de la rhétorique, Israël soit, en toutes circonstances, désigné comme le principal fauteur de troubles au Moyen-Orient. Les Palestiniens, libanais, sont les premiers à faire les frais des visées hégémoniques de l’Iran des Mollahs et des griffes syriennes qui enserrent un Liban à qui toute souveraineté est déniée pour longtemps.

L’échec annoncé du Sommet de Damas signifierait une bipartition du monde arabe dans une crise du leadership brigué par la Syrie et l’Iran, que tentent de reprendre les alliés arabes de Washington : l’Arabie Saoudite, l’Egypte et la Jordanie, principalement. Ce qu’il faut aussi saisir, c’est que cette adaptation régionale n’est pas le signe d’une déférence aveugle à l’égard des Etats-Unis, ni d’une « complicité objective » avec Israël, comme le leur reprochent amèrement leurs adversaires, mais au contraire, ou parallèlement, la marque de leur indépendance et de leur rôle stratégique. S’ils ne se sentaient pas intrinsèquement menacés, ces pays se contenteraient de laisser passivement les Américains se dépêtrer, là où ils se trouveraient embourbés (Irak, ou diplomatie "intérieure" libanaise, palestinienne, etc.), la montre jouant pour eux. Ils ont compris qu’il y va de leur existence même parmi ceux qui comptent au Moyen-Orient. A ce stade, la "cause palestinienne" n’apparaît guère plus que comme un symptôme, la caisse de résonance des tensions liées à une crise généralisée.

Abbas, qui sait à quel point ses propres rangs sont sensibles au chant des sirènes hezbollahnies, syriennes et iraniennes, à travers les groupes comme les Brigades d’Al Aqsa, diffuse en permanence deux discours :

  • l’un, en anglais, à l’intention du Général Keith Dayton, qui le 'perfusionne' et le surarme pour lui donner des chances d’échapper aux coups du Hamas. Au risque, pour Israël, que, comme ce fut le cas à Gaza, ces mêmes armes américaines, ces centres de renseignements, tombent un jour entre les mains de la milice islamiste ;
  • l’autre, en arabe, guerrier et antisioniste, à l’intention de sa population élevée dans le culte du sacrifice (la shahada), et qui est sans doute au dernier degré de l’auto-intoxication.

Israël ne peut faire entière confiance à l’Administration américaine sous l’égide de Condolezza Rice, qui joue son va-tout dans ce "processus de paix". Le pays reste comme aux abonnés absents.

  • Son Ministre de la Défense, Ehud Barak est aux aguets, renforçant la vigilance aux frontières, prêt à une intervention plus déterminante à Gaza, pour peu que telle soit la volonté politique.
  • Ehud Olmert, le leader qui n’en fut jamais réellement unm demeure évasif, indécis et se cache derrière des « pressions américaines » pour échapper à un destin de chef d’Etat.
  • Faut-il envisager que seule Tsipi Livni, Ministre des Affaires étrangères, parvienne à trouver le point d’équilibre au bord de l’abîme ? Là où une partie de la bataille se gagne aussi par les mots, lorsque la « guerre des images » paraît perdue au profit du turnspeech palestinien…

La mise en scène de Sanaa, "Nouvelle Héloïse" pour 'palestinistes' patentés des rédactions parisiennes, n’apporte qu’un intermède et peine à faire diversion dans des rapports de force enkystés, dont le centre névralgique se déplace vers l’est : Irak-Iran, mais également vers le nord : au Liban, aujourd’hui au bord d’une crise prolongée, plus grave encore que celle qui mena aux guerres civiles de 30 ans, dans les années 70. Le Hezbollah ne cesse d’appeler au rassemblement contre l’ennemi existentiel, Israël. Comme pour éviter d’avoir, demain, à retourner ses armes contre la population libanaise regroupée en milices équipées par d’autres puissances, telles l’Arabie Saoudite ou la Jordanie.

Paris serait-il le seul endroit où l’on imagine que le Hamas (ou son grand frère jumeau du nord) traduit son « désespoir » par une violence que ne peut ni ne sait exprimer le peuple palestinien ? Et que fera la Syrie, si, comme tout porte à le croire, le prochain week-end à Damas se solde par un fiasco ?


© Marc Brzustowski

 

(1) A en croire Sami El Soudi, de la MENA , elle aurait tué quelques 142 miliciens de toutes obédiences (Hamas, Jihad Islamique, Comités de Résistance populaire, etc.) et un nombre - bien moins important  que celui que rapportent les médias - de 23 civils utilisés comme boucliers humains.

(2) Comme l’explique Masri Feki : L’Axe irano-syrien. Géopolitique et enjeux, Studyrama, Perspectives, 2007.

 

Mis en ligne le 25 mars 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org
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  • : Lessakele : déjouer les pièges de l'actualité Lessakele, verbe hébraïque qui signifie "déjouer" est un blog de commentaire libre d'une actualité disparate, visant à taquiner l'indépendance et l'esprit critique du lecteur et à lui prêter quelques clés de décrytage personnalisées.
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Magie de la langue hébraïque


A tous nos chers lecteurs.

 

Ne vous est-il jamais venu à l'esprit d'en savoir un peu plus sur le titre de ce blog ?

Puisque nous nous sommes aujourd'hui habillés de bleu, il conviendrait de rentrer plus a fond dans l'explication du mot lessakel.

En fait Lessakel n'est que la façon française de dire le mot léhasskil.

L'hébreu est une langue qui fonctionne en déclinant des racines.

Racines, bilitères, trilitères et quadrilitères.

La majorité d'entre elle sont trilitères.

Aussi Si Gad a souhaité appeler son site Lessakel, c'est parce qu'il souhaitait rendre hommage à l'intelligence.

Celle qui nous est demandée chaque jour.

La racine de l'intelligence est sé'hel שכל qui signifie l'intelligence pure.

De cette racine découlent plusieurs mots

Sé'hel > intelligence, esprit, raison, bon sens, prudence, mais aussi croiser

Léhasskil > Etre intelligent, cultivé, déjouer les pièges

Sé'hli > intelligent, mental, spirituel

Léhistakel > agir prudemment, être retenu et raisonnable, chercher à comprendre

Si'hloute > appréhension et compréhension

Haskala >  Instruction, culture, éducation

Lessa'hlen > rationaliser, intellectualiser

Heschkel > moralité

Si'htanout > rationalisme

Si'hloul > Amélioration, perfectionnement

 

Gageons que ce site puisse nous apporter quelques lumières.

Aschkel pour Lessakel.

 

 

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